Traducteur: Ych
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“Bien sûr que non. Après tout, tu dois me dédommager pour trois armures de marcheur de peau en orichalque. Tu as intérêt à te donner à fond, mon vieux.” C’est ce que dit Lith. Son air suffisant cachait son admiration à l’idée de ce qu’Orion pourrait fabriquer pour lui s’il se donnait vraiment à fond.
“Ouais.” Au lieu de se moquer de Lith, Orion acquiesça. Il n’avait pas oublié que les armures de Lith avaient déjà sauvé ses filles de nombreuses fois. Orion ferait de son mieux sans enfreindre les lois du royaume.
Les techniques de la forge royale ne pouvaient être utilisées que pour fabriquer des équipements autorisés. Tout autre acte est considéré comme une trahison.
Lith décida alors de battre le fer pendant qu’il était encore chaud et d’exploiter l’attitude docile inhabituelle d’Orion. Lith lui raconta les découvertes qu’il avait faites sur les runes pendant son séjour à Kulah, rejetant la responsabilité de ses connaissances interdites sur Neshal et Yondra, tout en laissant Phloria en dehors de tout ça.
Les mages morts ne racontent pas d’histoires et le royaume ne pouvait pas faire le procès des mages morts.
“Je suis vraiment curieux au sujet des runes. Est-ce une spécialisation cachée comme celles qui sont enseignées dans les académies ? Comment puis-je l’apprendre ?” demande Lith.
“Comment diable as-tu réussi à leur soutirer autant d’informations ?” Orion est décontenancé par une telle demande.
“Je te l’ai dit. Kulah était rempli de vieilles runes, alors ils ont dû m’expliquer comment faire fonctionner les runes dimensionnelles et contrer les Golems. De plus, mes sorts d’analyse de Forgemastering peuvent détecter les runes, ce qui les a rendus d’autant plus désireux de me recruter pour leurs académies.” Lith répondit avec son habituel mélange de vérité et de mensonges.
“Tu es un peu trop jeune pour ce genre de choses. Le royaume n’accepte pas les maîtres de forge qui n’ont pas d’antécédents de loyauté envers la couronne. Jusqu’à présent, tu as été assez utile, mais personne ne pense que tu n’es loyal envers personne d’autre que toi-même.” Orion soupire.
“Et Phloria et Quylla ? Elles ont déjà des baguettes et connaissent des runes. C’est quoi ce double standard ?”
“Petit, tu veux vraiment comparer un mage de base à une ancienne maisonnée ? As-tu la moindre idée du nombre de personnes qui me doivent des faveurs ? Je n’attends pas le moment de ma mort pour les collecter.
“Puisque mes filles s’intéressent à la forge, il est normal que je fasse de mon mieux pour elles. Phloria est déterminée à poursuivre sa carrière militaire, tout comme Quylla veut devenir professeur pour l’une des six grandes académies.
“C’est une chose sur laquelle le royaume est prêt à parier, du moins avec moi qui me porte garant pour eux. Mais toi ? Dans un an, tu auras quitté l’armée et qui sait, peut-être même le royaume. Est-ce que tu donnerais des secrets d’État à un mage véreux ?” dit Orion.
“Alors, tu ne peux pas m’enseigner ou tu ne veux tout simplement pas ?” demande Lith.
“Les deux, mais je peux au moins répondre à tes questions. La forge des runes n’est qu’une branche de la forge, tout comme le processus de liaison. Quant à savoir comment tu peux l’apprendre, il n’y a que deux façons possibles.
“Premièrement, tu t’engages dans le royaume. Deviens un membre militaire permanent, un échelon de l’Association des Mages, obtiens un rôle dans une Académie, tout ce qui te convient et t’enracine dans le Royaume.
“Numéro deux, épouse une famille suffisamment importante pour te donner accès aux ressources que tu veux. C’est un autre type de lien qui ne peut pas être négligé et qui fonctionne très bien.”
“N’y a-t-il pas au moins une troisième voie ? Apprendre d’une bête empereur ou d’un autre mage voyou ?” demanda Lith.
“Bien sûr, ce n’est pas interdit par la loi. Bonne chance pour trouver quelqu’un qui possède ce genre de connaissances et qui est prêt à les donner gratuitement.” Orion ricana à cette idée. “D’autres questions ?”
“Aucune à laquelle tu es prêt à répondre, merci.” Lith se leva et se dirigea vers la cuisine. Il n’avait pas mangé depuis près de deux heures et son estomac grondait.
Tout en mangeant un steak d’aloyau accompagné de pommes de terre rôties, Lith réfléchit à ce qu’il allait faire de son butin. Après une analyse approfondie avec Invigoration, il avait découvert que les artefacts magiques lui étaient inutiles
Ils étaient dotés d’un mécanisme de sauvegarde qui réagissait à l’empreinte d’un non-Odi les détruisant, sans compter que la perle de la volonté de Dieu nécessitait une production de mana qui faisait honte à l’hexagramme de Silverwing.
L’épée était au moins couverte de runes que Lith pouvait étudier et son pseudo noyau valait la peine d’être reproduit.
‘Et si nous échangions la volonté de Dieu à la Couronne en échange de quelque chose ?’ pense Lith.
‘Le problème, c’est en échange de quoi ? Si nous le donnons maintenant, nous ne voulons rien, alors que si nous révélons son existence plus tard, tu pourrais être accusé de trahison. Nous n’avons que jusqu’à ce que tu fasses ton rapport pour décider.’ répondit Solus.
Ces deux jours sont vite devenus très ennuyeux pour lui. Ne pas pouvoir pratiquer la magie et être obligé de se reposer était quelque chose que Lith n’avait pas connu depuis son enfance.
Le seul point positif de cette situation était que, grâce à Solus qui utilisait l’Invigoration sur Kamila pour accélérer son métabolisme et envoyer les nutriments aux bons endroits, elle se rétablissait presque aussi vite que lui.
Quylla examinait Lith plusieurs fois par jour, pour vérifier que sa force vitale n’avait pas subi d’autres dommages permanents. Elle pensait que, tout comme Vision de mort, la transformation de Lith était due aux dommages qu’il avait reçus en sauvant Protecteur.
Que peut-être leurs forces vitales avaient interagi, réveillant quelque trait latent appartenant à l’un des ancêtres de Lith. Il était impossible de penser que Raaz n’était pas le père de Lith. Les deux hommes se ressemblaient trop pour que leur ressemblance ne soit qu’une coïncidence.
La vérité était que l’état actuel de Lith était dû à l’abus des flammes d’origine. Cette puissante technique nécessitait de mélanger une infime parcelle de force vitale à l’énergie du monde, mais aussi minime soit-elle, elle mettait toujours à rude épreuve la force vitale de son utilisateur.
Pour combattre les Odi, Lith avait poussé son corps à la limite, d’où son état précaire.
“Tu dois encore te reposer, mais demain, tu pourras peut-être faire quelques exercices légers”. dit Quylla à la fin du deuxième jour. La force vitale de Lith était stable, mais elle aimerait qu’il attende encore au moins une journée entière pour lui permettre de se stabiliser correctement.
“Lith, je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais je dois quand même te demander. Qu’est-ce qui s’est passé dans cette grotte ? Quelle était cette chose que tu es devenue ?” Sa voix était véritablement inquiète.
Lith pouvait voir dans ses yeux qu’elle n’avait pas tant peur qu’il soit un monstre que d’être malade. Comme si sa deuxième force vitale était une maladie à soigner plutôt qu’un autre mystère dans sa vie.
‘Je me demande ce que j’ai fait pour mériter de telles personnes dans ma vie.’ pense Lith.
‘Tu as fait ce qu’il fallait pour les mauvaises raisons, mais ça paye quand même. Fais attention à ce que tu lui dis. Tu n’as pas encore parlé à Kamila. Plus les gens seront au courant avant elle, plus cela lui fera du mal.’ Solus l’a mis en garde.
“Ça me dépasse.” Lith répondit honnêtement. Il n’avait toujours aucune idée de ce qu’était une tribulation mondiale ni pourquoi il était un hybride alors que ses deux parents étaient des humains. “Ça a commencé quand je suis allé en Kandrie, mais ce n’est que récemment que je suis devenu capable de me métamorphoser.
“Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai deux forces vitales.”
“C’est impossible.” Dit-elle après l’avoir examiné à nouveau avec le Scanner. “Une deuxième force vitale, ça n’existe pas”.
