Lord of Mysteries 2 Chapitre 32

Traducteur : Ych
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Les tissus, les bocaux et les œufs éclaboussés de sang, ainsi que l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait, ne firent pas réagir le Padre Guillaume Bénet. Il tourna son corps et fixa son regard sur un point précis de la cathédrale, où la silhouette de Lumian se reflétait dans ses yeux bleus.

La couleur des yeux du padre changea, devenant si éthérée qu’elle paraissait transparente.

Lumian était entouré de symboles argentés complexes qui s’enroulaient autour de lui comme de petites rivières. Il courait dans une rivière illusoire formée de ces symboles, avec des affluents flous devant lui.

Guillaume Bénet tendit la main droite et saisit un symbole couleur mercure qui entourait Lumian.

Lumian frappa du pied droit, s’apprêtant à s’élancer à travers les vitraux et à sortir de la cathédrale.

Mais il glissa, n’eut pas assez de force et son corps fut projeté dans les airs.

Lumian brisa le vitrail représentant Saint Sith, mais il ne parvint pas à le percer et s’écrasa contre la cathédrale.

Son corps était couvert d’entailles et le sang coulait à flots.

Le berger Pierre Berry, qui avait décapité Ava d’un coup de hache, fixa Lumian.

Son sourire doux démentait la férocité de ses yeux bleus, comme si un sceau en lui s’était défait, révélant sa vraie nature.

Pierre Berry fonça sur Lumian avec sa hache, son corps semblant devenir plus grand et plus fort à chaque pas.

Lumian s’appuya contre le vitrail brisé, le dos tourné à l’impitoyable berger.

Lumian lutta pour se libérer de la douleur du coup de couteau et tomba lourdement au sol. Alors qu’il s’appuyait sur ses mains pour rouler hors de la cathédrale, un sentiment anormal de danger l’envahit.

Quelqu’un est derrière moi, réalisa-t-il. Ignorant la douleur et le sang, il continua d’appuyer sur le cadre de la fenêtre en verre brisé et fit semblant de rouler, l’utilisant comme couverture pour rétracter rapidement son corps et retomber en arrière au lieu d’avancer.

Bang !

Soudain, une hache s’écrasa sur le cadre de la fenêtre, l’envoyant voler hors de la cathédrale avec un grand bruit.

Lumian roula en arrière, évitant de justesse la violente attaque de Pierre Berry qui lui passa sous le nez.

Mais il ne se sentait pas soulagé pour autant. Pierre Berry avait bloqué sa seule voie de sortie, le forçant à retourner dans la cathédrale.

Bien qu’il ait lu d’innombrables romans, Lumian savait qu’il ne pouvait pas se contenter de rouler pour éviter les coups. Alors qu’il frôlait Pierre Berry, il se redressa rapidement en s’appuyant sur son coude, exerça sa force à partir de la taille et se releva en rebondissant.

Il observa la scène et réalisa qu’à part Guillaume junior et quelques autres, tous les garçons avaient perdu la tête et étaient devenus complètement fous.

Ils ignoraient le cadavre sans tête d’Ava et le sang qui maculait le sol, criant avec excitation : ” Faites partir l’elfe du printemps ! Faites partir l’Elfe de Printemps !”

Guillaume junior et quelques autres restèrent en état de choc, fixant les grands yeux souriants d’Ava sans bouger.

La peur, la panique et l’incrédulité se lisaient sur leurs visages, comme s’ils étaient pris au piège d’un cauchemar insurmontable.

Pierre Berry dominait Lumian, paraissant plus grand que le dôme de la cathédrale.

Sa hache manqua son but, mais il la rétracta rapidement et s’élança à nouveau sur Lumian. Lumian esquiva habilement l’attaque et s’enfuit en courant alors qu’il n’avait même pas retrouvé ses appuis.

Bruit sourd bruit sourd !

Lumian utilisa pleinement la vitesse et l’agilité d’un chasseur et courut en arc de cercle.

Cible : le padre !

Il savait qu’il devait s’occuper du chef, peu importe la façon dont les autres l’attaquaient. Il adopta une attitude féroce, déterminé à les laisser s’enfuir ou à mourir avec lui.

Ce n’est qu’ainsi qu’un miracle pouvait se produire dans une situation très défavorable.

Le berger Pierre Berry ne poursuivit pas Lumian. Il se tenait devant le cadre de la fenêtre brisée, tenant sa hache tachée de sang et tendant la main gauche en direction de Lumian.

La cathédrale plongea dans l’obscurité, et l’environnement de Lumian devint encore plus inquiétant.

Semblant s’animer, les abysses oscillaient doucement, comme un rideau derrière lequel des bras blancs pâles, noirs et étranges s’apprêtaient à frapper.

Les yeux du Padre Guillaume Bénet étaient presque transparents, la silhouette de Lumian immergée dans une rivière illusoire formée de symboles de mercure scintillants. Devant lui, il a vu quelque chose de semblable mais de plus surréaliste, comme s’il s’agissait du futur ou d’un affluent.

Après plusieurs essais, la main droite de Guillaume Bénet finit par saisir le motif de la clé formée par de multiples symboles.

D’un seul geste, il pouvait réécrire l’avenir de Lumian et rendre vains tous ses efforts.

Mais soudain, le regard du padre se figea et il poussa un cri. Ses yeux se fermèrent hermétiquement tandis que du sang et des larmes turbides coulaient sur son visage.

Au milieu de son cri, son corps se dilata comme un ballon que l’on remplit de gaz, et sa robe blanche aux fils d’or se fendit sous l’effort.

Sa peau devint presque transparente, révélant l’étrange marque qui était cachée sous ses vêtements.

Les marques noires ressemblaient à un sceau connecté à un monde indescriptible. L’aura terrifiante qu’elles émettaient emplissait la cathédrale, plongeant les jeunes gens qui renvoyaient encore l’elfe du printemps dans un état de terreur extrême. Ils couraient autour des offrandes, s’agenouillaient sur le sol ou s’y prosternaient, n’osant pas lever les yeux.

Guillaume-junior et quelques autres s’évanouirent de peur, laissant des flaques d’urine et une odeur nauséabonde.

Le berger Pierre Berry s’apprêtait à utiliser ses arts mystiques pour saisir Lumian lorsqu’il jeta sa hache et mit un genou à terre, baissant la tête et cessant tout mouvement.

Lumian était le seul à ne pas être affecté dans toute la cathédrale.

Bien qu’il ressente une douleur anormale à la tête, ce n’était rien comparé à la voix mystérieuse qui avait failli le tuer.

Il ressentit également une sensation de brûlure dans la poitrine, soupçonnant que le symbole de la chaîne épineuse noire était apparu, ainsi que le symbole bleu-noir ressemblant à un œil et à des vers.

Cependant, il n’eut pas le temps de vérifier son état physique ou de comprendre pourquoi il avait soudainement le dessus. Il continua à courir vers le Padre Guillaume Bénet, bien décidé à ne laisser passer aucune occasion !

A mesure qu’il s’approchait, Lumian distinguait clairement des marques noires uniques ressemblant à des sceaux composés de symboles et de mots étranges.

Son regard balaya rapidement les alentours et il remarqua quelque chose de familier : des symboles noirs ressemblant à des épines sortaient de la poitrine gauche du Padre Guillaume Bénet et tournaient en rond derrière lui.

Elle était identique à celle de Lumian, mais beaucoup plus légère.

Il en a une aussi ?

Le cœur de Lumian tressaillit.

Est-ce la cause première de l’anomalie du village ?

Pourquoi l’ai-je ? Quand l’ai-je eu ?

…

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Les pensées surgissent rapidement dans l’esprit de Lumian, mais il ne les laisse pas le distraire de ses mouvements.

Il s’élança vers Guillaume Bénet, tendit son bras droit et l’enroula autour de la tête de l’ennemi.

Sans s’arrêter, il tourna avec force derrière le padre et, d’un coup sec, la tête de Guillaume Bénet se retourna pour faire face à sa colonne vertébrale.

Lumian poussa un soupir de soulagement, sachant que le plus gros problème était résolu. Il devait se dépêcher de rentrer chez lui et de s’enfuir avec sa sœur, laissant les trois étrangers s’occuper du reste.

Mais au moment où Lumian s’apprête à partir, Guillaume Bénet, censé être mort, ouvre les yeux.

Ils étaient injectés de sang, et un coup sec coupa la tête de Lumian en deux, la douleur intense l’empêchant de crier.

Tout se brisa sous ses yeux et il perdit connaissance dans l’obscurité.

……

C’est douloureux !

Quelle douleur !

Lumian se redressa soudain, ouvrit les yeux et se frotta la tête.

Il retrouva l’environnement familier de sa chambre : la table en bois, la chaise longue, l’armoire et les petites étagères de chaque côté.

J’ai été sauvé par Grande Soeur ? Combien de temps suis-je resté dehors ? Quelle est la situation dans la cathédrale ? Lumian n’avait pas le temps de réfléchir. Sans perdre de temps, Lumian se leva du lit, se tint la tête et sortit précipitamment.

Il trouva Aurore dans la cuisine du premier étage, vêtue d’une robe bleu clair, en train de préparer le dîner.

Lumian s’écria : ” Aurore ! Grande Soeur, il faut fuir ! Le padre et beaucoup de gens du village sont devenus fous. Ils ont tué Ava à la fin de la fête !”

Il n’était pas sûr que sa sœur soit au courant de l’incident, alors il alla droit au but. Après tout, il y avait bien des façons d’être sauvé, et cela ne signifiait pas qu’elle devait être sur les lieux.

Aurore se retourna, l’air confus, et demanda : ” La fête ? La fête du Carême ?”

“Oui. Lumian acquiesce vigoureusement.

Aurore sourit.

“C’était une sacrée histoire. En deux phrases, tu m’as fait peur. Mais écoute, il faut que tu fasses plus attention à tes contes. Le carême est encore dans quelques jours.”

“…” Lumian est abasourdi.