Supreme Magus Chapitre 12

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Traducteur: TheCounterspell
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Alors que Lith s’approchait de la maison de Selia, un profond sentiment de honte le tourmentait.

C’est une honte de gaspiller autant de bon matériel et de viande de cheval, mais je n’ai aucune excuse plausible pour cela. Notre ferme aurait bien besoin de quelques chevaux, mais si quelqu’un les reconnaissait ?

Trop de risques pour trop peu de récompenses. Tout détruire était la bonne chose à faire.

Une fois ses expériences terminées, Lith avait utilisé la magie noire pour effacer toute preuve de ce qui s’était passé et tout transformer en poussière.

Selia était si heureuse de mettre la main sur deux lapins blancs comme neige qu’elle a laissé échapper son besoin urgent de leur peau pour répondre à la commande d’un client très généreux.

Respectant les enseignements de son maître, Lith a exploité la situation :

« Les chasseurs ne font pas de faveurs, ils concluent des marchés. » Cita t-il.

En échange des lapins blancs comme neige, Lith réussi à obtenir un ensemble complet de vêtements chauds de qualité inférieure et Selia tannera personnellement et gratuitement la peau restante.

Cela et les trois lapins prêts à être cuisinés lui ont valut de grands éloges de la part de sa famille, à l’exception d’Orpal. Avec le temps, il avait commencé à prendre pour acquis toute la nourriture que Lith ramenait à la maison, si bien que sa haine et son envie étaient revenues plus fortes que jamais.

« Cette petite sangsue ! Chasser avec la magie est facile, n’importe quel idiot pourrait le faire. Tout ce qu’il fait est insulte envers moi. Je n’ai jamais le respect que je mérite en tant qu’aîné et c’est de sa faute ! »

D’abord, il se vante de sa chance à la chasse, puis il joue les martyrs en demandant à ses parents de donner la première série de vêtements en fourrure à cette ordure de Tista. Qu’est-ce que Tista peut bien faire avec ces vêtements ? Se rendre malade avec style ? Non, Lith l’a fait exprès.

Il sait que mes stupides parents m’en veulent toujours d’avoir dit la vérité sur cet infirme. Lith l’a fait seulement pour me faire perdre la face par rapport à lui.

La vérité était bien différente de l’interprétation égocentrique d’Orpal.

Lith aimait beaucoup sa mère Elina ainsi que sa grande sœur Rena et sa petite sœur Tista. Cependant, il n’a jamais pensé à Orpal. Il soignait tous les membres de la famille sans qu’on le lui demande, sauf Orpal.

Lith ne l’a pas fait par dépit ou par colère, mais simplement parce que l’existence d’Orpal était sans intérêt à ses yeux.

Lith se fichait complètement qu’Orpal vive ou meure. Il ne ferait rien pour lui faire du mal, mais ne l’aiderait pas non plus. Pour Lith, ils étaient de parfaits étrangers vivant dans la même maison.

Lith voulait que Tista soit la première à bénéficier de sa chance dans l’espoir que les vêtements chauds lui permettraient de passer plus de temps avec lui et Rena pendant l’hiver et peut-être même de jouer dans la neige.

Dans les yeux de Lith, l’image de Carl se superposait souvent au visage de Tista. Il les aimait profondément, et ils étaient tous deux victimes d’un destin cruel.

Lith n’était pas prêt à laisser quelqu’un ou quelque chose, même pas une maladie congénitale, lui enlever ses proches.

Il souffrait à l’idée du peu de vie dont elle pourrait profiter.

Pour donner à Tista l’occasion d’expérimenter la vitesse et la sensation du vent sur son visage, Lith avait construit une balançoire avec l’aide de leur père, Raaz.

Ce n’était rien de spécial, juste une planche de bois attachée à quatre cordes tendues qui pendaient d’un cadre en bois en forme de U inversé avec des supports triangulaires. Pourtant, le résultat est impressionnant pour sa famille.

Les balançoires semblaient être inconnues dans le nouveau monde, ou du moins elles l’étaient dans le comté de Lustria.

Raaz regarda le résultat de leur travail avec admiration.

« C’est étonnant. Pourquoi trois poutres en bois au lieu d’une seule ? »

« Pour des raisons de sécurité. » Lith expliqua tout en utilisant la magie de la terre pour que les 10 derniers centimètres des poutres s’enfoncent sous terre, rendant impossible le renversement de la balançoire par mauvais temps ou par un mouvement extra vigoureux.

« De cette façon, les deux extrémités sont comme une chaise. Avec des pieds multiples, le poids est réparti équitablement entre eux, ce qui réduit considérablement la contrainte sur chaque poutre. »

« Bien sûr ! Maintenant que vous l’avez expliqué, c’est tellement simple. Au fait, comment on appelle cette chose ? »
Lith était à court de mots, il n’avait aucune idée du mot désignant le mouvement de balancier et il ne pouvait pas le demander maintenant.

« Euh… C’est une chaise à bascule. »

Merde, pourquoi est-ce que je me plante toujours dans les petits détails ? Ce n’est pas un rocking-chair, mais c’est ce qui s’en rapproche le plus avec mon vocabulaire actuel. pensa-t-il.

Tista est tombée amoureuse de son cadeau, et le rocking-chair est rapidement devenu un passe-temps populaire pour la famille. Au point que Raaz a dû en construire deux autres pour éviter les querelles constantes.

De plus, après ses expériences avec la magie noire, Lith a passé les mois suivants à essayer d’appliquer à la fois la vision de vie et la revigoration tout en traitant les symptômes de Tista.

Si je parviens à obtenir la même qualité d’image pour le corps de Tista que l’invigoration pour mon propre corps, je pourrai mieux comprendre la cause sous-jacente de son état. Cela signifierait avoir une bien meilleure chance de trouver un remède !’ pensa-t-il.

En un clin d’œil, c’était presque l’hiver à nouveau, le cinquième anniversaire de Lith approchait.

Ce dernier était déterminé à profiter de chaque jour avant l’arrivée du grand froid pour attraper le plus de gibier possible afin de remplir à ras bord le cellier de la maison.

Il n’avait aucune idée de la froideur de l’hiver à venir, et même s’il était probablement assez fort pour survivre à une tempête, il doutait que ses parents lui permettent de tester sa théorie.

Au cours de l’année passée, Lith avait exploré de plus en plus les bois de Trawn, apprenant à se déplacer sans alarmer les animaux. Il avait également découvert de nouvelles utilisations de la magie noire.

Son dernier sort, Linceul, lui permettait de cacher son odeur corporelle et son aura en enveloppant Lith dans une fine couche d’énergie noire, rendant impossible à la plupart des animaux de le remarquer, que ce soit par le nez ou par l’instinct.

Mais ce n’était pas une tâche facile. Le moindre faux pas pouvait transformer le Linceul en une véritable intention de tuer, rendant toute la forêt consciente de sa présence.

Ce jour-là, Lith était en train d’explorer une nouvelle zone dans les bois de Trawn. Il voulait enquêter sur un sentiment étrange qui le tourmentait depuis des jours.

Dans certaines zones de la forêt, Lith pouvait entendre un bourdonnement agaçant, et jusqu’à ce jour, il l’avait toujours ignoré.

Au début, Lith avait pensé qu’il s’agissait du cri d’un animal inconnu et bizarre, mais ces derniers jours, le bruit était devenu plus fort.

Merde, quoi que ce soit, ça me rappelle l’unité d’alimentation ininterrompue de mon ordinateur quand il y avait une panne de courant. C’est perçant pour les oreilles.

Lith n’a pas pu s’empêcher de l’imaginer comme un appel à l’aide désespéré. Il ne comprenait pas comment il avait eu cette idée, mais son instinct lui disait que c’était quelque chose d’important.

Depuis que Lith avait appris les arts martiaux sur Terre, il avait toujours suivi son instinct quand il n’avait rien à perdre, et c’était vraiment le cas.

Plus il se rapprochait, plus le bruit devenait fort. Lith savait qu’il était sur le bon chemin.

Il courait à toute vitesse quand il a entendu un hurlement à faire froid dans le dos. Lith utilisa immédiatement deux de ses sorts salvateurs, Linceul pour se dissimuler et Pieds légers pour flotter à quelques centimètres du sol, rendant ses mouvements silencieux.

Les deux demandaient beaucoup de concentration, mais il valait mieux dépenser un peu de mana plutôt que de se mettre bêtement en danger. Il resta calme et concentré pendant qu’il cherchait la source de tout ce bruit.

Putain de merde ! C’est un Ry ! pensa Lith après s’être rapidement caché derrière un énorme arbre.

Un Ry était une bête-loup magique, le prédateur suprême des bois de Trawn. Les bêtes magiques étaient plus communes et plus faibles que les monstres, mais elles pouvaient quand même facilement démonter un soldat armé.

Peu d’animaux pouvaient se transformer en bête magique. Ils devaient avoir un grand talent pour la magie et suffisamment de temps pour se nourrir de mana environnant.

Une fois qu’un animal était devenu une bête magique, il pouvait utiliser son mana pour augmenter ses prouesses physiques et même développer des sorts qui utilisent des éléments avec lesquels il est en harmonie.

Le Ry était presque aussi grand qu’un cheval, avec une épaisse fourrure couleur feu.

Lith ne comprenait pas pourquoi un Ry s’approchait si près d’une colonie humaine.

Les Rys étaient des bêtes intelligentes qui évitaient les problèmes inutiles. Si les humains évitaient de les déranger, ils leur rendaient la pareille.

Lith avait pitié de sa proie. Après s’être assuré qu’il était sous le vent du Ry, il annula les deux sorts pour économiser un précieux mana tout en comprenant mieux la situation.

Le Ry continuait à hurler et à grogner comme s’il souffrait. Lith remarqua qu’à chaque fois que le museau du Ry s’approchait du sol, le bourdonnement devenait aigu et le loup magique gémissait de douleur.

Plus curieux qu’effrayé, Lith a activé la vision de vie pour estimer la puissance du Ry.

Ce qu’il a vu l’a fait sursauter.

Le Ry était incroyablement fort, avec un flux de mana presque égal à celui de Lith. Mais la véritable raison de son étonnement était un second flux de mana, qui appartenait à la source du bourdonnement.

C’était une petite pierre, plus petite qu’un dé à coudre.

Mais qu’est-ce que c’est ? Ce caillou est vivant ? Ça explique tout ! Le bruit qu’il émet a dû attirer ici le Ry, comme il l’a fait pour moi. Et en tenant compte de ses réactions, le bruit est bien plus gênant pour le Ry que pour moi.

Je n’ai jamais entendu parler de pierres avec un flux de mana, cette chose doit être un objet magique. Je ne peux pas laisser cette brute le détruire. Pensa Lith.

Jetant la prudence au vent, Lith a décidé d’agir et de sauver la pierre magique.

Ma force vitale est inférieure à celle de Ry, mais si je peux éviter de le laisser s’approcher, je sais que je peux gagner. Son flux de mana est inférieur au mien, et d’après ce que Selia m’a dit, les bêtes magiques n’ont pas de sorts offensifs.

D’abord, Lith activa à nouveau le Linceul, puis il commença à tisser son sort le plus puissant.

« Flèche de la Peste ! » Un éclair d’énergie noire s’envola de ses mains jointes, frappant le Ry dans son angle mort alors qu’il essayait de craquer à nouveau la pierre bruyante avec ses dents.

Le son strident et le sort ont frappé en même temps, faisant presque perdre pied à la bête magique.

Flèche de la Peste était un sort qui injectait une masse dense de magie noire dans sa victime, perturbant à la fois son flux de mana et sa force vitale. Lith l’avait chargé autant qu’il pouvait dans l’espoir de faire fuir la bête.

Avant que Ry ne puisse se retourner pour chercher son ennemi, un flot d’éclairs jaillit des paumes de Lith, frappant la bête magique avec assez de force pour la faire tomber.

Tout en augmentant la distance entre eux, Lith a annulé Linceul pour activer Vision de vie. Malgré les attaques furtives, le Ry était toujours vivant et fort.

Lith concentra sa magie spirituelle, utilisant ses deux mains pour lui briser le cou à distance comme il l’avait déjà fait d’innombrables fois.

Le Ry n’était pas stupide, dès qu’il a senti la sensation inquiétante sur son cou, il a contracté ses muscles, les renforçant de mana et les rendant plus durs que l’acier.

Mince ! Voilà pour mon avantage. Si seulement je pouvais utiliser la magie du feu, tu serais déjà rôti à mort. Tu peux t’en aller ? Cette chose est à moi ! A moi ! pensa Lith.

Il conjura plusieurs javelots de glace et les lança sur la bête magique sous plusieurs angles.

Le Ry les a tous facilement esquivés et a répliqué avec un puissant rugissement magique.

Lith n’a été sauvé que par la distance. Cela lui a donné le temps de réaliser qu’un souffle de vent massif se dirigeait vers lui. Il s’est reculé au moment de l’impact, utilisant sa propre magie du vent pour dissiper le souffle.

Ses manches ont été transformées en confettis, mais à part quelques blessures, il n’avait rien.
Putain de merde ! Merci beaucoup, Selia. Les bêtes magiques n’ont pas de sorts offensifs, c’est sûr. On dirait que ce Ry n’a jamais eu le mémo.

Le Ry a chargé Lith, utilisant ses souffles de vent pour perturber son rythme. Lith a fait de son mieux pour garder la bête à distance, mais la différence de prouesses physiques était écrasante. Ce n’était qu’une question de temps avant que le Ry ne le frappe.

Ok, si tu ne peux pas gagner, fuis. Si même cela échoue, plan C : se battre à la déloyale ! Se dit Lith.

Lith arrêta de fuir, pour tenter une dernière attaque avant de jeter l’éponge.

Il conjura de nombreux javelots de glace, mais ne les lança pas, il les laissa flotter en l’air tout autour de lui.

Après un moment d’hésitation, le Ry choisit de les ignorer et fonça droit sur cette peste insolente.

Bon garçon ! Mange ça ! Sort double ! Flash\Bang !

La main droite de Lith produit un énorme flash de lumière. Pendant un moment, c’était comme si un deuxième soleil était apparu. Sa main gauche, au contraire, a utilisé la magie du vent pour produire un bruit comparable à une explosion.

Le Ry tomba de douleur, ses yeux et ses oreilles saignant, tandis que Lith était indemne. Il avait appris depuis longtemps que tant qu’ils étaient infusés de son mana, ses propres sorts ne lui faisaient aucun mal.

Il pouvait se couvrir de feu, de glace ou d’éclairs sans avoir une seule égratignure.

Lorsque le Ry s’écrasa contre un arbre, Lith utilisa enfin les javelots, les lançant avec toute la force dont il disposait. Ils atteignirent tous leur cible, mais l’épaisse fourrure magique les empêcha d’empaler la bête, ne transperçant que quelques centimètres de chair.

Lith vérifia immédiatement son ennemi avec Vision de Vie, les résultats étant effrayants.

Le Ry était définitivement blessé et affaibli, mais loin d’être mort.

Merde ! Tant d’efforts pour si peu de dégâts. Si ça continue comme ça, c’est moi qui risque le plus de devoir fuir et prier pour avoir de la chance. Le Ry n’a besoin que d’un seul coup pour me tuer. Ca ne vaut pas le coup de prendre le risque.

Lith utilisa la magie spirituelle pour récupérer la pierre magique avant de s’enfuir pour sauver sa vie.

La pierre était pleine de marques de dents, sa surface tranchante piquait la peau de Lith.

« Adieu, pigeon ! » Cria Lith à la bête magique encore stupéfaite.

« On se revoit dans quelques années, on verra si tu oses encore m’attaquer ! »De petites gouttes de sang ont touché la pierre, et le bruit s’est arrêté.

Le Ry essayait toujours de comprendre ce qui venait de se passer. Il voulait seulement que ce fichu bruit cesse de lui faire mal aux oreilles quand cet homme-chien féroce s’etait montré.

Le Ry avait essayé de l’effrayer et de lui donner une leçon, mais c’est lui qui a reçu une leçon à la place.

Bah, on s’en fout. Pensa le Ry.

Je voulais me débarrasser de ce stupide rocher et d’une manière ou d’une autre, j’ai fait le travail. C’était un chiot fougueux, cependant. Je prie pour qu’il montre plus de considération envers sa meute qu’il ne l’a fait pour moi.

Sinon, quand il sera grand, il sera un fléau pour sa famille. Les humains stupides et leur avidité n’apportent que des problèmes. Ils sont même incapables de s’occuper des leurs.

Le Ry, chef de toutes les meutes des bois de Trawn, a écarté les javelots d’un revers de main avant de retourner auprès de sa famille.