Traducteur: TheCounterspell
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Le hall principal a rapidement sombré dans le chaos, les meilleurs élèves se battant pour eux comme s’ils étaient du bétail. Il n’a pas fallu longtemps pour que la situation se transforme en une vente aux enchères où les gens tentaient de corrompre ou de faire chanter leurs cibles.
Friya se moquait de tous ceux qui avaient auparavant agi de manière hautaine et puissante, la noyant quotidiennement de leurs paroles venimeuses, et qui maintenant se battaient entre eux sans une once de dignité, comme des loups affamés pour un morceau de viande.
Lorsque Kippa, une fille qui avait été particulièrement odieuse avec Friya au cours du dernier mois, a eu le culot de lui demander de l’aide, Friya lui a gentiment souri et a poliment refusé. Elle lui a même fait une petite révérence, juste avant de la frapper au visage, tout en souriant.
“Notre groupe est peut-être assez déséquilibré, mais j’ai confiance en vos compétences, et plus important encore, j’ai confiance en vous en tant que personnes. Dans une situation de vie ou de mort, je ne pourrais pas demander de meilleurs coéquipiers.” dit Phloria en étendant son bras avec la main ouverte au milieu du groupe.
“En effet.” Yurial a été le premier à placer sa main au-dessus de la sienne.
“En l’absence de supervision, la confiance et le travail d’équipe sont d’une importance capitale pour la survie. C’est ce que nous avons appris lors de l’examen blanc. Connaissant le directeur, je doute que la puissance de feu soit essentielle. C’est probablement une autre expérience d’apprentissage plus qu’un test de force pure.”
Les filles, comme toujours, sont restées bouche bée. C’était comme s’il y avait deux Yurials. L’un était un tombeur, parfois même un peu lubrique, qui apparaissait toujours dans la sécurité de leurs chambres ou lorsqu’il flirtait avec les filles.
L’autre était très similaire à Lith, calme et calculateur.
“Oui, mais les compétences de chasseur et l’expérience de combat de Lith me manqueront toujours.” Quylla soupira. Au cours du dernier mois, ses sentiments pour lui s’étaient beaucoup atténués. Après les attentions de Lith envers Friya qui pleurait, elle s’attendait à ce qu’il l’invite à sortir.
Mais rien n’avait changé. Le cœur de Lith, où qu’il soit, était clairement dépourvu de tout sauf de sentiments fraternels, pour tous.
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Linjos regardait les événements se déroulant dans la salle principale avec un grand sourire.
“Cela apprendra à ces morveux que roturiers ou non, dans la vie le talent et le travail sont bien plus importants qu’un morceau de papier attestant de leur noblesse.” Dit-il.
“Et aussi, qu’ils ne peuvent pas s’attendre à recevoir de l’aide ou de la coopération de la part de ceux qu’ils ont traités comme des êtres inférieurs, n’est-ce pas ?” demanda Lith.
Linjos hocha la tête, tandis que Lith retroussa sa lèvre supérieure avec dégoût, voyant la vitesse à laquelle les choses s’envenimaient.
“Cela ne les empêchera pas de contraindre les autres, cependant. Un léopard ne peut pas changer ses taches.”
Linjos a balayé cette observation d’un revers de la main.
“Vous me sous-estimez. D’ailleurs, je ne vous ai pas fait venir ici parce que je veux votre avis sur mes projets, mais pour parler de votre avenir.”
Lith a froncé ses sourcils. Il n’aimait pas être pris par surprise.
“Comme vous l’avez sûrement remarqué, après votre retour, vous avez reçu un traitement spécial. C’est parce que j’ai reçu plusieurs appels, du professeur Marth et de la Couronne.”
“La Couronne ?” fit écho Lith en avalant un morceau de salive.
“Parfois de la Reine, parfois du Roi, d’autres fois des deux. En fin de compte, tous les trois m’ont dit que tu t’étais magnifiquement comporté dans une situation cauchemardesque, te battant contre vents et marées comme un professionnel.
À ce stade, vous pourriez rester les bras croisés jusqu’à la fin de l’année et être promu. Normalement, j’aurais dû te laisser passer le deuxième examen, puisqu’il ne te sert à rien. Mais après la facilité avec laquelle le capitaine Velagros a été trouvé et tué, je suis certain que nous avons un ou plusieurs traîtres dans l’académie. Donc je suis à court de personnes en qui je peux avoir confiance.
Et comme je sais que vous ne voudriez pas que quelque chose de mal arrive à vos amis, voici ma proposition…”
***
L’annonce du deuxième examen avait été soudaine, mais son exécution a été retardée de quelques heures. Les élèves devaient d’abord former un groupe, désigner un chef d’équipe, puis les chefs d’équipe devaient apporter leur liste à l’un des professeurs.
Contrairement au test précédent, les membres de chaque équipe ont été convoqués un par un dans une salle spéciale où ils seraient interrogés pour savoir s’ils avaient été victimes de chantage ou de coercition lors du processus de sélection.
À l’insu de tous, la salle principale avait été constamment surveillée pendant tout ce temps. Tout ce qui s’est passé après le départ de Linjos a été enregistré et a été examiné en vue de futures mesures disciplinaires.
Ceux qui ont dénoncé leurs agresseurs ont été une nouvelle fois invités à dire s’ils voulaient participer au test. En cas de réponse affirmative, ils seraient regroupés, formant de nouvelles équipes.
Ceux qui ne le faisaient pas étaient automatiquement exclus du test et renvoyés dans les dortoirs. Linjos avait décrété que ceux qui n’étaient pas capables de se défendre, même lorsqu’on leur offrait de l’aide et de la protection, ne pouvaient pas être évalués au-dessus du rang B.
La force de caractère était universellement considérée comme un prérequis pour les mages de première classe. Un mage docile, aussi talentueux soit-il, n’irait pas loin dans la vie.
En attendant leur tour, le groupe de Phloria a reçu une surprise inattendue. Orion Ernas, son père, était venu leur rendre visite.
“Ma petite fleur, viens voir papa !” Avant même que Phloria ait pu réagir, Orion l’a soulevée du sol comme une poupée, la faisant tourner dans la pièce. Il mesurait plus de 1 mètre 96 et devait se pencher un peu pour passer la porte.
“Papa, que diable…” Ses protestations ont été étouffées par un câlin aussi soudain que serré.
“Je suis tellement désolé petite Fleur. J’étais parti m’occuper des traîtres. Je n’avais aucune idée que ta mère ferait quelque chose comme ça. Quand j’ai appris ce qui s’était passé, il était trop tard.”
Phloria était rouge de gêne, mais Orion ne semblait pas le remarquer, lui tapotant la tête comme si elle était encore une petite enfant.
“Vous devez donc être mes deux nouvelles filles.” Il a finalement laissé Phloria partir. Elle voulait vraiment dire à son père ce qu’elle pensait, pour l’avoir traitée de la sorte devant ses amis, mais elle était trop embarrassée pour cela.
Friya et Quylla lui firent une petite révérence, ne sachant pas comment réagir à cette intrusion soudaine.
“Je suis vraiment désolé pour ce que ma femme a fait. Je sais que vous aurez du mal à le croire, mais c’est en fait une femme bien. ” Il leur fait une profonde révérence. Orion avait des cheveux noirs et des yeux bruns comme Phloria. Son physique était maigre mais musclé, son visage parfaitement rasé ne montrait qu’un honnête regret.
Il avait quelques rides autour des yeux et des tempes, mais chacun de ses mouvements était plein de vigueur.
“Ne t’inquiète pas de toutes ses discussions sur le mariage, la maison Ernas est la mienne, mon opinion compte autant que celle de Jirni. Du moins quand je suis à la maison.” Soupira-t-il.
“Papa, que fais-tu ici ? Comment as-tu réussi à entrer dans l’académie ?”
“J’ai mes relations.” Orion a fait un clin d’oeil. “Et je ne pouvais pas laisser mes filles partir les mains vides.” Une rapière et un long couteau se sont matérialisés à partir de son amulette dimensionnelle. Les deux avaient le blason de la maison Ernas gravé sur le manche, la lame et le fourreau.
“Je les ai fait moi-même, en utilisant une technique secrète de fabrication familiale.” Il a donné la rapière à Friya, qui n’a eu besoin que de quelques coups pour apprécier ses prouesses. Elle était légère comme une plume, coupant l’air sans émettre le moindre son.
“Et ceci est pour toi.” Orion a tendu le couteau à Quylla, qui l’a regardé comme un serpent en colère.
“Je n’ai jamais utilisé de lame.” Dit-elle avec embarras.
“C’est la partie facile. Souviens-toi, le bout pointu va dans l’autre gars.” Il a ri en ébouriffant ses cheveux.
“Petite Fleur ?” Yurial a demandé, rompant le silence embarrassé qui a suivi.
“Oui, c’est le surnom de mon petit bébé. Nous l’avons nommée d’après une ancienne déesse de la fertilité.”
“Papa, s’il te plaît, arrête !” Phloria était si rouge que personne n’aurait été surpris si elle avait soudainement pris feu.
“Il n’y a aucune raison d’être gênée, petite Fleur. Comme je le disais, ma petite Jirni espérait que Phloria deviendrait délicate et gracieuse. Au lieu de cela, elle me ressemble beaucoup.”
Orion venait de commencer à raconter ce qui risquait d’être une anecdote embarrassante sur Phloria, lorsqu’un par un leurs noms furent appelés, les transportant dans le bureau de Linjos. Phloria n’avait jamais été aussi heureuse en voyant le long visage du directeur.
“Votre tâche est simple.” Linjos a expliqué. “Je vais vous envoyer dans le donjon situé sous l’académie. Tout ce que vous avez à faire est d’en sortir vivant. Le test n’a pas de limite de temps. Dès que vous sentez que vous ne pouvez plus continuer, il suffit de le dire à votre superviseur et il vous ramènera.
Dans ce cas, l’examen sera considéré comme raté.”
“Depuis quand le Griffon Blanc a-t-il un donjon ?”
“Quel genre de créatures allons-nous affronter ?”
“Où est notre superviseur ?”
Linjos ignora toutes leurs questions, ouvrant un Marche Warp d’un geste de la main.
L’un après l’autre, ils traversèrent la porte dimensionnelle, se retrouvant dans un espace clos et humide, dépourvu de toute source de lumière à l’exception de deux yeux rouges rougeoyants qui les fixaient dans le noir.
” Vous avez pris votre temps. ” La voix de Lith a résonné le long des murs, les faisant sursauter.
Yurial utilisa sa première magie, éclairant la petite grotte dans laquelle ils se trouvaient.
Lith a plissé les yeux pendant un moment, mais ses yeux sont restés rouges. Le groupe pouvait le voir tenir un bâton en bois qui se terminait en forme de demi-lune, avec une pierre précieuse rouge flottant en son milieu.
Il portait également plusieurs bracelets et bagues qu’ils n’avaient jamais vus auparavant. Il s’agissait de cadeaux que la Couronne lui avait envoyés pour le remercier de ses services pendant la peste et l’examen.
– “Entre tous ces objets alchimiques et enchantés, je peux utiliser librement la vraie magie. Même un professeur ne pourrait pas le remarquer.” Pensait-il. –
“Lith ? Es-tu vraiment notre superviseur ?” Phloria a demandé.
“Oui. Votre tâche est de sortir d’ici en vie, la mienne est de ne pas vous laisser mourir. Je ne sais pas comment fonctionne exactement le système de notation, mais je suppose qu’à chaque fois que vous me forcerez à agir, votre score sera abaissé.” Il a haussé les épaules.
“Non, je veux dire que tu es un quatrième année tout comme nous. Comment c’est possible ?”
“Désolé, je ne peux pas répondre à ça.”
L’histoire de Linjos sur l’absence de supervision n’était qu’un mensonge. Les soi-disant étudiants de cinquième année étaient en fait des anciens de l’élite, assez jeunes pour passer pour des étudiants, mais avec leur loyauté déjà prouvée.
Le groupe de Phloria n’avait pas besoin de contrôle, seulement de soutien en cas de besoin. Linjos avait estimé qu’en raison de la nature du test, et avec son nouvel équipement, Lith était assez compétent pour assurer ce rôle.
“Pourquoi les yeux rouges ?” demanda Quylla.
“Un sort personnel pour voir dans le noir sans devenir un phare comme vous autres.” Des années avaient passé depuis la dernière fois où Lith avait activé son sort de vision de feu. Il lui accordait une version améliorée des lunettes thermiques, lui permettant de voir dans le noir dans une échelle de couleurs en fonction de la température de son environnement.
Heureusement pour lui, la magie de lumière n’émet pas de chaleur, sinon il aurait été aveuglé.
Pendant ce temps, Yurial se creusait la tête, essayant de comprendre le but de ce test. Le groupe commença à avancer en une seule ligne, avec Phloria en tête, suivie de Yurial, puis de Quylla et Friya à l’arrière.
Le couloir de pierre était assez large pour permettre à deux personnes de marcher côte à côte, mais il s’agissait de mages. Ils avaient besoin de suffisamment d’espace pour se déplacer sans se gêner mutuellement.
– “Réfléchit Yurial, réfléchit.” Se disait-il. “Les tests de Linjos sont tous simples en fait une fois que tu comprends ce qu’il essaie de t’enseigner. J’ai déjà toutes les pièces du puzzle. Quelque chose qui n’a pas besoin d’une équipe équilibrée, quelque chose qu’un mage doit apprendre.
“Mais plus important encore, quelque chose que Lith sait déjà. C’est la seule explication possible pour son rôle. Qu’est-ce qui le sépare du reste d’entre nous ? C’est là que se trouve la réponse.” –
Ils ont continué à marcher pendant plusieurs minutes, le seul son à côté de leurs pas était l’eau qui s’égouttait du plafond dans de petites piscines. L’humidité du lieu en faisait un environnement parfait pour les champignons et les mousses de toutes sortes.
Soudain, une petite tête est apparue derrière un coin. Elle ressemblait à un enfant déformé, avec une peau rendue pâle, presque translucide, pour avoir passé toute sa vie sous terre. Elle avait des yeux énormes, un nez bosselé et des oreilles pointues.
“Gobelins !” Phloria a crié en dégainant son épée.
La créature se précipita en avant sans crainte, tenant une massue entre ses mains, rapidement suivie d’une douzaine d’autres créatures, toutes armées d’armes rudimentaires.
Les gobelins hurlèrent de frénésie, ils n’avaient pas eu de viande depuis des mois.
“Oh putain de merde !” cria Yurial, résolvant enfin l’énigme.
“Aucun de nous n’a jamais tué un être humain !”
