Supreme Magus Chapitre 176

Fin de trimestre |

Traducteur: TheCounterspell
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Quand l’heure du dîner est arrivée, Lith fut surpris que personne ne soit venu le chercher. Il n’était pas inquiet pour autant, il pensait simplement que ses coéquipiers s’étaient endormis et ne s’étaient pas réveillés à temps.

Après être allé dans leurs chambres et que personne ne lui ait répondu, peu importe combien il ait frappé, Lith compris que quelque chose s’était passé. Il essaya d’utiliser l’amulette de communication, mais personne ne répondait à ses appels.

– “Je t’ai dit d’aller les voir ! Pourquoi tu n’as pas écouté ?” Solus l’a grondé.

“Je suis désolé, d’accord ? Soyons rationnels, quatre personnes ne peuvent pas disparaître dans la nature. Linjos doit savoir où elles se trouvent. Rien ne peut entrer ou sortir sans sa permission.”

A la grande surprise de Lith, la porte du bureau du directeur était ouverte.

Brisée pour être plus précis.

Lith a commencé à lancer plusieurs sorts en même temps, craignant que celui qui était derrière les boîtes et la mort de Velagros ait attenté à la vie de Linjos.

La pièce était en désordre. Le bureau du directeur était coupé en deux, les vitres étaient brisées en plusieurs endroits et plusieurs documents étaient éparpillés sur le sol. Linjos semblait pourtant s’en sortir.

Les professeurs Marth et Vastor s’occupaient de ses dernières blessures, dont aucune ne semblait menacer sa vie. D’après l’expérience de Lith, c’était le genre de blessures qui infligeaient le plus de douleur tout en faisant très peu de dégâts.

Le genre de blessures qu’il était spécialiste pour infliger aux autres.

“Que s’est-il passé, directeur ? On dirait qu’un cyclone a détruit cet endroit.”

“Presque.” Soupira Linjos.

“Un parent en colère n’était pas d’accord avec mes méthodes et a décidé de m’expliquer à quel point, de près et personnellement.” Linjos aurait pu arrêter Orion à tout moment, mais son sentiment de culpabilité l’en avait empêché.

Il était le genre d’homme qui apprendrait toujours de ses erreurs et serait prêt à en subir les conséquences, au lieu de se cacher derrière son titre.

De plus, une petite voix méchante dans sa tête lui disait qu’il valait mieux ne pas ajouter la maison Ernas à la liste toujours plus longue des personnes qui le détestaient.

– Grâce aux dieux, l’Archimage Deirus, après avoir menacé de m’arracher les yeux et de me forcer à les manger, vient de présenter une plainte officielle à la Reine. Je ne sais pas si je peux supporter une autre raclée de cette ampleur.” Linjos pensait. –

“Si vous comptez m’interroger sur vos compagnons, ils ont tous quitté l’académie et sont rentrés chez eux depuis des heures.”

– “Des heures ? Depuis quand faut-il des heures pour récupérer ?” pensa Lith. “Soit Linjos s’est évanoui et n’a appelé à l’aide que récemment, soit ce parent connaît vraiment son affaire. J’aimerais pouvoir lui demander quelques leçons.” Lith a soupiré d’envie.

“Espèce de monstre !” Solus l’a grondé avec une vigueur renouvelée. “Comment peux-tu apprécier une telle violence quand tes amis sont blessés ou pire ? Comment as-tu pu ne pas tressaillir quand Linjos les a simplement appelés ‘compagnons’ ?”-

Sa rage était authentique, tout comme l’indifférence de Lith.

“Parce qu’il était dans la cour des grands. Je les aime bien, mais pas au même niveau que ma famille. Et puis, ils ont peut-être ou peut-être pas tué quelqu’un. La belle affaire ! Ils s’en remettront, tout comme moi. Tu n’est pas d’accord ?” –

Puis Solus fit une solide démonstration de son vocabulaire en lui hurlant toutes les insultes qu’elle avait apprises au fil des années.

Les mots de Solus ont touché une corde sensible, Lith ne savait pas comment répondre sans être encore plus con. Mentir à Solus était impossible, comme se mentir à soi-même, et c’était aussi quelque chose qu’il ne tenterait jamais de faire. Il pouvait seulement essayer d’être une meilleure personne.

“Ne me dites pas que l’un d’entre eux l’a réellement fait ?”

“Friya et Yurial.” Linjos répondit avec un soupir.

En entendant ces mots, Lith est resté abasourdi.

Non seulement à cause de ce qu’ils avaient fait, mais aussi à cause de ce qu’il ressentait. Ou pour être plus précis, ce qu’il ne ressentait pas. Honnêtement, Lith s’en fichait, tuer était devenu une telle partie de lui qu’il ne pouvait pas se résoudre à considérer cela comme un problème.

La prise de conscience a été dure pour lui et pour Solus.

– “Wow, tes amis… oh, je suis désolé, je veux dire que les compagnons ont eu une expérience traumatisante et ta première réaction est de t’apitoyer sur ton sort ? C’est une nouvelle déchéance, même pour toi.”-

Il était difficile de déterminer ce qui faisait le plus mal, le sarcasme dans ses mots ou la vérité qu’ils contenaient. Lith s’est retourné et s’est éloigné, se sentant plus vide que jamais.

“Attends.” Linjos l’a arrêté. “Puisque tu es déjà là, tu peux me donner ton rapport.”

“Mon rapport ?”

“Je dois savoir comment votre groupe s’est comporté avant la dernière partie du test, sinon je ne peux pas évaluer ses progrès.”

Lith raconta à Linjos tout ce qui s’était passé dans le donjon, n’écumant que les parties où ils avaient le plus besoin de son aide, faisant connaître au directeur leurs luttes et leurs souffrances.

***

Pendant ce temps, chez les Ernas, Orion et Jirni dînaient seuls. Leurs fils aînés étaient toujours partis avec leurs unités et les filles avaient préféré rester dans leurs chambres. Même Lucky était absent, choisissant de consoler Phloria autour de son cher poulet rôti.

La grande table rectangulaire de la salle à manger n’avait jamais été aussi froide et vide. Les Seigneurs du manoir étaient assis aux extrémités opposées, aux deux bouts de la table. Étant donné la nature sensible de leur conversation, les serviteurs avaient été contraints de rester à l’extérieur de la pièce, n’entrant que sur convocation par la cloche.

“Fallait-il vraiment que tu agresse Linjos ? C’est le favori de la reine en ce moment, cela pourrait nuire à nos intérêts dans l’acquisition de la maison de Solivar.” Le ton de Jirni était placide.

Elle aimait son mari et savait que quelque chose de grave le contrariait, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être elle-même.

“Il est libre de me provoquer en duel ou de déposer une plainte officielle auprès de la Couronne, en ce qui me concerne.” Entendre le nom de Linjos l’a presque fait s’étouffer avec la nourriture, en recrachant dans l’assiette.

“Et une autre chose, ma chère.” Il a ajouté après s’être nettoyé la bouche avec une serviette.

“Je sais que tu n’es pas très doué pour les sentiments, sauf si tu dois tourmenter et manipuler quelqu’un pour le faire avouer, bien sûr, mais j’apprécierais vraiment que tu ne parle pas de devoirs et de mariages arrangés aux filles jusqu’à nouvel ordre.

Sinon, je crains que la prochaine chose que tu entende de ma part soit une demande de divorce irrévocable.”

***

Le lendemain, tous les élèves étaient réunis dans la classe des cours obligatoires pour la fin du trimestre. Lith ne pouvait pas dire si cette fois-ci le discours de Linjos s’adressait plus à ses élèves ou à lui-même.

“Mes chers étudiants, j’espère sincèrement que ce dernier semestre nous a appris beaucoup de choses. Dans cette vie, il y a des conflits qu’il est impossible d’éviter. Ce qui compte, c’est la façon dont nous décidons de les affronter et ce que nous apprenons de leurs conséquences.

Je n’en veux pas à ceux qui ont décidé de ne pas participer à cet examen, tout comme je n’en veux pas à ceux qui, bien qu’ayant accepté de relever ce défi, n’ont pas eu la résolution nécessaire pour réussir.

Rappelez-vous cependant qu’il ne s’agit que d’une académie. Ici, vos choix comptent, la faiblesse est permise et la remise en question est encouragée. Seuls les idiots n’ont pas de doutes. En dehors de ces murs, la vie est moins clémente. Parfois, vous serez obligé de faire la mauvaise chose pour la bonne raison.

J’espère que, le moment venu, vous vous souviendrez de cette expérience et que vous en sortirez grandis. Quant à ceux qui ont tenté de tricher, vous entendrez vos parents vous parler des mesures disciplinaires qui vous attendent.

Le test nous a tous éprouvés, aussi je vous encourage à rentrer chez vous pour les dix jours de pause avant le début du dernier trimestre. Rompez.”

Comme la dernière fois, les bulletins de notes sont apparus sur les bureaux des élèves sous la forme de feuilles de papier vierges jusqu’à ce que l’empreinte du mana révèle leur contenu caché.

Le bulletin de Lith était le suivant :

“Principes de la magie avancée : A+ ; Forgemastering : A+ ; Guérison : S ; Magie dimensionnelle : A- ; Points d’école gagnés par l’évaluation quotidienne : 4,365. Une évaluation complète pour le second examen est impossible tant que je n’ai pas de nouvelles de vos coéquipiers.

Directeur Linjos”

– “Qu’est-ce que c’est que ça ?” Lith n’en croyait pas ses yeux. “Je n’ai pas fait exprès de faire mieux que le trimestre précédent, pourtant toutes mes notes ont augmenté. Plus important, pourquoi un A- en magie dimensionnelle ? Je peux déjà faire des Pas de distorsion, ça devrait suffire pour un A.

Une fois que j’aurai appris Clignotement, j’aurai terminé le cours, et cela risque d’arriver bientôt. Comment un étudiant capable d’accomplir autant de choses si rapidement peut-il ne mériter qu’un A- ?”

“Eh bien, je pense qu’ils ont augmenté à cause de ton rôle dans la guérison de la peste.” fit remarquer Solus. “Je suis étonné qu’ils ne t’aient pas donné un S+ en guérison, si tant est que cela existe. Quant aux autres professeurs, leur jugement a peut-être été influencé par le décret royal.”

“Influencé, mon petit cul ! Je parie que cet abruti de Rudd m’en veut encore pour la seule fois où j’ai répondu gentiment à ses railleries. Moi et ma grande gueule.”

Il était encore tôt le matin lorsque Lith quitta l’académie, entouré de regards pleins de rage et d’envie. Le deuxième examen avait été un désastre total. Ceux qui avaient refusé de participer ou tenté de tricher avaient vu leurs notes plafonnées au rang B.

Ceux qui ont participé et échoué ont vu leurs notes inchangées, mais on peut supposer qu’ils ont été pénalisés en raison de leurs mauvaises performances.

Lith pouvait parfaitement les entendre parler, les chuchotements ne pouvaient pas cacher la vérité à ses sens aiguisés. Bien que cela soit censé être un secret, son bulletin de notes était en fait connu de tous, ainsi que ceux de tous ceux qui avaient réussi le deuxième examen.

Quelqu’un essayait de semer la zizanie, divisant encore plus les jeunes mages non seulement par leur statut social mais aussi par leurs résultats, ruinant ainsi tout le dur labeur de Linjos.

Dès que Lith fut passé par un Marche Warp vers la capitale du Marquisat, il a alerté la Marquise, qui à son tour a informé le directeur. Celui qui était derrière tous les récents troubles avait toujours eu une longueur d’avance sur eux.

Ayant un mauvais pressentiment, Lith utilisa à plusieurs reprises les Marches Warp maintenant maîtrisés pour arriver au village de Lutia en quelques minutes. Un mage normal aurait épuisé son mana par l’utilisation répétée des portes dimensionnelles, mais Lith utilisait à chaque fois Revigoration pour rester en pleine forme.

L’intuition de Lith s’est avérée fausse. A part la panique causée par son arrivée, le village était calme. Dès que les villageois ont remarqué que c’était lui, la peur a été remplacée par la rage et l’envie.

Lith les a ignorés, comme il l’avait fait ces dernières années.

Il en avait toujours été ainsi, les paysans l’aimaient parce qu’il les soignait à moitié prix et parce qu’il était l’un de ceux qui avaient réussi. À leurs yeux, les réussites de Lith et de Tista étaient la preuve que l’éducation et le travail acharné pouvaient amener les enfants à avoir une vie meilleure que celle de leurs parents.

Les marchands et les artisans qui vivaient dans le village, au contraire, le détestaient. Il était une anomalie qui avait brisé ce qu’ils percevaient comme l’ordre naturel des choses. Un pauvre garçon de ferme qui exigeait d’être payé en totalité, ne respectant pas leur pacte avec Nana.

Au fil du temps, la haine n’avait fait que croître. La famille de Lith avait commencé comme un petit peuple, mais son statut social n’avait cessé de s’améliorer depuis son apparition. À leurs yeux, il était un fléau qui leur volait, à eux et à leurs enfants, ce qui leur revenait de droit.

Il était impossible pour les marchands d’accepter que malgré tout l’argent et les ressources qu’ils avaient investis dans leurs enfants, aucun d’entre eux ne serait jamais riche comme Lith ou respecté comme Tista.

Raaz était le troisième membre le plus détesté de la famille, s’étant mêlé de leurs affaires avec son attitude suffisante, les faisant passer pour des vautours et ruinant leur réputation après que la prétendue peste se soit avérée n’être qu’une rumeur.

Mais le plus détesté était Lith, surtout depuis qu’il avait exécuté Garith en public et causé la mort de Gurid Renkin. Peu importe ce que Nana disait, ils croyaient fermement que le cœur du marchand n’avait pas accepté la mort de son fils bien-aimé, le suivant dans la tombe.

Il n’y avait qu’une seule exception.

Zekell Proudhammer, le père de Senton et le beau-père de Rena aimait Lith de tout son cœur. Grâce à la dot que Lith lui avait fournie, il avait enfin réussi à développer son entreprise et à acheter un nom de famille pour sa famille.

Grâce à ce mariage béni des cieux, ils recevraient toujours les meilleurs traitements gratuitement et en utilisant le nom de sa belle-fille, personne n’osait plus l’intimider.

Les voleurs et les escrocs se tenaient à l’écart de sa boutique, au point qu’il pouvait laisser la porte ouverte la nuit et tout retrouver là où il l’avait laissé. Bien sûr, il y avait de temps en temps des menaces de mort chaque fois que Rena avait une égratignure ou un bleu pendant les activités quotidiennes, mais c’était Senton qui faisait face à la colère de Lith, pas lui.

Dans l’ensemble, la vie de Zekell était sacrément bonne.

“Lith, mon garçon ! C’est si bon de te retrouver !” Il a crié dès que leurs yeux se sont rencontrés.

“Merci.” Lith a répondu avec un demi-sourire. Il n’avait jamais aimé Senton ou sa famille, mais comme il n’avait jamais aimé aucun des prétendants de ses sœurs, dans son esprit Zekell était un homme correct. Aucun membre de la famille Proudhammer n’avait jamais donné à Lith une bonne raison de le tuer, après tout.

“Merci à toi, jeune homme. Je ne te remercierai jamais assez, toi et ton ami Locrias, pour avoir sauvé toute ma famille !”

“Qui a fait quoi maintenant ?”


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* Sleepless
5 mois il y a

c’est qui Locrias déjà ?

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