Supreme Magus Chapitre 310

Traducteur: TheCounterspell
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Thorman utilisa ses tours-boucliers conjurées pour bloquer tout le couloir et Binlow s’empressa d’activer un sort de l’un de ses anneaux pour conjurer un mur de glace d’un mètre d’épaisseur afin d’arrêter le souffle de l’explosion.

Lith aurait pu profiter de cette diversion pour s’enfuir, mais il a préféré foncer. Il imprégna le Gardien d’une magie d’eau pour conjurer une aura de froid et lui-même d’une magie de terre. Les effets combinés étaient censés le protéger du gros des dégâts.

Le pilier de feu écrasa les boucliers et fit fondre la glace, mais il avait encore assez de puissance pour transformer les constructions de Binlow en gaz. Nalear serra les dents, activant à nouveau le bouclier magique de son épée tandis que ses sbires conjuraient d’autres protections.

Lith les frappa par derrière avec le Gardien, surchargeant le noyau de l’épée de Nalear et interrompant les sorts du professeur. La barrière vola en éclats et l’explosion les engloutit tous les quatre, mais Lith prit soin de se placer juste derrière Nalear.

Avec la barrière abaissée, elle pouvait se protéger soit de l’explosion, soit de lui, mais pas des deux. Elle deviendrait également son bouclier humain, un échange qui en valait la peine pour Lith. Ce dernier libéra tous les sorts qu’il avait préparés, mais ils furent écrasés par le gant de Nalear.

Sa magie pouvait servir d’épée, mais aussi de bouclier.

Puis, le souffle les frappa et les quatre mages furent plaqués contre les murs. Dès que la fumée se dissipa, le couloir redevint paisible. Farg était satisfaite des résultats de son attaque furtive. Tous les ennemis étaient à terre.

Il y avait juste une chose qui ne collait pas.

“Pourquoi ne t’es-tu pas enfuie ?” demanda-t-elle à Lith. “Se jeter au milieu de mon sort était incroyablement stupide. Tu aurais pu di…”

Malgré le champ de force et la fusion lumineuse de Solus, les oreilles de Lith bourdonnaient toujours. Solus n’eut aucun mal à lui faire comprendre ce qui se passait et coupa court à Farg.

“Ne la laisse pas se rétablir, idiote ! C’est elle le cerveau ! ” Lith pointa le corps de Nalear du doigt.

Ce n’est qu’à ce moment que Farg réactiva sa Vision de Vie, remarquant que Lith et Nalear devenaient toutes deux plus fortes à chaque seconde, leurs blessures se refermant à une vitesse visible à l’œil nu.

‘Une autre Éveillée ? C’est un cauchemar !’ Farg déchaîna tous les sorts qui lui restaient, mais c’était trop peu et trop tard.

Nalear leva son gant de fer et frappa Farg avec une série d’ondes de choc qui écrasèrent ses attaques et l’envoyèrent s’étaler sur le sol, saignant du nez, des oreilles et de la bouche.

“Il semblerait que nous ne soyons plus que tous les deux, cher Lith.” Sourit Nalear sans cesser d’utiliser Invigoration. Lith était toujours assis sur le sol, visiblement l’explosion lui avait infligé plus de dégâts que prévu.

Il prit une profonde inspiration. Parler ne coûtait rien, les sorts parlaient fort.

“Levez-vous.” Il évita soigneusement d’interrompre son utilisation d’Invigoration, tandis que tous ceux qui étaient tombés se levaient pour servir leur maître.

***

Dès que Quylla fut libérée de l’anneau d’esclavage, son esprit s’est effondré sous le poids de ses actes. Depuis le week-end précédent, sa vie s’était transformée en cauchemar. Dès qu’elle avait porté l’anneau, elle avait été sous la coupe de Nalear.

Elle avait lutté contre l’influence de l’anneau pendant tout ce temps. Pourtant, sa lutte ne l’avait pas empêchée de sentir le sang et les tripes de Jirni recouvrir ses mains, ni la chair de Yurial se déchirer comme du papier sous la lame enchantée.

Quylla cessa de se débattre. Elle fondit en larmes en essayant désespérément de s’excuser.

Pendant ce temps, Friya était déjà mortellement pâle. Régénérer le cœur et les poumons de Jirni l’obligeait également à partager une partie de sa force vitale pour empêcher sa mère de mourir de faiblesse.

‘Comment Lith fait-il pour que tout ait l’air si simple ?’ Se maudit-elle intérieurement. Elle faisait seule quelque chose que l’académie l’avait entraînée à faire avec deux équipes de trois personnes chacune.

“N’hésite pas à prendre ma force vitale.” Orion avait déjà fait tout ce qu’il pouvait pour stabiliser Yurial. Friya acquiesça avec gratitude, ne prenant que ce dont elle avait besoin pour les maintenir en vie, elle et sa mère.

Phloria voulait seulement serrer Quylla dans ses bras, la calmer et lui dire que ce n’était pas de sa faute. Que tout va s’arranger. Hélas, la guerre ne laisse pas de place à la gentillesse.

Phloria la gifla plutôt, espérant la faire sortir de ses gonds avant qu’il ne soit trop tard.

“Quylla, tu es ma sœur et je sais que c’est dur pour toi.” Elle tint le visage de Quylla à deux mains, forçant sa sœur à la regarder dans les yeux.

“Ce n’est pas le moment de pleurer. Tu dois décider comment tu veux te souvenir de ce moment. Si c’est le jour où tu as sauvé la vie de ton ami ou celui où tu as tué ton premier humain.”

Quylla hocha la tête, étouffant les larmes et la morve qui coulait sur son visage.

Elle posa ses mains sur Yurial, activant son sort de diagnostic pour comprendre la profondeur des dégâts.

Le sort ne lui donna aucune réponse.

Elle le lança une deuxième, puis une troisième fois, avant de trouver la force de poser sa main sur son cœur. Il n’y avait plus de pouls, Yurial n’était plus là.

Quylla resta là quelques secondes, incapable de répondre à leurs regards pleins d’attente. Elle sentait quelque chose mourir en elle. Elle avait trahi sa famille, ses amis.

‘Comment ai-je pu être aussi stupide pour porter un objet enchanté sans même savoir ce qu’il faisait ?’ se dit-elle à posteriori. Aucun membre du groupe n’avait entendu parler des objets d’esclavage, sinon Lith les aurait prévenus.

Même sa paranoïa ne pouvait rien contre ce qu’il ignorait.

Quylla rejoignit Friya, donnant sa force vitale aux deux femmes pour les aider à se rétablir.

Phloria et Orion comprenaient ce qui s’était passé, mais ils n’avaient pas le temps de pleurer leur perte. Ils montèrent la garde contre le chaos qui les entourait, bloquant tous ceux qui pouvaient menacer le traitement en cours.

Pour Orion, ce n’étaient que des enfants, pour Phloria, des visages familiers qu’elle voyait tous les jours depuis deux ans. Pourtant, ils les ont tués. Seule la mort attendait ceux qui ignoraient leur avertissement et entraient dans le champ d’action de leurs sorts.

Jirni reprit ses esprits, toussant le sang qui avait envahi ses poumons.

“Qu’est-ce qui s’est passé ?” Son esprit se remémora immédiatement les événements qui l’avaient conduite à frôler la mort.

‘La blessure était profonde, mais je me sens bien. Trop bien.’ Lady Ernas frappa rapidement l’estomac de Quylla, la faisant s’évanouir et empêchant sa tentative de suicide.

“Ma pauvre enfant, que t’ont-ils fait ? Jirni serra le petit corps de sa fille et lui embrassa la tête. Quylla n’était plus qu’une pâle enveloppe, sa peau était mortellement froide.

Jirni se leva, laissant sa famille l’embrasser. Il y avait du soulagement sur leurs visages et de la chaleur dans leur contact, mais aucune joie dans ces retrouvailles. En regardant le cadavre de Yurial, Jirni savait qu’il n’y avait jamais eu de chance de les sauver tous les deux.

En voyant la culpabilité dans les yeux de Phloria, elle comprit qu’elle avait pris une décision impossible dans le feu de l’action.

‘Je ne sais pas si Phloria ou Quylla pourront vivre avec ce qui s’est passé aujourd’hui. Je ne peux rien faire pour changer le passé. La seule chose que je puisse faire, c’est de faire en sorte que le choix de Phloria ait de l’importance.’

Suivant ses directives, Friya conserva le cadavre de Yurial dans son amulette dimensionnelle. Personne ne pourrait plus lui faire de mal. Ensuite, elle demanda à Phloria d’ouvrir un passage vers la forêt pour mettre les filles à l’abri.