Supreme Magus Chapitre 51

Aubaines et promesses

Traducteur: TheCounterspell

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« Joli tour, d’ailleurs. L’Hexagramme de Silverwing est une compétence peu commune pour un examen d’admission, mais généralement ceux qui sont capables de l’exécuter sont des mages orientés vers le combat, ce qui ne s’applique ni au Griffon Blanc ni au Griffon Noir. »

« Je dois admettre que je vous ai sous-estimé. Je ne me serais jamais attendu à ce qu’un paysan ait des connaissances aussi approfondies, et qu’il soit capable de les exploiter pour transformer une bonne performance en une excellente. Ils n’en ont pas vu depuis des décennies. »

‘Putain de merde’. Le sourire suffisant et les pensées de Lith étaient aux antipodes.

‘Soit Nana n’était pas au courant, soit elle m’a piégé. Espérons que mon score ne soit pas trop élevé. Je ne veux pas qu’un titre de ‘prince/prince de l’école’ vienne m’embête à cause de ça.’

En quelques minutes, tout était réglé, les portes des nouvelles dimensions s’ouvraient et les mages disparaissaient sans dire un mot.

De retour dans le bureau du directeur, Linjos leur a donné le résultat.

« Félicitations, jeune… » Il s’est souvenu que Lith n’avait pas de nom de famille.

« …mage. Votre admission à Griffon Blanc a été approuvée à l’unanimité avec une note de 93/100. Votre note réelle était de 88, mais comme cela fait des années qu’un candidat n’a pas été capable d’exécuter l’Hexagramme, nous vous avons accordé 5 points supplémentaires. »
‘88/100 ?!’ pensa Lith. ‘Soit je me suis trop limité, soit quelqu’un est vraiment de mauvaise humeur aujourd’hui. L’Hexagramme s’est avéré être un joker, mais heureusement mon score reste dans la fourchette attendue.’

Linjos continua son discours, ignorant les inquiétudes de Lith.

‘J’ai hâte de te revoir ici dans quelques mois, pour commencer tes années de spécialisation. Voici du matériel que tu peux étudier et réviser pour faire ton choix.’

Le directeur a donné à Lith sept petits livres, les six premiers concernaient les spécialisations élémentaires, tandis que le septième portait sur la création d’objets. Lith les a tous pris avidement.

« Ceux-ci sont très confidentiels. Tu n’es pas censé les montrer ou discuter de leur contenu avec quiconque en dehors du Griffon Blanc. »

Le ton de Linjo était très sérieux, Lith a donné son assurance la plus sincère.

« Parfait. Une question avant que j’appelle la garde-robe pour votre uniforme ? »

« Oui, une. Quelle est la position de l’académie sur l’intimidation ? Comme vous le savez, je viens d’un village reculé, mon père est fermier, et je n’ai même pas de nom de famille. D’après mon expérience, même les meilleurs d’entre nous ont tendance à me regarder de haut, si ce n’est pire. »

Il lança un regard significatif à la Marquise, qui fit mine de ne pas le remarquer.

Le directeur Linjos a gonflé sa poitrine de fierté, redressant encore plus son dos.

« Je suis heureux que vous me posiez la question. Avant mon arrivée, les enfants des roturiers et des marchands avaient une expérience assez difficile. Mais j’ai établi une politique de tolérance zéro pour l’intimidation et la violence dans mon académie. J’espère donner l’exemple à tous.

La Reine m’a choisi pour ce poste parce que même en tant qu’étudiant, je me suis battu pour défendre les droits des moins fortunés. Quelle que soit leur origine, les mages puissants sont des atouts trop précieux pour le Royaume, pour permettre à quelques enfants gâtés de ruiner des années de dur labeur.

Vous n’avez aucune idée du nombre d’anciens élèves des académies qui ont déserté notre royaume pour prendre leur revanche. La Cour accorde la plus grande importance à cette affaire, c’est pourquoi je m’attends à ce que de nombreuses têtes tombent dans les prochaines années. »

Rien que de penser à combien de brillants mages, voire de génies, ont vu leur vie détruite par des abus de pouvoir, faisait saigner le cœur de Linjos. Une fois qu’ils étaient devenus puissants, ils avaient quitté leur pays sans hésiter, devenant une épine dans le pied du Roi.

Leur rage était débridée, la seule façon de les faire revenir serait d’anéantir d’anciennes familles nobles entières, mais c’était quelque chose hors de portée du Roi. Cela déclencherait une guerre civile, il devait choisir le moindre mal.

Mais cela ne signifiait pas qu’il allait laisser ce mal continuer à éroder la colonne vertébrale du Royaume.

« Oui, c’est exactement ce que je crains. » Lith ne se sentait pas du tout rassuré par ses paroles.

« En tant que chasseur, j’ai appris qu’une bête acculée est la plus dangereuse. Et si, par hypothèse, j’étais harcelé par une ou plusieurs personnes influentes ? »

« Je me tiendrais à vos côtés, et je leur donnerais la punition appropriée ! »

La réponse avait été trop rapide.

‘Ce gars est vert. Soit il vient d’un conte de fées, soit il n’a pas été dans le monde réel assez longtemps pour qu’il lui morde les fesses.’ A pensé Lith

« Je suis sûr de votre sincérité, mais s’il vous plaît, réfléchissez-y. Prince n’importe quoi harcèle un paysan et se fait dénoncer. C’est juste la parole de la victime contre quelqu’un qui a sur son dos une influence politique et magique. Que pourriez-vous faire ? »

« J’ordonnerais une enquête exhaustive, en écoutant tous les témoins. »

« Et si les témoins sont intimidés ? Ou s’il n’y a pas de témoin du tout ? Vous me dites que vous pouvez encore faire quelque chose ? »

Le long visage de Linjos semblait devenir encore plus long.

« Non, je ne pourrais pas. Le prince quel qu’il soit recevrait au pire une réprimande, et je ne pourrais que demander au personnel de garder un œil sur le rustre. »

« N’y a-t-il rien que vous puissiez faire pour empêcher cela ? » Lith était en train de tout repenser sérieusement. Être admis avec un score élevé et avoir juste le comte Lark comme bailleur de fonds officiel, ferait de sa permanence un cauchemar dès le premier jour.

‘Avec toutes les merveilles magiques que tu as, il n’y a pas une sorte d’alarme ? Un sifflet de panique ? Un dispositif ? Par les dieux, quelqu’un, n’importe qui, sauvez-moi.’

« En fait, il y a bien quelque chose. » Les mots de Linjos firent soupirer Lith de soulagement.

D’un des tiroirs du bureau, Linjos sortit une grande boîte en bois deux fois plus grande, remplie à ras bord de sphères ressemblant à des perles noires de la taille d’une balle de baseball.

‘Sacré veinard ! Même ses tiroirs ont des dimensions de poche. J’ai tellement envie d’apprendre la Forge.’

« Ces sphères sont en fait des objets magiques, appelés Bulletins de vote coupables. » Le nom était auto-explicatif. Même dans ce monde, la justice était représentée en tenant une balance.

Les jurés votaient en posant des sphères noires sur l’un des plateaux pour un verdict de culpabilité, blanches sur l’autre pour un verdict d’innocence.

« Une fois que vous en aurez imprimé un comme le vôtre, tout comme pour une amulette de communication, le Bulletins de vote coupables enregistrera chaque mot et action se produisant autour de vous dès que vous y enverrez du mana.

Une deuxième impulsion de mana déclenchera un appel à l’aide, alertant le personnel de l’académie que quelque chose ne va pas. Il fonctionnerait aussi comme une balise pour les pas de distorsion, nous permettant d’intervenir immédiatement. »

« Des pas de distorsion, hein ? » pensait Lith. « Je suis un homme de tradition, la porte dimensionnelle sonne beaucoup mieux, mais quand on est à Rome, on fait comme les Romains. »

« Merci beaucoup ! C’est exactement ce que j’espérais. » Lith en a attrapé un sans hésiter.

« Attends, il y a une raison pour laquelle je ne te l’ai pas offert tout de suite. »

Lith n’était pas très intéressé, mais il devait sauver les apparences.

« Y a-t-il un effet secondaire ? »

« Non, le Bulletin lui-même fonctionne parfaitement, il a été fabriqué par les meilleurs Forgeurs, après tout. Le problème est que son utilisation est socialement désapprouvée, tant par les étudiants que par les professeurs. Je dois vous avertir qu’il est bien plus connu sous le nom de ‘l’extrémité du lâche’. »

Lith se cacha la bouche d’une main, faisant semblant d’être en pleine réflexion, alors qu’il grimaçait en réalité de dégoût.
‘Ouais, c’est ça. J’en ai eu assez de ces conneries sur Terre. « Tu dois apprendre à te défendre », disaient-ils. » Un peu d’intimidation t’aide à construire ton caractère et te prépare à affronter la vraie vie’ et toutes ces conneries. »

Ensuite, tous ces connards de profs seraient les premiers à pleurer quand une des victimes se suicide, ou encore mieux s’ils prennent une arme pour régler leurs comptes.’

Voyant que Lith ne répondait pas, Linjos a continué.

« Très peu d’étudiants ont choisi un Bulletin, et même ceux qui l’ont fait, l’ont généralement rendu après quelques semaines. L’isolement et l’ostracisme sont une autre forme de violence contre laquelle je ne peux rien.

Et pour quelqu’un qui est loin de chez lui pour la première fois, un mauvais ami vaut mieux que rien du tout. Il peut vous empêcher de vous socialiser, en éloignant tout le monde de vous, même ceux qui pourraient devenir vos véritables amis.

S’il vous plaît, ayez confiance en moi, je serai à vos côtés, quoi qu’il arrive. Tous les professeurs que j’ai sélectionnés partagent ma vision et feront tout ce qu’ils peuvent pour vous aider. »

Lith avait envie de rire sarcastiquement face à son optimisme sans fondement et ses vœux pieux.

« Merci beaucoup pour votre sollicitude, mais comme je le vois, ce serait un chemin épineux avec ou sans lui. D’ailleurs, j’ai décidé de rejoindre votre académie pour étancher ma soif de savoir, pas pour me faire des amis.

Sans le Bulletin, je serais entre les mains du destin. Avec lui, au contraire, si vous avez raison, je n’en aurai jamais besoin et je ne serai jamais obligé de révéler que j’en possède un. Si j’ai raison, nous serons tous les deux couverts, et vous aurez ce dont vous avez besoin pour poursuivre vos idéaux.

C’est une situation gagnant-gagnant. »

Lith essayait d’être poli et conciliant, mais dans son esprit, il pouvait voir plusieurs failles dans le discours d’encouragement de Linjos.

‘Il a admis ne pas pouvoir purger toutes les pommes pourries, cela signifie que je dois me méfier à la fois des élèves et des professeurs. Sans compter que nous nous connaissions à peine. Comment peut-il être aussi naïf et s’attendre à ce que je le croie sur parole ?

Pour ce que j’en sais, il pourrait aussi bien être un homme de paille sans pouvoir réel, qu’un système pourri a mis dans cet endroit juste pour le marketing. Seul le temps me dira si ce type n’est qu’une peinture sur un tas de ferraille ou si c’est le vrai.’

Linjos a soupiré, mais n’a pas insisté davantage. Cela blessait sa fierté et son esprit de voir un si jeune homme être si cynique. Lorsqu’il avait débuté en tant que directeur, il s’était toujours imaginé comme une figure charismatique, capable d’inspirer confiance à ses élèves.

Mais en tant que mage, il était plus pragmatique qu’idéaliste, et a reconnu la vérité derrière les mots de Lith.

‘Après que Linnea ait détruit son avenir, il est naturel qu’il soit partial. Je vais lui montrer, ainsi qu’à la Reine, que mes méthodes fonctionnent. Le Bulletin de vote est une triste relique du passé, née de l’incompétence de mes prédécesseurs.
Les nobles et les roturiers peuvent et vont s’entendre !’ pensait Linjos.

Après avoir conclu cette affaire, Linjos a convoqué dans son bureau un commis à la garde-robe, qui a livré un uniforme beaucoup trop grand pour la taille de Lith. Il consistait en une chemise blanche, un blazer, un pantalon, une robe et des chaussures noires. Les broderies étaient d’un noir profond.

« En ce moment, l’uniforme est à sa plus grande taille disponible. Nos Maitre Forgeurs les enchantent pour qu’ils puissent s’adapter parfaitement à celui qui les porte. Au fur et à mesure que vous grandirez, il s’étendra, de sorte que vous n’aurez pas à le changer.

L’uniforme possède de nombreuses autres propriétés. Elles sont toutes décrites dans une note à l’intérieur de la poche de poitrine, à une exception près. »

Linjos sortit les poignets de sa chemise et un Ballot inutilisé, les rapprochant. La sphère noire a soudainement disparu.

« Vous ne possédez pas encore d’objet dimensionnel, et vous ne pouvez pas marcher avec un Ballot dans la main tout le temps. Ainsi, les manchettes de nos uniformes possèdent une fonction cachée, un tout petit stockage dimensionnel qui ne s’applique qu’aux Ballots.

Pour autant que je sache, à part nous et les Maitres Forgeur, personne n’est au courant de son existence. »

Lith acquiesça et envoya du mana au Bulletin de culpabilité dans sa main. L’objet magique a absorbé avidement l’énergie, imprimant le mana de Lith comme celui de son maître. A bien des égards, il était similaire à Solus, mais les différences étaient comme le ciel et la terre.

Le Ballot avait besoin du mana de Lith pour fonctionner, pas pour vivre, et il était incapable de l’absorber tout seul. Grâce à son flux de mana, Lith était capable de le faire démarrer et arrêter l’enregistrement, de projeter les images et les sons enregistrés.
‘Cette chose est morte comme un clou. C’est juste une sorte de CCTV et je suis la centrale électrique. L’uniforme, pensé, à quelques propriétés assez douces.’ Lith a pensé en parcourant les instructions.

Avant de quitter le bureau du directeur, Lith a reçu encore plus de brochures qui décrivaient l’histoire de l’académie, sa forêt, le fonctionnement du système de points des élèves, etc. Il y avait de quoi remplir une petite bibliothèque.

Heureusement, la Marquise lui proposa de les transporter dans l’une de ses poches dimensionnelles.

‘Bon sang, s’il n’y avait pas Soluspedia, il me faudrait des mois pour lire et mémoriser tout ça. Entre la connaissance approfondie du règlement du Griffon Blanc et le bulletin de vote des coupables, je devrais avoir ce qu’il faut pour survivre aux deux prochaines années. Peut-être.’

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