the beginning after the end Chapitre 469

Divergence

Traducteur: Ombrya

Checker: Ych
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ARTHUR LEYWIN

… Attends.

J’ai eu du mal à ouvrir les yeux, mais même lorsque j’ai réussi, je pouvais à peine voir. Seule une chose était claire. Maman. Elle était plus jeune, beaucoup plus jeune, le stress des années difficiles encore invisible sur son visage. Ses cheveux auburn étaient plus épais et plus riches en couleur, sa peau plus lisse, ses yeux plus brillants.

Je me suis rempli de chaleur en la regardant.

“Salut, petit Art, je suis ton Papa. Peux-tu dire Papa ?”

“Chéri, il vient de naître.”

Mes yeux minuscules et fatigués se sont écarquillés en regardant mon père. J’avais presque oublié à quel point il était charismatique, surtout à cette époque. Sa mâchoire carrée était toujours bien rasée, mettant en valeur ses traits juvéniles, et ses cheveux, d’un brun cendré, étaient soigneusement entretenus. L’ombre d’un souvenir, comme une autre couche de mon esprit travaillant séparément en dessous de ma conscience, désignait ses sourcils comme s’étendant brusquement comme deux épées, forts et féroces, mais simultanément tombant et doux.

Alors que je contemplais ses iris bleu profond, presque saphir, humides de larmes, je sentais mes propres yeux commencer à s’embuer. Des vagues d’émotions complexes et contradictoires me traversèrent, et je m’effondrai. Un hurlement sauvage et infantile sortit de ma petite bouche et de mes poumons.

“Docteur, y a-t-il quelque chose qui ne va pas ?” demanda mon père. “Pourquoi pleure-t-il ?”

Le médecin écarta les inquiétudes de mon père, disant : “Les nouveau-nés sont censés pleurer, M. Leywin. Continuez à vous reposer pendant quelques jours. Je serai disponible au cas où vous auriez besoin de quelque chose.”

Je ne comprends pas. Ce moment marquait—marque ? — le premier jour de ma nouvelle vie… n’est-ce pas ? Mais je n’ai pas été réincarné… pas une nouvelle fois ? Je me sentais de plus en plus affamé et fatigué. Il était difficile de garder mes pensées claires. Je dois juste… me reposer… manger… puis je penserai plus clairement.

Quelque part dans le fond de ma tête, je ressentais une pression à la fois fraîche, sombre et réconfortante, mais aussi intense, vibrante et en alerte, mais je ne pouvais rien amener de plus à la surface de ma conscience que cela alors que je m’enfonçais dans un nuage tissé de fatigue, d’incertitude et des aspirations d’un corps de nourrisson.

***

Je poussai des petits cris de plaisir de bébé alors que mon père me faisait tournoyer dans sa chambre toute simple. Tout ce qu’il faisait, j’adorais, le récompensant de rires sauvages et de regards les yeux remplis d’étoiles. Il semblait presque impossible de maintenir la dissonance et la logique rationnelle d’un adulte qui avait vécu un demi-siècle à travers deux vies différentes déjà, même sans compter le faire d’avoir été réincarné dans mon propre corps de nourrisson.

Les souvenirs de ma précédente vie de bébé reposaient à moitié formés au-dessus de ma conscience, comme de l’huile sur l’eau. Mais ma vie était différente, cette fois. Moi-même j’étais différent. Je ne pouvais pas être certain de pourquoi, mais le fait d’être un nouveau-né prenait le pas sur le reste, comme une troisième couche sur ma personnalité.

En fait, chaque fois que je cessais de me concentrer sur qui j’étais — l’Arthur Leywin qui avait déjà vécu vingt ans de vie, qui avait combattu des Faux et des Asuras, qui avait maîtrisé les quatre éléments avant de les perdre pour finalement découvrir l’éther à la place — il semblait que je coulais sous la surface, vivant ma vie exactement comme avant, sans pensée consciente ni effort. De la même manière dont quelqu’un pourrait emprunter des sentiers déjà parcourus pour arriver à sa destination, pour découvrir ensuite qu’il n’a aucun souvenir du voyage.

Il y eut un bruit de coup et une douleur inattendue dans ma jambe. Les instincts d’un nourrisson ont pris le dessus sur mes sens logiques, et j’ai commencé à pleurer, fort et désespérément.

Mon père regarda autour de lui, paniqué, me serrant contre sa poitrine et me tapotant le dos avec force. “Chut, Art, chut. Ce n’est qu’une égratignure, tu n’as pas besoin de…”

“Reynolds, qu’as-tu fait ?” La voix de Maman entra dans la pièce juste avant que la femme elle-même n’entre. Elle me sortit des bras de mon père, le foudroyant du regard, puis se mit à s’occuper de mon égratignure. “Oh, mon bébé ! Ton père t’a mutilé. C’est bon, petit Art, c’est bon. Ta Maman est guérisseuse, tu ne savais pas ?”

Toujours en pleurs, on me posa sur leur lit. Puis, avec un hoquet qui secoua mon petit corps tendre, je me suis arrêté lorsque la lumière commença à émaner des mains de ma mère. La lumière baigna ma plaie, et l’égratignure commença à disparaître comme si elle n’avait jamais existé.

Ce moment fut ma première prise de conscience de la différence de la magie à Dicathen par rapport au ki sur Terre. Regarder ma mère soigner ma blessure avait été un tremplin vers mon intérêt pour le mana. Seulement, maintenant…

Des particules violettes flottaient dans l’air, presque comme si elles venaient enquêter sur la lumière. Elles dansaient à l’intérieur, tourbillonnant autour des mains de ma mère et roulant le long de ma peau.

“Éther”, dis-je, réalisant plusieurs choses à la fois mais oubliant de maintenir ma posture de nourrisson.

“Pardon ?”, dit Maman avec un sourire idiot, me pinçant très légèrement le nez. “Tu vois, tout va mieux.” Elle frotta la zone de ma peau qui ne portait plus d’égratignure, mais je n’y prêtais plus vraiment attention.

Je peux voir les particules éthériques… mais je n’aurais pas pu voir ou ressentir l’éther à ce stade de ma vie. J’avais seulement quelques mois, et je n’avais même pas de noyau de mana. Il faudrait plusieurs mois avant même que je commence le processus de rassemblement de tout le mana de mon corps dans un noyau… à moins que…

De petites choses, des moments, étaient différents, changés par mes actions, mais pour la plupart, j’avais traversé cette partie de ma vie exactement comme auparavant.

Je ressentis un déjà-vu étrange et inconfortable en me rappelant que j’avais activé la quatrième clé de voute. Le destin, pensai-je, fronçant les sourcils de concentration. Je cherche un aperçu du destin.

Cette soudaine révélation de l’éther attira mon attention vers l’intérieur, vers le yin et le yang de l’obscurité et de la lumière qui appuyaient contre la couche intérieure de mon subconscient comme un son à peine entendu.

Sylvie ! Regis ! Je sentis mes membres mous de bébé s’agiter alors que l’anxiété inondait le petit corps. Comment avais-je pu les oublier ? Ils devraient être avec moi, ils —

‘Ils le sont,’ dit une voix féminine légèrement déformée. Je tournai maladroitement la tête, essayant de regarder autour de la pièce. Maman me regardait d’un air soucieux, me posant une question, mais je ne pouvais pas absorber ses paroles.

À la place, je rencontrai les yeux dorés de mon lien, Sylvie, sauf qu’ils n’étaient pas tout à fait dorés, mais translucides, comme le reste d’elle. Elle avait l’air telle qu’elle était auparavant, jeune et nouvelle, n’ayant que tout juste acquis sa forme humaine. Sauf qu’elle était aussi émaciée et… tourmentée. Même en ne tenant pas compte de sa nature incorporelle, elle semblait faible, comme si elle s’estompait.

Oh, Sylvie, tu es là. As-tu été là tout ce temps ? Je suis désolé, c’est beaucoup plus difficile de maintenir un sentiment de moi-même dans cette forme —

‘Non, Arthur. Je ne suis pas la Sylvie qui est entrée dans la clé de voute avec toi.’

J’hésitai à répondre, profondément confus. Je sentais la fatigue revenir, et mes yeux se fermaient alors que Maman me berçait dans ses bras et murmurait pour m’endormir.

‘Je suis la Sylvie qui t’a amené chez les Leywin, qui veillait sur toi sur Terre, qui doit encore être reconnectée avec la partie de moi maintenant maintenue en stase à l’intérieur de mon œuf ’, pensa Sylvie, ses paroles se formant non pas dans l’air, mais directement dans ma tête. Elle me fit un sourire compréhensif. ‘C’est déroutant, je sais. Parce que, en réalité, je ne suis pas non plus cette Sylvie-là. Je suis ta projection de cette Sylvie-là. Parce que c’est tout ce que c’est, tout ce que tout cela est. Tu projettes ta vie dans le royaume de la clé de voute, et la magie contenue ici permet qu’elle se déroule à nouveau pendant que tu dors — que tu rêves.’

Mes paupières papillonnèrent, et je sentis mon corps de bébé se détendre. ‘Mais… ça semble tellement réel. Et si c’est vrai’ — je bâillai et étirai mes bras potelés — ‘comment le saurais-tu ? Tu ne peux pas… savoir quelque chose que je ne sais pas…’

Et puis, bien que j’aie essayé de l’empêcher, je me suis de nouveau endormi.

***

Avec un afflux de mana, le noyau se forma dans mon sternum. C’était incroyable, au-delà des mots. Je ressentais simultanément l’euphorie d’avoir formé le noyau pour la première fois ainsi que la joie sentimentale de sentir un noyau de mana aspirant du mana dans mon sternum une fois de plus, quelque chose que je pensais ne jamais revivre.

Je commençai à fermer les yeux pour ressentir mon noyau de mana nouvellement formé, mais le souvenir de ce qui s’était passé ensuite glissa à travers le brouillard temporel qui ne cessait de m’engloutir, et je regardai plutôt autour de moi, la maison à moitié démolie, dont les débris tombaient toujours du ciel.

Au loin, j’entendais ma mère crier : “Art ! Oh, mon bébé ! Ça va ?”

Mais ma concentration était ailleurs. Pas sur le sens nouvellement disponible du mana qui chatouillait le bord de ma conscience, mais sur les particules améthyste d’éther qui avaient été déplacées par la force poussante vers l’extérieur de mon éveil. Non seulement celles qui étaient les plus proches avaient été déplacées, mais l’éther au-delà de la sphère des débris semblait dériver plus près, presque comme si c’était curieux, comme si l’éther lui-même venait enquêter.

Mais pourquoi l’éther agirait-il ainsi ? J’avais oublié de considérer le fait même que je pouvais le ressentir, encore moins ce que sa présence et ses actions suggéraient, mes deux dernières années englouties dans le rythme de revivre ma vie de tout-petit.

En arrière-plan, Maman, qui m’avait pris dans ses bras, dit faiblement : “Félicitations, Art, chéri”, tandis que mon père s’exclamait : “Tu t’es éveillé, Champion.”

Frappé par une soudaine réflexion, j’essayai d’activer God Step. Il n’y avait pas l’éclat d’une godrune enflammée, aucune sensation d’éther inondant mon corps de presque trois ans, ce qui avait du sens : je n’avais ni noyau d’éther ni godrunes. Et pourtant, les voies éthériques s’allumaient faiblement devant mes yeux, scintillant et s’éteignant rapidement, comme si je voyais deux images concurrentes du monde superposées l’une sur l’autre.

J’ai arrêté immédiatement d’essayer de canaliser l’éther lorsque mon sternum se contracta douloureusement.

“Art chéri, es-tu sûr que ça va ?” demanda Maman, les larmes aux yeux et des lignes de préoccupation ridant sa peau lisse.

À côté d’elle, complètement inconscient, Papa sautait pratiquement de joie parmi les débris. “Mon garçon est un génie ! Éveillé avant l’âge de trois ans ! C’est sans précédent. Je pensais être rapide, mais c’est à un autre niveau !”

“Je suis désolé, Maman, ça va,” dis-je, résistant à l’envie de planter mes doigts dans mon sternum douloureux.

Alors qu’un voisin accourait pour voir ce qui s’était passé, je tendis la main vers Papa, qui me souleva fièrement et me laissa me reposer dans ses bras. Dans le confort de sa coquille protectrice, je fixai l’atmosphère autour de la maison, regardant de plus en plus d’éther semblant se rassembler, comme tant de lucioles violettes.

***

“Arrêtez,” dis-je, un afflux de mémoire de ma vie précédente ramenant tout mon esprit au présent. Je regardai autour de moi, réalisant vraiment où j’étais.

Peut-être était-ce quelque chose dans ma voix, mais le convoi s’arrêta alors que Durden stoppait les skitters.

“Qu’est-ce qui se passe, Art ?” demanda Papa, l’air perplexe.

J’avalai difficilement, devenant frustré par tout cela pour la première fois. C’était exaspérant de réaliser que j’avais glissé dans la fugue de simplement revivre ma vie passée.

Un vent frais soufflait à travers les Grandes Montagnes alors que notre chariot tiré par des skitters se dirigeait vers la porte qui nous mènerait à Xyrus. J’avais presque quatre ans, j’avais déjà été présenté aux Twin Horns, et nous approchions du moment le plus décisif de ma vie.

Décisif…

Le monde bourdonnait dans ma tête comme une abeille piégée. Pourquoi est-ce que je me souviens de ça seulement maintenant ?

Nous approchions presque de l’embuscade des bandits, le moment qui allait me séparer de ma mère et de mon père pendant des années, le moment où je raterais la naissance de ma sœur.

Je regardai intensément mon père et sentis un nœud se former dans ma gorge. Je n’étais pas prêt à le quitter à nouveau, à le perdre. Pas quand je pouvais l’empêcher.

“Art, chéri ?” dit Maman, posant sa main contre ma joue puis le côté de mon cou. En regardant mon père, elle dit : “Reynolds, il est chaud.”

“Tu es en train de tomber malade ?” demanda Papa en sautant par-dessus la rangée de sièges pour se rapprocher. “Peux-tu le guérir, Alice ?”

“Je ne suis pas malade”, dis-je enfin, bien qu’il y ait certainement une torsion maladive dans mes entrailles.

Je ne savais vraiment pas à quoi pourrait ressembler ma vie si je ne tombais pas de cette falaise en défendant ma mère. Mais je ne pouvais pas simplement nous laisser tomber dans une embuscade qui aurait pu nous tuer. Cela ne s’est pas produit, bien sûr, sauf pour moi, d’une certaine manière, mais combien avais-je déjà changé en vivant cette vie ? Les événements s’étaient déroulés presque exactement de la même manière, mais, et si c’était juste assez pour provoquer un changement subtil ?

Et si, cette fois, les blessures d’Helen et de Papa s’avéraient fatales ? me demandai-je.

“Il y a une embuscade devant nous”, expliquai-je d’une voix fluette. “Nous devons être prudents.”

“Quoi ?” demanda Papa, pris au dépourvu.

Durden et Adam échangèrent un regard, tandis qu’Angela Rose scruta autour de nous comme si elle pouvait apercevoir cette embuscade cachée. Jasmine posa une main protectrice sur mon épaule.

Les yeux d’Helen s’enfoncèrent dans les miens, cherchant la vérité, avant qu’elle ne dise : “Formation de protection. On avance lentement, les sorts prêts.”

Au lieu de se détendre, mon cœur ne battit que plus vite, car je commençai immédiatement à me demander si j’avais pris la bonne décision. Je pressai dans le point de lumière et d’ombre derrière mes yeux, mais ne ressentis qu’une agitation faible et amorphe. Submergé par les émotions du corps physique d’un enfant de moins de quatre ans, je ne désirais rien d’autre que le réconfort de quelqu’un pour me confirmer que je prenais la bonne décision.

‘Tu ne trouveras pas ça ici.’

Ma tête tourna brusquement, et je me retrouvai à regarder vers le haut l’image fantomatique de Sylvie, qui dérivait à une vingtaine de pieds dans les airs, observant tout avec une expression mélancolique. Que veux-tu dire ?

Elle fit un petit signe de tête, envoyant une onde à travers ses cheveux blonds de blé transparents. ‘Tu es seul, Arthur. Peut-être plus que jamais auparavant. Et c’est ça le plus difficile. Parce que personne d’autre ne peut comprendre, personne ne peut te guider. Tu devras aussi porter le poids des conséquences seul.’

J’attendais, m’attendant à quelque chose… de plus. Une affirmation ou une expression de positivité, ou l’affirmation que, en réalité, je ne serais pas complètement seul, car elle était avec moi, mais aucune telle gentillesse n’atténua son message dur.

Tu ne parles pas comme toi-même.

‘Bien sûr que non’, dit-elle, le ton de sa voix montant. ‘Je suis moi, mais à la façon dont tu interprètes le “moi” qui est resté derrière après avoir renoncé à être moi pour que tu puisses continuer à être toi. Je t’ai dit ce qui m’est arrivé. Peut-être…’ Elle fit une pause, réfléchissant. ‘Peut-être que je suis un peu plus moi que ça, puisqu’une partie du vrai moi est ici avec toi.’

‘Mais tu as dit que j’étais tout seul.’

‘Et tu l’es. Mais peut-être pas pour toujours. Souviens-toi de ça. Ça n’a pas à être pour toujours. ‘

Mon visage se crispa d’incertitude. J’avais du mal à donner un sens à ses mots, et mon regard ne cessait de sauter d’elle à la recherche de l’embuscade imminente des bandits. Une de ces fois, lorsque je tournais la tête à nouveau, elle avait disparu.

Le combat éclata soudainement. Je fus rapide pour signaler les quatre enchanteurs et le chef : les Twin Horns les abattirent avec une précision experte, un combat beaucoup plus propre que la première fois. Personne ne fut blessé.

Après la bataille, je m’éloignai de Maman et marchai jusqu’au bord de la route. Sylvia était là-bas, à observer, du moins c’est ce que je pensais. En réalité, je n’avais aucun moyen de le savoir. Me sauverait-elle toujours si je glissais simplement et tombais, ou même si je sautais du rebord moi-même ? Je m’approchai lentement, respirant faiblement. Fermant les yeux, je me penchai en avant, et —

Une main forte attrapa mon bras, et je revins à la réalité. En me retournant, je me retrouvai face à face avec mon père, qui me souleva et me plaça sur son épaule. “Whoa, doucement, Art. C’est une longue chute”, dit-il en riant. “Eh bien, comment as-tu su qu’ils étaient là, de toute façon ?”

Je déglutis, regardant par-dessus la forêt bien en contrebas. “Je ne sais pas. Je les ai juste sentis, je suppose.”

Il rit de nouveau. “Il dit qu’il les a juste sentis ! Si je vous l’ai dit une fois, je vous le dirai mille fois, mon garçon est —”

“Un génie”, dirent Adam et Angela Rose en même temps, d’un ton légèrement taquin.

Nous remontâmes tous dans la charrette, et Durden fit avancer les skitters d’un geste léger des rênes. Ma mère me serra contre elle, et je posai ma tête sur son épaule. Elle est enceinte en ce moment, je réalisai, la connaissance était floue, comme un fait seulement à moitié mémorisé. Papa ne s’est jamais blessé, donc il ne m’a pas dit de courir avec elle ou qu’elle porte un autre bébé. Ma sœur, bien qu’ils ne le sachent pas encore. Ellie.

Je fronçai les sourcils. C’était difficile de garder ces faits en ordre. Mais peut-être était-ce simplement parce que j’étais si fatigué. Un des problèmes d’avoir le corps d’un enfant de trois ans, pensai-je, laissant mes yeux se fermer. Pour un si petit corps, il demande tellement… de repos.

La dernière chose que je ressentis fut les doigts de ma mère qui s’enfonçaient dans mes cheveux auburn.

***

Les jours se sont transformés en semaines, en mois, en années.

Xyrus était incroyable. J’avais les meilleurs tuteurs, et ils m’ont bien préparé à rejoindre l’Académie de Xyrus, ce que j’ai fait à l’âge de douze ans alors que mon noyau était déjà rouge clair ! Les souvenirs de ma vie passée en tant que Roi Grey continuaient de s’estomper, mais cela ne me dérangeait pas. Il devenait de plus en plus facile d’être simplement Arthur Leywin, augmentateur bi-élémentaire et aussi déviant de la foudre !

Parfois, je regrettais de ne pas être devenu un mage tri-élémentaire ou même quadra-élémentaire, mais je savais que c’était idiot. Personne ne pouvait devenir expert dans l’utilisation des quatre éléments. Cependant, il y avait des moments où des éclairs de ma vie sur Terre transparaissaient, et je me rappelais du ki, et j’avais l’impression qu’il y avait plus que je pouvais faire.

J’ai même aidé ma petite sœur, Ellie, à éveiller ses pouvoirs plus tôt. Pas aussi tôt que moi, mais Papa a dit que tout le monde ne pouvait pas être “un prodige comme on en voit une fois par génération”. Maman l’avait giflé, et Ellie avait boudé pendant des jours. J’ai essayé d’aider la fille avec qui nous vivions aussi, mais Lilia ne pouvait pas vraiment maîtriser le mana. Ce n’était pas surprenant, je suppose, car ses parents n’étaient pas non plus des mages, mais cela me rappelait qu’il y avait simplement des choses que je ne pouvais pas faire.

Une bonne leçon pour un enfant de douze ans, pensai-je.

“Tu sembles nerveux”, Papa fit remarquer alors que nous nous entraînions dans les jours précédant le début de mon premier trimestre à l’académie. Nous étions derrière la résidence des Helstea, dans laquelle ils avaient eu la gentillesse de nous inviter. “C’est tout à fait naturel, Art. Mais même si ces autres enfants sont peut-être plus âgés, peu d’entre eux seront plus talentueux.”

“Je ne suis pas nerveux !” insistai-je, me lançant en avant et balayant mon épée d’entraînement en bois à sa cheville. Quand il esquiva, je l’amenai autour de moi et à travers mon corps, visant ses côtes de l’autre côté. Il réussit tout juste à mettre sa propre arme en place. “Je suis toujours un mage depuis aussi longtemps qu’eux. Peut-être même plus longtemps !”

Il para une attaque, et je m’étendis trop, avançant trop loin et exposant mon flanc. Avec un rire, il attaqua ma position ouverte.

Je sautai dans une roulade en avant pour éviter son coup et revins sur mes pieds en face de lui. “Je me suis éveillé plus jeune que quiconque auparavant.”

“Ne te montre pas arrogant”, admonesta-t-il, bien qu’il ne puisse cacher la fierté évidente dans ses lèvres tremblantes, sa mâchoire contractée et ses yeux brillants. “Souviens-toi juste, ne laisse pas ces nobles et royaux te marcher sur les pieds, mais ne cherche pas non plus les ennuis.”

Prenant mon arme à deux mains, je fis une poussée en avant et libérai un geyser de vapeur, prenant mon père par surprise. Il recula en toussant, la peau de son visage légèrement rouge à cause de la chaleur.

“Mais assure-toi de les terminer si quelqu’un d’autre est assez stupide pour se battre avec toi !” ajoutai-je, répétant un conseil qu’il m’avait donné de nombreuses fois auparavant.

Il me chassa d’un geste de la main, essayant de reprendre son souffle. “C’est… vrai…” finit-il par tousser. “D’accord, d’accord, c’est assez pour aujourd’hui. Ton tuteur devrait bientôt arriver.”

Je ne pouvais m’empêcher de rouler des yeux. “Vraiment ? Aujourd’hui ? Je suis prêt.” Je m’enthousiasmai. “Laissez-moi venir avec vous à la maison de vente aux enchères ! Je ne serai pas à la maison aussi souvent une fois que le trimestre commencera, et je veux passer mon temps avec vous, plutôt que d’écouter un autre exposé sur la théorie de la manipulation du mana…” Je m’interrompis alors que les sourcils légèrement humides de mon père se levèrent sur son visage rouge.

“D’accord, d’accord”, dis-je, abandonnant ma tentative peu convaincante d’échapper aux leçons, la tête baissée.

Une main calleuse l’ébouriffa. “Peut-être que ta mère pourra t’amener après les leçons. Et le dîner.” Je levai les yeux avec gratitude. Le nez de Papa se plissa. “Et un bain.”

Je repensais beaucoup à ce moment alors que le trimestre commençait et que j’étais plongé dans la vie académique. C’était difficile là-bas. J’étais un bon combattant et fort pour mon âge, mais le talent de prodige que j’avais montré bébé s’estompa avec les souvenirs de ma dernière vie. Cependant, ce n’était pas si mal. C’était beaucoup plus facile d’être simplement un enfant et de ne pas avoir toutes ces choses sur la Terre et le fait d’être roi, coincées dans ma tête.

Mais oui, l’Académie de Xyrus était toujours difficile. Je pensais aux leçons que Papa m’avait enseignées chaque fois que les gens essayaient de me taquiner parce que j’étais si jeune. Cela arrivait souvent, surtout de la part des enfants nobles, qui étaient tous plutôt mauvais. Même les princes et princesses de Sapin et d’Elenoir y allaient, mais je restai distant avec eux. Cependant, à peine certains d’entre eux pouvaient manipuler deux éléments différents, sans parler d’un déviant, et la directrice était vraiment gentille, bien qu’un peu intimidante.

C’était presque dommage que je sois coincé avec tant d’entre eux pour ma toute première sortie sur le terrain lorsque ma classe de Mécanique de Combat en Équipe a été emmenée dans un vrai donjon dans les Beast Glades, la Crypte de la Veuve.

“D’accord, tout le monde est prêt ?” demanda notre professeure, une femme intense nommée Vanessy Glory. “Alors, entrons. Tenez-vous prêts, car une fois à l’intérieur, il va faire froid.” Elle passa par l’entrée, qui semblait être un escalier étroit conduisant dans l’obscurité.

En file indienne, nous avons tous commencé à descendre les escaliers. La température baissait sensiblement à chaque marche que nous faisions.

“M-m-mais c’est quoi ce bordel ? J-j-je pensais pas que ça s-s-erait aussi f-f-froid !” dit un garçon nommé Roland, ses dents claquant.

“Augmente-toi, imbécile,” entendis-je dire Clive, le vice-président du conseil étudiant, depuis l’arrière. Il faisait trop sombre pour voir autre chose que la silhouette vague de chaque personne.

Je regardai Clive, et mon regard se déplaça automatiquement vers la fille elfe à côté de lui : la présidente du conseil étudiant, Tessia Eralith. Elle ne me vit pas regarder, mais Clive, lui, le remarqua. Il ricana, et je détournai le regard, sentant mon cou s’embraser.

Comme si j’allais m’intéresser à une précieuse princesse elfe, de toute façon, pensai-je avec colère.

Nous descendîmes dans une immense caverne tapissée de mousse.

“C’est étrange. Habituellement, on verrait déjà un bon nombre de snarlers. Pourquoi je n’—”

Soudain, des bruits hideux résonnèrent tout autour de nous. Des yeux rouges perçants apparaissaient derrière de nombreux rochers et dans de petites cavernes parsemant les parois de la grotte.

Je serrai le poing autour du pommeau de la lame simple, mais fonctionnelle que l’école avait fournie pour cette expédition. Tout autour de moi, les étudiants jetaient des regards méfiants au professeur Glory, mais j’oubliai tout le reste en ressentant le frisson de pouvoir vraiment me tester pour la première fois.

“C’est étrange. Même dans les étages inférieurs, il n’y a jamais autant de snarlers regroupés,” dit le professeur Glory, se préparant. “Il y en a beaucoup, mais ils ne sont pas impossibles à gérer. Cependant, puisque c’est juste une sortie de classe, je pense qu’il vaut mieux remonter, au cas où. La sécurité est notre priorité.” Mais alors que le professeur Glory commençait lentement à ramener tout le monde vers l’escalier, une boule de feu passa devant elle.

La boule de feu explosa et six des bêtes de mana, appelées snarlers, furent projetées dans différentes directions. Leurs corps fumants, chacun mesurant plus d’un mètre de haut avec une poitrine et des bras musclés et des jambes courtes arquées, gisaient immobiles.

“Vous voyez ?” se moqua un noble nommé Lucas Wykes, brandissant son bâton. “Ces petites bêtes dégoûtantes sont faibles. Professeur, ne me dites pas que vous nous avez tous amenés ici juste pour faire demi-tour. Même un petit sort de feu a suffi à tuer six d’entre eux.”

Ne voulant pas être surpassé par le mage moins talentueux, je m’avançai et imprégnai de mana de l’attribut feu ma lame, la faisant danser avec des flammes vives. L’épée en feu tailla un arc lumineux à travers la caverne faiblement éclairée, traversant la fourrure grise épaisse de l’une des créatures laides, qui fumait et dégageait une odeur horrible. Ses yeux rouges me fixaient depuis un visage semblable à celui d’un sanglier.

“Arthur !” s’écria le professeur, incapable de cacher sa frustration et son inquiétude compte tenu du contexte. “Bon sang, vous deux. Tout le monde, divisez-vous en équipes et prenez différentes parties de l’étage ! Nous ne voulons pas de tir ami ici. Et Lucas, Arthur, si l’un de vous refait ça, il y aura des conséquences.” Le professeur Glory nous lança un regard menaçant.

Je hochai la tête, sentant mes joues brûler.

“Prince Curtis, prenez votre équipe et dirigez-vous vers le côté gauche de la grotte. Princesse Tessia, prenez votre équipe vers la droite de la grotte et tenez votre position. La dernière équipe, avec moi. Je vais garder un œil sur vous en tout temps, mais restez vigilants et ne sous-estimez pas les snarlers, surtout aussi nombreux.” Après cela, le professeur Glory fit signe aux équipes de progresser.

“Roland, je veux que tu sois la pointe, étant donné que tu es le meilleur en combat rapproché,” ordonna la princesse Eralith, sa voix portant dans toute la caverne. “Clive et Owen, prenez des positions derrière lui à sa gauche et à sa droite et assurez-vous de le couvrir. Lucas, reste au centre, derrière Roland et entre Clive et Owen ; je te couvrirai. Nous allons adopter la position en diamant que nous avons apprise en classe.”

Mais j’étais avec le professeur, bien sûr, puisque la royauté n’avait pas besoin de quelqu’un qui n’était pas issu d’une famille noble, même un mage bi-élémentaire. La bataille était intense, et le professeur Glory était un commandant plus sévère que ceux des autres équipes, mais en tournoyant et en esquivant, ma lame scintillante, la foudre imprégnant mes muscles pour la faire tournoyer encore plus vite, je suis entré dans un rythme de mise à mort.

Et une chose était sure, j’étais bon à ça. Et ça faisait du bien. J’en voulais plus, ce frisson de pouvoir. J’avais voulu devenir aventurier depuis que j’étais petit, mais je savais vraiment à ce moment-là que je suivrais les traces de mon père.

C’est génial !

À ce moment précis, il y eut un craquement venant d’en haut, et une énorme pointe de glace s’abattit juste à côté de moi. J’ai été projeté au sol et j’ai dû m’envelopper dans un bouclier de mana d’attribut d’eau pour me protéger de l’essaim de snarlers qui avait sauté sur l’occasion pour tenter de m’abattre.

Le Professeur Glory s’est engagé avec ses deux épées géantes, une dans chaque main, taillant à travers plusieurs bêtes de mana à chaque mouvement. Elle ne remarqua pas les deux monstruosités ailées descendre du plafond jusqu’à ce que l’une la prenne par l’épaule. Elle la souleva et la lança comme une poupée de chiffon.

Je ne pouvais rien faire alors que la deuxième créature — une chose ressemblant aux snarlers, mais deux fois plus grande et avec des ailes larges — se pencha vers moi. Chacun de ses membres avant avait quatre longues griffes tranchantes qui brillaient de manière menaçante à mesure qu’elles approchaient.

Ma barrière se déchira comme du papier de soie, et les griffes plongèrent en moi.

J’ai fermé les yeux, incapable de comprendre ce qui se passait. Ça ne pouvait pas finir comme ça, ça ne pouvait tout simplement pas. J’étais spécial, unique même. Alors que la douleur cédait la place à l’engourdissement, tout ce à quoi je pouvais penser était : quel gâchis…

Tout s’est estompé dans le noir. Et puis, dans le noir, une faible lueur lointaine.

La lumière au bout du tunnel, pensai-je, n’étant pas encore conscient du fait que je ne devrais plus penser du tout.

La lumière devenait plus proche, plus brillante, et puis, comme si je regardais à travers une fenêtre embuée, tout autour de moi se transforma en une vive confusion, me forçant à fermer les yeux — même si j’étais sûr qu’ils étaient déjà fermés. Des sons indiscernables assaillirent mes oreilles, me donnant le vertige. Lorsque j’ai essayé de parler, les mots sont sortis comme un cri. La cacophonie de bruits indistincts s’est lentement adoucie, et j’ai entendu une voix étouffée.

“Félicitations, monsieur et madame, c’est un garçon en bonne santé.”


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Thanatos _0173
5 mois il y a

Oho ? Très intéressant ! Arthur vivrait-il les futurs possible, qu’il aurait pu emprunter si certains événements de sa vie ne s’étaient pas produits ? Merci pour la traduction sinon.

ych
ych
5 mois il y a
Répondre à  Thanatos _0173

Une dinguerie, ce chapitre ! J’aime bien le principe de cette clé de voûte. Par contre, je ne vois pas encore quel est le but de ce qu’il doit faire, pq il y a une infinité de futurs possibles. Peut-être doit-il tout revivre de la même façon, acceptant ainsi son destin xD.
Et si l’on part de ce principe et qu’il revit toute sa vie de la même façon pour finalement revenir à la clé de voûte, je me demande ce qu’il va se passer.

Kassy B
5 mois il y a

On voit qu’il y a plein de chose qui manque puisqu’il n’a pas rencontrer les bandits : Il n’a pas rencontrer Sylvia donc il n’a pas reçu sa volonté de bête ni son œuf. Il n’a pas sauvé Tessia donc il n’a pas rencontré Virion et n’a pas fait changer d’avis le Père de Tess sur les humains. En passant maintenant ils sont de parfaits inconnus et cela risque de compliquer la création du conseil ( avec tout les rois réunis) qui est sensé les unir en prévention de la guerre ( compliquer car Alduin déteste les humains)… Bref plein de petits détails qu’il a oublier mais qui sont importants quand même.
Mais vu sa personnalité il va mettre du temps à réfléchir à cela puisqu’il ne veut plus voir sa famille souffrir.
Très bonne traduction au passage merci !

Marie Lucienne
4 mois il y a

Dingriiiiîii 🤩🤩

J’adore The begining After the end 🤩😍😍

Mycka Icarima
4 mois il y a

Pourquoi j’ai l’impression que les personnes qui souffrent le plus ici, c’est nous.
Arthur est devenu plus arrogant avec un but beaucoup moins louable que celui de devenir fort pour protéger ceux qu’il aime.
Les personnes que l’on connaissaient sont devenu de parfait inconnu ou n’existe même plus.
Arthur est plus faible, on a perdu Dawn Ballad, il n’est pas quadri-élémentaire avec deux magie déviante, Tessia n’a plus la volonté de la bête de l’elderwood tout comme Arthur avec celle de Sylvia.
On en arrive a relire la même histoire mais en moins bien car on sait ce qu’il aurait pu arriver, mais à la place on a une version alternative moins bien que l’on va revivre en boucle.
Pour finir, ARTHUR, COMMENT T’AS PU OUBLIER TA PROMESSE AVEC TESSIA DE NE PAS MOURIR !!!!! En plus sous ses yeux là.

wiverfly .
4 mois il y a

Merci Ych pour cette trad, le chapitre était une dinguerie. Je ne sais pas ce que Arthur doit faire dans cette clé de voute mais je trouve ça intéressant de voir les futur possible.
Assez étonnant de voir avec quelle facilité Arthur perd ses souvenirs de sa vie d’avant.

Miio Karteas
3 mois il y a

Merci pour le chapitre !!
Le chapitre il fait trop mal au crâne woaaa le nombre d’hypothèses sur comment s’utilisera le destin qu’on peut avoir c’est excellent
Perso jpense qu’Arthur l’a déjà utilisé vu comme TurtleMe aime bien jouer sur la confusion de la manifestation de sylvie dans l’oeuf et cet aspect de “voyage dans le temps” et que juste “nous” ne le savons pas encore
Peut être que toutes les incohérences depuis le début de l’histoire c’est l’œuvre d’un Arthur futur qui a déjà modifié l’avenir ?
Enfin y a tellement de choses qu’on peut imaginer juste trop hâte de lire la suite
Et si jme trompe pas on a toujours pas eu la clarification de qui était la voix qui lui parlait lorsqu’elle est revenue ??
D’ailleurs si il s’amuse à passer sa vie tranquilou en évitant chaque difficulté qu’il a déjà traversé, Dicathen va vite finir en poussières alors vite professeur grey la !!!!

SØZ ŌX
2 mois il y a

Incroyable cette clé de voûte en gros la Arthur va expérimenter tout les futures qu’il aurait pu avoir. Et en plus d’en ce chapitre on voit bien à quelle point Silvia a été importante pour Arthur

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