Traducteur: Ych
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“À quel point penses-tu que je suis stupide ?” Balkor répondit par un ricanement. “Je te connais, toi et ta famille. Une fois que tu en auras fini avec moi, je n’aurais aucun souvenir de ce que tu m’as promis et même si j’en avais, je me ficherais de savoir si tu as respecté ta part du marché ou même si tu m’as demandé d’ôter la vie à mes enfants.
“Je ne vivrais que pour te plaire. Tu es comme les nobles que je déteste, si ce n’est pire. Je ne serais pas surpris que ce soit ta main qui soit à l’origine de ce qui est arrivé à mon village.”
“J’aimerais pouvoir m’en attribuer le mérite.” Nuit rit de tout son cœur à cette idée. “Hélas, à l’époque, tu n’étais rien d’autre qu’un des nombreux jeunes talents du continent de Garlen. Tu n’avais pas été remarqué. C’est ta vengeance qui t’a rendu grand.
“C’est ta vengeance qui a permis à ton génie de s’épanouir et qui a piqué mon intérêt. Maintenant, choisis et choisis judicieusement car je suis un sadique et je m’ennuie facilement. Choisis la mauvaise réponse et mes Élus ne resteront pas plus longtemps les bras croisés.”
“Ma réponse est non. Tu n’es pas différent des Royaux qui ont d’abord ignoré mes appels à l’aide, puis qui ont essayé de me cajoler une fois qu’ils ont découvert mon talent. Oublie ça, tu es encore pire parce que tu as menacé ma famille.
“Même les assassins du royaume n’ont jamais osé faire ça.” Le corps de Balkor pulsait de mana tandis que les ténèbres de la pièce tourbillonnaient à ses pieds comme un chien fidèle accueillant le retour de son maître.
“Et ça ?” Nuit claqua des doigts et le mur derrière son trône disparut, révélant de nombreuses silhouettes sanglotantes et misérables enchaînées au plafond.
Des enfants des trois grands pays, âgés de quatre à dix ans, avaient été amenés de force par sa magie spirituelle devant son trône en guise de mur de viande.
“Dis-moi, Ilyum, est-ce que la paternité t’a ramolli ou es-tu toujours le même homme pour lequel je suis tombée raide dingue ? Oserais-tu dire non une fois de plus maintenant que la vie de tant d’innocents est entre tes mains ?” Elle a demandé.
“Que penses-tu de ceci comme réponse ?” Une énorme quantité de magie des ténèbres enveloppa le corps de Balkor.
Nuit n’avait jamais vu un tel sort auparavant, mais elle pouvait en percevoir la puissance. C’était suffisant pour achever un ou deux de ses Élus, si ce n’est même la blesser.
“N’as-tu rien à dire à ce sujet, cher Manohar ?” dit Nuit.
“Dans mon métier, les dommages collatéraux sont inévitables”. Il haussa les épaules. “De plus, je doute qu’ils vivent longtemps même si Balkor dit oui. Ils étaient morts au moment où tu les as capturés.”
Le dieu de la guérison avait retiré les mots de l’esprit de Balkor. À l’insu de Nuit, pendant les onze années où Balkor avait poursuivi sa vengeance, il avait partagé à travers l’esprit de ruche reliant ses sous-fifres toutes leurs mises à mort.
Il avait massacré tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, qu’il s’agisse de personnes âgées, de nourrissons ou même de serviteurs des familles de ses ennemis. La paternité n’avait pas rendu Balkor plus doux, au contraire, elle l’avait rendu plus sauvage.
Il avait tellement de sang sur les mains que les enfants devant lui n’étaient qu’une goutte d’eau dans l’océan. À lui seul, Balkor avait tué plus de gens que la plupart des guerres et la seule raison pour laquelle il s’était arrêté était que son corps ne pouvait plus le supporter.
Maintenant que sa parole le liait à Salaark, la seule chose qui comptait pour lui était sa propre famille. Le reste de Mogar pouvait brûler pour ce qu’il en avait à faire.
“Excellent choix, tous les deux.” Un autre claquement de doigts de Nuit fit se flétrir et mourir les petits corps. Leur force vitale fut pressée jusqu’à la dernière goutte pour nourrir le cavalier et ses élus.
“Mes enfants, faites en sorte que ces mages crient pour moi !” Le sourire sensuel de la Nuit Noire se tordit en une grimace de fureur sauvage.
Après avoir passé des années à courtiser Balkor, elle savait à quel point il était puissant et après sa récente escarmouche avec Manohar, Nuit avait jaugé sa force également.
‘Je me demande jusqu’où ils peuvent aller contre mes rejetons.’ se dit-elle.
Tout comme Aube, Nuit peut créer des prismes qu’elle peut partager avec ses serviteurs. Le rejeton conférait au mort-vivant une partie de ses pouvoirs et sa maîtrise de l’élément ténèbres, ce qui l’affaiblissait.
Cependant, contrairement à sa sœur, le lien ne lui permettait pas de connaître ni de contrôler leurs actions. La nuit était un esprit de destruction et, en tant que tel, elle obtiendrait les capacités innées de tous les morts-vivants avec lesquels elle partageait une relation symbiotique, mais aucune de leurs faiblesses.
Beregor poussa son cri de guerre et activa le prisme noir qui se situait là où se trouvait autrefois son cœur.
Il fit en sorte que les ombres qui composaient son corps deviennent si denses qu’elles prirent une forme physique. Il brandit sa hache de guerre, Stormhowl, à deux mains et la balança vers le bas malgré la distance qui le séparait de son repère.
La salle du trône mesurait 20 mètres de long, 10 mètres de large et 5 mètres de haut.
Stormhowl canalisa le mana de son maître, créant une réplique de lui-même faite de magie des ténèbres si grande que son manche toucha le sol tandis que la pointe de la hache de guerre frôla le plafond pendant une fraction de seconde avant de s’abattre sur Balkor.
La magie des ténèbres était censée être lente, mais grâce à Stormhowl, le sort se déplaçait aussi vite que les mains de Beregor. Le Wraith n’avait jamais pardonné au dieu de la mort d’avoir rabaissé son lieutenant et avait attendu l’occasion de prouver qu’aucun humain ne pouvait être une Épée meilleure qu’un mort-vivant.
“Chut, petit enfant. Crier n’est qu’une bravade. Cela ne te rendra pas plus fort.” Balkor pressa son index droit contre ses lèvres tandis que ses yeux devenaient noirs comme de la poix sous l’effet de Domination.
La hache conjurée s’arrêta à mi-chemin tandis que le mana de Balkor envahissait les points focaux du sort et remplaçait la signature énergétique de Beregor par la sienne. Le sort se transforma de sorte que la pointe et le manche de la hache de guerre changèrent de place.
La lame sombre était maintenant dirigée vers le Wraith et frappait avec la puissance d’une montagne qui s’effondre. Beregor avait mis le paquet dès le départ, rendant le sort aussi rapide qu’un éclair.
Même son lanceur ne pouvait l’esquiver à bout portant. Tout ce que le Wraith pouvait faire était d’activer le prisme noir dans sa poitrine pour se défendre contre l’attaque. La magie des ténèbres était la seule chose qui pouvait s’arrêter elle-même et le rejeton de la nuit amplifiait les capacités défensives des ténèbres.
Balkor ajouta un peu de son mana pour renforcer le sort et utilisa ses compétences pour le rendre plus mortel.
La hache sombre trancha les bras d’ombre de Beregor avant de s’arrêter contre ses os.
“Un humain capable d’utiliser la Domination ?” Nuit avait soudain perdu son cran, regardant la scène avec incrédulité.
Même avec sa grande maîtrise de l’élément ténèbres, elle était incapable d’utiliser la Domination. Aucun de ses frères et sœurs n’en était capable et cela les peinait énormément.
“C’est quoi la Domination ?” Beregor et Manohar demandèrent à l’unisson, le premier dans l’espoir de lui sauver la vie tandis que le second titillait Balkor pour obtenir une réponse.
“Je te le dirai quand tu seras grand.” Le dieu de la mort fit tournoyer ses doigts, intervertissant à nouveau la pointe de la lame avec le manche.
L’élan suivant frappa d’une lame ascendante qui coupa le Wraith en deux. Toute la puissance de Beregor était concentrée dans ses bras, laissant le reste de son corps vulnérable. Le Wraith et le prisme noir se brisèrent, se transformant tous deux en fragments de verre avant de disparaître.
