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Auteur : Yoo Ryeo Han
Traductrice : Moonkissed
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‘Il est chassé de la porte tôt le matin.’
Choi Han s’était dirigé dans la direction dont il se souvenait avoir entendu parler par les villageois après avoir fini d’enterrer tous ses villageois bien-aimés. Il se dirigea vers la ville Western.
Choi Han avait été transporté dans ce monde alors qu’il était en première année de lycée, mais il vivait ici depuis des dizaines d’années déjà. Bien sûr, le fait que la majeure partie de cette vie ait été passée à essayer de survivre dans la Forêt des Ténèbres l’avait fait mûrir d’une manière un peu tordue, et, en tant que tel, il était plus rationnel que ce à quoi on aurait pu s’attendre après un tel incident.
‘Il faut que j’aille faire un rapport au seigneur du château.’
Le village de Harris était peut-être un village isolé, mais il était toujours sous la juridiction du comte Henituse. C’est pourquoi Choi Han s’était rendu à la ville Western, espérant au moins préparer de petites funérailles pour les villageois.
Il prévoyait également de chercher des informations sur les assassins qu’il avait tués lorsqu’il avait perdu son calme, car il n’avait pas pu leur poser de questions. Cependant, l’envoi des morts dans les règles de l’art passait avant la vengeance.
‘Si on y réfléchit bien, c’est vraiment quelqu’un d’affectueux.’
Mais perdre d’un seul coup toutes les premières personnes qui lui avaient témoigné de l’amour après des dizaines d’années passées dans la Forêt des Ténèbres ne pouvait que rendre l’esprit de Choi Han tordu. Dans le roman, c’est à ce moment-là que Cale s’en était pris à Choi Han et qu’il avait touché un point sensible. Il se souvint de ce que le Cale du roman avait dit à Choi Han.
[« Pourquoi mon père se soucierait-il de savoir si des villageois inutiles sont morts ou non ? Cette coupe d’alcool dans ma main vaut plus que toutes vos vies inutiles réunies. »]
Choi Han se mit à rire aux paroles de Cale et lui répondit.
[« Quelle idée intéressante. Je suis très curieux de savoir si tu changeras d’avis ou non. »]
[« Devrions-nous le tester ? »]
Ce test consistait à battre Cale jusqu’à ce qu’il soit presque mort. Ce qui est étonnant, c’est que Cale n’avait jamais changé d’avis, même après avoir été battu à mort.
« Ah, j’ai des frissons. »
Cale commença à se frotter le bras après avoir vu la chair de poule se développer. Il prit rapidement une gorgée du thé que Billos lui avait apporté. Il regarda ensuite par la fenêtre une fois de plus, et les frissons revinrent.
‘C’est ce voyou.’
Au moment où les portes s’ouvrirent pour la matinée, un jeune homme portant des vêtements avec des marques noires partout, à tel point qu’on avait l’impression que les vêtements avaient été brûlés à plusieurs endroits, s’approcha de la porte. C’était Choi Han.
Cale ne se leva pas de son siège pour observer Choi Han.
Sa vitesse était admirable, puisqu’il avait couru comme un fou sur une distance qui aurait normalement pris une semaine à un chariot, mais il avait l’air en piteux état. Bien sûr, les événements survenus dans le village étaient également responsables de son apparence désordonnée.
Le garde bloqua le chemin de Choi Han qui entrait la tête baissée, l’air complètement épuisé. Cale ne savait pas ce qu’ils disaient, mais il pouvait voir Choi Han secouer la tête à la question du garde.
‘Je suis sûr qu’ils lui demandent s’il a des papiers d’identité.’
Les gardes de la ville Western étaient généralement gentils, mais ils étaient stricts lorsqu’il s’agissait de respecter les règles. Ils reproduisaient la personnalité de leur seigneur, le comte Deruth.
« Ils l’ont mis dehors. »
Comme prévu, Choi Han sortit de la porte. Il n’avait même pas piqué une crise. Après avoir couru sans relâche pendant une journée, sa conscience légèrement retrouvée lui disait de ne pas tuer un innocent.
Choi Han attendrait la nuit avant de sauter furtivement par-dessus le mur de la ville pour entrer.
Il tomberait alors sur Cale qui était en train de boire.
Criiiii. Comme Cale était seul, le bruit de la chaise poussée lorsqu’il s’était levé avait été assez fort. Il descendit et informa Billos qui était au comptoir.
« Je reviens bientôt. Ne libère pas ma place.
– Oui, jeune maître. J’attends votre retour avec impatience. »
Cale ignora le sourire sur le visage poupin de Billos alors qu’il sortait du salon de thé.
« Il n’a rien cassé ! »
Cale pouvait entendre la voix de quelqu’un venant de l’intérieur de la boutique, mais il ne s’en souciait pas. Il devait poser les bases pour gagner le Bouclier indestructible aujourd’hui.
Le Bouclier indestructible.
Il ne s’agit pas d’un objet physique. La meilleure comparaison serait le bouclier de mana d’un mage. Quelque chose qui n’avait pas de forme physique. Cependant, il était très différent d’un bouclier de mana, car il était plus proche de la superpuissance que de la magie.
Le plus drôle, c’est que l’humain qui a créé ce pouvoir, mais qui a fini par mourir, était quelqu’un qui servait un dieu, mais qui avait fini par être excommunié.
‘Toutes sortes de choses bizarres se trouvent dans ce roman.’
Comme l’histoire de tout monde fantastique, ce monde avait aussi son histoire ancienne. À cette époque, ni la magie ni les armes n’avaient été développées.
Il s’agissait plutôt d’une société où le talent inné ou les talents issus d’événements surnaturels jouaient un rôle essentiel. Les pouvoirs les plus puissants de cette société étaient les super-pouvoirs, les pouvoirs divins et les forces naturelles. C’était une époque très primitive.
Certains de ces pouvoirs avaient perduré jusqu’à aujourd’hui, restant cachés dans certains lieux ou objets. Il était possible de s’approprier ces pouvoirs en remplissant les conditions requises.
Des pouvoirs anciens.
Les héros trouveraient ces pouvoirs, mais il ne s’agissait que de pouvoirs de soutien, pas assez puissants pour être utilisés comme pilier par un héros.
Ce sont ces pouvoirs que Cale cherchait à trouver.
Tout sauf les pouvoirs divins.
Qu’il s’agisse de dieux, d’anges ou de démons, Cale ne voulait pas être impliqué dans l’un d’entre eux.
C’est pourquoi Cale recherchait les pouvoirs que les gens développaient naturellement ou qui provenaient de la nature.
‘C’est le moyen de s’assurer que je n’ai pas besoin de faire d’efforts.’
Voilà le type de pouvoirs qu’il recherchait. Quelque chose comme l’art de l’épée ou la magie nécessiterait qu’il fasse des efforts pour s’entraîner. Il ne voulait pas faire quelque chose comme ça.
Contrairement à d’autres livres, l’ancienne civilisation du roman [La naissance d’un héros] n’était pas très puissante.
Au fur et à mesure que la civilisation se développait, la magie et les capacités d’invocation avaient dépassé les pouvoirs naturels laissés par l’ancienne civilisation. Il en allait de même pour les super-pouvoirs. Les super-pouvoirs les plus subtils seraient anéantis par un simple coup de l’« Aura » utilisée de nos jours.
Ce n’était pas comme si les héros utilisaient ces pouvoirs avec parcimonie sans raison.
‘Mon but est de rassembler ces super-pouvoirs subtils pour devenir assez fort.’
C’était un objectif satisfaisant. D’autant plus qu’il connaissait également l’ancien pouvoir qui pouvait renforcer ces super-pouvoirs subtils.
Afin de franchir la première étape de son plan, Cale commença à chercher l’ancien pouvoir caché dans la ville Western. Il savait ce qu’il fallait faire pour obtenir ce pouvoir.
« Jeu-jeune maître. Bienvenue. »
Cale hocha la tête pour que le boulanger, qui s’inclinait si bas qu’il semblait que sa tête allait toucher le sol, réponde. Gloups. Il pouvait entendre le boulanger haleter, mais Cale fit semblant de ne pas l’entendre. Il se sentait mal à l’aise à l’idée que sa réputation d’ordure rendait ce boulanger si craintif.
« Donne-moi du pain.
– Pardon ? »
Cale désigna tous les pains de la boulangerie et répondit sévèrement.
« Tout ce qui se trouve d’ici à là. »
Clang. La pièce d’or que Cale avait sortie se mit à tourner sur le comptoir.
« Emballe tout. »
Le boulanger semblait figé sur place tandis que Cale continuait à parler.
« Deux ou trois pièces d’or de plus devraient suffire pour une semaine de pain, n’est-ce pas ? »
Le regard du boulanger, qui s’était posé sur la pièce d’or, se porta sur Cale. C’était trop d’argent pour payer le pain. Cale se contenta de répondre stoïquement aux yeux tremblants du boulanger.
« Je peux aller ailleurs si tu n’en veux pas.
– Non, ce n’est pas ça ! Jeune maître ! Je vais tout emballer aussi vite que possible ! »
Le boulanger était extrêmement respectueux pour une raison différente qu’auparavant alors qu’il se déplaçait rapidement. Après quelques minutes, Cale quitta la boulangerie avec un sac rempli de pain sur l’épaule.
Même si ce n’était que du pain, il pesait assez lourd. Le poids fit froncer les sourcils à Cale, qui ignora le boulanger qui le regardait partir en s’engageant dans la rue.
Cale marcha tranquillement dans la rue, remarquant que quiconque entrait en contact avec lui se retournait rapidement et s’éloignait. La plupart des gens s’enfuyaient même pour éviter le contact visuel avec lui.
‘C’est vraiment différent de la Corée. C’est vraiment un monde imaginaire.’
Cale regarda autour de lui alors qu’il se promenait dans ce marché qui donnait l’impression d’être un monde imaginaire.
« Mm.
– Mmph. »
Chaque fois qu’il établissait un contact visuel avec un marchand, celui-ci était choqué et évitait son regard. Tsk tsk. Cale devait vraiment être à la hauteur de son titre d’ordure par le passé. Cale parlait de lui-même en passant devant le marché et en se dirigeant vers la partie ouest de la ville Western.
Le bidonville était situé à l’ouest. Quelle que soit la richesse d’un territoire, il y aurait toujours des pauvres. Dans une situation comme celle-ci, la plupart des gens s’attendraient probablement à ce que quelque chose de ce genre se produise.
‘Ah, c’est une rencontre fatidique que l’on peut faire en partageant de la nourriture avec les pauvres’.
Malheureusement, ce n’était pas le cas.
Cale sentit les gens l’épier dès qu’il entra dans les bidonvilles. C’était l’endroit où cohabitaient les plus oisifs et les plus vicieux.
Si les pauvres ne connaissaient pas le visage de leur seigneur, le comte, ils connaissaient celui de Cale. Ces gens qui n’avaient rien devaient faire encore plus attention au type de personne qui causait du grabuge au marché, au pub, sur la place, et bien, vous pouvez le nommer, et Cale avait probablement causé du grabuge là aussi.
« Tsk. »
Même s’ils connaissaient toutes ces histoires sur Cale, ils ne pouvaient pas résister à la douce odeur du pain dans le sac de Cale. Cale ignora tous ces regards et continua à marcher.
La pointe de sa chaussure en cuir coûteuse commençait à se salir à cause de l’eau sale. Une odeur nauséabonde inconnue emplit également le nez de Cale, qui fronça naturellement les sourcils.
Il se mit alors à marcher encore plus vite. Les bidonvilles se trouvaient d’un côté d’une petite colline et étaient constitués de vieilles maisons. Cale se dirigeait vers le sommet de cette colline. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, les regards et les pas des gens qui le suivaient commençaient à s’atténuer. Le regard perçant de Cale y était sans doute pour quelque chose.
‘C’est mieux ici.’
Après s’être libéré de la puanteur, Cale se tint au sommet de la colline et se retourna pour regarder la ville Western. Bien sûr, cette colline n’était pas aussi haute que le domaine du comte. Il n’était pas question de laisser le seigneur du territoire vivre dans un endroit plus bas que ces taudis.
Cale reprit ses esprits en se dirigeant vers un arbre clôturé dans toutes les directions. La clôture, qui était faite de planches de la largeur du corps de Cale, avait une entrée qui avait pourri. Elle fut facilement brisée une fois que Cale eut poussé sur la clôture.
Ce grand arbre semblait avoir duré des centaines d’années. Dans les bidonvilles, les arbres étaient généralement coupés pour faire du bois de chauffage ou on leur enlevait leurs couches pour les rendre inutilisables, mais ce n’était pas le cas de cet arbre.
La raison en était simple. La raison pouvait être entendue à l’oreille de Cale. Ces deux-là étaient les seuls à l’avoir suivi jusqu’au bout des taudis.
« Vous ne pouvez pas vous approcher de cet arbre ! »
Cale ignora cet avertissement. Il entendit une autre voix inquiète.
« Vous ne pouvez pas aller là-bas ! C’est un arbre mangeur d’hommes ! »
Un arbre mangeur d’hommes. Quiconque se pendait à cet arbre devenait une momie du jour au lendemain. De plus, tout sang atterrissant sur cet arbre disparaissait instantanément.
Enfin, il n’y avait que de la terre autour de cet arbre. L’herbe, et même les mauvaises herbes, étaient introuvables.
C’était l’arbre que Cale cherchait.
Il y a longtemps, dans les temps anciens, une personne aimait tellement la nourriture que sa gloutonnerie dans le lieu de culte lui avait valu d’être expulsée. Cette personne avait fini par mourir de faim.
On dit que cet arbre avait poussé sur son corps, et que la rancune et la force de cette personne se trouvaient toutes deux dans cet arbre. Le Bouclier indestructible que Cale recherchait se trouvait ici.
C’était vraiment primitif, mystérieux et étrange ! La plupart des puissances anciennes étaient aussi mystérieuses que cela.
Cale sortit un pain du sac et observa attentivement un trou de la taille de la tête d’un adulte. Il devait d’abord renvoyer le propriétaire de cette voix avant de commencer son travail. Cependant, avant que Cale ne puisse dire quoi que ce soit, la voix était encore plus forte cette fois-ci, car ils ne pouvaient plus voir Cale de l’extérieur de la clôture parce qu’il s’était accroupi. La voix tremblait beaucoup.
« Tu vas mourir ! Ne fais pas ça ! »
Cale se presse les tempes avec ses doigts.
« Soupir. »
Le nombre de personnes qui le suivaient diminuait à mesure qu’il se rapprochait de l’arbre mangeur d’hommes au sommet de la colline, mais le propriétaire de cette voix continuait à le suivre.
‘Il y a toujours des voyous curieux, où que l’on aille.’
Cale fronça les sourcils en tournant la tête. Il remarqua alors une fille d’une dizaine d’années qui tenait la main de son jeune frère tout en le regardant. Ses yeux étaient pleins d’inquiétude.
Voyant que Cale fronçait les sourcils et la fixait, la jeune fille trébucha sur ses mots et commença à marmonner.
« C’est un arbre mangeur d’hommes. Tu vas mourir.
– Je ne mourrai pas. »
Cale sortit deux pains du sac et les lança vers la petite fille. Peu importe s’ils roulent sur le sol, car ils étaient tous emballés individuellement.
« Prenez ça et allez vous faire voir. »
Le jeune garçon saisit instantanément le pain, mais la jeune fille hésitait encore. En fin de compte, Cale avait besoin d’utiliser son identité. Il se leva et passa la tête à l’extérieur de la clôture.
« Vous ne savez pas qui est Cale le déchet ? »
Le visage de la jeune fille devint pâle. Son jeune frère se contenta de regarder Cale avant de ramasser l’autre pain pour sa sœur et commença à tirer sur son bras.
« Noona.
– Uh huh. »
La jeune fille regarda l’arbre et Cale d’un côté et de l’autre alors qu’elle était tirée.
« Tu ne peux pas mourir. »
Cale fit claquer sa langue à la jeune fille qui continuait à dire cela, avant de s’assurer qu’il n’y avait personne d’autre autour de lui et de s’asseoir sous l’arbre. Personne ne pourrait voir ce qu’il faisait à moins de s’approcher de la clôture.
« Commençons. »
Il commença par sortir une miche de pain du sac et la mit dans ce trou. Sa main disparut bientôt dans l’obscurité sous l’arbre, et Cale sentit une sensation de froid lorsque le pain dans sa main disparut.
Il eut l’impression que toute sa main risquait d’être aspirée et la retira rapidement.
L’obscurité dans le trou sous l’arbre était toujours la même.
« Si tu meurs avec une rancune, tu dois résoudre cette rancune. »
Cet arbre mangeur d’hommes n’était pas vraiment un arbre mangeur d’hommes. C’était un arbre qui mangeait n’importe quoi. C’était l’effet secondaire du pouvoir laissé par la personne morte de faim. Mais qu’une telle chose soit liée à une force ancienne… c’était comique, mais cela rendait les choses plus réalistes.
‘Je me souviens qu’il était écrit que je devais le nourrir jusqu’à ce que les ténèbres disparaissent.’
L’obscurité qui régnait dans le trou sous l’arbre n’était pas due à l’ombre. C’était l’obscurité formée par la rancune.
Cela ne pouvait pas se faire avec d’autres personnes. Une personne devait continuer à fournir une grande quantité de nourriture jusqu’à ce que les ténèbres disparaissent. Une fois les ténèbres disparues, la lumière qui se cachait en dessous apparaissait.
Une fois qu’il aurait mangé cette lumière, le Bouclier indestructible deviendrait la propriété de Cale.
« Mange tout ce que tu veux. »
Cale plaça l’ouverture du sac dans le trou et y vida tout le pain. Dans une situation normale, ce petit trou aurait dû être rempli de pain, cependant, seules les ténèbres avaient continué à rester une fois que Cale avait retiré le sac.
« Je suppose que j’aurai besoin d’une dizaine de grands sacs supplémentaires. »
L’obscurité dans le trou était légèrement plus faible qu’auparavant.
Dix sacs. Seul quelqu’un comme Cale, avec 3 millions de gallons en guise d’allocation, pouvait dire une telle chose en toute décontraction.
Rumble-
Un cri étrange semble résonner depuis l’arbre. Il semblait dire qu’il avait faim et demandait plus de nourriture. Cale eut l’impression que les ténèbres allaient soudainement s’étendre et l’attraper.
« …C’est un peu effrayant. »
Cale se leva rapidement. Il avait l’impression qu’il ne devrait pas être ici depuis longtemps.
« Qu’est-ce qu’une stupide rancune peut faire ? »
La gourmandise était une chose effrayante.
« Je reviendrai demain. »
Cale dit au revoir à l’arbre grondant comme s’il s’agissait d’une personne et sortit de la zone clôturée. Cale remarqua les frères et sœurs en train de manger le pain dès qu’il entra dans les bidonvilles.
Pour quelqu’un qui prétendait qu’il ne devait pas aller là parce que c’était un arbre mangeur d’hommes, ils semblaient apprécier les pains. Ils devaient en apprécier la saveur, car ils semblaient tous les deux très heureux.
« Mon Dieu ! »
Cale renifla face aux frères et sœurs avant d’ignorer leurs regards. Cependant, leurs regards ne se portaient pas sur lui, mais sur le sac qui était rempli de pain plus tôt, mais qui était maintenant vide. Ils étaient probablement curieux.
Mais que pouvaient-ils faire ? Ils ne pouvaient rien faire.
Ces enfants étaient probablement trop effrayés pour s’approcher de l’arbre mangeur d’hommes. Cependant, il est toujours bon d’être prudent. Il serait dommage qu’ils s’approchent de l’arbre, qu’ils mettent leur tête dans le trou et qu’ils se fassent manger.
[Les enfants des bidonvilles n’ont pas peur. C’est parce qu’ils attachent plus d’importance à un grain de riz qu’à une lame qui leur tombe dessus. La mort est toujours autour d’eux, ils ne la craignent donc pas. Ils ont plus peur de la faim que de la mort].
C’est ce qui était écrit dans [La naissance d’un héros].
C’est pourquoi Cale décida de s’adresser aux deux frères et sœurs.
« Si vous voulez manger à nouveau du pain demain, ne dites rien. »
Les deux frères et sœurs ne dirent rien. Ils suivirent immédiatement l’ordre de Cale. La jeune fille, qui semblait hésitante tout à l’heure, mit sa main sur la bouche de son frère et fit semblant de ne pas voir Cale. Cale sourit et pensa qu’elle était plutôt intelligente, tout en quittant rapidement les bidonvilles.
Les habitants des bidonvilles qui savaient que Cale était allé au sommet de la colline le regardaient en se demandant ce qu’il était en train de faire de fou, mais Cale aimait ce genre de regard.
Les gens à l’extérieur des bidonvilles regardaient Cale bizarrement aussi, mais Cale ne se souciait pas de ces regards.
« Ah, jeune maître. Vous êtes de retour. »
Une fois Cale revenu au salon de thé, Billos l’accueillit avec joie.
« Oui, apporte-moi une nouvelle tasse de thé. Une rafraîchissante cette fois. »
Cale retourna à son siège au troisième étage. Il aurait dû y avoir beaucoup de monde à cette heure-ci, mais il n’y avait personne d’autre au troisième étage. Tous évitaient le déchet de la famille du comte. C’est pourquoi Cale pouvait se détendre.
« Voici votre thé, jeune maître. J’ai également apporté quelques desserts.
– Ah, super. Merci. »
Cale continua de regarder vers la porte de la ville tout en buvant une gorgée de thé. Billos observa le visage de Cale avec une expression étrange avant de quitter tranquillement le troisième étage. Il était étrange d’entendre Cale remercier quelqu’un.
Cale continua à commander du thé et des desserts en regardant par la fenêtre jusqu’à ce que le ciel devienne lentement orange et que le soleil se couche. Il ne s’était levé que lorsque la nuit était arrivée et qu’il faisait sombre dehors.
Il était maintenant temps d’aller interagir avec le dangereux type qui viendrait de l’extérieur du mur.