Traducteur: TheCounterspell
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“S’il te plaît, assez d’honneurs et de plaisanteries. Il est déjà tard et nous ne sommes que toutes les deux, chère amie.”
“Comme tu veux, Sylpha.” Les deux se connaissaient depuis leur passage à l’académie du Griffon Blanc. C’était un secret bien gardé, car Mirim avait suivi les cours sous un faux nom. Elle voulait éviter de bénéficier d’un traitement de faveur en tant que fille de la noble souveraine du territoire.
Toutes deux avaient hérité des talents magiques de leurs lignées respectives et cela, ajouté à de longues années d’amitié, avait créé entre elles un lien presque plus fort que le sang.
Après avoir obtenu le poste de Lord Commandant du Corps de la Reine, Mirim Distar avait choisi de continuer à faire semblant de ne pas être magicienne afin que ses ennemis la sous-estiment et qu’il soit difficile de croire qu’elle n’était pas qu’une noble de moyenne importance.
Son seul regret était que la vie semblait avoir un drôle de sens de l’humour. Sa fille était le seul membre de la famille à être né sans aucun talent pour la magie. C’était une chose qui ne s’était pas produite depuis des générations.
‘C’est un peu comme si Brinja était punie pour ma tromperie.’ pensait-elle de temps à autre, avant d’écarter toutes ces superstitions. Hériter de la magie était une question de sang et de chance.
Le fait d’avoir des mages dans la famille permettait aux descendants d’être plus facilement en phase avec l’énergie du monde, mais ce n’était pas une règle absolue. C’était la raison pour laquelle, malgré de nombreux héritiers, il arrivait que les anciennes familles nobles n’aient pas de mages, même pendant des décennies.
“Alors, comment s’est passée ta soirée ?” demanda Sylpha.
La Marquise Distar lui raconta tout, mettant l’accent sur la révélation par Lith de sa capacité à utiliser la magie de gravité et la discorde qui s’ensuivit.
“C’est étonnant. Ce jeune homme a le don de mettre les gens en colère. L’aspect le plus redoutable de son caractère est que Lith sait qui et quand provoquer. Il cause presque plus de problèmes qu’il n’en résout.”
Sylpha rit lorsque Mirim lui raconta que Lith avait forcé l’archimage Ejar à s’agenouiller en public.
“Il l’a humiliée sans lui faire de mal physiquement.” Mirim acquiesça.
“J’ai réussi à transformer la querelle qui a suivi en un débat, obligeant les deux parties à trouver un terrain d’entente. Je peux t’assurer que la plupart des invités sont repartis en meilleurs termes qu’à leur arrivée.”
“C’est l’avantage de savoir quand et où un conflit est sur le point de se produire.” Sylpha sourit. “Plus les gens s’enflamment, plus il est facile de manipuler leur raisonnement. Mais je ne me préoccupe pas de ces petites choses.”
“Parles-moi de ton plan.”
“Comme tu le sais, j’ai fait en sorte que tous ceux qui connaissaient le protocole anti-Balkor de Linjos apprennent l’existence de la liste et le fait que je sois sur le point de la déchiffrer. J’ai supposé que le traître, quel qu’il soit, essaierait lui aussi d’en prendre connaissance.”
“J’ai donc orchestré le gala pour leur donner l’occasion d’entrer dans ma maison. La célébration des hauts gradés était l’excuse parfaite pour demander une invitation. Comme je m’y attendais, beaucoup de nos ennemis ont participé au banquet.”
“Même avec autant de monde, ils ne pouvaient pas se promener librement, alors j’ai demandé au mage Lith de faire du grabuge. Il est notoirement non aligné, personne en dehors de nous trois ne sait que j’ai une relation spéciale avec lui. Personne ne soupçonne qu’il s’agit d’une mise en scène.”
“Bien ! Est-il au courant du plan ? ” demanda Sylpha.
“Non. Il n’a même pas demandé d’explication. Seulement de renforcer la défense de sa famille, plus d’argent, et du matériel pour ses recherches. Il a dit, je cite : ‘Nous avons déjà une cible dans le dos, l’agrandir ne change rien. Tant que vous me payez, je ferai le travail.”
“Cynique et cher pour quelqu’un d’aussi jeune.” Sylpha haussa un sourcil en signe d’incrédulité.
“Si c’était un idéaliste, je ne lui aurais pas fait confiance. Quant au prix, si tu payes des cacahuètes, tu auras des singes. Pour moi, c’est un investissement. S’il nous voit comme la dernière ligne de défense pour sa famille, il ne se transformera jamais en un autre Balkor.”
“Et la liste ?” Sylpha s’impatiente.
“Mon coffre a été ouvert avec succès et la liste a été copiée”. dit Mirim avec un large sourire.
“Génial ! Qu’y avait-il d’écrit ?”
“Ce n’était pas la vraie liste. C’était une copie trafiquée, écrite dans le même code, qui ne contenait que les noms de nos principaux suspects. De cette façon, on peut penser qu’un de leurs complices les a vendus ou, du moins, qu’il a l’intention de passer un accord avec nous.”
Il ne nous reste plus qu’à attendre de voir qui va réagir.”
“Qui a divulgué l’information sur la liste ?” Sylpha pouvait presque goûter leur sang.
“Balfas. C’est l’assistant personnel de Linjos. C’est lui qui a eu accès aux informations sur le coffre-fort.” Les rapports que Mirim avait fournis aux suspects étaient tous identiques à un détail près. L’emplacement de la liste.
L’espion avait révélé leur source simplement en regardant à un endroit précis plutôt qu’à un autre.
“Que les dieux le brûlent ! C’est moi qui l’ai affecté à Linjos. Comment, au nom de la Grande Mère, a-t-il pu passer toutes les vérifications d’antécédents jusqu’à présent ? Quelqu’un de mon entourage est impliqué ou, pire encore, c’est un idiot. Quoi qu’il en soit, des têtes vont tomber pour cela.”
La reine pouvait presque sentir la terre se dérober sous ses pieds. Elle avait espéré que le coupable soit un membre de l’ancienne noblesse, afin de peser sur elle dans la récente lutte pour le pouvoir. Ayant été choisi par la Cour, Balfas était un couteau politique pointé sur sa gorge.
“Cela explique aussi comment ils ont réussi à contrôler par capillarité le personnel des cuisines, empoisonnant les étudiants et les professeurs exactement au bon moment.”
“En effet.” Mirim toucha la pierre précieuse bleue de l’amulette de communication, partageant les derniers rapports avec la reine.
“J’ai demandé à l’agent Ernas de vérifier ses finances. Grâce à sa coopération avec Velar Deirus, nous avons découvert que Balfas recevait de l’argent d’une société écran qui peut être liée à l’Archimage Lukart en fuite.”
“Depuis combien de temps cela dure-t-il ?” Le simple fait d’entendre le nom de Lukart donnait des brûlures d’estomac à Sylpha.
“Avant même que l’année académique ne commence. Ce qui est étrange, c’est que même après la disparition de Lukart, les paiements n’ont pas cessé.”
“Les joueurs ont donc changé, mais le jeu est-il toujours le même ?” Réfléchit la reine à voix haute.
“Je suppose que nous le saurons bientôt. Je ne vais pas le faire arrêter, car un petit poisson ne peut pas nous mener bien loin. Nous l’utiliserons pour atteindre le sommet de la chaîne de commandement.”
***
Le reste de l’hiver se passe tranquillement. Après le gala au manoir de la Marquise, Jirni autorisa Phloria à aller chez Lith, leur permettant de passer son anniversaire ensemble. Orion tint parole et offrit à Lith l’épée du Gardien.
Lith en fut très heureux, mais il ne lui restait plus beaucoup de temps pour faire d’autres expériences. Il ne pouvait que continuer à étudier les interactions entre les cristaux de mana et les pseudo-noyau.
L’armure et l’arme avaient des effets différents, ce qui lui permettait de mieux comprendre comment façonner un pseudo-noyau avec de la vraie magie pour lui donner des propriétés spécifiques. Lith et Solus pouvaient presque voir un modèle, mais ils avaient besoin de plus de données.
En un clin d’œil, il était déjà temps de retourner à l’académie pour la dernière année.
Merci pour la trad!!!!!!!!!!!👌