Traducteur: TheCounterspell
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Lith remarqua que son apparence ressemblait à celle qu’il avait prise dans le passé en essayant de sauver Protecteur et lorsqu’il avait affronté les Clackers dans la forêt. Il lui manquait les cornes, les ailes et la queue.
Son visage était une ardoise noire sans nez ni oreilles. Deux yeux jaunes étaient ouverts, tandis que les fentes des quatre autres, bien que reconnaissables, étaient largement fermées. Lith essaya plusieurs fois de les ouvrir, mais en vain.
“Bon sang, j’ai l’air d’un démon.” En parlant, Lith révéla une bouche remplie de crocs acérés. Elles n’étaient pas visibles auparavant car les écailles qui recouvraient son visage étaient parfaitement assorties.
“Remarquable.” dit Kalla. “Tu as déjà appris à te métamorphoser et tu l’as fait tout seul. Scarlett a essayé de m’apprendre, mais c’était trop complexe. De plus, j’ai jugé cela inutile. Je n’ai aucune envie de changer mon apparence physique juste pour plaire aux autres.”
“Je n’ai rien appris.” Lith était profondément confus. “Protecteur m’a expliqué comment faire, mais j’ai toujours échoué par le passé. Après que mon noyau soit devenu bleu, il semble que j’ai développé une deuxième sorte de force vitale. En as-tu une aussi, Kalla ?”
“Non, du moins c’est ce que je pense. Avant aujourd’hui, je n’avais jamais entendu parler de force vitale, mais je suis presque sûre que même dans les histoires folles de Scarlett, il n’a jamais été question d’une personne capable de se métamorphoser naturellement.”
“C’est quelque chose qui s’apprend. On ne peut pas prendre n’importe quelle forme. Avant de changer de forme, tu es censé être capable de visualiser chaque détail dans ton esprit. Connaître ton corps imaginaire comme le dos de ta patte.”
“Laisse-moi vérifier une chose.” Kalla plaça l’une de ses griffes sur Lith, utilisant Invigoration sur lui.
“Quelle que soit ta forme, elle ne sert à rien. Tu n’es ni plus fort ni plus rapide qu’avant. Même ton noyau de mana n’a pas changé. Bien sûr, les écailles peuvent t’offrir une certaine protection, mais je ne vois pas l’intérêt de te faire remarquer.”
Après avoir vérifié son état avec sa propre Invigoration, Lith acquiesça avec un soupir.
“A moins de vouloir assassiner quelqu’un en plein jour et de le mettre sur le dos d’un monstre, cette forme est aussi inutile qu’une troisième narine.” Il activa à nouveau Scanner, se concentra sur la mélodie originale et reprit sa forme humaine.
Juste après la transformation, Lith toussa de façon incontrôlée pendant quelques secondes.
“Qu’est-ce qui ne va pas ?” demandèrent toutes les personnes présentes à l’unisson. Un Éveillé malade, c’était quelque chose d’inouï.
“Je ne sais pas.” Répondit Lith d’une voix rauque. “Il semblerait que ma nouvelle forme souffre de reflux acide ou quelque chose comme ça. J’ai eu une sensation de brûlure dans la gorge pendant tout ce temps.”
Lith quitta le laboratoire de Scarlett après avoir offert un cadeau à tout le monde. Un livre sur la Sculpture corporelle pour Kalla, beaucoup de nourriture pour Nok et un verre de son sang pour Nyka. Le sang de Kalla était toxique pour les morts-vivants et elle lui avait expliqué que le sang des Éveillés était un mets de choix pour les vampires.
Au grand désarroi de Nyka, Kalla l’avait stocké pour les mauvais jours. Pour un vampire, même une petite quantité de sang d’un Eveillé au noyau bleu équivalait à plusieurs litres de sang d’humains normaux.
Lith rendit l’anneau de professeur à Marth avant de retourner à ses quartiers d’habitation dans le camp militaire. Il passa les heures restantes de sa permission à dormir, pour récupérer une partie de ses forces. Entre la percée et le traitement de la force vitale de Kalla, il était épuisé.
Le lendemain, lorsqu’il se rendit dans le bureau de Berion pour lui annoncer sa décision finale, le commandant affichait un profond froncement de sourcils et ses doigts tambourinaient sur un épais dossier.
Berion répondit grincheusement au salut et laissa Lith au garde-à-vous pendant quelques minutes avant de prendre la parole.
“Lieutenant Verhen, savez-vous ce que dit l’article 16 du code de justice militaire ?”
“Il est interdit à tout soldat, sous-officier et officier d’agresser de quelque manière que ce soit un camarade de l’armée.” Lith cita Soluspedia.
“Vous connaissez donc le code.” Berion se leva, perçant Lith d’un regard d’acier.
“Alors comment expliquez-vous ce que vous avez fait dans le réfectoire du camp d’entraînement de Regharos ?”
“J’ai simplement transmis au sergent Proudstar les salutations de notre mère.” Lith n’arrivait pas à croire que le commandant faisait des histoires pour une raison aussi insignifiante, ni que Trion puisse être assez stupide pour le dénoncer. Il ne faisait que se ridiculiser.
“Je ne me soucie pas de votre frère. Je parle de toutes les personnes que vous avez envoyées à l’hôpital. ” Le ton glacial du commandant laissa Lith indifférent. Ses mots, eux, moins.
“Je vous demande pardon ? Je n’ai pas donné un seul coup de poing ni jeté un seul sort.”
“Mon fils, j’ai été jeune et stupide aussi. Je comprends que tu aies voulu lui donner une leçon, mais tu as dépassé les bornes. Seuls les soldats actifs sont entraînés à résister aux intentions meurtrières. Le personnel de cuisine est essentiellement civil.”
“Votre petit spectacle en a fait tomber certains dans les pommes, d’autres ont vomi leurs tripes, tandis que les moins chanceux ont maintenant des cheveux blancs et parlent de monstres qui vivent dans l’ombre.”
‘Oh putain!’ pensa Lith. ‘J’étais tellement en colère à l’époque que j’ai complètement oublié le personnel de cuisine. Pourtant, j’ai du mal à croire qu’une once d’intention meurtrière ait pu faire autant de dégâts.’
“Ce dossier contient les dossiers médicaux de toutes les personnes que vous avez blessées. Leurs frais médicaux seront déduits de votre salaire.” L’index du commandant tapota sur la pile de papier.
Lith fit semblant d’être contrit, mais il s’en fichait éperdument. En tant que guérisseur, il pouvait gagner en une journée ce que l’armée lui payait par mois.
“Repos, lieutenant. J’espère que vous avez pris votre décision. Sinon, quelques jours d’isolement vous apprendront à ne pas déshonorer notre uniforme.”
Lith sortit de sa dimension de poche la carte du royaume griffon et montra à Berion la région d’Etochian. Le froncement de sourcils disparut du visage du commandant et fut remplacé par une expression inquiète.
“Êtes-vous certain, lieutenant ? Je voulais vous assigner un environnement difficile comme punition mais c’est trop.”
Remarquant la confusion de Lith, Berion sourit.
“Je ne m’inquiète pas pour les frontières. Il y a plein de bons soldats là-bas qui peuvent vous aider si le besoin s’en fait sentir. Je ne m’inquiète pas non plus des monstres ou des bêtes magiques. J’ai lu votre dossier, je sais que vous êtes un survivant. Ce qui m’inquiète, c’est ça.”
Le commandant désigna les différentes ruines que Lith et Kalla avaient étudiées plus tôt.
“Savez-vous pourquoi nous donnons aux Rangers les codes des cités perdues ? Parce qu’ils font partie de votre mission de patrouille.”
“Quelqu’un y vit-il ?” Lith était de plus en plus confus.
“Bien sûr que non. Aucun citoyen du royaume n’y vit. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, malgré les siècles écoulés, les matrices fonctionnent toujours ? Comment nous avons réussi à apprendre à les contourner en toute sécurité ?”
“Cela n’a demandé aucun effort de notre part. Tout était gravé en plusieurs langues sur les piliers entourant les cités perdues. Ceux qui ont créé les matrices ont laissé toutes les instructions nécessaires pour les maintenir actives.”
“Votre devoir consiste également à vérifier que les formations magiques sont fonctionnelles et à ne pas laisser les ruines devenir une menace pour le royaume. Ces matrices n’ont pas été construites pour empêcher les gens d’entrer, mais pour empêcher les choses qui se développent dans les cités perdues de sortir.”
