Trash of Count’s Family Chapitre 313

Nuit (3)

***

Auteur : Yoo Ryeo Han
Traductrice : Moonkissed

***

La paume ouverte de Cale se serra en un poing.

Crac !
Un tronc d’arbre noir s’enfonça plus profondément dans le fond du dirigeable.

« Non, ce n’est pas possible ! »

Les mains de l’alchimiste en charge tremblaient. Il se mordit les lèvres si fort qu’elles saignaient.

Ploc, ploc.

Cependant, il n’avait pas le temps d’y prêter attention.

« Leader-nim, il bascule ! »

Screeeech.
Un cri glacial se fit entendre tandis que le dirigeable commençait à basculer d’un côté. L’alchimiste s’agrippa à la rambarde pour garder l’équilibre et fixa Cale du regard.

Tap. Tap.
Cale marchait lentement.
Les chevaliers fonçaient vers lui comme des insectes attirés par une lumière, mais aucun d’entre eux ne parvenait à atteindre Cale.

Shhhhhh-
Cale fit un pas dans les airs. Des troncs d’arbres noirs s’envolèrent l’un après l’autre afin de créer un escalier pour lui.
Cale s’engagea sur ce chemin de bois en forme de toile d’araignée qu’il avait créé.

– Humain, tu y vas ?

Il se mit alors à courir.
Swoooosh, le son du vent créa une bourrasque à la pointe de ses pieds. Cale suivit rapidement le vent en direction du dirigeable.

L’alchimiste qui l’observait les yeux injectés de sang se mit immédiatement à crier.

« Activez le cercle magique ! »

Ooooooong.
Le cercle magique qui avait été préparé depuis un moment commença à s’illuminer.
Une aura rouge s’accumulait au sommet du grand cercle magique.

L’alchimiste agita alors la main. Du mana noir recouvrit son cou tandis que sa voix, amplifiée par la magie noire, s’adressait aux forces de l’Empire.

« Tous les soldats doivent couper les troncs d’arbres ! Visez les ennemis ! Tirez les flèches ! »

Il ajouta rapidement quelques mots.

« Entrez dans les maisons et trouvez du bois d’allumage ! Brûlez tous les arbres ! »

Les soldats qui regardaient fixement tout ce qui se passait commencèrent enfin à bouger. C’est parce qu’ils sentaient qu’ils pouvaient vraiment perdre si les choses continuaient ainsi. C’était particulièrement le cas des soldats réguliers qui ne connaissaient pas grand-chose aux bombes de mana mortes. Ce qu’ils voyaient était à la fois incroyable et effrayant.

Mais ils devaient tout de même trouver un moyen de survivre.
Les soldats sortirent leurs armes.

« A, allons nous battre !
– Il faut y aller ! Nous devons atteindre le dirigeable avant que les ennemis n’y arrivent ! »

Les soldats coupèrent à travers les troncs et commencèrent à tirer des flèches sur les guerriers qui couraient sur le chemin des troncs.

L’alchimiste éteignit sa magie d’amplification et donna un ordre à son subordonné.

« Appelle les chevaliers. Que tous les mages qui ne s’occupent pas du cercle magique se préparent à attaquer ! »

‘Appeler les chevaliers ?’

L’alchimiste chuchota à son subordonné qui semblait confus.

« Jette les bombes de mana et les bombes magiques mortes restantes sous le dirigeable. Je suis sûr que cela arrêtera au moins les troncs d’arbres et empêchera les ennemis d’approcher. De plus… »

L’alchimiste avait un regard froid dans les yeux.

« Nous allons décoller immédiatement. »
La confusion dans les yeux du subordonné disparut. Il avait compris pourquoi ils appelaient les chevaliers et laissaient les soldats derrière eux. Ils allaient s’échapper pendant que les soldats attachaient les ennemis.
L’alchimiste utilisa à nouveau la magie d’amplification et se remit à crier.

« Résistez ! Retenez-les jusqu’aux derniers instants ! »

Les trois mages les plus habiles qui manipulaient le cercle magique levèrent les deux mains en l’air lorsque l’alchimiste dit cela.
Il y eut un grondement et des flammes s’élevèrent dans le ciel.

Crépitement.
Cette flamme qui ressemblait à un serpent à la gueule ouverte se tordit tout en continuant à s’élever.
Une pression s’en dégageait, comme si elle allait brûler tout ce qui se trouvait sur son passage.

L’alchimiste ressentit cette sensation excitante de la flamme et tourna son regard.
Il pouvait voir une femme qui souriait. L’alchimiste la pointa du doigt et continua à crier.
C’était la raison pour laquelle il avait dit aux mages de se préparer à attaquer.

« Lancez l’attaque vers le commandant Rosalyn ! »

Ce fut le signal.
Le serpent de flamme qui s’élevait des mains de trois mages de l’Empire se retourna et commença à descendre.
Les alchimistes qui avaient reçu les ordres commencèrent à lancer des bombes par les fenêtres inférieures du dirigeable en même temps.

Ils lançaient à la fois des bombes de mana mort et des bombes magiques normales.
Elles se dirigeaient vers les troncs d’arbres noirs qui s’agrippaient au dirigeable et vers les ennemis qui couraient vers eux le long de ces troncs.

« Tirez les flèches ! »

Les flèches des soldats se dirigèrent également vers les guerriers de la jungle.

Ooooooooong-
Les mages de l’Empire restants lancèrent également des sorts en direction du commandant Rosalyn.
Les yeux de l’alchimiste en charge étincelaient en regardant toutes ces attaques.

« Oui ! Je vais tout détruire ! »

Son ordre initial était de tout détruire. Tout irait bien tant que le résultat serait celui escompté, n’est-ce pas ?
Les bruits qu’il attendait se firent enfin entendre.

Baaaaang ! Bang ! Bang !

Cela venait du dessous du dirigeable.
Les bombes explosaient.

« Nous décollons ! »

Ooooooooong-
Le dirigeable commença lentement à s’activer. Les alchimistes dans le cockpit tenaient les pierres magiques les plus puissantes et se préparaient au décollage.

‘Bien, il ne nous reste plus qu’à continuer comme ça un peu plus longtemps.’

L’alchimiste tourna la tête et regarda Rosalyn dans les yeux. Il se mit à rire en la voyant couverte par les attaques de l’Empire.

« Kahahaha ! Je suis sûr que tu ne peux pas bloquer toutes ces attaques, même si tu es un mage de haut niveau ! C’est la fin pour toi aussi ! »

Il vit le serpent de flamme manquer Rosalyn et foncer vers le sol.
Il devrait brûler tous les arbres.

« Kahahahaha ! »

L’alchimiste ne put cacher son rire.
C’était à ce moment-là.

Sourire en coin.
Le coin des lèvres de Rosalyn commença à se retrousser.

« …Pourquoi souris-tu ? »

L’alchimiste cessa instantanément de rire et commença à froncer les sourcils. Les sorts de l’Empire atteignirent Rosalyn à ce moment-là.

Baaaaang ! Baaaaang ! Baaaaaang !
Une lumière apparut dans le ciel nocturne comme un feu d’artifice.
L’alchimiste put voir Rosalyn recroquevillée sur elle-même avec un bouclier autour d’elle une fois les explosions terminées et la fumée apparue.

‘…Je m’y attendais.’

Oui, quelqu’un du niveau de Rosalyn devrait être capable de se défendre contre les attaques d’autres mages.

‘Mais elle ne devrait pas être capable d’arrêter ce serpent de flamme après avoir dû se défendre contre toutes ces attaques !’

C’est ce que pensait l’alchimiste avant que son visage ne devienne pâle.

« …Hein ? »

Le serpent de flamme qui se dirigeait vers les troncs d’arbres s’arrêta soudainement.

« Qu’est-ce que… ? Pourquoi n’attaquez-vous pas ? »

Il entendit la réponse des mages derrière lui.

« Ugh !
– Ugh ! Qu’est-ce que…
– Gasp ! »

Ce n’était pas vraiment des réponses.
C’étaient des cris et des gémissements.
Les trois mages au-dessus du cercle magique gémissaient.
Il voulut tourner la tête pour les regarder, mais n’y parvint pas.

« …Incroyable. »

Crac.
Il regardait le serpent en feu. Il s’arrêta en plein vol avant de changer de direction.

La gueule du serpent qui visait les troncs d’arbres en contrebas était retournée.
Elle pointait maintenant vers le dirigeable.

La cible de son attaque avait changé.

‘Existe-t-il un tel sort ?’

Quelqu’un tapota alors la tête du serpent de flamme.

« …Q, qui est cette personne- ? »

L’alchimiste pouvait voir un homme aux cheveux blanc-or.
Il avait une aura blanc-or autour de son corps et brillait comme une étoile. Cet homme était celui qui essayait de transformer l’attaque de l’Empire en la sienne.

« Rosalyn, ça va ? »

Rosalyn retira son bouclier, se redressa et hocha la tête.
Elle se plaça ensuite derrière Eruhaben, l’homme aux cheveux blanc-or. Son rôle aujourd’hui était celui d’une remplaçante.
Il n’y avait rien à faire.
Un Dragon, un être au sommet de la magie, allait prendre les choses en main.
De plus, il s’agissait du plus vieux Dragon du continent.

Eruhaben claqua légèrement des doigts.

Clac.

Le grand serpent de flamme disparut de ce petit bruit.
Ce serpent de flamme diabolique se transforma en poussière d’or et disparut.

« Co, comment est-ce que… »

L’alchimiste eut des frissons en voyant cette attaque calme. Ce n’était pas de la magie ordinaire.
Il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur.

C’est à ce moment-là.

Baaaaaaaaaaaang !

Une explosion traversa la nuit.

« Aaaaaah !
– Accrochez-vous ! »

Le dirigeable se mit à trembler violemment.
L’alchimiste regarda son subordonné qui se mit à crier de toute urgence.

« C’est inutile !
– Quoi ? Qu’est-ce qui est inutile ? »

Le subordonné hurla à son tour, le désespoir sur le visage.

« Toutes les attaques sont inutiles ! »

Screeeech-
Le fond du dirigeable trembla une fois de plus.

« Les Elfes Noirs, les Elfes Noirs détruisent tout et montent ! »

Le subordonné récita rapidement les informations qu’il avait reçues.

Les Elfes Noirs bloquaient les bombes de mana mort que les alchimistes lançaient. Ils se contentaient d’absorber le mana mort en se déchaînant.
Tasha, qui était couverte de liquide noir et de mana mort, cria depuis le milieu du groupe.

« Absorbez tout ! Montrez-leur la force des gens qui utilisent le mana mort comme source de force ! »

Litana et la panthère noire Ten empruntaient alors le chemin que les Elfes Noirs avaient créé pour eux afin d’attaquer le dirigeable.
Les troncs d’arbres noirs n’arrêtaient pas leurs attaques non plus.

Le subordonné remit l’appareil de communication vidéo où les autres faisaient leur rapport tout en continuant à crier.

« La plupart des guerriers de la Jungle sont presque arrivés eux aussi !
– Et les soldats ? N’auraient-ils pas dû en arrêter au moins quelques-uns ?! »

Le subordonné secoua la tête à la question de l’alchimiste.

« Apparemment, les arbres les protègent !
– Quoi ? »

Les soldats de l’Empire avaient beau tirer des flèches ou taillader leurs épées en direction des guerriers qui grimpaient sur les troncs d’arbres pour s’approcher du dirigeable, rien ne les atteignait.

« Bloquez tout. Ne les faites pas s’arrêter. »

Les ordres de Cale atteignirent tous les troncs d’arbres de la section 7.
Les troncs d’arbres et le bouclier indestructible se mirent à bouger.
Le bouclier protégeait les soldats alliés.

« Il est à nouveau bloqué !
– Bon sang ! Ces foutus troncs d’arbres ! »

Les épées et les flèches de l’Empire ne pouvaient pas percer ces troncs tressés en forme de bouclier.

C’est pourquoi les guerriers de la Jungle pouvaient courir sans inquiétude.
Ils avaient compris l’existence de ces boucliers qui les protégeaient.

C’est pourquoi l’ennemi avait peur.
Ils n’avaient aucun moyen de les percer.
Toutes leurs attaques étaient inutiles.
C’était là la véritable force de la défense.

Un ennemi qui s’en rendit compte cria en direction de son chef.

« Leader-nim, il est difficile de décoller car le fond du dirigeable est coincé ! »

‘Merde !’

Le visage de l’alchimiste devint blanc.
Il vit alors que l’orbe gris qu’il avait reçu de son subordonné brillait.

« …Votre Altesse. »

Le prince impérial Adin était en train de le contacter. L’ordre qu’il avait donné plus tôt de contacter le prince impérial avait finalement été exécuté.
Il connecta le dispositif de communication vidéo en tremblant des mains. Ce rat dans un bocal avait besoin de s’appuyer sur quelque chose.
L’appel fut bientôt connecté.

– Comment cela se passe-t-il ? Pourquoi as-tu envoyé un appel d’urgence ?

Il entendit la voix du prince impérial Adin.

« Vo, votre- »
– …Reprends-toi. D’abord, dis-moi ce qui se passe.

Adin consola l’alchimiste d’un ton plutôt doux et l’incita à se détendre et à décrire la situation.

« Vo, votre Altesse… »

Cependant, l’alchimiste était toujours incapable de parler.
Il ne pouvait pas parler.

Les choses qu’il voyait devant ses yeux l’empêchaient de dire quoi que ce soit.

Criii… criii…
C’était le seul bruit que l’on pouvait entendre dans le dirigeable silencieux.
Le bruit provenait de quelque chose qui s’élevait du fond du dirigeable.

C’était aussi sombre que la nuit.
C’était un grand oiseau fait d’os noirs.
Les yeux noirs de l’oiseau squelette clignotaient et fixaient les gens sur le pont du dirigeable.

Quelqu’un se tenait sur cet oiseau squelette noir.

L’épée de Choi Han brillait de son aura noire et il la pointa vers les ennemis au sommet du dirigeable.

Crépitement.
Effondrement.

Des êtres noirs sautèrent sur le pont alors que la rambarde commençait à se briser.
Les Elfes Noirs, couverts de mana mort, grimpaient sur le côté du dirigeable avec leurs élémentaires pour atteindre le pont.
La grande panthère noire et Litana, ainsi que le peuple de la jungle, grimpèrent à leur tour.

Les êtres noirs qui avaient rampé depuis le fond ne disaient rien. Ils se contentaient de pointer leurs armes vers les ennemis.

– …Pourquoi est-ce si calme ?

La voix d’Adin provenant de l’appareil de communication vidéo retentit sur le pont.
Il ne pouvait voir que le visage de l’alchimiste qui avait lancé l’appel. C’était parce que l’alchimiste tenait l’appareil de communication vidéo dans ses bras et qu’il l’avait connecté d’urgence sans l’installer quelque part.
Adin ne pouvait pas voir le champ de bataille ni même quoi que ce soit autour de l’alchimiste.

– Tourne l’écran vers le champ de bataille.

Adin baissa la voix et donna froidement l’ordre.
Cependant, les mains de l’alchimiste tremblaient toujours, et il était incapable de bouger.

« Vo, votre Altesse… »

Il ne put que prononcer le nom d’Adin.

Les yeux de l’alchimiste se tournèrent vers le dispositif de communication vidéo.
Bien qu’il puisse entendre la voix d’Adin, la seule chose qu’il pouvait voir à travers l’écran était un écran noir.
Adin recouvrait l’appareil de communication vidéo d’un tissu noir, soit parce qu’il ne pouvait pas montrer sa blessure, soit parce qu’il ne pouvait pas montrer ce qu’il faisait en ce moment.

Cependant, Adin devrait être en train de le regarder à travers son écran.
L’alchimiste déplaça lentement ses pupilles tremblantes vers le côté de l’appareil de communication vidéo tout en sachant qu’Adin le regardait.

Tout se passa en un instant.
Un homme se tenait à côté de lui.

C’était le mage aux cheveux blanc-or.
Le corps de l’alchimiste se raidit lorsque le mana d’or blanc de l’homme l’entoura.
Seul son visage était libre de bouger.

Il pouvait voir que le mage aux cheveux d’or blanc souriait. L’alchimiste sursauta.
Il pouvait voir que ces yeux étaient les mêmes que ceux de n’importe quel humain normal.
Cependant, ces yeux se transformèrent instantanément en ceux d’une créature différente.

‘Il, il n’est pas humain !’

Il commença à avoir peur.
Il entendit à nouveau la voix d’Adin.

– …Tu n’as pas entendu mon ordre ?

Adin était sur le point de mettre fin à l’appel, furieux, après avoir vu l’expression rigide de l’alchimiste.
C’est à ce moment-là qu’il dit

« Je t’entends très bien. »

Il entendit une voix familière.
Le dispositif de communication vidéo se mit bientôt à trembler et Adin put voir le visage de quelqu’un.

– …Cale Henituse.

C’était la dernière personne à monter dans le dirigeable.
Cale salua joyeusement Adin qui l’appelait par son nom.

« J’ai entendu dire que tu avais perdu ta jambe droite et que tu avais été blessé à la poitrine ? Je suis heureux que tu aies réussi à survivre. »

Cependant, ses yeux étaient plus froids que jamais.
Il continua à parler à l’appareil de communication vidéo qui n’affichait qu’un écran noir.

« Adin, laisse-moi regarder ton visage. Est-ce que tu vas vraiment bien ? J’ai eu peur que tu sois mort, espèce de salaud. »

La voix de Cale semblait vraiment inquiète.
Cependant, son sourire radieux se transforma instantanément en un visage d’abruti.

‘Je vais définitivement te tuer moi-même.’

Cale se souvint de ce qu’il avait dit à Adin la dernière fois.
Il n’oublierait pas tout ce que la famille impériale et les mages noirs avaient tenté de faire.
Cale chuchota presque en direction de l’appareil de communication vidéo.

« Ce serait une honte pour toi de mourir comme ça, puisque tu dois mourir de mes mains. »

Le visage souriant de Cale semblait être une expression appropriée pour une ordure.


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