Traducteur: TheCounterspell
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– “Tu vois ça, monsieur le pessimiste ? La fleur ne s’est pas fanée après tout.” Remarqua joyeusement Solus.
“Tu as raison ! Elle peut encore nous exploser à la figure ! Yay !” Lui répondit Lith en imitant son ton. –
Étant trop paranoïaque pour toucher le lotus rouge à mains nues, il le souleva avec de la magie spirituelle avant de tenter sans succès de le stocker dans la dimension de poche.
“Qu’est-ce que c’est que ça ?” En l’examinant de plus près avec Vision de Vie, Lith pu remarquer qu’à côté d’un flux de mana massif, le lotus rouge possédait également une minuscule tache de force vitale.
Ni lui ni Solus n’avaient la moindre idée de comment il avait pu survivre après une si longue exposition à une Abomination.
– “C’est génial. Nous ne pouvons pas le cacher, seulement le transporter dans une pochette normale, avec le risque qu’il soit détruit ou pire, qu’il soit découvert quand nous rentrerons. Si cette fleur est une sorte de trésor inestimable, elle pourrait nous causer bien des soucis.” –
Lith soupira, l’idée d’être obligé de laisser tomber son premier butin était assez déprimante.
– “Laissez-moi deviner, nous sommes au-dessus d’une veine de mana, non ?”
“Exactement.” répondit Solus. ” Mon hypothèse est que l’Abomination a réussi à se stabiliser grâce à l’effet combiné de l’abondante énergie du monde et de cette étrange fleur. ”
“Je partage ton point de vue. Les seules questions qui restent sont les suivantes. A-t-elle tout tué parce qu’elle avait besoin de se nourrir ou était-ce simplement un moyen de contrôler l’environnement ? Et enfin, mais pas des moindres, les monstres végétaux existent-ils vraiment ?”
“Seule l’Abomination pourrait répondre à la première question, et aucun d’entre nous ne croirait ses paroles de toute façon.” Solus haussa les épaules.
“Quant à la seconde, je pense que oui. Les plantes sont aussi des êtres vivants. En voyant la quantité de mana qu’a cette petite fleur, je ne vois pas pourquoi elles ne pourraient pas évoluer aussi.”
“Tant que cette chose ne se transforme pas en bébé Abomination et ne me mange pas le visage, ça me va.”- Répondit-il en gardant le lotus rouge flottant et loin de lui.
Lith était tenté de faire en sorte que Solus se transforme en sa forme proto tour. Grâce à Revigoration, son corps était en pleine forme, mais il se sentait fatigué mentalement. Les combats à mort ne sont pas qu’une question d’endurance.
Gérer autant de sorts à la fois, garder son sang-froid tout en luttant constamment contre la peur de la mort, rendait un seul combat réel cent fois plus contraignant que de bachoter toute la nuit.
Mais il ne savait pas combien de temps il lui restait, jusqu’à ce que quelqu’un de l’académie remarque le point chauve dans la forêt et envoie une équipe d’éclaireurs.
Lith posa sa main libre sur le sol, utilisant la magie de la terre pour chercher les restes des victimes de l’Abomination. Quelques mètres plus bas, il trouva un cimetière, où de nombreux squelettes étaient entassés.
Lith ne prit que ceux appartenant à des bêtes magiques, ignorant les restes humains et animaux.
– ” D’après le professeur Wanemyre, ils peuvent être utilisés pour forger des armes et des armures d’une durabilité supérieure, qui peuvent aussi être infusées d’enchantements bien plus puissants que la normale. Avec tout ça, je pourrais équiper un bataillon.”
“Comment diable peut-on Forger quelque chose à partir d’os ? Cela n’a aucun sens.” Objecta Solus.
“Je comprends qu’ils puissent être durs, mais ils devraient toujours être à base de carbone.”
“Je ne comprends pas.” Lith haussa les épaules. “Lâche-moi un peu, je n’en suis qu’à la première année de spécialisation.” –
Après avoir tout rangé dans la dimension de poche, ses yeux se posèrent sur son équipement abîmé. La combinaison de chasse était criblée de trous gros comme le pouce, tandis que ses bracelets métalliques étaient endommagés au point d’être inutilisables.
Heureusement, il avait une combinaison de rechange. Malheureusement, c’était aussi la dernière.
Après s’être rapidement changé, Lith s’est envolé sur plusieurs kilomètres avant de s’arrêter pour décider ce qu’il allait faire du lotus rouge. Il ne pouvait pas le mettre dans l’espace de stockage, ni l’apporter sur lui, pour deux bonnes raisons.
La première était qu’il ne faisait pas confiance à quelque chose de vivant pour être si proche de ses organes vitaux. La seconde était que même si c’était vraiment inoffensif, le lotus rouge ne survivrait pas au cas où il devrait libérer à nouveau l’aura sombre ou toute autre forme de magie de lui-même.
Aussi précieux qu’il puisse être, rien n’était plus important que sa propre vie. En fait, le lotus rouge était un fardeau encore pire que n’importe quel compagnon qu’il avait jamais eu.
Le seul point de repère qu’il connaissait était l’académie, il décida donc de l’enterrer près de l’entrée, en espérant qu’à son retour, il aurait trouvé un moyen de le faire passer inaperçu.
Mais ce plan avait une énorme faille. Mettre une fleur près d’une terre fertile était potentiellement une recette pour un désastre. Que faire si l’Abomination était encore vivante, et prête à resurgir dès qu’elle aurait assez de nutriments ?
Lith tissa tous les sorts d’obscurité qu’il pouvait utiliser en même temps, avant de laisser le lotus rouge entrer dans le petit trou qu’il avait creusé.
Avant même que le lotus rouge ne puisse toucher le sol, il commença à faire pousser des racines qui plongeaient vers le bas, tandis que la terre elle-même se déplaçait vers le haut, rappelant étrangement à Lith la “Création d’Adam” de Michel-Ange.
Dès qu’elles se touchèrent, les racines s’épaissirent, se transformant rapidement en lianes qui s’enroulèrent autour du lotus, assemblant ce qui semblait être un corps humanoïde. Lith activa les sorts, conjurant assez d’énergie noire pour transformer toute la parcelle de terre en un terrain vague, mais il ne les a pas utilisés.
L’Abomination n’a jamais eu un corps humanoïde, aussi au lieu de mourir, la végétation proche a prospéré. D’innombrables boutons de fleurs ont fleuri en même temps, les feuilles jaunes sont redevenues vertes.
Lith renforça les sorts et en lança de nouveaux, sans se soucier de la beauté qui l’entourait.
Quand la chose s’est arrêtée de pousser, Lith s’est retrouvé face à la plus belle femme qu’il ait jamais vue. Ses grands yeux rouges brillaient dans la lumière du matin comme des rubis taillés de main de maître. Tout dans son visage était parfait, de ses traits délicats à ses lèvres pleines.
Elle avait des cheveux épais et négligés, rouges comme des feuilles d’érable en automne, qui lui donnaient une allure sauvage et sans retenue. De plus, le fait qu’elle était entièrement nue, ne laissant rien à l’imagination de ses courbes douces et pleines, ne faisait pas de mal.
La seule chose qui trahissait sa nature non-humaine était sa peau vert clair.
“Donne-moi juste une bonne raison.” Les poings de Lith étaient maintenant devenus noirs à cause de la quantité massive d’énergie noire qu’ils contenaient à peine. L’air autour d’elle était tellement chargé de magie mortelle que la créature dans son état débilitant pouvait à peine respirer.
“Je suis une dryade.” Dit-elle comme si cela expliquait tout, d’une voix aussi claire qu’une source de montagne.
“Je m’en fiche.” Lith fit avancer l’énergie noire, ne lui laissant pas d’échappatoire.
“Je suis l’une des protecteurs de cette forêt. Le monstre que tu as tué a volé et corrompu mes pouvoirs pour prolonger son existence.” Elle commençait à avoir peur, ce n’était pas la réaction habituelle qu’elle suscitait chez les mâles humains.
“Toujours pas une raison.”
“Je peux te récompenser.” Elle s’est mordue la lèvre inférieure en jouant sa dernière carte.
“Et dans quelle poche exactement garderais-tu quelque chose de valeur ?” La masse sombre n’avait besoin que d’une dernière poussée pour l’anéantir.
“Au nom de la Grande Mère, quel genre d’homme traite de la sorte une jeune fille qu’il vient de sauver ?” Son sauveur semblait impossible à satisfaire, et complètement immunisé contre son charme.
Malheureusement pour la dryade, le cœur de Lith s’était suffisamment stabilisé pour dépasser même son béguin pour Nalear. A cet instant, son cœur était froid comme la glace.
“Un qui ne pense pas avec la tête en bas, et qui ne fait pas confiance à une personne qu’il vient de rencontrer uniquement parce qu’elle a un joli visage. Maintenant, donne-moi une bonne raison. Je ne demanderai pas trois fois.”
“Parce que nous pouvons vous aider.” Dit une troisième voix.
Une autre dryade émergeait lentement d’un chêne voisin, les mains levées en signe de reddition. Avant de lâcher le lotus rouge, Lith avait activé sa vision de la vie, au cas où une autre créature changeant de corps apparaîtrait de la fleur.
Il n’a donc pas manqué l’arrivée de la seconde dryade, ce qui lui a permis de la cibler avec les sorts qu’il avait dans les mains.
La nouvelle dryade avait des cheveux raides blonds comme le blé, et portait ce qui semblait être une robe blanche en coton léger, laissant seulement ses épaules et ses bras délicats exposés. Sa silhouette était plus fine que celle de l’autre dryade mais pas moins attirante.
“Si quelque chose m’arrive, sa tête ne verra pas l’hiver prochain.” Dit-il en désignant la première dryade. La volonté de Lith était la seule chose qui bloquait le barrage d’énergie noire, comme un interrupteur d’homme mort.
La dryade blonde sorti plusieurs trésors naturels de l’arbre. Certains que Lith avait vu dans les livres, d’autres étaient complètement nouveaux. Mais chacun d’entre eux, qu’il s’agisse de fruits, de fleurs ou de racines, regorgeait d’énergie magique.
Voyant qu’il ne bougeait toujours pas, la dryade blonde porta sa main gauche à sa poitrine. Un petit lotus jaune en sortit, et grâce à la Vision de Vie, il put voir qu’elle venait de perdre une énorme partie de son pouvoir magique.
“C’est une partie de mon cœur.” Elle le lui a tendu. “Aussi longtemps que tu l’auras, ma vie sera entre tes mains.”
– “C’est vrai.” Confirma Solus “Il y a une connexion claire entre eux. C’est comme si elle t’avait donné son noyau de mana.”
Lith a capturé le lotus jaune avec sa magie spirituelle, envoyant sa volonté à travers lui. Obéissant à son ordre silencieux, le dryade blond s’est agenouillé. Le sentiment qu’il ressentait était à la fois puissant et répugnant.
Avoir un tel degré de contrôle sur un autre être sensible était tout simplement mauvais.
“Comment pouvez-vous m’aider ?” Il ne sentait que la vérité dans ses mots.
“Nous pouvons trouver un moyen de réparer votre âme.”
