the beginning after the end Chapitre 529

Des Temps Sans Précédent

Traducteur : Ych
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CAERA DENOIR

 

Je levai les yeux vers l’édifice incompréhensible qu’on appelait déjà la Flèche des Relictombs. Quand Arthur nous avait tous ordonné de fuir, ce qui restait de notre petite armée avait été emporté sur des plateformes de pierre et de glace, pour finalement voir la Flèche s’élever des montagnes au loin. Mais la taille réelle, véritable, de cette chose défiait toute raison.

Un frisson me parcourut alors que je restais à l’ombre, songeant à ce qu’Arthur était devenu. Je doute même que les asuras auraient pu accomplir quelque chose de semblable. Même les récits les plus fous sur le pouvoir d’Agrona pâlissent en comparaison.

Je passai mes doigts dans mes cheveux désormais mi-longs alors que mon regard suivait la Flèche jusqu’à l’endroit où trois structures bleuâtres et brumeuses se croisaient à son sommet. Epheotus. Amené dans notre monde et reformé, tout comme les Relictombs.

L’un rempli de monstres. L’autre de divinités.

Encore un frisson. Une brise froide souffla sur les plaines artificielles qui occupaient désormais la majeure partie des montagnes du Basilic, réduites à un cercle protecteur autour de la Flèche.

Une épaule heurta violemment la mienne, et je faillis trébucher.
« Allez, Reine Denoir, rester plantée là à bayer aux corneilles ne nous a jamais menées bien loin. »

J’eus presque envie de lui décocher un coup de pied, mais une vie entière d’éducation à l’étiquette refit surface alors que je prenais conscience de sa suite de gardes et de la foule de gens sur la route. Certains se dirigeaient vers la Flèche tandis que d’autres en sortaient encore au compte-gouttes.
« Tu es ici pour représenter Alacrya à la réunion la plus importante de notre vie, Maylis. Essaie d’agir en adulte. »

Mon amie, Maylis, Matrone de la Maison Tremblay, se contenta de sourire et d’agiter ses sourcils soigneusement taillés au-dessus de ses yeux couleur vin, qui brillaient de malice.
« C’est toi qui as insisté. Il y avait une centaine d’autres haut-sang prêts à s’entretuer pour être ici. »

Je haussai les épaules et repris la marche vers l’entrée de la Flèche.
« C’est justement pour ça qu’ils n’y sont pas. »

« Oui, à la place, on peut se réjouir de la brillante finesse politique de Kayden Aphelion et Amellie Bellerose. » Elle fit une pause, passant sa langue sur ses dents.
« Tu as remarqué comme c’est facile de prendre l’habitude ? Par les crocs de Vritra, c’est agréable de ne plus avoir à préciser ‘de la Haute Maison machin’ à chaque fois. »

Je ris malgré mes nerfs, ce qui était sûrement exactement ce qu’elle cherchait.
« Si seulement tu pouvais aussi arrêter d’invoquer les Vritra à tout bout de champ. »

Son expression s’assombrit, elle cracha par terre, puis se hâta de me rattraper. Ses gardes se rangèrent derrière nous.
« Ouais. Ça, c’est un peu plus dur à changer. Peut-être qu’on devrait en parler à cette grande réunion : les jurons appropriés maintenant que notre roi-dieu est mort. » Elle secoua la tête.
« Peu importe. Je suis sûre que les gens ne tarderont pas à invoquer ton beau petit-ami aux yeux dorés. ‘Par les boucles dorées d’Arthur Leywin, épargne-moi, Reine Denoir !’ » Elle éclata de rire, attirant plus d’un regard curieux de la part des passants.

Je roulai des yeux mais ignorai ses pitreries, reprenant l’observation des lieux à mesure que nous approchions de la Flèche. Nous étions déjà entourées de bâtiments, dont certains me semblaient familiers, formant une sorte de ville autour de la base de la Flèche. Je reconnus aussi immédiatement l’immense arche couverte de runes qui avait autrefois été la porte principale d’ascension du second niveau.

Un sourire effleura mes lèvres. Beau détail, Arthur.

Il n’était pas surprenant qu’il n’y ait aucun marchand ambulant ou étal installé. Même si je voyais des bâtiments que je savais être des auberges et des restaurants, aucun n’était ouvert. Même si je n’avais pas été directement impliquée—mon attention était ailleurs dans les jours qui ont suivi la défaite d’Agrona—je savais que l’effort pour recenser et reloger tous les réfugiés qui se trouvaient dans les Relictombs quand ils… sont apparus… avait été colossal. Bien plus que mon propre projet de ramener tout le monde de la ville de Cargidan.

Beaucoup de l’infrastructure d’origine était encore en place, y compris plusieurs points de distribution de nourriture gratuite, chacun avec une courte file d’attente, mais il n’y avait aucune activité commerciale. Je m’attendais à ce qu’il faille du temps avant que des infrastructures permanentes ne se réinstallent.

Quoi que devienne cet endroit à l’avenir, pour l’instant, il n’était qu’un immense rappel du bouleversement terrifiant qui balayait le continent.

Je reconnus plusieurs soldats de la rébellion de Seris qui gardaient l’entrée, même si je ne connaissais aucun d’eux par leur nom. Ils durent me reconnaître aussi, car ils s’écartèrent tous sauf une femme d’âge mûr en armure noire mate. Il y avait des endroits où l’on voyait que des détails cramoisis avaient été grattés. Elle se présenta rapidement, vérifia Maylis et moi sur une liste, puis nous fit passer sous l’arche imposante.

Un buggy à traction autonome fut mis à disposition pour Maylis et moi, tandis que les gardes Tremblay étaient emmenés avec la promesse de repos et de nourriture pour les aider à récupérer du long voyage.

Les regardant s’éloigner alors que notre chariot commençait à avancer, conduit par un cocher assis sur un siège surélevé à l’avant, Maylis dit :
« J’espère que ce problème avec les distorsions tempus n’est que temporaire. Comment la Guilde des Ascendants pourra-t-elle explorer cet endroit si tout le monde doit venir à pied ? »
Elle me scruta du regard, comme si elle soupçonnait que j’en savais plus que ce que je lui avais déjà dit.

« Seris ne sait pas pourquoi les distorsions tempus ne fonctionnent pas. Ou alors, si elle le sait, elle ment très bien. »

Ses sourcils se haussèrent d’un millimètre, ses yeux s’écarquillant d’un air suggestif.
« Sûrement que ton petit-ami aux yeux dorés— »

« Comme je l’ai expliqué, je n’ai pas eu de nouvelles d’Arthur depuis tout ça, » l’interrompis-je, désignant les Relictombs autour de nous.
« Et arrête de l’appeler comme ça. Nous ne sommes pas… ensemble. »

Elle s’adossa sur le siège, posant sa tête dans ses mains.
« On dirait un manque d’effort. C’est vrai qu’il est fiancé à une sorte d’elfe frêle de Dicathen ? »
Elle claqua la langue, agacée.
« Tu devrais la défier pour sa main. Pour le bien d’Alacrya, si ce n’est pour toi-même. Qui sait combien de temps avant que tout ne reparte en vrille. Est-ce qu’on veut vraiment que l’homme qui a créé tout ça »—elle imita mon geste précédent—« soit marié à l’autre camp ? »

Je soufflai d’incrédulité.
« Il fait déjà partie de l’autre camp, marié ou pas. Mais Arthur n’est pas… comme ça. Il ne prendra pas parti. Et on devrait se concentrer sur le fait d’éviter que ça arrive, plutôt que de se préparer à ce que ça arrive. »

C’était étrange, de voir les Relictombs familiers disposés de façon si inhabituelle. Il y avait des bâtiments que je connaissais à côté d’autres que je ne connaissais pas, et presque tous dans une disposition différente de celle qu’ils avaient lorsqu’ils étaient encore au-delà des portails d’ascension. Les seules personnes que nous croisions étaient des soldats et des officiels de l’Association des Ascendants. Probablement en train de faire l’inventaire de la situation. Et même eux étaient peu nombreux à cause de la réunion à laquelle je me rendais.

Notre cocher dirigea habilement le buggy vers ce qui devait être une destination familière, s’arrêtant juste devant notre but. Le palais de justice ressemblait presque exactement à ce qu’il était avant : les mêmes fenêtres cintrées remplies de vitraux colorés, les mêmes gargouilles menaçantes qui semblaient fixer tous ceux qui approchaient, même les mêmes flèches métalliques inquiétantes.

Nous arrivâmes devant les portes juste au moment où un autre chariot repartait. J’aperçus Kayden Aphellion boitillant dans les escaliers, accueilli par un huissier qui le fit entrer, sans doute avec des indications pour la bonne salle.

« Prête à affronter les dieux eux-mêmes ? » lança Maylis d’un ton ironique, sautant du chariot avec la grâce—et l’insouciance—d’une ascendeuse.

« Si tu ne les traites pas comme des dieux, peut-être qu’ils ne te traiteront pas comme une inférieure, » répondis-je.

« Juste. »

L’huissier nous accueillit par nos noms et nous indiqua la direction à suivre. Plus loin, Kayden s’était arrêté, nous ayant entendues arriver.

Nous entrâmes dans le grand hall, qui était resté en grande partie inchangé. Sols en marbre taillé, escaliers en fer sombre… mais pas de fresque, remarquai-je. Autrefois, l’image d’Agrona couvrait tout le plafond, une représentation mensongère de lui offrant la force au peuple d’Alacrya. Je ne pus m’empêcher de me demander si Arthur avait été tenté de le remplacer par une image de lui-même. Avant, j’aurais dit non, mais si le pouvoir corrompt…

« Kayden, » dis-je en le rejoignant. Je serrai son avant-bras en guise de salut, et il nous adressa à toutes deux un profond hochement de tête.

« C’est de ta faute si je suis là ? » demanda-t-il d’un ton faussement grognon. Ou du moins, je pensais qu’il jouait la comédie. Il était toujours difficile de savoir ce qu’il pensait. « Sûrement que je ne t’ai pas assez agacée pendant le peu de temps où on a travaillé ensemble à l’Académie Centrale pour que tu veuilles me punir ainsi. »

De l’autre côté, Maylis lui offrit son bras, qu’il prit avec un certain soulagement.
« Elle m’a traînée ici, alors je ne serais pas étonnée qu’elle t’ait piégé aussi, » dit-elle.

« Sans que cela soit une insulte à ta position ou à tes compétences, Kayden… non, je n’ai pas arrangé ta présence ici, » répondis-je aussi poliment que possible.

Mais l’homme rebelle se contenta de rire et entama une litanie de plaintes qui dura jusqu’à ce que nous trouvions la salle où devait se tenir notre réunion—un mot bien faible pour une telle confluence de personnes puissantes. Un autre assistant attendait pour nous ouvrir la porte.

À l’intérieur se trouvait une salle d’audience en contrebas, en forme d’amphithéâtre ovale. Une estrade occupait la partie centrale la plus basse de la pièce, tandis que de larges rangées de sièges rembourrés s’élevaient tout autour.

Les représentants de Dicathen étaient déjà arrivés et rassemblés de l’autre côté de la salle.

Je reconnus immédiatement les nobles nains, Carnelian Earthborn et Durgar Silvershale. Une naine aux cheveux gris était assise avec eux, les bras croisés et les joues rouges, affichant une moue renfrognée. Bien sûr, je connaissais les elfes, Virion et Tessia Eralith. Un troisième, que je reconnaissais sans pouvoir le nommer, était assis avec eux, parlant à voix basse avec une humaine qui semblait déplacée à cause de l’absence d’attributs nobles dont tous les autres étaient affublés. Ils étaient assis à côté des nobles humains, Curtis et Kathyln Glayder.

Plus haut, à l’écart de ces représentants nobles, se tenaient Mica Earthborn et Varay Aurae. Une jeune femme aux yeux rouges se tenait légèrement à l’écart d’eux.

« Et dire que je commençais à croire que j’allais représenter Alacrya tout seul, » dit une voix bourrue près de la porte, me faisant me retourner.

Je souris à Alaric, vêtu de vêtements élégants comme un riche marchand.
« Darrin t’a forcé à changer de garde-robe, à ce que je vois. »

Il grogna et tira sur le devant de sa tunique sombre.
« En fait, c’est ton mentor qui a insisté. Il voulait que j’aie l’air à la hauteur si je devais côtoyer les grands de ce monde. »

« Ah, le fameux Alaric Maer, » lança Kayden en souriant, tendant la main qu’Alaric serra fermement.
« Ravi de te revoir. »

Un sourcil d’Alaric se haussa.
« On s’est déjà rencontrés ? »

Kayden haussa les épaules et descendit maladroitement la première marche des gradins.
« Oh, qui peut s’en souvenir. »

« À propos de Seris, » commençai-je en suivant Kayden. Maylis gardait un bras fermement passé sous le sien pour soutenir sa jambe blessée.

« Ici, » répondit Alaric, regardant autour de lui comme si elle était cachée dans la petite foule.
« On attend nos invités d’en haut, je pense. » Il me lança un regard complice.
« Et notre ami Grey ? Des nouvelles ? »

Je secouai la tête.
« Rien. »

Il acquiesça avant de s’asseoir près de Kayden et Maylis. Je traversai seule la salle pour rejoindre nos homologues dicathiens.

Virion se leva et vint à ma rencontre. L’elfe âgé arborait un sourire fatigué, mais il me salua chaleureusement, prenant mes mains dans les siennes et les serrant doucement.

« Virion. J’espère que le voyage n’a pas été trop difficile ? »

Il rit et ébouriffa ses cheveux, qui semblaient encore un peu ébouriffés malgré les efforts de quelqu’un pour les discipliner.
« Un long vol en phénix, mais ça aurait pu être pire. »

Je lui adressai un large sourire.
« Tu n’avais pas envie de traverser les Relictombs ? On m’a dit que notre Flèche est reliée à la vôtre. »

Il grogna, haussant un sourcil et regardant autour de lui comme pour embrasser tout le vaste premier niveau à l’extérieur du tribunal.
« Je pense que c’est mieux laissé aux plus jeunes et plus énergiques. »

« Et où sont ces phénix ? »

« Oh, quelque part par ici, » répondit-il en haussant les épaules.
« Mordain était impatient d’examiner davantage la Flèche avant le début de la réunion. Je pense qu’il est aussi nerveux à l’idée de se retrouver face à face avec les autres asuras, même si je ne me risquerais pas à deviner les sentiments d’un être supérieur. »

Je remarquai qu’il portait la main à sa hanche, la frottant distraitement comme si elle le faisait souffrir. Désignant les sièges, je demandai :
« Tu veux t’asseoir ? »

Il me lança un regard penaud mais reconnaissant, et nous nous assîmes pour discuter en attendant l’arrivée des autres. Il me présenta tous ceux que je ne connaissais pas déjà, m’expliquant qui ils étaient et leur rôle. Même si j’évitais le sujet d’Arthur, Virion perçut ma curiosité hésitante mais ne put que secouer la tête et admettre qu’il n’en savait pas plus que moi.

Du coin de l’œil, je vis Tessia Eralith se dégager d’une autre conversation pour nous rejoindre. La jeune elfe était vraiment belle dans une robe émeraude à broderies argentées assorties à la couleur de ses cheveux. Et pourtant, sous l’éclat et le raffinement, je ne pus m’empêcher de penser qu’elle avait l’air profondément épuisée.

« Donc, tu as vu tout ça de près, en temps réel, » dis-je après que nous ayons échangé des salutations polies et qu’elle se soit assise à côté de son grand-père.
« C’était quelque chose de le voir s’élever de loin. Je n’ose imaginer ce que c’était d’être au milieu. »

Un regard lointain assombrit les yeux de Tessia, et elle resta silencieuse quelques secondes avant de répondre.
« J’aimerais pouvoir te le décrire, mais la réalité de tout cela est bien plus étrange que les mots ne peuvent le dire. »

J’attendis qu’elle poursuive. Comme elle ne le faisait pas, je dis :
« Et Arthur se remet bien, j’espère ? Un tel exploit a dû le laisser brisé. »

Tessia pâlit à mes mots, et même si je voulais simplement dire qu’il devait être épuisé, je sentis une peur sourde grandir en moi.

La conversation s’essouffla. Au lieu de parler, nous observâmes en silence les autres qui continuaient d’arriver.

Peu après notre arrivée, Augustine Ramseyer et la Matrone Amellie Bellerose entrèrent ensemble, suivis de Harlow Edevane, ancien Grand Mage du Hall des Ascendants Nirmala.

Je fus surprise de voir la Haute Juge Seraphina Desmarais, la cheffe flamboyante du système judiciaire des Relictombs, car elle ne figurait pas sur la liste des participants que j’avais reçue. Même si je ne la connaissais pas personnellement, sa réputation la précédait, notamment pour être intervenue en faveur d’Arthur lorsque les Granbehl avaient tenté de corrompre les tribunaux contre lui, et j’étais certaine que sa voix serait la bienvenue.

Quand Uriel Frost entra dans la salle d’audience, mon estomac se noua désagréablement.

« Excusez-moi, » dis-je à Virion et Tessia avant de gravir les gradins pour le rejoindre à la porte.
« Uriel. Je n’étais pas sûre que tu viendrais. Je suis contente que tu sois là, parce que… » Je dus ravaler ma salive avant de continuer.
« Je suis désolée pour Enola. C’était une jeune femme merveilleuse et une très bonne mage. Ça me fait mal de savoir qu’elle n’est plus là. »

Il me fixa pendant ce qui sembla une éternité.
« Oui. Eh bien. Je suppose qu’aujourd’hui est notre chance de faire en sorte que son sacrifice ait un sens. »
Puis il me dépassa et descendit vers les autres Alacryens.

Je le regardai s’éloigner, rongée par la culpabilité. Enola était venue à mon secours lors de la bataille ; si elle ne l’avait pas fait, elle serait peut-être encore en vie. Et peut-être que je serais morte, mais ce genre de réflexion ne mène nulle part.

Mordain Asclepius revint dans la salle peu après, avec un hibou cornu vert perché sur son épaule. Je fus surprise de voir qu’il était venu seul, sans personne d’autre de son clan. J’avais au moins espéré que Chul viendrait avec lui, pour pouvoir interroger le demi-phénix à propos d’Arthur. Mordain salua poliment mais brièvement tout le monde déjà présent, puis s’isola sur le côté.

Virion avait raison, pensai-je. Le phénix avait vraiment l’air nerveux.

Je notai avec intérêt que, quelques minutes plus tard, Tessia quitta le côté de Virion pour aller s’asseoir avec Mordain. Ils parlèrent à voix basse, sans que leurs paroles ne portent jusqu’à moi, debout près de la porte, tout en haut des gradins.

Le grondement sourd des conversations cessa lorsque nous sentîmes collectivement approcher des signatures de mana d’une puissance incroyable.

L’huissier s’était écarté de la porte, et tout le monde était resté figé, alors je sortis dans le couloir. Immédiatement, je fus accueillie par une vision surréaliste.

Plusieurs asuras avançaient en procession solennelle. Vêtus de tissus chatoyants aux couleurs de l’arc-en-ciel dont je ne connaissais même pas les noms, c’étaient pourtant les personnes elles-mêmes qui attiraient l’attention. En particulier, mon regard se fixa sur une femme étrange, petite, à la peau bleu clair, qui descendait le couloir à l’envers, observant avec un vif intérêt la pierre du sol.

Seris menait la procession, ancrant la présence des asuras dans mon esprit. Elle hocha très légèrement la tête en approchant.
« Voici l’une des autres représentantes d’Alacrya. Caera Denoir, bienvenue devant les hauts seigneurs et une foule de leurs héritiers. »

Elle ne les présenta pas directement, mais entra rapidement dans la salle d’audience devant eux, où elle commença à annoncer leurs noms à haute voix alors qu’ils passaient un à un devant moi. Certains me saluèrent d’un signe respectueux, d’autres se contentèrent d’un sourire, tandis que quelques-uns traversaient la salle avec assurance sans même me regarder.

Les hauts seigneurs—un représentant de chaque race asura, sauf les dragons—prirent place sur la rangée la plus haute d’une section inoccupée. Les héritiers, que je supposais plus jeunes à leur apparence, s’installèrent sur les rangées devant leurs seigneurs.

Ce n’est qu’après leur entrée que je suivis et regagnai la section alacryenne, prenant place à côté de Maylis.

Elle se pencha pour me glisser à l’oreille :
« Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, mais… »
Elle laissa sa phrase en suspens, haussant les sourcils d’un air perplexe.

Seris descendit sur la petite estrade centrale. La salle était entièrement silencieuse alors qu’elle balayait l’assemblée du regard, commençant et terminant par les Alacryens.
« Bienvenue, représentants de Dicathen, Alacrya et Epheotus. Nous nous retrouvons ensemble pour la toute première fois, et en des temps véritablement sans précédent. »

De l’autre côté de la salle, je remarquai que quelques asuras fixaient Mordain, assis seul avec Tessia sur le banc le plus bas.

« Nous avons été choisis par nos pairs pour défendre les besoins de nos foyers et de nos peuples, » poursuivit Seris. « Pour nous aligner les uns avec les autres sur la forme de notre nouveau monde commun. Pour garantir que les flammes de la guerre soient éteintes et ne se rallument plus. Nous sommes ici en tant que représentants de nos peuples et en tant que pairs les uns des autres. Pas comme des autoritaires pour exiger, mais comme des voisins pour s’accorder. »

Je regardais déjà les asuras, car il m’était difficile de détourner les yeux d’eux, et je vis clairement certains échanger des regards incertains—et, plus inquiétant encore, sombres. Je ne pensais pas qu’ils étaient tous désireux ou prêts à se placer sur un pied d’égalité avec ceux qu’ils appelaient sans doute encore récemment les « inférieurs ».

« Pourquoi la paria est-elle ici ? » demanda l’asura vaporeuse et flottante—Nephelle Aerind—d’une voix chantante et interrogative.

Avant que Seris ne puisse répondre, Tessia Eralith s’était déjà levée. Elle gravit les gradins pour se tenir sur une rangée plus haute, regardant les asuras sans ciller.
« Mordain du clan Asclepius a courageusement défendu Dicathen ces derniers jours. Il nous a offert son amitié avec empressement et sincérité, sans rien demander en retour. Depuis plus longtemps qu’aucun de nous n’est en vie, lui et les siens ont partagé notre continent en toute discrétion, et aujourd’hui, il doit être considéré comme un représentant de Dicathen, au même titre que n’importe lequel d’entre nous. »

L’asura à la peau sombre et aux cheveux orange fumés, nommé Novis Avignis, se pencha vers son voisin, que Seris avait présenté comme Rai Kothan. Je sentis les petits poils de ma nuque se hérisser à l’agitation de leurs signatures de mana.

Ce fut Novis qui se leva. Il regarda Mordain avec un mélange d’appréhension, de colère et d’espoir.
« Nous acceptons la présence du clan Asclepius, et sommes prêts à écouter nos frères perdus. Peut-être dans un lieu plus approprié, une fois nos devoirs actuels remplis. » Sa voix s’adoucit, devenant moins officielle.
« Mordain, mon vieil ami. Je suis… heureux de te voir. Viens nous rendre visite à Featherwalk Eerie dans les prochains jours. »

La tension quitta Mordain, et il sembla s’illuminer de l’intérieur. Tessia lui serra la main avec soutien, se penchant pour lui parler à voix basse. Je fronçai légèrement les sourcils, trouvant leur proximité à la fois intéressante et, pour être honnête, préoccupante. Malgré ce que j’avais dit à Maylis, il était en effet de notre responsabilité de comprendre les besoins—et les faiblesses—de chacun, et voir le lien déjà fort entre le clan phénix rebelle et les elfes modifiait la dynamique de pouvoir dans la salle.

« Maintenant, peut-être pouvons-nous commencer, » lança une naine—Stoya, m’avait dit Virion—dans son accent épais de Vildorial.
« Il y a trop à discuter, et trop de chemin à faire pour rentrer sans les portails de téléportation. »

« Je pense qu’il serait juste de commencer par quelques assurances, » intervint Amellie Bellerose. Malgré son âge, sa voix était forte et portait facilement dans la salle, même sans se lever.
« Les actes d’Agrona sont les siens seuls. Cette… attaque qui a traîné Epheotus dans notre monde—ou quoi qu’il se soit passé—était tout autant un acte de guerre contre le peuple alacryen que contre vous, asuras.
Pour ma part, j’aimerais entendre de la bouche même des concernés que nous sommes à l’abri de toute vengeance contre le clan Vritra. Ils sont tous morts, non ? »
Elle conclut d’un hochement de tête ferme, comme si elle venait d’apporter un argument irréfutable contre toute animosité future.

Rai Kothan se leva, ses yeux rouges flamboyants. C’était troublant de voir un basilic qui n’était pas un Vritra. Toute ma vie, les Souverains avaient représenté la lame à double tranchant de la terreur et du pouvoir. Instinctivement, et peut-être injustement, je me surpris à ne pas aimer ce haut seigneur.

« Un soldat ne peut pas se cacher derrière l’excuse du devoir, » commença-t-il, une amertume profonde suintant dans sa voix.
« Et le sang perfide des Vritra coule dans les veines de chaque Alacryen. Les crimes qui ont été commis ici— »

« Père, » l’interrompit urgemment le jeune basilic, Riven, en lui prenant le bras.
« On en a déjà parlé. Ces gens sont— »

Je me levai soudain, me surprenant moi-même.
« Vous avez raison, Lord Kothan. » Il y avait un léger tremblement dans ma voix. Je pris un instant pour me ressaisir, retrouvant les réflexes acquis lors de longues heures d’entraînement.
« Chaque Alacryen est né dans une machine de guerre. Nous sommes de la chair à canon, ou des armes, et c’est tout ce que nos dirigeants basilics ont jamais vu en nous. »

Uriel Frost fronça les sourcils, et Harlow Edevane baissa tristement les yeux vers ses mains.

« Et pourtant, qui ici a plus souffert des mains d’Agrona que son propre peuple ? » Je balayai la salle du regard sans ciller.
« Comment ne pas se battre quand le prix du refus est la destruction de tout ce qui nous est cher ? » Je me tournai vers Tessia.
« Il y avait une jeune femme nommée Circe. Lorsqu’elle a reçu sa première rune, elle a été nommée sentinelle, arrachée à sa famille et envoyée dans une école militaire. Elle a laissé derrière elle un petit frère, un garçon faible et malade.
La seule façon d’obtenir pour son frère l’aide dont il avait besoin était de faire ses preuves à la guerre. Elle a mené désespérément un groupe de guerriers alacryens à travers la forêt d’Elshire, traçant une route vers Elenoir. Son but n’était pas de tuer des elfes, mais de sauver son frère. » Je baissai la tête.
« Son succès a été le tournant de toute la guerre, causant la mort de millions d’elfes. Mais aujourd’hui, il y a un garçon dehors, toujours en vie. »

La salle était aussi silencieuse qu’un cimetière. Je ne détournai pas le regard lorsque Tessia Eralith plongea ses yeux dans les miens.
« Personne ne blâmerait un Dicathien ici de la haïr. Mais elle n’a jamais eu le choix de la façon dont sa vie se déroulerait, et la décision qu’elle a prise est, je pense, celle que n’importe lequel d’entre nous aurait prise à sa place. Cela ne justifie en rien les crimes de guerre »—je me tournai vers le Haut Seigneur Kothan—« mais il est important d’attribuer ces crimes à ceux qui les ont réellement commis. »

« C’est l’un des lieutenants d’Agrona qui a pris la vie de ma cousine Alea, » dit l’elfe, Saria Triscan, dans le silence creux qui suivit ma déclaration.
« Mais ce n’est pas un lieutenant, ni même une fille alacryenne, qui a détruit notre patrie et tué des millions de nos gens. Non, c’était un asura. »

« Et cet acte l’a tué ! » tonna une voix puissante à travers la salle, faisant trembler les lustres de fer forgé qui soutenaient les artefacts lumineux au-dessus de nous. Un asura très grand, aux yeux multiples, s’était levé d’un bond, libérant une vague de mana. Ademir Thyestes, chef des panthéons, semblait capable de foudroyer tout le monde du regard avec ses six yeux.
« Et comme cette fille dont tu parles, il était un soldat—un soldat qui avait consacré plus d’années au service de son seigneur que votre race entière n’a existé !—et lui aussi obéissait aux ordres d’un homme mort. »

« Nous avons tous du sang sur les mains. »

Tous les regards se tournèrent vers Virion, qui se leva et s’avança sur l’estrade centrale, où Seris se tenait encore, silencieuse jusque-là.
« Chaque faction dans cette salle en a blessé une autre. Les elfes ont combattu humains et nains dans de longues guerres amères. Chacune des Dominions représentées ici a, à un moment ou à un autre, été en guerre avec ses voisins, du moins c’est ce qu’on m’a dit. Et chez les asuras, n’y a-t-il pas eu un terrible conflit entre dragons et phénix il n’y a pas si longtemps, selon votre propre chronologie ? »

Il fit quelques pas en cercle, tournant autour d’une Seris immobile, sans nous regarder mais fixant le vide devant lui.

Près de là, Seraphina Desmarais murmura quelque chose à Augustine Ramseyer, s’interrogeant sur l’identité de Virion.

« Si nous insistons pour chercher réparation pour les crimes d’hommes morts, les combats ne finiront jamais, et au lieu de civilisations florissantes, nos héritiers ramperont dans des ruines ravagées par la guerre, ne connaissant rien d’autre que la mort et la bataille. » Enfin, il releva la tête. Il adressa à Saria Triscan un regard bienveillant, montrant qu’il ne lui en voulait pas pour ses paroles, puis tourna son attention vers les asuras.
« Nous nous devons mieux. Et à ceux qui comptent sur nous, et qui viendront après nous. Arthur Leywin n’a pas sauvé nos trois terres pour que nous nous retournions les uns contre les autres maintenant, juste après sa victoire. »

La mention du nom d’Arthur eut un effet apaisant sur la salle.

Une jeune dragonne aux cheveux roses, présentée comme Vireah du clan Inthirah, se leva et adressa à Ademir un regard apaisant.
« Beaucoup de choses ont été faites au nom d’Epheotus et des asuras que nous n’avons jamais connues et certainement pas approuvées. Pour la plupart d’entre nous, l’ancien monde n’est plus qu’une légende ancienne. Ce n’est pas une excuse, bien sûr, mais nous avons été volontairement tenus dans l’ignorance de votre monde. »

L’héritière léviathan à l’allure farouche, Zelyna, se leva à son tour, ses cheveux flottant autour d’elle comme pris dans un courant puissant.
« Kezess Indrath a gardé secrètes la plupart de ses actions ici, même vis-à-vis des autres hauts seigneurs des Huit Grands. Ses crimes contre vous sont terribles, et si le clan Eccleiah peut vous aider à reconstruire, nous le ferons. Mais nous ne porterons pas le poids de tous les crimes de guerre d’un dragon mort. »

« Comme il est facile pour les Alacryens et les Epheotans de clamer ignorance et innocence, » s’écria Durgar Silvershale, frappant du poing le siège à côté de lui.
« Donc tous vos crimes du passé devraient être pardonnés simplement parce que vos anciens dirigeants sont morts ? Des dirigeants que vous avez suivis ? Il n’y a pas si longtemps, le roi et la reine des nains ont trahi Darv au profit d’Agrona, et beaucoup d’entre nous se sont battus contre cet acte de trahison ! Chaque homme et chaque femme est responsable de ses décisions, qu’il s’agisse d’ordres ou non ! »

Quelques murmures d’approbation se firent entendre du côté dicathien, tandis que les Alacryens autour de moi se taisaient. Pour ma part, j’avais l’impression que chaque camp avait des arguments valables, mais qu’aucun de ces arguments n’allait faire avancer l’objectif de cette réunion. Seul le temps et la bonne volonté permettraient de bâtir la confiance nécessaire entre Dicathiens, Alacryens et asuras d’Epheotus.

Le grondement cessa net lorsque la gigantesque Morwenna Mapellia siffla :
« Kezess Indrath n’était pas le monstre qu’on veut en faire. Il a protégé nos deux mondes bien avant que vos espèces inférieures n’existent, et je redoute ce qu’il adviendra de nous maintenant que toute la puissance d’Epheotus est dans ce royaume. »

« C’était un fou génocidaire, » marmonna Kayden.

« De l’avis général, c’était un mégalomane qui se prenait pour un dieu ! » répliqua Stoya, croisant les bras et défiant les asuras du regard sans la moindre peur.

« Assez ! »

Le mot tomba comme une hache de bourreau, tranchant l’air et laissant le silence derrière lui.

Le titan, Radix Grandus, s’était levé d’un bond, doublant de taille en un souffle. Le mana se comprima autour de lui, se resserrant dans la salle comme un étau.

Alors qu’il inspirait pour continuer à tonner, l’air changea. Ce fut subtil, mais le souffle s’échappa des poumons de Radix, et tout ce qu’il s’apprêtait à dire s’envola avec. Le titan commença à tourner la tête, cherchant quelque chose tout en retrouvant sa taille normale.

Tout autour de moi, tout le monde faisait de même.

Tessia le vit la première, et je suivis la direction de son regard vers une alcôve ombragée le long du mur extérieur. Même de loin, je distinguais la teinte dorée de ses cheveux et de ses yeux dans l’ombre.

Arthur sortit dans la lumière avec une élégance décontractée, vêtu simplement d’un pantalon ample et d’une chemise sobre.

Les asuras plus âgés saluèrent Arthur d’un signe respectueux, tandis que les jeunes héritiers affichaient des sourires amicaux teintés d’inquiétude.

La réaction à son apparition parmi nous, les « inférieurs », était plus mitigée. Autour de moi, les autres Alacryens se remuaient, mal à l’aise. Alaric adressa à Arthur un large sourire, articulant silencieusement « frimeur », mais la plupart des autres étaient visiblement mal à l’aise face à sa présence.

En face, je fus quelque peu surprise de voir la même réaction prudente chez les Dicathiens. Curtis et Kathyln Glayder échangèrent un regard qui trahissait clairement leur inquiétude, tandis que les nains devenaient silencieux et réservés. Les Lances, compagnons d’Arthur, se tenaient respectueusement, sans les sourires accueillants des jeunes asuras, mais aussi sans la tension visible sur tant d’autres visages.

La Dicathienne aux yeux rouges adressa à Arthur un sourire en coin et secoua légèrement la tête, comme pour partager une plaisanterie secrète.

L’expression de Tessia était peut-être la plus révélatrice : ses traits sérieux se décomposèrent en une surprise humide, puis se réchauffèrent en un soulagement visible.

« Je suis en retard ? » demanda Arthur, sa voix douce mais portant facilement dans le silence absolu. Ses yeux dorés se posèrent sur la rangée des jeunes asuras.
« Les derniers qui étaient cachés dans la dimension de poche de Myre viennent tout juste d’être retrouvés, y compris ma mère et ma sœur. »

Un souffle de soulagement parcourut les asuras, mais aucun ne prit la parole.

« Vous pouvez tous arrêter de me regarder comme si vous attendiez que j’aie toutes les réponses, » dit-il un instant plus tard, cette fois à l’ensemble de la salle.
« Je vous ai donné une chance, mais maintenant, c’est à vous tous de profiter de ce moment. »

Ademir Thyestes rompit le sort de silence qui s’était abattu sur la salle :
« Haut Seigneur Arthur de la race archon. Tu as forgé ce nouveau monde, pour le meilleur ou pour le pire. Je ne comprends pas comment tu as fait, et c’est uniquement pour cette raison que je soutiendrais ta direction. Ne veux-tu pas prendre la place laissée vacante par Kezess et t’assurer que ta vision se réalise ? »

Regarde-le, imbécile, pensai-je, sentant la colère monter en moi pour Arthur. Il est fatigué. Épuisé même. Le mot « brisé » me revint à l’esprit, et je crus comprendre la réaction de Tessia plus tôt.

Mais malgré sa fatigue évidente, Arthur ne s’irrita pas face à l’autre seigneur asura.
« Je suis surpris, Ademir. Je m’attendais à ce que tu t’opposes fermement à cela, et tu sais pourquoi. Le monde est trop vaste pour les rois, désormais. Le règne de Kezess était intemporel et inflexible. Ce dont le monde a besoin maintenant, c’est d’une variété d’idées et de voix, pour représenter la nouvelle diversité de sa population. Personne ne peut comprendre toute la profondeur et l’étendue d’une telle variété de peuples. C’est pour cela que vous êtes tous ici aujourd’hui. Vous devez tracer la voie pour vos peuples ensemble. Trouver un moyen de travailler ensemble, de préserver la paix, de bâtir vos nations côte à côte, et non les unes aux dépens des autres. »

À nouveau, un silence lourd plana après les paroles d’Arthur.

Voyant l’occasion, je me levai.
« Pour rebondir sur ce qu’Arthur vient de dire, j’aimerais discuter d’un nouveau type de gouvernance. » Je regardai autour de moi, attendant que les regards se détachent d’Arthur pour se tourner vers moi.
« Un système où toutes les voix sont entendues à égalité, où chaque ville et chaque cité de chaque Dominion peut s’assurer d’être représentée et que ses besoins soient pris en compte. »

Du coin de l’œil, j’aperçus un sourire et un signe de tête appréciateur d’Arthur. Portée par l’attention soutenue des représentants rassemblés, je me lançai dans l’explication détaillée du système que j’avais élaboré avec Maylis lors de notre long voyage vers les Relictombs.

Quand je regardai à nouveau dans sa direction, Arthur avait disparu.


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Néotti De Bouclans
2 jours il y a

Merci pour la trad

Leit Leit
2 jours il y a

La moitié du chapitre c’est vraiment caera qui marche jusqu’a la salle et dit bonjours a virion et tess et jusqu’à l’apparition d’Arthur c’est vide 87% du chapitre et vraiment juste un gagne temps pour l’auteur il fait tout le temps ca apres les gros événements

Deo Kinier
2 jours il y a

Bon je n’ai pas encore lu, mais je suis content de revoir Caera 🥰

Mhg
Mhg
19 heures il y a

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