Traducteur: TheCounterspell
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Salaark se déplaçait comme le vent, suivant la puanteur du chaos qui envahissait l’air. Plusieurs Abominations, aussi bien des Empowered que des Puppeteers, tentèrent de l’arrêter, mais dès que Salaark remarquait qu’il s’agissait de drones sans cervelle, elle les incinérait d’un souffle de feu violet.
Elle atteignit bientôt le centre du labyrinthe, une grotte artificielle remplie d’équipements de pointe. C’était le laboratoire magique le plus incroyable que Salaark ait jamais vu.
“Je pensais que seul Leegaain pouvait faire quelque chose comme ça. Je n’arrive même pas à imaginer à quoi servent la plupart de ces trucs.” Elle pensait tout haut.
Des réservoirs transparents remplis d’un liquide jaune incandescent étaient alignés contre les murs.
Chacun contenait une bête magique ou un humain inconscient, mais tous étaient lentement transformés en Abominations. Salaark était assez proche pour voir le processus en cours. D’une certaine manière, les réservoirs raffinaient de force leurs noyaux, et en même temps, le liquide jaune maintenait les corps stables.
“Intéressant. Leurs corps sont remplis de fissures, mais ils ne devraient pas s’effondrer avant d’avoir atteint au moins le niveau cyan, voire même le bleu. Note à moi-même, demander à Leegaain d’étudier la procédure et de le simplifier pour moi.
De cette façon, je serai en mesure de remplacer mes Plumes facilement. Je le prends comme une compensation partielle.” Un geste de la main scella l’espace des réservoirs, rendant incroyablement difficile de les endommager…. Salaark n’avait pas besoin de se presser, s’échapper était impossible.
Elle a fait le tour de la pièce, trouvant de plus en plus de merveilles et d’horreurs.
D’innombrables cadavres desséchés étaient empilés en petites collines, la faisant se demander s’il s’agissait d’expériences ratées ou simplement de la nourriture de base pour développer pleinement tant d’Abominations.
“Vous arrivez trop tard.” Une voix amusée a beuglé.
“Le Maître s’est échappé il y a des heures.” Une silhouette sinistre s’est avancée. Son corps était couvert d’écailles rouge vif, un liquide noir suintait entre les deux. Il avait de longues cornes incurvées là où les yeux étaient censés être, de grandes ailes membraneuses à l’envers sur son dos.
“Depuis quand les Eldritchs ont-ils un maître ?” Salaark a ricané.
“Ton pouvoir t’a rendu vaniteux, Gardien. Ta fierté t’aveugle.” Il la désigna d’un doigt pointu.
“Nous avons appris de toi comment augmenter notre nombre. Nous ne sommes plus éparpillés. Nous combattons comme un seul homme…”
“Tes divagations ne m’intéressent pas.” Salaark l’a coupé court.
“Dis-moi qui est ton maître et où le trouver. Sois un bon garçon et je ne te ferai pas souffrir. beaucoup.” Son sourire de loup ne fit que faire éclater de rire l’Eldritch.
“L’orgueil précède la chute.” Un claquement de ses doigts écailleux et la grotte entière fut recouverte de symboles de pouvoir. Chaque centimètre carré était couvert d’innombrables runes et matrices, chacun étant imprégné d’un pouvoir magique qui n’appartenait à aucun des six éléments.
Salaark sentait ses forces s’épuiser, mais ne montrait toujours aucun signe d’inquiétude.
“Intéressant. Après avoir asséché toute l’énergie mondiale de cet endroit, vous avez également utilisé une magie interdite pour couper ma connexion naturelle avec le mana. Combien d’Abominations as-tu sacrifié pour obtenir un tel résultat ?”
“Pas assez puisque tu as encore la force de te vanter !” L’Eldritch rugit en étendant ses bras en avant. Chacun de ses doigts s’étira et se multiplia, remplissant l’air de vrilles semblables à des fouets tranchants comme des rasoirs qui frappèrent tout autour de Salaark.
L’Eldritch était outré, même sans utiliser sa magie, le Gardien avait réussi à esquiver chaque coup avec des mouvements si petits qu’ils étaient presque imperceptibles.
Presque.
” Je dirais que vous avez choisi le mauvais Gardien, mais il n’y en a pas de bon. Tyris ignorerait simplement ces conneries et essaierait de te raisonner avant de te tuer. Leegaain détruirait probablement tes formations avec un éternuement. Et moi ? Je suis un combattant !”
Salaark s’élança en avant, frappant l’air devant elle. L’Eldritch sentit tous ses sens déformés par la force derrière cette simple attaque. Il esquiva facilement la frappe, mais celle-ci frappa tout de même les murs derrière l’Eldritch, créant une grotte de plusieurs mètres de profondeur et perturbant de nombreux réseaux.
“Je vous déteste, Gardiens !” L’Eldritch n’a pas pu retenir sa fureur plus longtemps.
“Pourquoi êtes-vous si forts ? Pourquoi continuez-vous à nous regarder de haut ? Je suis Pazuel, et je vais vous montrer le résultat de nos efforts !” Pazuel rencontra Salaark de plein fouet, ses griffes coupèrent facilement sa chair et ses os, la forçant à reculer pour la première fois depuis de nombreux siècles.
– “Il semble que j’ai un peu trop sous-estimé ce bâtard. Aucun Eldritch n’a jamais réussi à égratigner cette forme. Et pour ne rien arranger, je ne peux pas retourner dans mon vrai corps.”
Les réseaux qui les entouraient étaient alimentés par une sorte de magie perverse et tordue que seules les Abominations possédaient. Elle est dérivée de la magie noire, mais son lien naturel avec la magie claire a été rompu par la force.
Elle alimentait leurs compétences individuelles uniques et avait été nommée magie du chaos. Plus d’une centaine d’Abominations avaient été sacrifiées pour alimenter les réseaux, rendant impossible toute autre forme de magie que la magie du chaos.
Le liquide noir qui suintait de Pazuel était une incarnation de ces énergies, empoisonnant le corps de Salaark et l’empêchant de régénérer ses blessures.
Malgré tout, elle parvint à combattre l’Eldritch à armes égales, son expérience millénaire faisant que chacune de ses attaques semblait télégraphiée et prévisible. Aveuglé par la rage, Pazuel la laissa s’approcher trop près.
Son poing frappa son épaule gauche, l’impact transforma le bras gauche et une partie de la poitrine en poussière, faisant tourner le corps de la créature comme une toupie, l’envoyant s’écraser contre un mur.
“Pourquoi ? Pourquoi es-tu toujours aussi fort ?” Il a crié.
“Parce que j’ai embrassé tout ce que tu as rejeté.” Elle a haleté.
“Parce que je mène toujours une bataille sans fin pour mon peuple et cette planète, alors que vous ne faites que manger, chier et pleurnicher.”
Salaark avait espéré gagner du temps avec sa diatribe, mais dès que le bras fut repoussé, Pazuel la chargea à nouveau. Son corps a commencé à fondre, se dilatant en même temps. Il devint une masse de griffes, de serres et de crocs avec pour seul centre un noyau noir.
“Comment oses-tu dire que je ne fais rien ? Nous avons tant sacrifié pour en arriver là, mais maintenant mes frères et moi ne faisons qu’un !” Chaque membre et chaque museau lançait un sort différent, ne laissant à Salaark aucun moyen de s’enfuir.
Elle parvint tout de même à esquiver la plupart des attaques, ne prenant que celles qui ne touchaient pas ses organes vitaux. Lorsque le barrage fut terminé, il ne restait qu’une partie de son torse et de sa tête, mais elle était toujours en vie.
“Si c’est le mieux que tu puisses faire, maintenant c’est mon tour.” Sa voix était calme, des flammes violettes recouvraient toutes les parties blessées de son corps, la rendant entière à nouveau.
“Quoi ? Comment ?” Pazuel était à bout de souffle et fut obligé de revenir à sa forme initiale.
“J’ai accumulé des milliers d’années d’expérience pendant que tu te contentais de t’attaquer aux faibles. Regarde ta précieuse matrice.”
Ce n’est qu’alors que Pazuel remarqua que chacune de ses frappes manquées avait en fait atteint sa cible. Les points de focalisation de la martice étaient tous gravement endommagés, même l’endroit où elle avait envoyé l’Eldritch s’écraser plus tôt était intentionnel.
“Tu as fait le reste du travail pour moi avec tes attaques bâclées.” Elle expliqua alors que les flammes violettes devenaient blanches en même temps que tout son corps.
“Tu as fait un mauvais calcul. Cet endroit n’est plus dépourvu d’énergie mondiale. Combien de temps pourrait-il tenir face à deux Gardiens qui insufflent une nouvelle vie tout autour de nous en ce moment même, tandis qu’un troisième le brise de l’intérieur ?”
“Vous pensez que j’ai peur de la mort ? Je fais déjà partie de quelque chose de plus grand. Gloire à l’aube d’un nouveau monde !”
Salaark put voir l’Eldritch surcharger son noyau noir, déclenchant une puissante explosion assez forte pour détruire la grotte et lui infliger une quantité importante de dégâts.
Sa réponse fut de mordre ses lèvres écarlates, crachant une goutte de son sang sur l’Eldritch qui explosait. Le temps sembla se rembobiner, chaque morceau de chair revenant former le corps une fois de plus, scellant l’explosion avant que l’onde de choc ne puisse déplacer un seul grain de poussière.
L’Eldritch se retrouva vivant et bien portant, son noyau intact. Il commença à transpirer de peur, un sentiment oublié depuis longtemps, tandis que la main du phénix se transformait en griffe, le verrouillant en place. L’Eldritch découvrit que ses muscles étaient devenus mous, sa magie refusant d’obéir.
“Il semble qu’il y ait un malentendu ici.” La forme de Salaark se transforma en un hybride entre humain et phénix.
“Je ne suis le gardien de rien, je ne suis la muse de personne. Je suis le conquérant de la vie et de la mort.” Sa main libre s’enflamma d’une flamme blanche, brûlant l’âme même de la créature.
“Tu ne vas nulle part, alors tu ferais mieux de commencer à parler.”
***
Lith a passé le reste de la journée à pratiquer la magie dimensionnelle et l’accumulation en attendant la livraison des livres scolaires et la nuit pour travailler sur les boîtes scellées.
Le temps passé avec Solus dans la tour à pratiquer la Forge, ainsi que la leçon de Nalear sur l’importance des cristaux magiques lui avait donné une nouvelle approche du problème.
Lith avait découvert que la raison de ses précédents échecs était qu’en endommageant les voies de mana des boîtes, l’énergie contenue dans le pseudo noyau diminuait, alors que celle contenue dans le cristal de mana ne diminuait pas.
Cela a rompu l’équilibre et provoqué l’explosion. Auparavant, il avait essayé d’isoler le cristal, pensant qu’il s’agissait d’une sorte de détonateur qui, d’une manière ou d’une autre, était déclenché par ses tentatives de crocheter la serrure.
Ce qu’il devait faire, au contraire, c’était de les attaquer en même temps. Grâce à cette découverte, Lith était maintenant capable de presque désamorcer la serrure.
Hélas, “presque” n’était pas suffisant. Il était maintenant capable d’ouvrir les boîtes, mais l’explosion qui en résulta détruisit encore la plupart de leur contenu, n’en laissant pas assez pour qu’il puisse comprendre leur but.
“C’est quand même un grand succès. J’ai juste besoin de quelques leçons supplémentaires sur la façon dont les cristaux de mana et la Forge interagissent et je serai capable de les ouvrir. Il ne m’en reste que quelques-uns, il vaut mieux les garder pour plus tard. ”
Le lendemain, il réfléchissait encore aux paroles de Yurial, partagé entre son égoïsme et son désir de changer, de se soucier réellement de ses soi-disant amis au lieu de faire semblant.
Sa routine matinale n’a pas changé. Lith alla chercher Phloria tôt pour leur promenade, puis ils allèrent retrouver les autres pour le petit déjeuner.
– ” On n’a vraiment pas du tout l’impression qu’elle est ma copine. Elle ne m’a pas invité dans sa chambre, on n’a pas parlé de quelque chose en particulier. Phloria semblait pourtant plus joyeuse que d’habitude. Elle souriait souvent en me parlant et faisait en sorte de s’asseoir en face de moi.”
“Cela signifie qu’elle apprécie ta compagnie et qu’elle aime t’observer”. a fait remarquer Solus.
“Ça ressemble quand même plus à une bromance qu’à une romance.” Lith a haussé les épaules.
“Tu as regardé trop de séries pour adolescents. D’après tes expériences passées, les relations prennent du temps et des efforts pour se développer. Tu te souviens pourquoi, contrairement à ton frère, tu n’as jamais réussi à tomber amoureux ?”
“Selon mon thérapeute, j’étais trop égocentrique. Je ne me souciais que de moi-même et de protéger mon propre sentiment, alors je ne me suis jamais ouvert aux femmes avec qui je suis sorti.”
“C’est exactement ce que tu fais encore maintenant. Tu penses seulement à ce que tu veux, pas à ce qui est le mieux pour elle. Le bulletin est inutile pour toi. La Reine te soutient ouvertement, les professeurs te tiennent en haute estime.
Sans parler de ta force et de ta rapidité. Ce n’est pas comme quand tu es arrivé. Ta famille est en sécurité, tu peux te défendre avec aisance et ta parole n’est plus celle d’un garçon de la campagne. Si quelque chose arrive, l’académie veillera sur toi.”
“On pourrait dire la même chose de Phloria.” Lith n’était toujours pas convaincu.
“Par mon créateur, si j’avais un corps, je te giflerais ici et maintenant ! Sa famille n’est pas aussi puissante que la Reine. De plus, est-ce qu’un étudiant, voire un professeur, peut te faire quelque chose si tu te donnes à fond ?”
“Non.”
” Voilà, tu l’as ! Elle est jeune et encore traumatisée, alors que tu ne broncherai pas même si tu devais arracher le cœur de quelqu’un juste avant le déjeuner. Elle en a bien plus besoin que toi.”
Sachant qu’il était du côté des perdants, Lith a laissé tomber la conversation et a passé les portes de l’hôpital de l’académie en attendant avec ses collègues que la leçon de guérisseur commence.
À la grande surprise de tous, non seulement Manohar était de retour, mais il était également responsable de la classe. Entre ses rares apparitions, notables uniquement pour ses divagations pleurnichardes, et ses disparitions constantes sans préavis, la plupart des étudiants avaient presque oublié son existence.
“Bonjour mes chers élèves. Bienvenue en classe. Vous avez vraiment pris une longue pause de l’académie.” Son ton était clairement agacé.
“Ce n’est pas eux qui ont disparu pendant presque trois mois, mais vous !” Le directeur Linjos s’est soudainement mis à hurler au milieu de la classe, le visage rouge de colère.