Traducteur: TheCounterspell
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“Installez la Porte Warp temporaire. Nous devons parler.” Sa voix était pleine de colère. Lith sortit de l’amulette du Ranger le cadre métallique et assembla le portail. Une fois alimenté par son mana et plusieurs cristaux, il ne fallut que quelques minutes pour qu’elle arrive avec quelques mages de l’armée.
Les prisonniers avaient besoin d’une aide immédiate. Le portail avait besoin de beaucoup plus de puissance pour permettre le transport d’un si grand nombre de personnes vers Bélius où elles recevraient des soins appropriés. Après un rapide balayage des lieux sous la direction de Lith, le personnel de l’armée fut choqué.
Les Rangers étaient une unité d’élite. Cependant, il était difficile de croire, même après l’avoir vu de leurs propres yeux, que tant de criminels avaient été éliminés sans une seule perte.
“Êtes-vous fou ?” La lieutenant Kamila Yehval, la responsable de Lith, était au bord d’un énorme mal de tête. C’était une femme d’une vingtaine d’années aux longs cheveux noirs retenus par une queue de cheval. Elle avait des yeux en amande, ce qui la rendait plutôt mignonne aux yeux de Lith.
“Vous étiez censée faire votre rapport dès que vous aviez évalué le danger de la situation. Vos actions téméraires vous ont mises en danger, vous et les civils. Pourquoi n’avez-vous pas demandé du renfort ?”
Peut-être était-ce à cause de Phloria, mais Lith avait un faible pour les femmes autoritaires. Maintenant qu’il pouvait la voir en personne, elle n’avait pas seulement une voix douce, elle était aussi très séduisante.
“Parce que le premier hostile que j’ai engagé a révélé que l’organisation avait un accord avec mon prédécesseur. Ils savaient qu’un nouveau Ranger allait arriver. J’ai réussi à les prendre par surprise parce que j’ai atteint cet endroit plus tôt qu’ils ne l’avaient prévu.”
“J’ai pensé que si j’appelais des renforts, leur associé pourrait les alerter et leur donner le temps de se débarrasser des otages et de s’enfuir.” Lith mentait comme un arracheur de dents. Il avait inventé cette histoire en l’attendant.
Sa véritable motivation était de ne pas avoir de témoins. Les esclaves n’avaient aucune notion de la magie, tandis que les maraudeurs pouvaient prétendre qu’il était la réincarnation d’Arthan le Roi Fou et personne ne les aurait crus.
Lith prévoyait, d’après le connétable royal qui s’occuperait de l’affaire, qu’il restait aux trois prisonniers de quelques jours à une semaine à vivre. La justice du Royaume était aussi rapide que brutale en de telles circonstances.
“Vous avez raison. Mais vous auriez dû me contacter. Si vous aviez échoué, l’armée aurait perdu un Ranger et ces gens leur vie.” dit Kamila avec un soupir.
“Comment avez-vous réussi à en tuer autant par vous-même ?”
“Je choisis mes alliés parmi ceux qui ne peuvent pas me trahir.” Lith exécuta un court chant qui fit apparaître un mort-vivant.
“Une stratégie de division et de conquête. C’est très malin de votre part d’utiliser leur nombre contre eux.”
‘Peut-être qu’il n’est pas un de ces idiots avec le complexe du héros.’ pensa-t-elle en souriant d’approbation.
“Ce niveau de maîtrise de la nécromancie ne figure pas dans votre dossier. Nous devrons le mettre à jour plus tard.”
“J’espère que nous pourrons en discuter autour d’un dîner. Je ne connais pas de bon endroit à Bélius, je serais donc à vos petits soins.” Lith répondit avec ce qu’il espérait être son meilleur sourire charmeur.
“Vous me draguez ?” S’esclaffa Kamila.
“Eh bien, oui. Nous avons le même grade et votre voix sera mon seul contact avec le monde civilisé pendant les prochains mois. Je pense que nous devrions mieux nous connaître. De plus, j’espère que vous ne refuserez pas à un Ranger solitaire son seul souhait.”
“Petit, tu as une idée de l’âge que j’ai ?” Elle gloussait encore et n’avait pas encore dit non. Lith le prit comme un bon signe.
“Vingt ans, peut-être ?” Il plissa les yeux, comme s’il se concentrait très fort sur la réponse. La Porte Warp de Lith clignota une seconde, permettant à la connétable royale de les rejoindre. Il ne lui fallut qu’une seconde pour lire l’ambiance.
“Flirter sur les lieux d’un massacre, c’est un peu cliché, mais ça marche généralement pour briser la glace. Du moins pour moi.”
Le lieutenant Yehval cessa de tortiller ses cheveux et se mit au garde-à-vous.
“Agent Ernas. C’est un plaisir inattendu de vous rencontrer si loin de chez vous.” Lith la salua.
“Soyez à l’aise, lieutenants. Je suis une fan de votre travail Lith. Aussi, lorsque j’ai appris que vous étiez impliqué, j’ai demandé à ce que l’affaire me soit confiée. Conduisez-moi aux prisonniers, nous avons beaucoup à nous dire.”
Lith accompagna Jirni jusqu’à la cave où était détenue la bandit aux cheveux rouges.
Ses bras étaient encore déchiquetés, il était donc inutile de la menotter. Ses pieds étaient enchaînés à un mur, lui laissant à peine la place d’étendre ses jambes.
“Agent Jirni Ernas. Êtes-vous prête à parler ?” demanda-t-elle d’un ton plat.
“Je vous dirai tout, mais je veux un marché. Je me fiche de ce que vous ferez des autres, du moment que je repars libre et les bras chargés de travail.” Son visage était crispé par la douleur, mais elle regardait l’agent avec défi.
‘Si je parle, je suis une femme morte. Il n’y a rien que cette femme puisse me faire que le Ranger n’ait déjà fait.’ pensa la détenue.
“Marché conclu ou pas, tu parleras.” répondit Jirni avec un sourire cruel. Elle frappa la prisonnière de ses doigts allongés dans l’espace entre le cou et la clavicule. La criminelle toussa plusieurs fois avant de tenter d’injurier sa gardienne.
Aucun mot ne sortit de sa bouche.
“Voyez-vous, ma chère, si vous touchez le groupe de nerfs situé à cet endroit, la victime est d’abord engourdie, puis elle connaît une agonie indicible.” Lith nota mentalement les paroles de Jirni. Il voyait la prisonnière pâlir. La douleur n’avait pas encore fait son apparition, mais la peur était déjà là.
“Maintenant, en attendant les aveux, pourriez-vous me dire s’il y a quelque chose de sérieux entre vous et cette jolie officier ?”
“Je viens de la rencontrer.” Lith haussa les épaules. “Pourquoi cette question ?”
“Je sais que cela ne me regarde pas, mais je vous en prie, faites-moi plaisir. Est-ce qu’une Lady Verhen vous attend à Lutia ?”
“Non. Sinon, je ne demanderais pas un rendez-vous à mon administratrice.” Lith n’avait pas apprécié cette allégation. Il n’avait jamais trompé aucune de ses anciennes petites amies.
“Parfait !” Jirni s’exclama avec joie. “Vous savez que je vous ai toujours encouragé. Je pense toujours que Phloria et vous feriez un couple parfait. Elle était si heureuse quand Friya lui a dit à quel point vous vous préoccupiez de son bonheur.”
Lith devint rouge, tandis que la prisonnière tapait du pied. Elle avait maintenant envie de parler. Jirni avait des sujets plus urgents à traiter, elle l’ignora donc.
“Soyons honnêtes, mon cher. Vous êtes un aimant à problèmes, tout comme je l’étais à votre âge. Dès le premier jour de travail, vous tombez dans un cauchemar. Peu importe combien nous parcourons le monde ou combien de personnes nous tuons, le vide à l’intérieur de ceux qui nous ressemblent ne disparaît jamais.”
“Nous sommes des monstres, mais cela ne signifie pas que nous devons rester seuls.” Elle prit sa main dans la sienne.
“Le royaume a besoin de nous pour tenir les vrais monstres à distance. Vous pouvez trouver votre place dans le monde si vous arrêtez d’avoir peur de blesser les autres et si vous vous acceptez tel que vous êtes. Pense à cela la prochaine fois que vous aurez une permission. Phloria aussi est célibataire en ce moment.” Jirni fait un clin d’œil.
Lith la laissa à son travail après avoir promis à Jirni qu’il resterait en contact avec elle. Avant qu’il ne quitte le village pour reprendre sa patrouille, Kamila lui donna une nouvelle Porte Warp portable et sa rune de contact.
