the beginning after the end Chapitre 57

POINT DE VUE DE LA PROFESSEUR GLORY :

C’est trop tard ! Bon sang ! Que lui est-il arrivé ? Pourquoi s’est-elle soudainement effondrée ? Quelque chose ne va pas avec son noyau de mana ? Pourquoi maintenant ?

Je ne pouvais que regarder avec horreur l’attaque du souffle du Prince Curtis se diriger vers la Princesse Tessia. Sans aucune défense autour d’elle, allait-elle survivre ? Et si oui, pourrait-elle continuer à être une mage ? Oublions le côté mage, elle devra peut-être vivre infirme pour le reste de sa vie !

Je sentais les larmes monter dans mes yeux alors que je me dirigeais désespérément vers eux, mais je savais que je n’y arriverais pas. Quelles seraient les conséquences ? Je serais heureuse si cela se terminait juste par mon licenciement. Je craignais davantage que cela ne déclenche une guerre civile. Pendant cette période importante pour le continent, allais-je être la cause de la division entre les trois races ?

Alors que le Hurlement du Monde de Curtis engloutissait la princesse, j’ai hurlé d’effroi. Une expression de choc a traversé le visage du Prince Glayder lorsqu’il a réalisé, après avoir relâché son attaque, que Tessia était déjà inconsciente. Mais il n’y avait aucun moyen. Il n’y avait aucun moyen d’arrêter l’attaque.

Après ce qui m’a semblé être des heures, le faisceau s’est lentement dissipé, et ce que j’ai vu m’a choqué encore plus que le pire scénario possible que j’avais imaginé.

Incrédule, j’ai juste balbutié. « A-A-Arthur Leywin ? »

Comment diable est-il arrivé là ? Il y a quelques instants, il était occupé avec Lucas dans la Cage d’Enfer. Téléportation instantanée ? Est-ce que c’était même possible ?

Non… non non… non… ce n’était pas possible.

J’ai sauté de Torch dès que j’ai été assez près et je me suis précipitée vers Arthur et la princesse Tessia. Arthur était en mauvais état. La plupart de ses vêtements étaient désintégrés, seuls des morceaux de son uniforme étaient intacts et un étrange bandage entourait son bras gauche. Il était ensanglanté de partout et je pouvais voir de profondes entailles près de ses côtés où une côte était visible. Son corps était enroulé autour de la princesse et d’après ce que je pouvais voir, il avait utilisé la plupart de son mana pour la protéger. Grâce à cela, elle était presque indemne.

Le reste des élèves s’est précipité hors de la plate-forme d’observation et a fait son chemin jusqu’ici. Heureusement, la princesse allait bien, mais Arthur avait besoin de soins immédiats. Mais dès que je me suis approché assez près pour essayer de les aider, le petit lien d’Arthur m’a arrêté dans mon élan.

« Grrr… » Normalement, j’aurais trouvé le petit renard blanc qui chevauchait la tête d’Arthur mignon, mais là, l’intention de tuer qu’il dégageait était tout autre. La quantité de menace pure qui émanait de ce petit renard n’était pas une blague. Il semblait protéger son maître et la princesse Tessia.

« C’est bon mon petit pote, j’essaie seulement d’aider. » J’ai essayé de m’approcher doucement mais son grognement n’a fait que s’amplifier. Torch, qui n’avait normalement pas peur, même dans le chaos de la bataille, m’a retenu en serrant l’arrière de ma chemise avec son bec.

« P-Professeur, je-je ne voulais pas. Je veux dire, je ne pensais pas que la Princesse Tessia s’évanouirait soudainement. » Curtis a couru vers moi, son visage était pâle de peur.

« C’est bon, je sais. Je ne sais pas comment, mais Arthur a réussi à protéger la princesse. Son lien ne me laisse pas m’approcher d’eux cependant. » J’ai serré les poings de frustration. Arthur avait besoin d’une attention immédiate. Pourquoi son lien risquait-il la vie de son maître en faisant cela ? Qu’est-ce qu’il essayait de protéger ?

Curtis a essayé d’atteindre Arthur et Tessia, mais n’a pas réussi non plus, alors nous sommes tous restés debout autour d’eux. Chaque tentative pour s’approcher un peu plus d’Arthur et Tessia se soldait par une attaque du lien. « Que quelqu’un appelle la Directrice Goodsky ! » J’ai aboyé. Certains élèves ont repris leurs esprits, mais alors qu’ils étaient sur le point de partir, un cri strident a retenti dans l’air.

D’en haut, une chouette verte s’est envolée et s’est posée devant le lien d’Arthur.

« Kyu ! »

« Hoo~ »

« Kyu kyu~ »

« Hoot ! »

« Ils communiquent ? » Le Prince Glayder n’a pu s’empêcher de balbutier sa confusion.

« Je… je pense que oui ? » Je me suis gratté la tête à ce sujet. Les bêtes de mana de différentes espèces pouvaient-elles communiquer entre elles ?

Alors que nous étions tous là, à regarder un renard blanc et un hibou vert « parler » quelques minutes plus tard, la directrice Goodsky est arrivée, l’air assez agité.

« Mon Dieu. » Elle s’est agenouillée devant eux deux mais cette fois, le lien d’Arthur n’a rien fait pour l’arrêter.

« Directrice Goodsky… » Avant que j’aie pu lui dire ce qui s’était passé, elle m’a arrêté.

« S’il vous plaît. J’entendrai ce qui s’est passé plus tard. Emmener ces deux-là à l’infirmerie est une priorité absolue. Je vais les emmener moi-même. Allez contacter le Hall de la Guilde et demandez-leur d’envoyer leurs meilleurs guérisseurs. » dit-elle en faisant léviter Arthur et la princesse.

Je lui ai fait un signe de tête avant de monter sur Torch.

POINT DE VUE D’ARTHUR LEYWIN :

« COUGH ! COUGH ! Aughh… »

Je me suis réveillé avec une douleur fulgurante sur le côté, ce qui a provoqué une quinte de toux. Tout mon corps se sentait plongé dans une concoction de différentes sortes de douleurs, de la douleur foudroyante à la douleur brûlante en passant par la douleur lancinante et la douleur déchirante occasionnelle qui irradiait tout mon corps.

N’ayant pas même la force de crier, j’ai serré les dents en agrippant le côté du lit sur lequel je me trouvais.

Il fallait vraiment qu’ils se dépêchent d’inventer l’anesthésie.

Quelques minutes plus tard, alors que je m’habituais un peu plus à l’agonie de mon corps, j’ai faiblement tourné la tête pour voir Sylvie dormir à côté de moi.

« Comment te sens-tu, Arthur ? » La voix familière de la directrice Goodsky venait de l’autre côté du lit.

Sans avoir la force de tourner la tête à nouveau, j’ai gémi : « Jamais été aussi bien. Pourquoi le demandez-vous ? »

« Si tu as la force de répondre de manière sarcastique, je suis sûre que ça ira. » a-t-elle gloussé.

Si j’avais eu la force de lui faire les yeux doux, je l’aurais fait.

« Comment va Tessia ? » J’ai demandé, ma voix était rauque.

« Eh bien, la bonne nouvelle est que Tessia est dans un bien meilleur état que toi. » Elle a laissé échapper un soupir.

« …Son corps ne peut pas supporter sa volonté bestiale, n’est-ce pas ? »

« Comment as-tu su ? » La directrice Goodsky s’est retournée pour me faire face complètement.

« Parce que c’est moi qui lui ai donné la volonté bestiale. » J’ai essayé de me redresser mais la douleur de mon corps m’a fait arrêter presque immédiatement.

Continuant ce que je disais, je serrais les dents pour supporter la douleur. « Assurez-vous que personne ne sache que Tessia a une volonté bestiale, du moins pour le moment. J’aiderais moi-même Tessia à l’assimiler si j’en étais capable, mais je vous la laisse. » Je pouvais voir qu’elle voulait poser plus de questions mais elle s’est retenue par égard pour moi.

« Une fois que je vous ai ramené tous les deux à l’infirmerie, je n’ai laissé personne d’autre vous voir à part les guérisseurs. J’ai contacté la famille royale, ainsi que la tienne, cependant. Ils devraient arriver bientôt. J’ai supposé qu’elle avait acquis la volonté bestiale de Virion, mais penser qu’elle venait de toi… Repose-toi, Arthur. Bien que ton corps soit inhabituellement fort et que je pense que tu pourras bientôt bouger à nouveau, il vaut mieux prévenir que guérir. » Elle se dirigea vers la porte mais fit demi-tour avant de partir. « Merci d’avoir sauvé Tessia. »

Je lui ai fait un faible sourire en m’affalant dans mon lit.

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La prochaine fois que je me suis réveillé, c’est parce que Sylvie m’a léché la joue. « Papa, tu te sens mieux maintenant ? »

Je devais être en train de faire un cauchemar parce que j’étais trempé de sueur.

« Chérie ! Art est réveillé ! » J’ai entendu la voix de ma mère à ma gauche.

Tourner la tête était beaucoup plus facile si j’ignorais la douleur.

« Hey maman, quand est-ce que vous êtes arrivés ? » Je lui ai donné le meilleur sourire que j’ai pu faire.

« Tu vas bien ? La directrice Goodsky ne nous a pas encore vraiment dit ce qui s’est passé. Comment as-tu pu te blesser si gravement le premier jour d’école ? ! » Je voyais bien qu’elle voulait me serrer dans ses bras mais elle s’est retenue après avoir réalisé que je n’étais probablement pas dans le meilleur état pour ça.

Ma sœur s’est précipitée de l’autre côté du lit et s’est penchée en avant. « Frère ! Est-ce que tu vas bien maintenant ? Est-ce que ça fait mal ? » Mes yeux se sont élargis d’horreur en remarquant qu’elle était sur le point de poser sa main sur mon corps pour me sonder mais avant qu’elle ne puisse le faire, Mère l’a arrêtée.

« Tu te bats déjà, fiston ? » a dit mon père en souriant.

« Tu devrais voir à quoi ressemble l’autre gars. » ai-je répondu en souriant, le faisant rire.

Ma mère en est restée bouche bée et s’est mise à imaginer à quoi devait ressembler l’autre personne.

« Il ne fait que plaisanter, Mme Leywin. » La directrice Goodsky a franchi la porte suivie par toute la famille Eralith, y compris Tess, qui avait l’air d’aller beaucoup mieux.

« C’est… » Mon père a fait un pas en arrière, surpris, tandis que ma mère haletait, se couvrant la bouche.

« Heureux de faire enfin votre connaissance, M. et Mme Leywin. » Alduin Eralith, le père de Tessia et l’ancien roi d’Elenoir, a saisi la main de mon père stupéfait et l’a serrée.

« Nous avons toujours voulu rencontrer les parents d’Arthur. C’est un tel plaisir de vous rencontrer en personne. » Merial Eralith, l’ancienne reine d’Elenoir et la mère de Tessia, a serré ma mère dans ses bras, qui avait encore les mains sur sa bouche, incrédule.

Merial se diriga alors vers Ellie et lui tapota doucement la tête. « Tu dois être la petite sœur d’Arthur. Tu es si adorable ! »

« Je-je vous ai vus à l’annonce il y a quelques mois… » Les capacités d’élocution de mon père semblaient diminuer drastiquement devant eux, ce que je trouvais surprenant puisqu’il ne réagissait pas de la sorte même envers le roi et la reine de Sapin.

« Salutations. On m’appelle Virion Eralith, et je suis l’ancien professeur de votre fils. » Il m’a lancé un sourire malicieux en prenant la main de mon père.

Sans la force de répliquer, je me suis contenté de sourire, impuissant, tandis que les regards de mon père et de ma mère allaient et venaient entre la famille Eralith et moi.

« B-B-B-Bonjour ! Je m’appelle Tessia Eralith. C’est un plaisir de vous r-rencontrer ! S’il vous plaît, prenez soin de moi ! Je suis l’a-a-amie d’enfance d’Arthur et je ne suis pas sûre qu’il ait parlé de moi avec vous mais je le suis vraiment ! ». Tessia s’inclina de façon à ce que son corps forme un angle complet de quatre-vingt-dix degrés, sa voix étant un mélange de respect et de panique. Elle s’est rapidement relevée, ses cheveux tombant sur la majeure partie de son visage et alors qu’elle essayait d’arranger ses cheveux, je pouvais voir son visage devenir de plus en plus rouge.

À ce moment-là, mes parents ont été un peu plus surpris, mais ma mère m’a regardé avec un sourire timide qui suggérait qu’elle était sur une piste et s’est agenouillée devant Tess.

« Je vois. Eh bien, n’es-tu pas la plus jolie fille que j’ai jamais vue ? S’il te plaît, prends bien soin de mon fils. Comme tu le sais peut-être, il est du genre à s’attirer des ennuis, alors ça m’aidera vraiment de savoir qu’il a quelqu’un comme toi à ses côtés, maintenant et à l’avenir. » Ma mère lui a adressé un clin d’œil en caressant les cheveux de Tess.

Je n’étais pas vraiment sûr de ce que Tess avait entendu, mais elle réfléchissait vraiment trop. Ses yeux s’écarquillèrent alors que son visage déjà rouge s’illumina d’une nuance plus vive, elle répondit d’une voix qui était une octave plus haute que d’habitude. « O-OUI !! » s’est-elle exclamée en hochant vigoureusement la tête.

Mon père ne comprenait toujours pas ce qui se passait, mais je ne pouvais que gémir intérieurement. C’est bien à ma mère d’inculquer des pensées trompeuses comme celle-ci à une fille de treize ans.

Après s’être relevée, ma mère et Merial ont éclaté de rire tandis que ma sœur a commencé à faire la moue, probablement parce que notre mère a dit que Tess était la plus jolie fille qu’elle ait jamais vue.

« Comment te sens-tu, petit morveux ? » Virion a pris place sur le bord du lit en donnant une tape à Sylvie qui s’était rendormie. Tess, reprenant ses esprits, s’est approchée de moi aussi avec une expression inquiète.

« Heh… Je peux te battre dans un combat maintenant, Papi. » J’ai essayé de retenir les toux qui allaient sortir mais je n’ai pas pu.

« Je suis vraiment désolé, Art. Si ce n’était pas pour moi, tu n’aurais pas été… » Je l’ai arrêtée au milieu de sa phrase et lui ai donné une petite tape entre les sourcils avec mon doigt.

« Ne fronce pas les sourcils, Tess. Ton visage va s’enlaidir. » La force de mon bras étant épuisée, je me suis affalée et j’ai pris une grande inspiration.

« Papi, tu as jeté un coup d’œil au noyau de mana de Tess ? Comment ça se présente ? » Je ne pouvais pas m’empêcher d’être inquiet car je savais exactement ce qu’elle traversait.

Il m’a fait un doux sourire. « Heureusement, son corps semble être beaucoup plus compatible avec le noyau de bête que ne l’était le tien lors de ta première intégration. Au fait… Comment as-tu réussi à récupérer le cœur de bête d’un Gardien des Bois Anciens ? » Il s’est penché en avant et a parlé à voix basse.

« En en tuant un, bien sûr. » Je lui ai fait un petit sourire en coin.

« Tu plaisantes… non… tu plaisantes, n’est-ce pas ? Tu es en train de me dire que tu as tué une bête de mana de classe S ? » Le visage habituellement sévère de grand-père était rond d’étonnement alors qu’il se rapprochait encore plus, nos visages se touchant presque.

« Tu es trop près, Papi. Je peux sentir ce que tu as mangé pour ton dernier repas… attends. Depuis combien de temps j’ai été inconscient ? » Je n’arrivais pas à saisir le temps qui s’était écoulé.

« D’après ce que Cynthia m’a dit, cela fait un peu plus d’un jour que tu t’es évanoui. Tu as manqué ton deuxième jour de cours. » Il a laissé échapper un soupir.

« Oh non… Je crois que je peux oublier l’objectif d’assiduité parfaite… » Je lui ai donné un faible coup de coude dans le bras, ce qui l’a fait glousser.

Tessia a également gloussé en prenant place sur le lit.

« Je vous le dis ! Je suis le meilleur ami d’Arthur Leywin ! Nous sommes comme des frères ! Si je ne peux pas lui rendre visite, alors qui le peut ? Je vous le dis, c’est vrai ! » J’ai entendu une voix familière résonner au loin et je n’ai pas pu m’empêcher de glousser devant mon ami.

La directrice Goodsky, qui a également entendu cela, a fait signe à la sécurité de le laisser passer.

« ARTHUR ! Tu vas bien, mec ? » Il s’est précipité vers moi, totalement inconscient des autres personnes présentes dans la pièce.

« Tu es en retard. Et tu n’as même pas apporté de nourriture avec toi ? » Laissant échapper un soupir exagéré, j’ai juste légèrement secoué la tête.

« Haaa… Je suppose que tu vas bien si tu peux parler comme ça. » Elijah soupira alors que le soulagement envahissait son visage.

J’ai commencé à sourire quand sa tête s’est redressée et qu’il a reconnu qui étaient les autres personnes dans la pièce. Le visage de mon ami s’est déformé, passant du soulagement à la terreur, lorsqu’il a réalisé qu’en plus de ma famille, la directrice de l’académie et toute la famille royale du royaume d’Elenoir étaient également dans la pièce.

« Euhh… mon Dieu… » Sa mâchoire relâchée n’a pas réussi à former de mots.

« Pfft, Hahaha…oww…haha ! » J’avais l’impression que mon estomac était malmené car je n’arrivais pas à m’arrêter de rire.

« Papi, M. et Mme Eralith, je vous présente mon meilleur ami, Elijah. »

« E-Enchanté de vous rencontrer ! Désolé d’avoir été si impoli tout à l’heure ! » Elijah s’est immédiatement incliné, faisant presque tomber ses lunettes.

Après que tout le monde ait fait connaissance, mes parents ont continué à discuter avec les parents de Tess de l’autre côté de la pièce. Papi m’a finalement laissé seul et a commencé à rattraper le retard avec la directrice Goodsky après m’avoir arraché tous les détails et m’avoir dit de prendre du temps pour lui une fois que je serais mieux pour discuter plus en profondeur de tout le reste.

« Frère. Qui est la plus jolie, moi ou elle ? » Ellie a pointé Tess du doigt et m’a lancé un regard sérieux.

« Vous êtes tous les deux assez laides pour moi. » J’ai juste haussé les épaules de manière impuissante, mais je l’ai regretté dès que les mots ont quitté ma bouche.

« OWW ! Ça fait vraiment mal maintenant ! » J’ai gémi alors qu’elles pinçaient et tordaient toutes les deux la peau de mon bras.

« Tess, comme je l’ai dit, Elijah est un ami proche. Vous devriez vous entendre. » ai-je dit en serrant les dents, mon bras me lançant toujours, plus à cause de l’état de mon corps que de la puissance des pincements de ma sœur et de Tess.

« Désolé, je ne me suis jamais présentée formellement à toi. Je suis Tessia Eralith, l’amie la plus proche d’Arthur. » Elle a tendu la main et comme Elijah a accepté sa poignée de main, il a répondu « Je suis Elijah, le meilleur ami d’Arthur. Ravi de te rencontrer. » Des étincelles volaient entre eux alors qu’ils se lançaient des regards de compétition.

Je me contentai de rouler les yeux tandis que ma sœur ricanait. Je commençais à être fatigué d’être éveillé depuis si longtemps, mes paupières commençant à peser lourdement.

La directrice Goodsky, remarquant cela, a annoncé à tout le monde : « Bon ! Je pense que nous devrions donner à Arthur un peu plus de temps pour se reposer. Sa vie n’est pas en danger mais il doit être très fatigué en ce moment. »

« Fils, viens me rendre visite à la maison quand tu seras guéri, d’accord ? » Mon père a pris ma main et l’a serrée doucement avant de faire sortir ma famille.

« Repose-toi bien. D’accord, mon chéri ? » a dit ma mère en sortant. Les parents de Tess ont fait leurs brefs adieux en me tapotant doucement le bras avant de suivre mes parents.

« On se rattrapera bientôt, morveux. » Virion a ébouriffé mes cheveux, me faisant grimacer, et a remorqué Tess et Elijah avec lui.

« Haa… » J’ai regardé Sylvie, qui dormait encore profondément.

Alors que j’étais sur le point de fermer les yeux, la porte s’est ouverte en grinçant une fois de plus.

« Tu as laissé quelque chose, Tess ? » Repérée du coin de l’œil, je n’ai pas pris la peine de tourner la tête.

« Hé Arthur… » Elle est arrivée à côté de moi et a jeté un regard en arrière vers la porte.

« Hmm ? »

« Tu as dit que tu ne pouvais pas vraiment bouger ton corps, non ? » Je pouvais voir dans ma vision périphérique qu’elle s’agitait un peu.

« Je ne peux probablement tourner la tête et lever le bras que pour un petit moment, pourquoi ? » En tournant la tête vers elle, mes yeux s’écarquillèrent de surprise lorsque je réalisai que le visage de Tess était à quelques centimètres du mien. Ses yeux m’ont regardé avec une expression que je n’avais jamais vue chez elle et l’instant d’après, j’ai senti ses lèvres alors qu’elle fermait les yeux.

La sensation douce et chaude de ses lèvres sur les miennes m’a pris par surprise, mais mon corps ne m’a pas laissé réagir. Au lieu de cela, j’ai repéré un petit grain de beauté dans le coin externe de son œil gauche que je n’avais jamais remarqué auparavant.

Quand elle s’est éloignée, ses yeux se sont fixés sur les miens. Puis elle a rapidement tourné la tête et a quitté la pièce en courant, me laissant plus hébété que lorsque je m’étais réveillé.