Chapitre 39 – Traduit par : @thaneetea_
Cette fois-ci, c’était un peu différent, mais il fixait Izek avec ses oreilles légèrement inclinées vers l’arrière, comme un chat ou une bête sauvage. Des écailles bleues recouvraient tout son corps et s’entrechoquaient.
Apparemment, le dragon n’aimait pas plus Izek que nous. En fait, il était plutôt agaçant.
Mon mari, qui me regardait comme une statue de pierre, a lentement tourné les yeux et a regardé le dragon. J’ai eu la chair de poule tout d’un coup, quand j’ai vu cette vue.
Attendez, cet enfoiré était probablement trop excité en ce moment. Le dit état à moitié fou…
« Seigneur ! »
« Crawaaaaaah ! »
Le dragon ouvrit à nouveau sa gueule noire. Des cristaux de glace volèrent et fusèrent vers les yeux.
La tempête d’air froid réfractée s’éleva dans les airs lorsque l’attaque du dragon et le bouclier de l’Épée Sacrée entrèrent en collision.
Les oiseaux qui passaient se figèrent et se laissèrent tomber.
« Hé, ce lézard obèse… »
« Qu’est-ce que vous faites, bande de salauds ! »
Mes dents claquaient parce qu’il faisait extrêmement froid, au point que mes oreilles étaient rouges et douloureuses. Alors que le conflit ignorant se poursuivait, le bouclier translucide commençait lentement à se fissurer. Le dragon, qui avait reculé de quelques pas, reprit son spectacle de glace tandis qu’Izek sortit grossièrement une épée sacrée enfoncée dans le sol.
Les gars, c’est quoi ce spectacle Elsa contre le Tueur de dragon ? !
« Arrêtez ! »
Un cri retentit. Celui-là aussi, je ne savais pas que je pouvais le pousser.
La tempête de froid, qui était sur le point d’abattre le royaume d’hiver, s’est soudainement arrêtée.
Puis vint un silence gênant, difficile à exprimer. Je me suis à peine redressée sur mes deux pieds, haletante.
Le dragon me regardait, la bouche entrouverte. Ses yeux dorés brillaient d’une lumière étrange.
Izek me fixait également avec son regard étrange.
Est-ce qu’ils m’ont vraiment écouté ?
« Grrr… »
« Vous… »
Excusez-moi, excusez-moi. Ne me dites pas que ces deux-là me transforment en cible…..
« Qu’est-ce que c’était que ça ? »
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Il y a eu un remue-ménage à l’arrière. Les voix stupéfaites et suspicieuses des Paladins ont rempli mes oreilles.
Dès que j’ai fait un pas en arrière, mon mari, dont les yeux étaient rivés sur moi, a soudain jeté un coup d’œil en arrière.
Le bruit s’est arrêté. Et…
« …aaaaaah ! »
Boum !
Le sol trembla à nouveau, et mon corps fut soulevé dans les airs. Le méchant dragon m’a attrapé sans crier gare, m’a serré dans ses griffes et s’est envolé avec force.
Hé, espèce de salaud sans manières !
« Ma-Ma Dame ! »
« Po, po ! »
Heureusement, Popo, qui avait attrapé les deux pattes avant de Griffin avec un bras comme s’il s’agissait d’un poulet, s’accrocha à la queue du dragon. Griffin, qui pendait comme de la viande de poulet crue, claqua du bec avec mécontentement, mais il n’y avait pas d’autre choix.
« Crowaaaaaaaaaa ! »
C’était trop haut. Trop haut…
Ma tête a tourné, et un peu plus tard, j’ai complètement perdu connaissance.
***
Crunch. Crunch.
Lorsque j’ai rouvert les yeux, j’étais appuyé contre une pile d’écailles mobiles.
Ma tête était comme du plomb. En roulant des yeux, je pouvais voir le magnifique ciel du nord coloré en rouge par le coucher du soleil.
Où en étions-nous ?
Crunch. Crunch. Chop, chop, chop.
Quel était ce bruit ?
J’ai penché ma tête lourde sur le côté. Au bout de la mer d’écailles d’un bleu profond.
« Haa… ! » Lorsque je me suis levée, le dragon, qui était en train de manger sans pitié un monstre mort, m’a jeté un coup d’œil.
Il avait l’air rancunier. Son énorme queue vacilla et frappa le sol blanc. La neige éclaboussa le sol, provoquant des vibrations.
Mère, pardonnez cet enfant pécheur…… mais quand a-t-il neigé ?
« Grr……. »
« Ne faites pas attention à moi et continuez à manger. »
Il a gardé son regard sur moi, mâchant férocement les côtes. C’était un regard si pesant que j’ai porté la main sur ma tête lourde. Je voyais Griffin accroupi, les jambes repliées d’un côté de la rivière.
Sa tête oscillait, comme s’il somnolait les yeux fermés.
Ha, je suis contente… Mais où était Popo ?
J’ai titubé et je me suis levée. Il y avait du blanc partout. Même si c’est le Nord, c’était étrange qu’il neige autant en cette saison. Mes pieds étaient engourdis et froids. En y regardant de plus près, ils étaient complètement abîmés.
Je marchais pieds nus depuis quelques jours, je le méritais donc. Cela ne ressemblait pas du tout à un pied de femme. On aurait dit les pieds d’un sauvage…. sniff.
Hah, que va-t-il se passer à partir de maintenant ? Dois-je retourner en Romagne ? Ou me débrouiller toute seule à l’intérieur de Britannia ?
« Grraaa……. »
Dès que j’ai bougé, le méchant dragon a de nouveau grogné.
La tête de Griffin a tremblé en me regardant. Quand j’ai jeté un coup d’œil, j’ai eu l’impression qu’il ne s’assoupissait pas, mais qu’il n’arrivait pas à se tenir la tête correctement.
« Tu vas bien ? »
« Purung… »
« Désolée, c’était une question idiote. »
Ça ne pouvait pas aller mieux après ça. Que faire quand un monstre est blessé ? D’ailleurs, pourquoi n’ai-je pas vu Popo ? Peut-être est-il allé chercher quelque chose à manger ?
« Où est Popo ? »
Lorsqu’on lui posa la question, Griffin hocha la tête d’un côté.
Une épaisse forêt et un petit étang se trouvaient dans la direction indiquée par son bec frétillant. Ce qui signifiait que Popo s’y rendait.
J’ai hésité un instant et j’ai regardé le dragon. Le dragon me regardait toujours en mâchant la viande.
Malgré l’horreur de la situation, la pitié me vint de nulle part.
Lui aussi devait probablement essayer de joindre les deux bouts. Oui, qui était le coupable ici ?
C’est moi qui ai réveillé le dragon qui hibernait dans sa caverne aux trésors.
J’ai été poursuivie par un groupe de Durahans et je suis arrivée par hasard, mais…
Si je n’avais pas rencontré Popo, si je n’étais pas venue ici avec lui, Griffin n’aurait pas été blessé comme ça.
J’ai filé vers le bord de l’étang.
Je sentais que le dragon me regardait dans le dos. De toute façon, j’étais dans son champ de vision.
« Popo. Popo ? »
Heureusement, Popo était là. Alors que je m’approchais de l’étang à travers les buissons, Popo, qui semblait être allongé sur le sol et ramassait quelque chose, s’est rapidement relevé.
Il allait bien !
« Po, po, po ! »
« Tu vas bien ? Qu’est-ce que tu fais ? »
« Po, po, po. »
Popo battit des bras et pointa du doigt sous ses pieds. Parmi les herbes blanches gelées, il y avait de jolis champignons qui brillaient d’un éclat violet.
Qu’est-ce que c’est ? S’agissait-il d’un aliment spécialement conçu pour les monstres ?
« C’est pour manger ? »
« Po. »
« Pour Griffin ? »
« Po. »
Je vois. Est-ce qu’il se rétablira rapidement s’il mange ça ? Je me suis accroupie à côté de Popo et nous avons commencé à cueillir des champignons ensemble.
Je ne savais pas si ça marchait vraiment, mais j’étais sûr que c’était utile, si Popo l’avait dit.
Je voulais aussi leur rendre la pareille, tout comme ils ont pris soin de moi pendant tout le temps que j’ai passé là-bas.
Je ne savais pas ce qui allait se passer ensuite, après tout…..
Nous étions tellement absorbés que nous avons ramassé trop de champignons.
Ma jupe était pleine de champignons.
Je me levais enfin pour retourner auprès de Griffin et du dragon après avoir ramassé tout ce que je voyais.
Flop !
Quelque chose qui sortait de l’eau dense est tombé à nos pieds et a roulé.
Popo s’est levé d’un bond.
« Ugh ! »
Les poils de ma nuque se sont dressés. C’était une tête de basilic cassée !
Le basilic, qui avait éclaboussé et fait son dernier effort avec seulement sa tête, s’est lentement effondré comme de la poussière, ne laissant que le noyau noir du monstre sur place.
Qu’est-ce que c’était que ça…
Dès que Popo ouvrit sa bouche redoutable, une lumière jaillit.
Comme un coup de feu.
« Popo ! Popo ! »
« C’est ici que tu te caches ? »
Oh mon Dieu, s’il vous plaît, non.
Ce n’était pas une faucheuse. La chair de poule me monta au corps. Izek, qui s’était approché des arbres tombés avec irritation, me regarda tout de suite en respirant bruyamment.
Comme si ses sens avaient complètement disparu, ses yeux brillaient de folie. Ses pupilles étaient ouvertes, comme celles d’une bête affamée.
Sa voix rauque et usée était aussi étrange et dangereuse que ses yeux.
Mon cœur battait violemment et mon corps tremblait.
Mon mari, surexcité, avait dû me juger comme une sorcière de mèche avec les monstres.
Je ne trouverais pas bizarre qu’il me plonge dans une épée et me déchire d’un seul coup.
« Growaaah ! »
Heureusement ou malheureusement, le dragon réagit immédiatement.
Notre dragon destructeur d’identité a rugi et s’est mis à courir tout droit.
Je ne m’attendais pas à ce qu’Izek se sente menacé. Le regard fixé sur le dragon en silence, Izek souriait.
Un sourire sanglant qui m’a rendu la gorge sèche.
« Ta voix a déjà disparu. Pas étonnant que tu aies été si enthousiaste à l’idée de t’enfuir. »
« Grrrrrrrrrr ! »
« Les humains t’ont-ils appris à kidnapper la femme d’un autre ? »
« Growaaah ! »
De quoi parlait-il ? Il était hors de lui en ce moment ! Ivre d’adrénaline, convaincu qu’il pouvait battre le dragon !
C’est alors que je me suis souvenue que mon mari était le personnage principal de ce monde. En tant que personnage principal, il n’était pas exagéré de faire preuve d’une confiance aussi téméraire, non, folle.
Peut-être qu’il battrait le dragon avec un buff et qu’il se ferait connaître en tant que tueur de dragon…
Le dragon était sur le point d’exprimer sa colère, mais pour une raison quelconque, il se retenait.
Pendant ce temps, l’épée de mon mari brillait.
Oh mon Dieu…
« Je n’y peux rien si tu ne me la donnes pas….. »
« Ne fais pas ça ! »
Pam !
Un champignon, qui a été jeté de ma main, a volé et a frappé le front d’Izek.
