Traducteur: linkfet
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« Ah ! »
Amane poussa un cri paniqué lorsqu’il fut soudain plongé dans l’obscurité.
La météo annonçait des tempêtes toute la semaine en raison d’un front de pression inhabituel, et en effet, le tonnerre grondait sans relâche et la pluie battante ne s’arrêtait pas. Mais Amane ne s’attendait pas à ce que cela devienne assez violent pour provoquer une coupure de courant.
Après un coup de tonnerre particulièrement fort, les lumières s’éteignirent d’un coup, des ampoules à la télévision. C’était une panne totale.
Heureusement, son ordinateur était débranché, donc il n’avait probablement pas été endommagé, mais il devrait vérifier les autres appareils plus tard.
« Tu as ton téléphone ? J’ai laissé le mien dans mon sac à dos, dans ma chambre. »
Il aurait aimé avoir une lampe de poche à portée de main, mais un téléphone ferait l’affaire. Malheureusement, Amane avait laissé le sien dans sa chambre, mais il supposait que Mahiru aurait le sien. Elle était assise à côté de lui, en train de résoudre des exercices dans un manuel, lorsque la lumière s’était éteinte.
Cependant, il n’obtint aucune réponse.
« … Mahiru ? » Appela-t-il avec inquiétude.
Il lui sembla sentir quelque chose tirer sur sa manche. Il demanda ce qu’il se passait, mais toujours pas de réponse. Il tendit la main à l’aveuglette vers l’endroit où Mahiru était assise et effleura quelque chose de fin, qu’il supposa être son bras… Il comprit tout de suite qu’elle tremblait, car elle sursauta et recula brusquement.
Il y eut un bruit sourd quand quelque chose tomba, suivi d’un gémissement. Il entendit une voix marmonner depuis le sol.
« Quelle honte… »
« … Euh, désolé de t’avoir effrayée. »
« … Non. C’est moi qui me suis effrayée toute seule, c’est tout. »
Mahiru ne semblait pas particulièrement affectée par sa chute du canapé, cherchant à tâtons à retrouver sa place.
Amane craignait qu’elle ne se soit faite mal en tombant, mais elle ne semblait pas souffrir. Puis, alors qu’elle cherchait sans doute à agripper de nouveau l’ourlet de son t-shirt, ses doigts frôlèrent légèrement son bras.
Cela le chatouilla et, sans réfléchir, il attrapa son poignet délicat. Elle se mit à trembler à nouveau, mais cette fois, elle ne tomba pas du canapé.
« Tu cherches quelque chose ? »
« … Tu es sarcastique ? »
« Pourquoi je le serais ? »
« Je me suis dit que tu allais te moquer de moi parce que je suis secouée par une simple panne de courant… »
« Je ne suis pas à ce point-là. »
D’ordinaire, Mahiru était très posée et pas du genre à avoir peur facilement… Mais elle restait une adolescente, et même un adulte pouvait ressentir de l’anxiété lorsqu’il était soudain plongé dans le noir.
Dehors, le tonnerre grondait toujours, accompagné du martèlement incessant de la pluie, mais à l’intérieur de l’appartement, tout était calme et immobile. Mahiru continuait de jouer nerveusement avec l’ourlet du t-shirt d’Amane, mais elle ne cherchait pas à dégager sa main. D’abord un peu hésitant à la toucher, il lui serra doucement les doigts.
« … Donc, tu n’aimes pas trop le noir ? »
Il lui parla d’une voix douce et devina qu’elle secouait la tête.
« … Je ne déteste pas ça, mais… »
« Mm-hmm ? »
« … Je n’aime pas quand il fait clair une seconde et sombre la suivante, c’est tout. »
« Ah, d’accord. »
« Ce n’est pas que j’ai peur du noir, ni que je sois effrayée. »
« Bien sûr, oui. »
Mahiru refusa obstinément d’admettre son malaise, d’un ton encore plus distant que d’habitude, mais Amane la connaissait assez pour savoir qu’elle jouait la comédie d’une manière adorable.
Il eut un léger sourire, pensant que l’obscurité pouvait aussi avoir du bon, mais Mahiru ajouta d’une petite voix : « … Il y a juste une chose. »
Son sourire s’effaça et il se pencha légèrement vers elle. « Hmm ? »
« … Quand on est assis comme ça, je sais que je ne suis pas seule, et ça me rassure. » Murmura-t-elle, soulagée.
« Je vois » Répondit Amane, en serrant doucement sa main une nouvelle fois.
***
« … Le courant est revenu. Je vais vérifier mes appareils. »
Au moment où les lumières se rallumèrent, Mahiru se dégagea délicatement de sa prise et se leva.
Amane sourit avec amusement face à ce changement d’attitude flagrant, mais il remarqua que les oreilles dépassant de ses cheveux couleur lin étaient rouges. Il choisit de ne rien dire.
Il se leva aussi pour aller vérifier le disjoncteur et s’assurer qu’aucun appareil n’avait été endommagé. En passant près de Mahiru, il entendit un discret « Merci » et ne put s’empêcher de la fixer.
Mal à l’aise, Mahiru détourna rapidement la tête et s’éclipsa vers la cuisine. Amane se contenta de se gratter la joue et se dirigea vers la salle de bain pour vérifier les disjoncteurs.
En entrant, il remarqua que son reflet dans le miroir avait les joues légèrement rouges. « C’est bizarre… » Marmonna-t-il en détournant les yeux, légèrement embarrassé.
