Traducteur: Ych
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“Senior, calme-toi.”
Zhuo Fan intervint en voyant l’humeur massacrante de l’ivrogne, souhaitant qu’il ne parte pas dans une folie alcoolique pour l’instant.
Yongning, la jeune fille toujours aussi rêveuse, était trop prise par l’histoire pour s’en soucier. “Et après ?”
Zhuo Fan roula des yeux, ayant envie de la chasser à coups de pied.
[Il porte la plus grande douleur de son âme ici, et pourtant tu veux le découper pour en extraire les morceaux juteux ? Es-tu une suicidaire ?]
L’ivrogne devint lourd, la mâchoire serrée, “Puis je me suis précipité vers la nation ennemie, massacrant la famille royale et tuant mon chemin à travers leur secte de gardiens, jetant leur plaque d’identité dans un feu de joie…”
“Bien joué !” Zhuo Fan applaudit avec des louanges honnêtes, espérant, au moins, que cela freinerait la folie de la soûlerie pour un moment encore.
Mais tout ce qu’il entendit fut un soupir, suivi d’un visage sombre : “Mon garçon, tu ferais mieux de disparaître de ce monde. Tu le plongeras tôt ou tard dans l’enfer.”
Ugh !
Zhuo Fan sursauta, la bouche recroquevillée par le dédain.
Il se pensait être le plus grand voyou de tous, pour finalement trouver son égal en un vieux ivrogne.
[C’est toi qui purges les clans et remues les sectes, alors pourquoi me fais-tu passer pour une menace ? Sache que je ne purge ni les clans ni les sectes… enfin pas dans cette vie…]
L’ivrogne sourit en montrant sa poitrine : ” Petit, tu es coriace, rusé et courageux. Le seul inconvénient, c’est que ton cœur est instable. Mais encore une fois, quel cultivateur démoniaque a déjà eu un cœur solide ? Je n’en ai pratiquement pas vu, même parmi les cultivateurs vertueux, même moi je n’en ai pas, ha-ha-ha…”
Avec un sourire d’autodérision, l’ivrogne poursuivit : “Le désordre que j’ai causé à l’époque a forcé le manoir du Double Dragon à s’en prendre à moi. Mais pour qui me prennent-ils, pour tomber comme ça ? Alors que la première fois, j’étais venu de mon plein gré recevoir la punition de la secte, cette fois-ci, je souffrais trop pour me soucier de quoi que ce soit. Je considérais le monde entier comme mon ennemi et lorsque je suis retourné à la secte, j’ai tué tous ceux qui étaient en vue. Quelle que soit la dizaine de sectes des terres de l’ouest où j’ai mis les pieds, toutes ont été laissées dans le chaos et l’incendie. C’était un avertissement pour ne jamais essayer d’utiliser les règles sur moi et pour me laisser tranquille !”
“Mais quel était le but ? Juste une crise de colère puisqu’elle n’est pas revenue.” L’ivrogne hurla, les yeux injectés de sang, mais finit par secouer la tête. “Je n’en avais qu’après une seule secte au début, mais la rage m’a consumé. Je les ai toutes ciblées, comme un vrai fou.”
Le cœur de Zhuo Fan sombra, ses yeux regardant partout. [Pourquoi cette phrase me dit-elle quelque chose ? Où l’ai-je déjà entendue ?]
Avec une gorgée de vin, l’ivrogne rit : “J’étais à deux doigts de perdre la tête dans la folie, de laisser mon démon me contrôler.”
“Comment as-tu réussi à te relever ?” Comme un bon enfant écoutant une histoire à dormir debout, Yongning fixait de grands yeux, impatiente d’entendre la fin.
L’ivrogne sourit devant son intérêt, trouvant l’auditoire plaisant, “Je dois lui en être reconnaissant. Pris par la folie, je suis tombé sur sa demoiselle d’honneur qui me remettait son testament. Elle n’avait pas été dupée et savait depuis le début que tout cela était un piège.”
Il soupire : “Elle savait que c’était le plan de l’ennemi et que cela ruinerait son clan, mais elle savait aussi que si les terres étaient livrées à l’ennemi, ils n’en souffriraient pas. Que la proposition soit bonne ou mauvaise, tout dépendait du jugement du souverain.”
“Cela m’a ramené à l’époque où nous parlions de nos rêves, de paix sur terre. Mais combien d’entre eux pourraient y parvenir ? Les cultivateurs vertueux se cachent derrière la justice quand ils prennent tout. Alors qu’en fait, tout ce qu’ils avaient, c’était des démons, et ai-je besoin de dire quoi que ce soit sur les cultivateurs démoniaques ? Tu as dit que le manoir du Double Dragon protégeait la paix des terres de l’Ouest, alors que je dis qu’il n’a aucune morale derrière lui, ce qui en fait juste un autre gouffre de cupidité et de jeux de pouvoir. Les gens ne sont rien de plus que des morts qui marchent, se détruisant eux-mêmes, le tout sous une fausse paix.”
” Petite, dis-moi, était-ce une erreur de sa part de céder ses terres ? ” L’ivrogne posa ses yeux sur Yongning.
Yongning marqua une pause : ” Du moment que le peuple avait une vie meilleure par la suite. Les empires ne sont-ils pas censés protéger le peuple ?”
“Ha-ha-ha, comme tu es intelligente !”
L’ivrogne rit, “Ne se souciant que du bien commun, tu es tout aussi idiote qu’elle, et pourtant plus intelligente que tous les autres. Le véritable imbécile ici n’est autre que moi, disant que je voulais construire un monde parfait. Et qu’est-ce que j’ai obtenu ? Sa mort, et moi qui me déchaîne sur les terres de l’Ouest. Quel idiot j’étais…”
Zhuo Fan compatissait en lui tapant sur l’épaule, “Ha-ha-ha, senior, les hommes ne racontent que des mensonges dans leur quête de femmes, vomissant de grandes et impressionnantes choses…”
“Oh, arrête ça, je ne suis pas aussi effronté que toi. J’ai toujours été sincère avec elle.” L’ivrogne lui lance un regard noir : “Je savais bien que ton cœur est tordu. Mais plus il l’est, plus tu devrais chercher une jeune fille qui a le cœur à la bonne place, pour te ramener dans le droit chemin. Comme elle. Tu as dit qu’elle était idiote, ha-ha-ha, alors qu’elle était juste si gentille.”
Zhuo Fan sursauta et fronça les sourcils, ayant déjà ressenti cela auparavant.
Les sentiments de l’ivrogne pour la princesse étaient exactement comme les siens pour Ning’er. À en croire les apparences, les maîtres d’œuvre de leur calibre avaient besoin d’un acolyte naïf pour garder leur esprit stable.
Ils étaient les seules personnes capables d’apporter la paix de l’esprit dans ce monde de mensonges et de tromperies.
Faisant pendre la gourde au-dessus de sa bouche ouverte sans qu’aucune goutte ne vienne apaiser ses souffrances, l’ivrogne soupira : “Plus de vin, encore. Il faut que je m’en procure d’autres. Il est rare de rencontrer des jeunes gens prêts à écouter mes divagations. Si la chance me sourit, je te donnerai un coup de main la prochaine fois, mais il vaudrait mieux que ce soit une broutille. Quelque chose comme mettre le bazar dans une secte est plus dans mes cordes, mais tu devras me donner quelque chose pour ça.”
“Quoi ?” demanda Zhuo Fan avec jubilation.
[Avec la force de ce vieux briscard, l’avoir redevable, ce sera comme avoir un dieu à mes côtés.]
L’ivrogne réfléchit : “Une peinture que j’ai dessinée pour elle, et ma plus grande œuvre. Dommage qu’elle se soit perdue avec le déclin de son clan. J’ai même fait passer le mot que je ferais n’importe quoi à celui qui me l’apporterait. Tant d’années ont passé et je n’ai pas eu un seul mot. Je ne la reverrai peut-être jamais… ”
L’ivrogne s’est retourné et a disparu.
Zhuo Fan commença : ” Senior, à quoi ressemble le tableau ? ”
” Ma peinture est assez célèbre, Les terres notre nation ! ” La voix de l’ivrogne a résonné en retour.
À présent, la familiarité de tout cela harcelait son cerveau à un degré agaçant.
C’est alors qu’il fut frappé comme une tonne de briques : “Les terres de notre nation ? Ça veut dire que c’est l’homme le plus fort des terres de l’Ouest, Danqing Shen !”
Les filles sursautèrent : “Nous avons aussi entendu parler de cette légende. Il est toujours en vie après mille ans ?”
“O-où est le tableau ? Tianyu ne l’a pas quelque part ?” Zhuo Fan se tourna vers Yongning. C’était l’occasion d’avoir un expert de pointe à sa disposition.
Yongning parla d’abord, puis son visage se décomposa. “Quand tu es allée à la capitale impériale la dernière fois, après le couronnement du troisième frère, le tableau n’était plus là. Il voulait l’utiliser comme cadeau de fiançailles pour Long Kui, mais on ne l’a retrouvé nulle part dans la trésorerie.”
“Maudit soit ce tas de graisse. Il se plante au moment où c’est important !” Zhuo Fan soupire.
À cette époque, le tableau était là, mais pas la personne. Maintenant qu’il a trouvé le propriétaire, le tableau a disparu. Bien qu’ils aient perdu l’occasion de faire en sorte que Danqing Shen leur soit redevable, la famille impériale de Tianyu l’était aussi.
[Connaissant le gros, il s’en servirait pour remettre l’empire entre ses mains. Le sort du clan Luo est évident].
Zhuo Fan acquiesce : “C’est bien, très bien…”
Dans le pavillon atteignant le ciel, deux vieillards étaient assis à la tête de la pièce. L’un avait des cheveux blancs et des yeux vifs, et l’autre avait des cheveux de corbeau, une longue barbe et un teint lourd.
En dessous d’eux étaient assis les experts du stade éthéré de chaque secte.
“C’est réglé, le rassemblement du double dragon commencera dans trois jours. La même règle s’applique, en commençant par les trois sectes inférieures. Vous pouvez vous retirer !” L’ancien blanc dit.
Les hommes s’inclinèrent et partirent, “Compris”.
Quelqu’un se précipita à l’intérieur, “Quelque chose ne va pas avec la barrière !”.
“Quoi ?” Demande l’aîné blanc.
L’homme parla avec agitation, “Les portes se sont ouvertes neuf fois, pour chaque secte, et pourtant il y a eu une dixième fois !”
“Vous pouvez y aller, mais restez sur vos gardes”.
“Oui, monsieur !” L’homme salua et partit.
Le silence rétabli, l’ancien blanc commença : “Ce n’est que par des gestes particuliers et une force suffisante que l’on peut entrer dans la barrière sans un bruit. Tu crois que… il est venu ?”
“C’est le seul dans les terres occidentales à connaître aussi bien le manoir du Double Dragon et à avoir autant d’audace pour le faire sous notre nez. Mais pourquoi viendrait-il maintenant ? J’espère que ce n’est pas pour causer des problèmes.” L’ancien aux cheveux noirs ferma les yeux.
Le vieillard blanc hocha la tête et soupira.
[Notre élève le plus précieux est de retour. Pourquoi…]
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