Traducteur: linkfet
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Après une journée entière de nettoyage, Amane avait l’impression que le mur entre Mahiru et lui était devenu légèrement plus mince, mais cela ne signifiait pas nécessairement qu’ils étaient beaucoup plus proches.
Ils n’avaient toujours aucun contact à l’école, ils se parlaient parfois quand il allait chercher sa part de dîner chez elle, mais c’était tout.
L’autre jour, Mahiru avait réprimandé Amane en lui disant qu’il devait garder son appartement propre. Ses paroles étaient assurément sévères, mais elles montraient aussi clairement qu’elle se souciait un peu de lui.
Comme Amane recevait souvent des rappels et des conseils sur le nettoyage, son appartement restait aussi propre que lorsqu’il l’avait rangé avec Mahiru.
« Waouh, c’est vraiment propre. » C’est la première chose qu’Itsuki a dite en venant un jour de congé. Il avait murmuré d’une voix étonnée en voyant la transformation radicale qu’avait subie le salon.
« Je n’aurais jamais pensé que ton appartement pouvait être aussi propre. Il était tellement sale. Je me souviens t’avoir aidé à ranger une fois, mais c’était de nouveau un désastre dès le lendemain. »
« Ça suffit. » Répliqua Amane à son ami.
« Non, mais sérieusement, réfléchis-y. Combien de jours as-tu réussi à ne pas laisser quelque chose traîner par terre ? »
« C’est facilement un nouveau record. Ça fait deux semaines. »
« Deux semaines ? C’est tout ? Il n’y a pas de quoi être fier, tu sais. »
Amane fronça légèrement les sourcils. Il était maintenant bien conscient que normalement, les gens ne laissaient pas traîner leurs affaires par terre. Pourtant, il savait qu’Itsuki ne faisait que parler par gentillesse et bon sens, donc Amane ne pouvait pas dire grand-chose. Après tout, Itsuki l’avait aidé bien avant Mahiru, donc Amane savait qu’il ne devait pas jouer les ingrats.
Itsuki sourit joyeusement au silence maussade d’Amane. « Hé, je suppose que si ton appartement est aussi propre, je pourrais même amener Chi. »
« Pas question, pourquoi devrais-je vous regarder flirter chez moi ? »
« Pas besoin d’être timide, mon vieux. »
« Ne transformez pas mon appartement en votre lieu de rendez-vous ! »
Pourquoi devrais-je regarder mon ami et sa petite amie devenir tout mielleux ?
Amane aurait aimé qu’Itsuki comprenne sa position et se rende compte à quel point c’était une torture de devoir regarder un couple exagérément affectueux flirter tout le temps. Il savait qu’Itsuki plaisantait en parlant d’amener Chi, mais même ainsi, Amane ne trouvait pas très amusant de devoir constamment assister à leur relation trop sucrée.
« Détends-toi, c’était juste une blague. En tout cas, maintenant que tu as enfin nettoyé l’endroit, ne le salis pas de nouveau, d’accord ? »
« Je gère. » Assura Amane.
« Quelqu’un comme toi… Bon, peu importe. Assure-toi simplement de prendre l’habitude de ranger les choses après les avoir utilisées. »
« Es-tu ma mère… ? »
« Maintenant, mon cher Amane, il faut être diligent pour nettoyer ta chambre ! » Se moqua Itsuki.
« C’est tellement effrayant, tu ressembles tellement à ma mère, c’est terrifiant ! »
Amane sentit un frisson lui parcourir le dos quand Itsuki le réprimanda d’une voix aiguë forcée.
Il était sûr qu’Itsuki n’avait jamais rencontré sa mère, mais tout de même, l’impression avait touché une corde sensible. L’imitation d’une femme par Itsuki n’était pas particulièrement apaisante non plus. Amane lui tira la langue, et Itsuki éclata de rire.
« Est-ce que ta mère est comme ça, Amane ? Parce que la mienne est vraiment froide avec moi… »
« En fait, je suis jaloux. Ma mère me harcèle dès qu’elle en a l’occasion. »
« Elle semble être une mère qui se soucie vraiment de son fils. »
« Je pense qu’elle est juste trop attachée… »
« Non, je suis sûr qu’elle doit veiller sur toi parce que tu es tellement négligent. »
« Oh, tais-toi. Je te le dis, ma mère est trop envahissante. »
Peut-être parce qu’Amane était enfant unique, sa mère s’inquiétait toujours pour lui.
Elle ne le gâtait pas vraiment, mais elle se mêlait de ses affaires et extrapolait trop souvent. Amane ne la détestait certainement pas, mais elle le mettait mal à l’aise parfois.
Sa mère lui avait donné toutes sortes d’instructions quand il avait quitté la maison pour vivre seul et aller au lycée, et parfois elle venait le voir sans prévenir. Ces visites surprises pouvaient être assez terribles.
« Eh bien, cela montre à quel point elle tient à toi, Amane. »
« Et son amour est un lourd fardeau. »
« Oh, je laisse tomber. Tu es le genre de gars qui n’apprécie jamais ce qu’il a jusqu’à ce qu’il l’ait perdu. »
« Tu parles comme si tu savais tout, mais n’as-tu pas aussi tes propres problèmes avec ce genre d’intrusion ? »
« Ha-ha ! C’est Chi, mec, que puis-je faire d’autres ? » Itsuki avait toutes sortes de problèmes avec son père et sa petite amie, donc sa leçon n’avait pas vraiment beaucoup de poids. Pourtant, Amane savait qu’il y avait une part de vérité dans ce que son ami disait, donc il ne répliqua pas davantage.
Itsuki soupira doucement, comme pour dire à Amane de le laisser s’inquiéter de ses propres problèmes. Cependant, son expression resta joyeuse et insouciante. « Je mettrai en pièces quiconque interfère entre moi et Chi ! » Déclara Itsuki, disant quelque chose d’un peu inquiétant. « De toute façon, je vais trouver une solution pour la situation avec mon père, donc tout va bien. En attendant, comment te sens-tu d’organiser ta vie, Amane ? »
Itsuki rit bruyamment, et Amane répondit en faisant une grimace. « Je le sais, tu n’as pas besoin de me le dire. » Il sourit secrètement, cependant, en pensant qu’il avait entendu cela récemment d’une autre personne.
Itsuki était venu rendre visite à Amane pour voir comment il vivait. En fait, il était surtout venu pour traîner et s’amuser, donc leur discussion sur l’état de la pièce se termina rapidement, et après un long moment, ils jouaient à un jeu vidéo. Leur intention initiale avait été d’étudier pour un examen la semaine suivante, mais cette idée avait rapidement été abandonnée.
« Fais attention aux packs de santé ; on va en manquer. » Dit Amane.
« On trouvera quelque chose ; ça ira. » Répondit Itsuki.
« Pas à ce niveau-là… »
Alors qu’Amane réfléchissait à la meilleure façon de gérer son partenaire de jeu moins prudent, le son de la sonnette retentit dans la pièce, provoquant aussitôt une autre inquiétude.
« Hmm ? Un visiteur ? »
Itsuki leva les yeux aussi, après avoir mis le jeu en pause. Il savait qu’Amane n’avait jamais vraiment dit à personne d’autre où il vivait et qu’il n’avait pas d’amis qui pourraient lui rendre visite chez lui, à part Itsuki lui-même. Plus important encore, tout visiteur régulier aurait été arrêté dans le hall d’entrée de toute façon, donc un appel aurait dû passer par l’interphone.
« Je ne sais pas vraiment, mais ça doit être un voisin, non ? Pour distribuer un avis de la communauté ou quelque chose comme ça. » Mentit Amane, sachant très bien de qui il s’agissait probablement.
« Ah, compris. » Répondit Itsuki.
« Je reviens tout de suite. »
Amane fit de son mieux pour dissiper les soupçons d’Itsuki et se dirigea rapidement vers la porte d’entrée, s’efforçant de cacher le tic sur son visage qui pourrait le trahir. Il eut de la chance que Mahiru ne l’ait pas appelé après avoir sonnée.
Il ouvrit rapidement la porte, sans prendre la peine de vérifier qui c’était, et se glissa par la petite ouverture pour sortir, où il ne pouvait pas être vu. Amane s’assura de refermer la porte derrière lui.
Comme il s’y attendait, c’était Mahiru qui se tenait là, clignant des yeux de surprise devant un Amane qui devait sembler agir de manière très étrange.
Il posa immédiatement un doigt sur ses lèvres et fit signe à Mahiru de se taire. « … S’il te plaît, parle doucement. Itsuki est ici. »
« Itsuki ? » Demanda-t-elle.
« Mon ami. Il est venu pour jouer. »
« Ah, d’accord. »
Mahiru hocha la tête en comprenant le comportement secret d’Amane, puis lui tendit un récipient de nourriture comme elle le faisait chaque jour sans chercher à poser d’autres questions.
À l’intérieur, il y avait une sorte de ragoût appelé oden, un plat parfait pour la saison maintenant que le temps s’était rafraîchi. Mahiru avait probablement commencé à le préparer depuis le matin. Amane l’accepta avec gratitude et poussa un léger soupir en regardant Mahiru. Il n’y avait vraiment aucune raison pour qu’elle fasse cela tous les jours.
« Écoute, j’apprécie vraiment ce que tu fais, mais… Je n’ai pas beaucoup de temps. Désolé. » S’excusa Amane.
« Je n’attendais pas de remerciements ou quoi que ce soit… Je suis contente, tu sais, que nous ayons suffisamment nettoyé pour que tu puisses inviter des amis. » Répondit Mahiru.
« Je suppose que je devrais m’agenouiller pour te remercier. »
« Pas question, ne fais pas ça. »
Mahiru le regarda avec étonnement. Peut-être pensait-elle que si Amane faisait quelque chose comme ça ferait d’elle une sorte de tyran. Amane sourit avec ironie.
Il y avait un peu de sincérité dans sa déclaration, car il lui était vraiment redevable. Elle avait fait tellement de choses pour lui qu’il devrait vraiment se mettre à genoux. Amane ne pouvait pas se résoudre à continuer d’accepter toute cette nourriture gratuitement, alors il décida qu’il voulait discuter du fait de la payer pour les repas à un moment donné.
« Eh bien, si ton ami est là, je suppose que tu ne peux pas parler trop longtemps. Excuse-moi. »
« … Tu m’aides toujours. Je veillerai à garder ce secret pour Itsuki. »
« S’il te plaît, fais-le. »
« Enfin, même si je lui disais tout, il ne me croirait probablement pas. »
« Je suppose que non. »
La confirmation honnête de Mahiru suscita des sentiments complexes chez Amane, mais il savait qu’elle avait raison. S’il était à la place d’Itsuki et que quelqu’un lui disait que Mahiru Shiina préparait des repas pour lui tous les jours, il ne le croirait certainement pas. N’importe qui rejetterait une telle affirmation comme une pure fantaisie.
C’était ainsi que cet ange était hors de portée.
Normalement, il serait impossible d’imaginer Mahiru offrir sa cuisine maison même à un homme beau et supérieur, et encore moins à un gars médiocre et négligé comme Amane. Le ciel leur tomberait sur la tête.
« … Puis-je te poser une question ? » Appela Amane.
« Qu’est-ce que c’est ? » Mahiru s’arrêta avant d’entrer dans son appartement.
« Quel intérêt as-tu à continuer de partager tes repas avec moi ? »
En général, les gens ne donnent pas de la nourriture gratuitement — ils s’attendent à quelque chose en retour. Amane n’aurait probablement pas envisagé de faire la même chose pour Mahiru si leurs rôles avaient été inversés. Même s’il ne croyait pas un instant qu’il y avait la moindre possibilité qu’elle ait des sentiments pour lui, il ne pouvait s’empêcher de se poser la question.
À la question d’Amane, le regard de Mahiru se perdit vers le haut comme si elle y réfléchissait elle-même, puis, sans changer d’expression, elle répondit : « Pour ma propre satisfaction personnelle. Il n’y a rien de plus. C’est aussi simple pour moi de cuisiner pour deux personnes que pour une, et je suppose que j’aime simplement faire plaisir aux gens. »
« Donc c’est parce que tu aimes cuisiner ? »
« Eh bien, il y a ça aussi. Je pense aussi que c’est parce que je peux te donner de la nourriture sans que tu n’aies d’idées étranges, et que tu me diras sincèrement que ma cuisine est délicieuse sans aucune arrière-pensée. De plus, c’est satisfaisant pour moi parce que j’étais inquiète après avoir vu tes habitudes alimentaires. »
« … C’est donc ça ? » Insista Amane, légèrement déçu.
« C’est comme ça. Alors ne t’en fais pas. Considère cela comme… Un coup de chance soudain. »
« Oui, madame. »
Mahiru ne semblait pas vouloir lui donner plus de réponses que cela, et après s’être inclinée poliment, elle dit « Excuse-moi » et retourna dans son propre appartement.
« Je suppose que c’est comme ça, » Murmura Amane pour lui-même. « Je ne pense toujours pas que ce soit juste de sa part de me donner ça gratuitement, cependant. » Il ouvrit la porte pour rentrer chez lui.
« Qui c’était ? » Demanda Itsuki.
« Ma voisine. Elle m’a donné une partie de son dîner. Je vais le mettre au frigo, alors ne relance pas le jeu sans moi, » Répondit Amane.
« Ah, désolé, j’ai déjà battu le boss. »
« Tu te fiches de moi. »
