Supreme Magus chapitre 752

Traducteur: Ych
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Si Lith se mettait à produire des artefacts à base de runes, Phloria et toute sa famille finiraient par avoir beaucoup d’ennuis. Pourtant, elle resta silencieuse, pour ne pas gâcher ce moment.

‘Je ne peux que faire confiance à Lith pour qu’il fasse ce qu’il faut et qu’il utilise les connaissances qu’il acquerra grâce à l’épée de manière transparente. Après tout, il m’a fait confiance pour tout, je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas de même.’ Elle réfléchit.

“Au fait, tu penses qu’on devrait le dire à Friya ?” dit Quylla. “Je me demande si elle serait plus surprise en découvrant la vérité ou scandalisée d’être la seule d’entre nous à être laissée de côté.”

“Ce n’est pas à nous de décider.” Phloria secoua la tête. “Les vies de Lith et de Friya sont les leurs. Ils ont déjà beaucoup à faire tous les deux. En plus, je pense que nous avons eu assez d’émotions pour un long, très long moment, non ?”

Quylla acquiesça, espérant que la prochaine surprise qu’elle vivrait serait moins époustouflante et plus réconfortante. Comme Lucky qui a des chiots ou l’une de ses sœurs qui trouve quelqu’un qui mérite son amour.

***

Athung Soranot, l’émissaire du Conseil des humains Éveillés, avait l’un des plus gros maux de tête qu’elle ait jamais connu au cours de ses 25 ans de vie.

Le jour même où l’équipe d’expédition s’était échappée de Kulah, son ancien maître, Raagu, lui avait confié la mission de conduire Lith au siège actuel du Conseil pour qu’il soit examiné, mais l’approcher s’était révélé être un cauchemar.

Le manoir des Ernas n’autorisait pas les visites tant que les trois survivants n’étaient pas rétablis. Du moins, tous ceux qui ne portaient pas l’écusson royal. Même avec tous ses contacts, Athung n’avait pas réussi à trouver un moyen d’entrer dans le manoir, qu’il soit officiel ou non.

Pour ne rien arranger, avec toutes les protections en place, même un vrai mage serait facilement détecté et elle avait besoin d’une approche amicale, pour ne pas devenir la cible d’une chasse à l’homme.

Elle pensait avoir trouvé sa chance lorsque Lith avait quitté le manoir, mais elle avait perdu ses traces avant même d’avoir pu atteindre sa dernière position connue. Se déplacer avec la Tour Warp rendait la plupart de ses mouvements intraçables puisqu’il ne laissait aucune trace officielle qu’elle pouvait suivre.

Pourtant, ce n’était pas Lith qui se déplaçait comme un fantôme qui lui causait une telle détresse. Pendant qu’elle attendait sa marque, elle avait recueilli toutes les informations disponibles à son sujet et cela suffisait à lui donner envie de pleurer.

“Je pensais que ce travail consisterait à mener par la main un petit enfant à l’intérieur d’une tanière de loups, mais ce type a plutôt l’air d’une bête enragée”. Athung dit à Zartan, son meilleur ami. “D’après son dossier, ce Lith est un paranoïaque au comportement antisocial qui a pavé sa carrière de cadavres.

“Comment diable puis-je persuader ce Verhen de s’asseoir et de me parler sans qu’il ne tente de me couper la tête ? Tous les Éveillés qu’il a rencontrés dans le passé ont essayé de le tuer, alors commencer par ‘je suis comme toi’ risque plus de le déclencher que de le rassurer.

“Le pire, c’est qu’ils étaient tous affiliés au Conseil, alors la réputation qui me précède n’est pas bonne du tout”. Elle soupire.

“Pourquoi ne dis-tu pas à la vieille chauve-souris d’aller se faire foutre et de confier cette mission de merde à l’un de ses disciples bien-aimés ?”. demanda Zartan. Tout comme elle, il était libéré de toutes les obligations maître-disciple et était un membre mineur du Conseil.

“Tu te moques de moi ? Même si maintenant je suis un joueur indépendant, je suis toujours l’un des candidats les plus éligibles pour hériter de son héritage, et je veux que les choses restent ainsi. Raagu est peut-être une emmerdeuse, mais c’est une emmerdeuse riche et elle ne va plus vivre très longtemps.” Athung répond.

Contrairement aux disciples ordinaires, Athung s’était Eveillée elle-même alors qu’elle n’avait que douze ans et ses exploits avaient conduit Raagu à sa porte alors qu’elle n’avait que quatorze ans. Raagu lui avait enseigné tout ce qu’Athung savait sur la magie, mais la jeune Eveillée était consciente que son mentor lui cachait la plupart de ses connaissances.

Être un Éveillé naturel signifiait qu’Athung n’était pas tenue de servir son maître pendant cent ans, puisque c’était un traitement réservé à ceux qui avaient eu besoin d’une aide extérieure pour être transformés en véritables mages.

Une fois qu’Athung avait appris tout ce que Raagu voulait bien lui enseigner et que le Conseil l’avait reconnue comme son membre à part entière, elle avait retrouvé sa liberté. Mais cela avait un prix.

Bien sûr, en tant qu’apprentie, elle devait obéir à tous les ordres de Raagu sans poser de questions et avait été forcée de mettre ses capacités à l’épreuve, même dans des domaines de la recherche magique qui ne l’intéressaient pas, mais sa vie avait été tellement plus facile à l’époque.

Chaque fois qu’elle avait une question ou qu’elle se trouvait dans un goulot d’étranglement dans ses recherches personnelles, Raagu ou sa bibliothèque fournissaient à Athung toutes les réponses dont elle avait besoin. Pendant ses huit années d’apprentissage, Athung n’a jamais eu à se soucier des livres, de l’argent ou du matériel.

Tout ce dont elle avait besoin, son maître le lui fournissait sur un plateau d’argent en quelques minutes. Au cours des deux dernières années, au contraire, ses capacités avaient stagné. Athung n’ayant jamais fréquenté d’académie, elle n’avait pas de relations et ne s’était pas fait un nom.

Dès qu’elle avait quitté le manoir de Raagu, la vie lui avait rappelé que sans argent, on ne pouvait pas faire de magie et vice versa. Trouver un endroit où vivre, monter son propre laboratoire, acquérir le matériel adéquat, autant de choses qu’elle ne savait même pas par où commencer.

Personne n’embaucherait une mage sans nom, et acquérir ce dont elle avait besoin par le crime aurait fait d’elle l’une des criminelles les plus recherchées du royaume, si ce n’est qu’elle aurait même été inscrite sur la liste des personnes à abattre par le Conseil.

Les connaissances et les ressources magiques étaient toutes lourdement gardées par l’Association. Un Éveillé pouvait faire sauter un ou deux dépôts, mais pas sans laisser de nombreuses preuves et témoins derrière lui.

Exposer l’existence de la vraie magie pour des raisons mesquines était la cause la plus fréquente de décès chez les éveillés stupides. Raagu le lui avait rappelé un nombre incalculable de fois au cours de sa formation.

Athung avait donc passé le plus clair de son temps à bâtir sa propre réputation et à gagner sa vie au lieu de se concentrer sur la magie, ce qui la frustrait au plus haut point.

“Ces vieux salauds t’ont aussi piégé, hein ?” Zartan soupire. Autrefois, le fait d’être un Eveillé autonome était une raison suffisante pour qu’un aîné accorde son héritage à des gens comme Athung, mais depuis que Silverwing avait répandu son savoir, les choses avaient changé.

À l’époque, le Conseil s’était moqué de sa version simplifiée de la vraie magie, considérant qu’il s’agissait d’une entreprise insensée. Pourtant, après l’apparition de magiciens de génie comme Manohar, les Éveillés avaient failli s’étouffer de leur propre rire.

En moins d’un millénaire, les efforts combinés de la communauté magique avaient amené les faux mages à un niveau dangereusement similaire à celui des vrais mages et ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne rattrapent ou, pire encore, ne surpassent les Éveillés.

Maintenant, les gens comme Raagu ne pouvaient plus se contenter d’héritiers brillants, ils cherchaient des génies. Tout le monde voulait avoir son propre Manohar. Son exploit de conjurer des constructions de lumière dure, quelque chose que seuls les experts en magie légère ayant des siècles d’expérience parvenaient à apprendre sans héritage, avait fait pleurer du sang à plus d’un ancien du Conseil.