Traducteur: Ych
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Nalrond était un homme d’une vingtaine d’années mesurant environ 1,84 mètre, avec un corps maigre et tonique que personne de sensé n’associerait à sa forme animale corpulente.
Il avait des cheveux noir corbeau, des yeux verts et une barbe négligée. Sa peau bronzée indiquait clairement qu’il n’était pas originaire de l’Empire des Gorgones ni du nord du royaume.
“Oh mon…” Solus rougit, et avec elle toutes les lumières de la tour.
“Je suppose que tu as raison, Nalrond. Alerter le royaume n’aurait servi à rien.” Lith acquiesça. “Qu’ils aient cru à ton histoire ou non, tu aurais fini comme rat de laboratoire. Quant à Acala, même s’ils avaient décidé de le tuer au lieu d’exploiter ses compétences, l’Aube serait simplement passée au crétin suivant.”
“Maintenant que tu sais tout, est-ce que j’ai droit à une dernière volonté après mon dernier repas ?” demande Nalrond.
“Combien de fois dois-je te dire que le meurtre gratuit ne fait pas partie de mes plans ?”. Lith poussa un soupir stressé. “Le plan consiste à éviter les combats inutiles, à contacter le Conseil des Bêtes et à leur demander de s’occuper de ce gâchis.”
“Quoi ?” Nalrond n’en croyait pas ses oreilles. Il avait remarqué que Lith était capable d’utiliser la première magie lors de leur précédente confrontation, mais il pensait que tout comme Acala, ses capacités provenaient de son lien avec l’objet maudit.
“Tu fais vraiment partie du conseil des bêtes ?”
“Oui. Je suppose aussi que c’est eux qui ont confié la relique à ta tribu.” Lith dit.
“C’était il y a des siècles. Depuis, nous n’avons plus eu aucun contact avec le Conseil. Sinon, j’aurais demandé leur aide au lieu d’agir en solo.” Nalrond dit.
” Repose-toi tant que tu le peux. Les rejetons de l’Aube peuvent nous trouver d’une minute à l’autre et je n’ai aucune idée de la façon de sortir d’ici. Dans le pire des cas, nous devrons nous battre pour sortir.” Lith envoya les sentinelles patrouiller dans les environs.
Elles le préviendraient dès que l’ennemi approcherait, ce qui lui donnerait le temps de se préparer.
“Tu n’as pas besoin de mon aide. Ses pouvoirs rivalisent avec ceux du Jour Lumineux.” Nalrond désigna Solus, qui essayait de manger en évitant de regarder leur invité nu.
L’hybride ne croyait pas aux repas gratuits et toute cette situation n’avait toujours aucun sens pour lui.
“J’aimerais que ce soit aussi simple.” dit Lith. “Nous sommes contre au moins une quinzaine de géniteurs en plus d’Acala. Connais-tu un point faible que nous pourrions exploiter ?”
“L’Aube n’a pas de point faible.” Nalrond secoua la tête. “Mais si tu veux vraiment t’échapper, il y a un tunnel dans les niveaux inférieurs qui mène à l’extérieur.”
“Tu es sûr ?” demanda Lith.
“Absolument. J’ai enquêté sur cette zone plus tôt, alors que j’essayais de comprendre la finalité de Aube. C’était mon plan B au cas où je ne parviendrais pas à tuer son hôte. Détruire tout ce sur quoi elle travaille, puis l’enterrer sous toute la montagne.” Nalrond a répondu.
Il a parlé à Lith d’un ancien laboratoire souterrain que l’Héritage vivant avait travaillé dur pour lui redonner toute sa fonctionnalité. D’après lui, il y avait beaucoup de tomes et une machine.
“La seule raison pour laquelle je n’ai touché à rien, c’est pour ne pas perdre l’effet de surprise”.
“Un laboratoire tu dis ? Nous devrions lui rendre visite avant de partir.” Lith donna à Nalrond quelques-uns de ses vieux vêtements. L’hybride était moins musclé et plus grand que Lith, leur taille était donc un peu décalée.
“Juste quelques questions avant de te laisser dormir un peu. Comment les morts-vivants possédés par Aube peuvent-ils survivre à la lumière du soleil et que peux-tu me dire sur ses ‘frères et sœurs’ ?”
“C’est facile. C’est l’abondance de l’élément lumière pendant la journée qui force la plupart des morts-vivants à dormir. Tout ce que Aube a à faire, c’est d’absorber la lumière de leur environnement pour créer une nuit artificielle.” Nalrond répond.
“Quant à ses frères et sœurs, je ne sais que ce que disent les légendes. La mission de la Nuit noire est de trouver un moyen d’immuniser les morts-vivants contre la magie des ténèbres, tandis que celle du Soleil rouge est de redonner aux morts-vivants la capacité d’utiliser toutes sortes de magie.
“Dans l’état actuel des choses, ils ne peuvent pas devenir des maîtres de forge ni des mages dimensionnels.”
“Et les Liches ?” demanda Lith.
“Ce ne sont pas des enfants de Baba Yaga. Il s’agit d’une perversion de la mort artificielle créée par l’homme. Aube et ses frères et sœurs sont connus comme le fléau des Liches. Non seulement parce que les trois Cavaliers les considèrent comme contre-nature, mais aussi parce que les Liches se moquent de ce qu’ils considèrent comme leur mission secrète.
“Chaque fois qu’un cavalier rencontre une Liche, cette dernière meurt. Parfois même pour de bon.” Nalrond soupira. Même s’il était certain qu’un des objets maudits aurait raison de lui, il n’avait pas peur, il était juste triste.
Cela dépendait en partie de la conscience qu’il n’accomplirait pas sa vengeance, mais surtout parce qu’il réalisait à quel point il avait été stupide. Depuis la destruction de son village, Nalrond n’avait jamais repris sa forme humaine bien longtemps, laissant son chagrin et sa fureur animale guider ses actions.
Aujourd’hui, cependant, il se rend compte qu’il mène depuis le début une bataille perdue d’avance.
‘Même si je parviens à tuer Acala, que se passera-t-il ensuite ? Je ne peux pas construire seul les réseaux pour contenir Aube, et elle ne me laisserait pas le temps d’atteindre une autre tribu de peuples-garous. Elle me tuerait et se trouverait un nouveau partenaire. Mon Dieu, je suis si stupide !’ pensa Nalrond.
Pour ne rien arranger, même s’il était entouré d’ennemis, le fait de pouvoir enfin entendre une voix humaine qui n’était pas la sienne, de manger de la nourriture chaude et de porter des vêtements étaient des sensations agréables qu’il avait presque oubliées.
Ils lui rappelaient sa maison, tous les gens qu’il avait aimés et perdus. Bientôt, sa nostalgie se transforma en haine, mais cette fois, au lieu de lui donner de la force, sa rage ne fit que le rendre impuissant.
“Je suis désolée pour ta perte.” Solus dit tout en conjurant un lit pour leur invité. “Tuer Acala ne ramènera personne, mais j’espère qu’au moins cela te permettra de tourner la page”.
Nalrond fut choqué par la gentillesse de l’objet maudit. Il considérait Solus comme un ennemi et n’aurait pas hésité une seconde à la tuer, elle ou son hôte humain.
Même sous sa forme humaine, l’hybride pouvait sentir le parfum subtil que seul un Héritage vivant pouvait émettre et cela le rendait malade.
Son visage devint rouge de colère et il s’apprêtait à la fustiger lorsqu’il sentit un regard froid lui transpercer la nuque. Nalrond se retourna, rencontrant les yeux de Lith qui débordaient de mana bleu.
“Dis merci et va dormir.” La froideur de la voix de Lith étouffa la rage de Nalrond, lui rappelant que sa vie ne tenait qu’à un fil.
“Merci, Solus.” L’hybride s’endormit dès que sa tête toucha l’oreiller moelleux. Toute son agitation intérieure s’effondra face à l’épuisement qu’il avait accumulé pendant les mois passés à chasser Acala.
‘Qu’est-ce qu’on va faire de lui ?’ demanda Solus.
‘Cela dépend de l’utilité qu’il est prêt à avoir. Tout d’abord, nous devons sortir d’ici en vie. Nous sommes actuellement moins nombreux mais pas dépassés. Quelle que soit la force d’un objet maudit, l’Étoile noire nous a appris qu’une fois qu’ils se lient à quelqu’un, l’hôte est leur point faible.
‘Si nous tuons Acala, Aube perdra la plupart de ses forces et cela devrait créer une ouverture pour notre fuite. Si d’ici là, Nalrond est toujours en vie et prêt à nous enseigner la magie de lumière offensive, je pourrais envisager de le laisser en vie.’ répond Lith.
