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Auteur : Yoo Ryeo Han
Traductrice : Moonkissed
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Cale sentit tous les regards se concentrer sur lui et se releva lentement.
Il encourageait Witira après l’avoir vue envoyer Toonka dans les airs, mais il avait sorti son bouclier de toute urgence car il ne voulait pas que les chevaliers soient blessés.
Pour cette raison, l’intérieur du bouclier fut créé en direction de Cale au lieu des chevaliers. Heureusement, les chevaliers ne furent pas blessés, mais il venait de sauver Toonka sans le vouloir.
Cale semblait calme alors qu’il se relevait, mais ses jambes étaient engourdies par le fait d’être resté accroupi trop longtemps.
« Ah. »
Cale fronça les sourcils en se levant. Il trébucha parce que sa jambe gauche était engourdie.
« Jeune maître Cale ! »
Amiru se précipita vers lui avec une expression choquée. Paseton, qui était également choqué, s’agrippa au bras de Cale. Cependant, Cale repoussa Paseton et se redressa. Amiru avait une expression urgente et se précipita vers Cale.
« Jeune maître Cale ! Vous n’aviez pas besoin d’utiliser votre force ! Pourquoi l’avez-vous fait ? »
Pourquoi ? Ce n’était pas comme si Cale voulait le faire.
Mais cela compliquerait les choses si l’équipe d’enquête était blessée. Grâce à Cale, ce n’était qu’un petit problème, mais si Toonka avait blessé les chevaliers du territoire, les choses deviendraient bien plus importantes. Cale ne pouvait pas laisser cela se produire, car Toonka devait retourner au Royaume de Whipper au bon moment.
‘Sinon, je serais perdant.’
Amiru inspecta Cale avec inquiétude et déception.
« Et pourquoi êtes-vous complètement trempé comme ça ? Est-ce que vous allez bien ? Vous êtes en convalescence en ce moment, que ferez-vous si vous attrapez un rhume ? ! Jeune maître Cale ! Vous êtes vraiment ! »
Les mots d’Amiru firent tressaillir Paseton et Witira. C’était particulièrement vrai pour Witira, qui se mordit les lèvres et inspecta Cale à son tour. Elle se souvint de la façon dont sa queue avait trempé Cale plus tôt, et pensa à l’expression de son visage lorsqu’il avait levé les yeux alors qu’il était accroupi plus tôt.
C’est alors que Cale commença à leur parler à tous les trois. Sa voix était lente et semblait très fatiguée.
« N’est-ce pas bien que personne n’ait été blessé ? »
Sa voix manquait de chaleur, comme s’il était frustré. Il l’était en effet. Ses vêtements trempés ne le mettaient pas à l’aise, et il voulait s’éloigner de ces fauteurs de troubles et se reposer maintenant.
Paseton baissa la tête tandis que Witira regardait autour d’elle. Elle pouvait voir le rivage qu’elle avait détruit il y a quelques instants à peine, et se mordit les lèvres une fois de plus. Amiru hésita un moment avant de commencer à parler.
« …Jeune maître Cale, il est vraiment difficile de vous comprendre. Très difficile. »
Cale se tut après avoir vu qu’une situation similaire à l’incident de la place était sur le point de se reproduire. Tout était ennuyeux.
Amiru se détourna de Cale et regarda vers les deux membres de la Tribu des Baleines. Son regard vers eux était à la fois calme et colérique.
« Et qui êtes-vous ? »
Cela faisait partie du Royaume Roan, mais c’était le territoire de sa famille. Amiru n’avait pas l’intention de laisser passer un tel incident survenu sur le territoire d’Ubarr.
« Et Bob. »
Amiru lança un regard noir à Toonka, qui se tenait à l’écart.
« Qui es-tu ? »
Aucun des trois ne répondit à la question d’Amiru. Toonka semblait préoccupé par quelque chose, tandis que Paseton réfléchissait à ce qu’il devait dire. Quant à Witira, elle ne put que baisser la tête après avoir vu ce qu’elle avait fait.
À ce moment, Amiru entendit un bruit.
« Atchoum ! »
Le nez de Cale le démangeait et le fit éternuer. Il repoussa les cheveux qui tombaient sur son visage avant de lever les yeux. Il se fichait de tout ce qui se trouvait devant ses yeux et ignorait tous les regards qui se focalisaient sur lui avant de parler normalement.
« Rentrons d’abord. »
Personne ne pouvait lui dire non.
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Cale expliqua toute la situation avant de sortir de la résidence d’Amiru et de regarder les trois personnes derrière lui. Witira, Paseton et Toonka. Il établit ensuite un contact visuel avec Amiru, qui sortait derrière eux.
Elle jeta un coup d’œil à Cale avant de s’adresser sévèrement à Toonka.
« Tu dois partir d’ici demain. Tu devrais être reconnaissant de n’avoir pour seule punition que d’être banni de notre territoire. »
Amiru avait exigé que Toonka quitte son territoire avant demain. C’était parce qu’il était devenu évident qu’il n’était pas un pêcheur, et parce qu’il était à l’origine de la bataille.
« Vous recevrez la même punition si vous causez d’autres problèmes sur mon territoire. »
Les frères et sœurs Baleine s’inclinèrent devant Amiru avec des expressions calmes. Cale observa les deux frères et sœurs qui cachaient qu’ils étaient liés au Roi Baleine, avant de tourner la tête.
« Jeune maître Cale, vous semblez prendre froid, alors rentrez à l’intérieur s’il vous plaît.
– C’est ce que je comptais faire. »
Le regard d’Amiru devint acéré tandis qu’elle se retournait pour regarder Toonka.
« Tu nous rends notre générosité avec de telles actions. »
Cale reprit doucement la parole.
« C’est pourquoi vous le bannissez. »
Le bannissement de Toonka. C’est ce que Cale avait dit à Amiru de faire.
« Jeune maître Cale, vous avez vraiment… »
Amiru avait entendu Paseton raconter comment Cale lui avait sauvé la vie, ainsi que comment Cale n’avait rien à se reprocher, mais avait fini par être entraîné dans le pétrin.
« Jeune fille Amiru, ce n’était pas grand-chose. »
Cale avait une expression douce sur son visage.
– Ne m’as-tu pas demandé si je pouvais vaincre Toonka ?
Comme d’habitude, Cale ignora le Dragon Noir.
Après avoir répété plusieurs fois à Amiru qu’il allait bien, Cale tourna son regard vers Toonka. Toonka fixait également Cale. Toonka avait une expression vide depuis un moment, non, c’était plutôt une expression compliquée.
Un pouvoir ancien.
C’était le seul type de pouvoir que les non-mages, qui se concentraient sur la force physique, acceptaient comme force. C’était parce qu’ils considéraient comme une bénédiction le fait que le pouvoir d’une personne soit transmis de génération en génération.
Cale regardait Toonka sans émotion particulière.
C’était un taré qui avait fini par devenir un héros, mais qui avait aussi montré des signes d’autodestruction dans le tome 5.
Les Baleines s’approchèrent de Cale, et Witira demanda prudemment.
« Est-ce que nous pouvons vraiment venir avec vous ?
– Ce n’est pas comme si vous aviez un endroit où aller. Je peux vous donner un endroit où passer la nuit. »
Cale monta dans la calèche et ordonna aux frères et sœurs Baleine de le suivre. Il ferma ensuite la porte du carrosse et se mit à réfléchir.
Au moins, Toonka retournera au Royaume de Whipper.
Cale, non, le style de Kim Rok Soo était de ne pas créer de relation profonde avec quelqu’un avec qui il ne pouvait pas communiquer. Ce n’était pas la même chose que d’éviter quelqu’un parce que les choses pourraient devenir compliquées.
‘Dois-je contacter le prince héritier ?’
Comment le prince héritier réagirait-il si Cale disait qu’ils devaient ramener la ruche remplie de miel laissée dans le Royaume Whipper ? Il pouvait anticiper la réponse du prince héritier, car ils étaient semblables.
Le prince héritier serait très heureux.
Cale rêvait de ramener cette ruche et de vivre une vie agréable et relaxante à l’avenir.
À son retour, Cale devait saluer le majordome adjoint Hans, Beacrox, le vice-capitaine, les dix enfants loups, On et Hong.
Hans s’était d’abord approché de Cale de façon normale, avant de laisser tomber sa mâchoire en voyant les frères et sœurs Baleine. Il se reprit rapidement et recommença à s’approcher de Cale.
« Jeune maître-nim, vous allez bien ? J’ai entendu parler de ce qui s’est passé.
– Je vais bien. Oh, et montre à ces deux personnes une chambre. »
Cale poussa les deux frères et sœurs Baleine vers Hans avant de se tourner vers Beacrox. Beacrox, qui était habillé de façon impeccable, comme d’habitude, commença à froncer les sourcils une fois qu’il eut jeté un coup d’œil à Cale. Voyant que Cale avait l’air en piteux état avec la poussière de rochers et l’eau de mer séchée, Beacrox se tourna vers Maes et commença à parler.
« Fais chauffer l’eau.
– J’ai compris. »
Maes répondit calmement avant de s’approcher de Cale.
« Jeune maître-nim, j’ai entendu dire que vous avez été entraîné dans leur bataille et que vous avez failli être blessé. »
Cale regarda Maes, ainsi que les autres enfants-loups qui l’observaient, et répondit avec désinvolture.
« Pas du tout. Il n’y avait aucune chance que je sois blessé.
– … Je comprends. »
Les enfants loups extrêmement brillants et purs étaient calmes, contrairement à d’habitude. Cale l’ignora et continua à observer les enfants, qui se précipitèrent pour faire chauffer l’eau du bain, avant de se retourner vers Beacrox. Beacrox commença à parler dès qu’ils se regardèrent dans les yeux.
« Jeune maître-nim, lavez-vous d’abord, s’il vous plaît. »
Cale pouvait voir que Beacrox ne supportait pas la saleté de Cale, et il se contenta donc de hocher la tête. Il voulut se diriger vers le bain, mais une voix l’appela.
« Jeune maître-nim.
– Qu’est-ce qu’il y a ? »
C’était Paseton et Witira. Paseton était celui qui l’avait appelé, mais Witira fut la première à parler.
« Pouvons-nous vous rendre visite après que vous vous soyez reposé un peu ? »
Le roi des baleines. Comme ils étaient ses enfants, ces deux-là étaient à peu près du même rang que la royauté du royaume. Cependant, ils cachaient tous deux le fait qu’ils étaient liés au Roi des Baleines. Honnêtement, il n’y avait aucune raison de le cacher. Ce n’était pas comme si les humains savaient qu’ils étaient de la famille royale. Il était rare de trouver quelqu’un qui connaissait l’existence du peuple baleine.
« Venez demain. »
Cale répondit sèchement avant de se retourner. Il pouvait entendre la voix du Dragon Noir dans sa tête. Le Dragon Noir avait beaucoup de choses à dire depuis tout à l’heure.
– Tu as éternué ! Pourras-tu bouger ce soir ? Ne devrais-tu pas te reposer ? Pourquoi es-tu si faible que je doive m’inquiéter ! Humain ! C’est tellement frustrant !
‘C’est moi qui suis frustré.’
Cale décida d’utiliser à son avantage le fait que personne ne croyait qu’il était en parfaite santé. Il dit à tout le monde de ne pas venir le voir ce soir parce qu’il avait besoin de repos, avant de s’adresser au Dragon Noir.
« Allons-y.
– …J’écouterai pour l’instant. »
On et Hong les renvoyèrent tandis que Cale se dirigeait vers les îles Ubarr avec le Dragon Noir.
C’est aujourd’hui qu’il devait prolonger la durée de vie de ces tourbillons d’un an.
– Je ne sais pas pourquoi tu fais cela alors que tu ne vas pas bien. Mon cerveau de dragon intelligent ne peut pas comprendre.
Cale répondit avec désinvolture aux grognements d’un enfant de quatre ans.
« Il faut le faire aujourd’hui. »
Les mages du territoire arriveraient demain, ce qui rendrait les déplacements plus difficiles. Il devait s’occuper de la flaque d’eau et du tourbillon aujourd’hui.
Cale put voir qu’il y avait encore des lumières sur l’île centrale et atterrit sur une île plus éloignée. C’était l’endroit où se trouvait le deuxième tourbillon le plus puissant, enfin, maintenant le tourbillon le plus puissant.
« Soupir. »
Il poussa un soupir.
– Pourquoi ce voyou vient-il nager ici ? Attends, pourquoi ce voyou est-il même ici ? Je ne comprends pas.
Cale pouvait entendre la voix anxieuse du Dragon Noir. Il n’y avait personne sur l’île où Cale et le Dragon Noir avaient atterri. Cependant, il y avait quelqu’un dans le tourbillon devant l’île.
C’était un tourbillon si turbulent qu’il était impossible de voir la personne à l’intérieur lorsqu’on était dans les airs.
« Ce doit vraiment être un taré. »
C’était une nuit sombre, la lune venait de terminer son cycle. Cale commença à réfléchir après avoir vu Toonka, qui avait sauté dans le tourbillon par une nuit pareille. Cale voulait savoir à quoi pensait ce taré.
À ce moment-là, Toonka sauta hors du tourbillon et se précipita sur l’île.
« Je le savais ! Je le savais ! »
Toonka garda son regard sur Cale alors qu’il s’approchait.
« Je savais que tu n’étais pas une personne ordinaire. Je savais que je sentais une personne forte à proximité. Es-tu un mage ? Comment as-tu volé à travers le ciel ? »
Les yeux de Toonka commencèrent à trembler après avoir prononcé le mot mage. Son plan était de combattre Cale s’il disait être un mage, et de le tuer s’il était faible. Toonka pensait que les mages étaient un poison pour le monde. Il continua à marcher rapidement vers Cale.
« Tu m’ignores parce que tu es un mage de luxe ? Hmm ? »
Toonka pouvait voir Cale lâcher un soupir. Cale regarda vers lui avant de répondre avec désinvolture.
« Je réfléchis. »
Cale réfléchissait à la façon de traiter cet imbécile.
‘Est-ce que je le mets en place ou est-ce que je l’utilise ?’
C’est ce à quoi Cale pensait. Cale observa Toonka, qui semblait vouloir se précipiter sur lui et l’attaquer.
« À quoi penses-tu pour m’ignorer ? »
Cale termina de réfléchir au moment où Toonka prononça ces derniers mots. Il passa immédiatement à l’action.
‘Faisons les deux.’
Boom !
« Ugh ! »
Toonka, qui n’était pas préparé, fut soufflé et atterrit dans l’eau. Un tourbillon entourait le corps de Toonka.
« Qu’est-ce qui se passe ?! »
Toonka, qui avait une forte résistance à la magie, avait du mal à faire face à ce vent. Le vent tourbillonnant sans fin et l’eau de la mer aspiraient Toonka comme un marécage.
Cale créa des tourbillons dans ses deux mains en s’approchant de Toonka.
Splash. Splash.
On entendit le bruit des pas de Cale dans l’eau.
Il regarda alors Toonka, qui fut aspiré dans la mer par l’attaque soudaine. Peu importe la taille de quelqu’un, il y avait toujours une chance de le regarder de haut.
« Les mages ne peuvent pas avoir de pouvoirs anciens. »
Toonka sentit le vent autour de lui disparaître alors qu’il regardait Cale.
« Bob, un guerrier comme toi devrait comprendre ce que je veux dire, non ? »
Un pouvoir qui avait été transmis par un humain qui l’avait créé.
Toonka avait entendu parler des pouvoirs anciens, mais c’était la première fois qu’il en voyait un en action. Il resta silencieux pendant un moment avant de commencer à parler.
« …Alors tu n’es pas un mage ?
– C’est exact. »
Toonka posa une autre question après avoir entendu la réponse sévère mais très claire de Cale.
« Alors comment connais-tu la faction des non-mages ? »
Toonka trouvait ce noble en face de lui de plus en plus bizarre au fur et à mesure qu’il le rencontrait.
Oui, il était bizarre.
Ce noble ne se souciait pas du fait qu’il n’utilisait pas un langage formel avec lui. C’était aussi quelqu’un qui travaillait dur pour sauver les autres lorsqu’il était malade. C’était aussi le bizarre qui avait l’odeur d’une personne forte autour de lui, même s’il ne l’était pas lui-même.
Quelqu’un qui continuait à révéler des pouvoirs uniques chaque fois qu’il le voyait. C’était aussi quelqu’un qui avait essayé de le sauver.
C’était la première fois que Toonka voyait une telle personne.
Cependant, les paroles de Cale choquèrent Toonka une fois de plus.
Cale ne répondit pas à la question de Toonka. Au lieu de cela, il posa sa propre question.
« Avez-vous l’intention de détruire la Tour Magique ?
– Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? »
Les yeux de Toonka s’ouvrirent largement sous le choc. Son expression semblait demander comment Cale était au courant.
Détruire la Tour Magique. C’était l’un des objectifs de la faction des non-mages depuis le début. Cale continua à parler.
« Si vous avez l’intention de le faire, ne la détruisez pas trop, s’il vous plaît. »
Toonka laissa inconsciemment échapper ses pensées.
« …Taré, de quoi tu parles ?
– Ah, mais s’il vous plaît, mettez tous les mages à la porte. »
Toonka pouvait enfin prendre une décision sur Cale après avoir entendu ce que ce dernier avait à dire. Cale se mit à sourire en regardant Toonka.
Les non-mages qui gagnèrent la Guerre Civile menèrent le Royaume de Whipper à la croissance avant qu’il ne s’effondre rapidement. Bien que les instincts naturels aient eu raison de la rationalité connue sous le nom de magie, une existence sans rationalité ne vaudrait pas mieux qu’un animal.
Le plan de Cale était de prendre le contrôle des avantages que ces animaux finiraient par manquer.
« J’ai l’intention d’acheter cette Tour magique. Qu’en penses-tu ? »
Toonka se mit à sourire en regardant Cale.
« Quel taré ! »
Toonka s’était fait une opinion sur Cale.