***
Auteur : Yoo Ryeo Han
Traductrice : Moonkissed
***
Mais derrière cette satisfaction, Cale ressentit soudain des frissons sur la nuque. C’était parce que Ron avait bu le thé au citron sans se plaindre.
Clac.
Pourquoi le son de la tasse de thé posée sur la table était-il si fort ? Heureusement, Cale n’était pas le seul à être paranoïaque. Choi Han, qui dégustait tranquillement son thé, commença à froncer les sourcils.
« Pourquoi ne dégusterais-tu pas ton thé un peu plus tranquillement ? »
Ron retint son rire après avoir vu Choi Han jeter un coup d’œil à Cale avant de lui parler sur un ton plus respectueux. Aujourd’hui, il avait trouvé une épée assez utile pour Choi Han. Il s’agissait d’une épée fabriquée par le même forgeron que celui qui avait fabriqué le couteau de cuisine de Beacrox.
‘Tu veux l’essayer ?’
‘Je ne me battrai pas contre quelqu’un qui essaie de couper quelqu’un d’autre avec un couteau de cuisine.’
Son fils, Beacrox, ne cessait d’insister auprès de Choi Han pour qu’il se batte avec cette épée. C’était parce que Beacrox avait appris à connaître la force de Choi Han lors du dernier combat, et qu’il voulait en savoir plus. Cependant, Choi Han continuait à le rejeter.
‘Ho, quel drôle de voyou ! Quoi, dois-je apporter une épée ensanglantée comme toi ?’
Choi Han ferma les yeux un instant avant de les rouvrir et de répondre à Beacrox comme s’il le confirmait lui-même.
‘Moi, je serai désormais quelqu’un qui protège. Il a dit que même moi, je pouvais le faire.’
‘Qu’est-ce que tu racontes ?’
Ron regarda son fils et Choi Han se chamailler, avant de suivre Choi Han pour aller voir Cale. Il ne s’attendait pas à entendre une chose aussi précieuse.
‘Je ne peux pas vivre éternellement comme un déchet.’
C’est ce à quoi Ron pensait en buvant son thé au citron. Mais on aurait dit qu’il jetait un regard à Choi Han. Cale observait cette scène avec satisfaction.
La relation entre Ron et Choi Han dans ‘La naissance d’un héro’ était exactement comme ça. Ils étaient toujours à couteaux tirés, mais continuaient à voyager ensemble. Ils étaient liés par un contrat, mais ils savaient tous deux qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre.
Cale pensait que beaucoup de choses avaient été déformées à cause de ses actions pour ne pas se faire battre, mais il semblait que leur relation se formait de la même manière.
‘C’est décevant que les choses aient un peu dérapé, mais ma vie passe avant tout. Je ne peux pas laisser le roman dicter ma vie.’
Pour Cale, sa vie était la première priorité. Après cela, il fallait que tous les habitants de son territoire vivent en paix. De quoi d’autre avez-vous besoin ?
« Les thés sucrés sont vraiment les meilleurs. »
Ron tressaillit aux mots que Cale prononça joyeusement.
L’heure du thé pour ces trois individus se termina au milieu de la pluie battante.
« Je suppose que la prochaine fois que je vous verrai, ce sera à la capitale. »
Cale secoua la tête en direction de Billos, qui le salua en descendant du troisième étage après l’heure du thé.
« Je viendrai ici tous les jours pendant un certain temps.
– C’est vrai ? Pour lire le livre ?
– Tout ce que j’ai envie de faire.
– N’hésitez pas à venir quand vous le souhaitez. Ce salon de thé vous est ouvert à tout moment, jeune maître. »
Billos observait avec curiosité Cale, qui passait à côté de lui en faisant semblant de ne pas entendre ce qu’il disait. Ron les observait tranquillement par-derrière.
Le fils bâtard de la guilde marchande Flynn. Le fait qu’il soit extrêmement talentueux avait poussé les enfants officiels à lui en vouloir. C’était la raison pour laquelle Billos avait dû venir dans cette région éloignée, mais rentable, du territoire Henituse.
Il ne pouvait même pas utiliser son nom de famille, ‘Flynn’, non plus.
Ron, qui observait Cale se montrer amical avec ce Billos cupide, fit claquer sa langue. C’était parce qu’il s’était dit : ‘En quoi le fait que ce jeune maître soit proche de Billos m’importe-t-il ?’
« Tsk. Je suppose que même l’aversion crée de l’affection.
– Je ne veux pas que mon aversion pour toi se transforme en affection. »
Ron poussa un soupir en voyant que Choi Han n’avait pas compris.
« Pas toi, voyou.»
Le regard de Ron se posa sur Cale.
Ron avait l’intention de se rendre à la capitale de toute façon. C’était parce qu’il avait un mauvais pressentiment. Il y avait pensé un nombre incalculable de fois depuis que Choi Han était sorti de la Forêt des Ténèbres et était entré dans la ville avec cette aura meurtrière dense sur lui.
La raison pour laquelle Ron avait dû se cacher dans ce territoire. La raison pour laquelle il avait dû s’échapper du Continent Oriental. Il semblerait qu’il devait rechercher les responsables une fois de plus.
‘Ne serait-il pas approprié que je m’assure que notre jeune maître arrive sain et sauf à la capitale et qu’il en reparte sain et sauf, c’est mon dernier devoir en tant que son serviteur?’
Il prétendit aux autres en riant qu’il serait aux côtés du jeune maître parce qu’il trouvait l’expression effrayée de Cale amusante, mais un assassin dirait-il jamais la vérité aux autres ?
‘Je devrais dire à Beacrox de préparer de la nourriture que notre petit chiot de jeune maître aimera pendant le voyage.’
Ron connaissait très bien les terribles choses que Cale avait faites, ainsi que sa terrible personnalité. Cependant, il connaissait quelqu’un d’autre.
Ron se souvenait de la façon dont le jeune Cale avait consolé son père à la mort de sa mère. Il avait aussi vu comment Cale détestait sa belle-mère et sa famille, mais n’avait jamais fait de bruit avec eux, même lorsqu’il était ivre.
‘Mais il est toujours une ordure, tsk.’
18 ans. Ron avait veillé sur Cale pendant trop longtemps.
* * *
Cale retourna dans sa chambre immédiatement après son retour au domaine, pour y trouver les deux bébés chatons qui le regardaient fixement.
« Ah, je vous avais oubliés tous les deux. »
Il aurait dû amener Choi Han, qui chérit les petits animaux. Choi Han était retourné dans sa propre chambre après avoir dit que son cœur devait devenir plus fort pour être quelqu’un qui protège.
Lorsque Cale avait ri et avait demandé qui Choi Han allait protéger, Choi Han avait répondu qu’il le ferait savoir à Cale une fois qu’il serait devenu plus fort. Cette réponse avait donné des frissons à Cale. Cale ne savait pas pourquoi quelqu’un d’aussi fort que Choi Han voudrait devenir encore plus fort.
« Jeune maître. »
Hans s’approcha de Cale alors qu’il fixait les chatons.
« Jeune maître, qu’en pensez-vous ? Ne sont-ils pas encore plus mignons, plus beaux et plus adorables ? Mais ils sont si méchants qu’ils ne me laissent même pas les caresser. Haha ! »
Hans s’accroupit près des chatons et regarde Cale avec satisfaction. Son expression était si pleine d’admiration qu’elle surprit Cale et Ron. Son expression n’était pas liée à la beauté des chatons.
« Vous n’êtes pas d’accord ? »
Ce candidat majordome semble beaucoup aimer les chats.
« Oh, hum, je pense que oui. »
Les deux chatons, qui étaient assis sur un coussin de soie venu d’on ne sait où, avaient l’air définitivement plus épanouis et en meilleure santé. Quel genre de magie ce majordome adjoint avait-il fait en si peu de temps ? Cependant, les deux chatons continuaient à éviter le regard de Hans. La relation entre un majordome et un chat semblait très stéréotypée.
« Je vais donc partir, jeune maître. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin de quoi que ce soit pour les chatons.
– Vas-y. »
Après avoir vérifié que Ron avait obtenu le départ de Hans, Cale évita les yeux pétillants des chatons en se rendant dans la salle de bain. À ce moment-là, les oreilles des chatons tombèrent.
Mais à ce moment-là.
« Hooo. »
Ron s’approcha des chatons après avoir demandé à Hans de partir. Il n’y avait plus que Ron et les deux chatons dans la chambre.
« Vous êtes les enfants de la tribu des chats. »
Les yeux dorés des chatons devinrent tranchants. Cependant, Ron ne semblait pas s’en soucier, car il vérifia que la porte de la salle de bain était bien fermée avant de se tenir devant les chatons.
« Bien. »
Un sourire étrange se dessina sur le visage de Ron.
La tribu des chats était connue pour sa sensibilité à l’environnement. La Tribu des Chats était plus connue sur le Continent Est que sur le Continent Ouest, mais il était impossible que quelqu’un comme Ron, qui était impliqué dans des assassinats, ne les connaisse pas.
Contrairement à la plupart des hommes-bêtes, qui devenaient violents lorsqu’ils devenaient fous furieux, la Tribu des Chats devenait plus furtive et plus fine. C’est pourquoi elle était une tribu effrayante, bien qu’elle ne soit pas au niveau des tribus du Loup, du Tigre ou du Lion.
Ron n’avait qu’une seule idée en tête en observant les deux enfants de la Tribu des Chats. C’était une pensée soudaine, et ils étaient encore jeunes, mais…
‘Je peux leur enseigner.’
Ron vérifia que la porte de la salle de bain était bien fermée.
La tribu des chats accordait beaucoup d’importance aux relations. S’ils faisaient confiance à quelqu’un une fois, ils ne le trahiraient jamais. Ils étaient méfiants par nature, mais, comme la tribu des loups, ils accordaient de l’importance aux relations interpersonnelles.
Les enfants de cette tribu étaient venus chercher Cale de leur propre chef. Ron pensa qu’il serait bien de donner à son jeune maître un cadeau d’adieu.
Ron s’approcha un peu plus des enfants de la tribu des chats. Il tendit la main pour caresser la tête du chaton argenté, légèrement plus grand que lui.
Gifle.
Le chaton argenté repoussa sa main et s’éloigna rapidement vers le coin de la pièce avec le chaton rouge.
« Hoo. »
Les yeux de Ron devinrent curieux. Ces enfants de la Tribu des Chats semblaient l’avoir déjà compris. C’était logique, puisqu’ils avaient besoin de reconnaître rapidement les gens comme lui, ceux qui étaient proches de la mort, pour vivre longtemps. Même si les chats avaient neuf vies, ils devaient les chérir.
La tribu des chats était connue pour sa longévité et ses déplacements nocturnes furtifs. À cet égard, ils étaient plus furtifs que n’importe qui d’autre. Ron se mit à sourire.
« L’un des enfants est du brouillard et l’autre du poison. »
L’enfant argenté était le brouillard et l’enfant rouge était le sang, ou le poison. Même s’ils ne devenaient pas des tueurs, ils avaient les bonnes bases pour devenir des ombres. Le chaton argenté détourna la tête lorsque Ron dit cela, tandis que le chaton rouge renifla. Les deux frères et sœurs n’avaient aucune envie de devenir des tueurs qui dégageaient une telle odeur de mort.
Les deux chatons se moquèrent de Ron, comme s’ils connaissaient déjà son identité d’assassin. Lorsque Cale sortit de la salle de bain, ils étaient toujours collés l’un à l’autre et levèrent les yeux vers lui.
« Arrêtez de me regarder. »
Ils cessèrent immédiatement de le regarder une fois qu’il eut dit cela.
« Ron. Va me chercher mon repas à Beacrox.
– Oui, jeune maître. »
Ron partit et Cale s’assit sur le canapé et regarda les deux chatons. Il s’adressa alors aux deux chatons qui gémissaient dans un coin, loin de lui.
« Vous faites partie de la tribu des chats, n’est-ce pas ? »
Les deux chatons hochèrent la tête sans regarder Cale dans les yeux.
« Avez-vous l’intention de me suivre ? »
Il n’y eut aucune réponse à cette question.
Au lieu de cela, le chaton rouge s’approcha lentement et frotta sa joue sur la jambe de Cale, tandis que le chaton argenté s’approcha de Cale peu après et commença à tapoter le pied de Cale avec sa patte avant.
Cale avait déjà un plan pour ces deux frères et sœurs. Il hocha la tête et se décida pour les chatons.
« Alors rendez vous utiles. »
Les chatons répondirent immédiatement.
Miaou.
Miaou !
« Répondez en langage humain. »
Les pupilles du chaton argenté, la sœur aînée nommée On*, se mirent à briller pendant qu’elle parlait.
(Ndt : Il y a plusieurs caractères chinois pour “On”, mais je pense que l’auteur fait référence au “On” qui signifie cacher, parce qu’elle est le brouillard que Ron décrit).
« Je veux manger de la viande. J’ai encore faim. »
Le chaton rouge, le jeune frère Hong*, tapota la jambe de Cale pendant qu’il ajouta.
(Ndt : Le nom “Hong” vient probablement du caractère chinois signifiant “rouge”).
« Je veux manger du gâteau. »
Cale répondit à tous les deux.
« Je vais vous donner beaucoup de viande et de gâteau, alors vous savez quoi faire, n’est-ce pas ?
– Soyez utiles !
– Soyez utiles ! »
Les chatons répondirent immédiatement, et c’est ainsi que les deux frères et sœurs, qui avaient été expulsés de la Tribu des Chats du Brouillard, devinrent partie intégrante de la maison du Comte Henituse.
Quatre jours plus tard, Cale rejoignit sa famille pour le petit-déjeuner, pour la première fois depuis longtemps. Le comte Deruth regarda son fils, qui portait des vêtements extrêmement simples, et se mit à sourire.
« Je suppose que tu pars aujourd’hui. »
C’est aujourd’hui que Cale allait quitter le territoire Henituse et se diriger vers la capitale.