Supreme Magus Chapitre 23

Vraie magie

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Traducteur: TheCounterspell
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« La communauté magique est comme une société distincte, et comme toute société, elle a une hiérarchie claire. Tout d’abord, il y a les gens normaux.

N’importe qui est capable d’utiliser la magie de corvée, mais leur portée atteint à peine deux mètres et ils sont incapables d’exécuter la moindre tâche complexe. Ils ne sont même pas considérés comme des personnes. La plupart des mages s’y réfèrent comme s’il s’agissait de bétail.

Viennent ensuite ceux qui, comme toi, peuvent utiliser les six éléments et exécuter des tâches complexes avec la magie, mais qui n’ont pas reçu une éducation magique appropriée.

On les appelle magico pour les hommes et magica pour les femmes et ils sont la véritable base de la communauté magique, de laquelle les mages peuvent attendre une progéniture magiquement douée.

Même si cela est considéré comme peu commun, un magica peut parfois être accepté par une académie de magie et devenir un magicien à part entière, comme cela m’est arrivé.

Un magico devient généralement médecin dans un village ou une ville, en fonction de son talent. Un magico qui devient magicien est encore plus rare, mais loin d’être impossible.

Des termes comme Mage, Sorcière, Sorcier et ensorceleur sont tous des mots différents qui identifient quelqu’un qui a réussi à s’inscrire dans une académie de magie et à suivre les cinq années de cours nécessaires pour être reconnu comme un véritable membre de la communauté magique.

À ce stade, il suffit de suivre ses ambitions. Tu peux devenir le mage personnel d’un noble, si tu aime la vie à la Cour. D’autres choisissent de consacrer toute leur vie à l’étude de la magie ou à la création d’artefacts spécifiques.

Tant que tu ne fais rien pour contribuer activement au développement du Royaume ou de l’Association des Mages, tu restera toujours un simple mage, quelle que sois ta puissance ou ce que tu a accompli au fil des années.

N’oubliez pas qu’aucun mage ne peut être forcé de partager ses sorts ou ses découvertes dans le domaine de la magie. Pas même le roi lui-même ne peut violer ouvertement cette règle. Mais ce que tu gardes pour toi n’a aucune valeur pour la société, donc ne te donne aucun mérite.

Ce n’est qu’en partageant tes connaissances ou en les utilisant pour accomplir des tâches dont le Royaume ou l’Association magique tirent un grand bénéfice, que tu peux être élevé au statut d’archimage.

Ils sont pour les mages ce que les ducs et les marquis sont pour les nobles.

“Et enfin, il y a le Magus. Un Magus est quelqu’un dont le pouvoir n’a d’égal que ses mérites exceptionnels envers la communauté et les connaissances qu’il a partagées avec l’Association magique.

Un Magus veille généralement à ce que ceux qui viennent après lui aient une compréhension plus profonde de la magie, et les moyens d’atteindre de meilleures bases que leurs prédécesseurs.

Un Magus est comme un roi pour les mages et un dieu pour les hommes. Il est très rare qu’il y en ait plus d’un. Chaque fois qu’un pays a deux Magus ou plus, il est considéré comme étant dans son âge d’or et tout devient possible. »

Lith était loin d’être impressionné.

« En fait, c’est juste un titre fantaisiste qu’un vieux schnock vous impose après vous avoir trahi. Je ne sais pas si en devenant un Magus je me sentirais juste triste ou si je perdrais tout mon amour-propre. »

« Sale petit insolent ! » Nana était outrée par un tel manque de respect. « Sans des Magus comme Lochra et leurs héritages, les gens comme moi n’auraient jamais la chance de passer l’examen d’entrée d’une académie, aussi petite ou insignifiante soit-elle.

Cela resterait un privilège pour ceux qui ont un talent exceptionnel, ou qui viennent de familles nobles ou magiques.

En écrivant ce livre, elle a volontairement sacrifié un grand avantage qu’elle avait sur tous ses pairs ! »

Lith secoue la tête.

« Je vois les choses différemment, Maître. A mon avis, vous avez un talent exceptionnel. Si dans le passé, même les personnes douées comme vous n’étaient pas acceptées, à long terme, cela aurait conduit la communauté magique à diminuer, voire à disparaître complètement.

Naître dans une famille riche ou talentueuse ne fait que vous donner plus de ressources et de scolarité, mais le talent est décidé à la naissance.

Par conséquent, Lochra a dû écrire ce livre non pas par bonté d’âme, mais pour corriger une dangereuse faille dans la communauté magique. Il est vrai que la magie permet de battre la quantité par la qualité, mais avec l’ancien système, le nombre de mages était sûrement insignifiant.

Sans des gens comme vous, peut-être même comme moi, il n’y aurait pas assez de sang neuf, et la magie disparaîtrait tôt ou tard. C’est la raison pour laquelle je ne peux pas voir son livre comme un cadeau. Elle avait besoin de nous, et gravement. »

Nana ouvrit la bouche pour réprimander Lith, mais s’arrêta à mi-chemin. Elle réfléchit un moment avant de reprendre la parole.

« Bon sang, Lith, quoi que ta mère t’ait donné à manger quand tu étais bébé, j’aurais aimé l’avoir aussi quand j’avais ton âge. Je n’ai jamais envisagé les choses sous cet angle, mais je sens déjà assez de vérité derrière tes paroles pour ne pas les rejeter comme des babillages d’enfants. »

Elle a poussé un profond soupir de regret.

« J’aurais aimé être aussi perspicace à l’époque. J’aurais évité tant d’erreurs stupides. »

« Oui, bien sûr. » pensa Lith. « Un homme de plus de trente ans qui vient de la Terre et qui n’est pas capable de voir autant serait un parfait idiot. Les bourses d’études ici ou sur Terre sont les mêmes.

C’est soit un moyen pour les riches de se débarrasser de leur sentiment de culpabilité, soit la manifestation de leurs peurs.

La peur de ne pas avoir de médecin, d’avocat, ou d’aide professionnelle quand ils en auront besoin. Si le fait d’avoir une progéniture suffisait à leurs besoins, ils auraient fermé les écoles depuis des siècles. »

La porte de la salle d’attente de Nana s’ouvrit, le premier client de la journée etait arrivé.

« Il est temps de faire de l’argent. A-tu d’autres questions sur l’avant-propos ? » Elle a essayé d’être sarcastique, mais elle était encore en train de ressasser les mots de Lith, donc elle n’avait pas le ton approprié.

« Une seule. Je pourrais avoir besoin de prendre des notes. Y a-t-il quelque chose que je pourrais utiliser pour écrire ? »

« Mais bien sûr. » Après avoir confirmé que la femme et l’enfant qui venaient d’entrer dans la salle d’attente avaient simplement besoin d’un contrôle médical, Nana leur a poliment demandé de patienter une minute ou deux.

Nana et Lith sont retournés dans sa salle d’étude, où elle lui a donné un gros livre épais avec une couverture rouge. Ses pages étaient complètement vierges.

« Ce sera ton premier grimoire. Garde le précieusement. Le papier est rare et cher par nature. Il se vend au poids, et il est plus précieux que l’argent. »

Lith était abasourdi par une telle nouvelle. Le livre mesurait vingt-sept centimètres de long, dix-sept centimètres de large et trois centimètres d’épaisseur. Il était énorme.

« J-Je… »Lith a bégayé pour la deuxième fois dans sa nouvelle vie. « Je ne sais pas quoi dire. Je ne peux pas croire que vous ayer fait une telle chose pour moi. Ça a dû vous coûter une fortune. Je suis profondément ému. » Une larme est apparue au coin de ses yeux.

Nana rit de bon cœur.

« Oh ! Oh ! Oh ! Si sage et pourtant si naïf. Tu parles que je ne le ferais pas ! L’argent ne pousse pas sur les arbres. Si c’était pour moi, quelques pages auraient suffi, petit diablotin. »

La chaleur dans son cœur est morte aussi vite qu’elle était apparue.

« Alors qui dois-je remercier pour ça ? »

« Le comte Lark, qui d’autre ? Ce noble est un passionné de magie. Il me l’a envoyé dès qu’il a été informé de ton apprentissage. Maintenant, plus d’études et moins de bavardages. Tu es ici pour apprendre la magie, pas pour bavarder ! »

Nana partit en vitesse, espérant éviter que sa salle d’attente ne soit encombrée de patients.

Lith se rassit derrière son bureau et reprit sa lecture. La plupart des contenus du livre de Lochra étaient de vieilles connaissances pour lui. Il les avait découverts par lui-même au cours d’innombrables expériences par tâtonnement.

Il ne pouvait que soupirer de regret.

« Si seulement j’avais eu ce livre dès ma renaissance. Je me demande à quel point je serais puissant aujourd’hui. »

Chaque fois que Lith trouvait quelque chose de remarquable, il le notait dans son grimoire. Il ne pouvait pas faire confiance à sa mauvaise écriture, alors il trempait son doigt dans l’encrier et utilisait ensuite la magie de l’eau pour étaler l’encre sur la page avant de la sécher.

Le résultat fut une page entière écrite avec une calligraphie exceptionnelle, copiant même les illustrations lorsque cela était nécessaire, dans un anglais parfait. Le tout en une seconde seulement.

« Ah ah ah ! »Riait Lith intérieurement. « Je n’ai pas besoin d’un code secret. Je suis le seul à parler anglais dans ce monde. Mes secrets sont en sécurité dans mon grimoire. »

« Ils seront en sécurité de toute façon. N’oublie pas ma dimension de poche. » Ajouta Solus.

« Une couche de protection supplémentaire ne fait jamais de mal. On n’est jamais trop prudent. »

Lith trouva les sections sur le feu, l’eau, l’air et la terre assez fades. Il savait déjà presque tout ce qui était écrit dans le livre, mais il lisait chaque mot avec attention.

Nana ne lui permettait de lire que jusqu’à l’heure du déjeuner. Après cela, il était obligé de rentrer à la maison et de reprendre sa routine précédente, en changeant l’heure de la chasse du matin à l’après-midi.

Il lui fallu trois jours pour arriver à la partie juteuse. Il était conscient que, en tant qu’autodidacte, la magie de la lumière et des ténèbres étaient ses matières les plus faibles. C’étaient les deux seuls éléments qui n’existaient pas sur Terre, après tout.

Il passa une semaine entière sur la section lumière et obscurité, prenant d’innombrables notes et comprenant finalement à quel point sa maîtrise de ces éléments était superficielle et approximative.

« Incroyable, tout simplement incroyable. Je ne cesse d’être impressionné par la profondeur de la compréhension de Lochra sur la lumière et l’obscurité. Sa description du flux de mana dans le corps du patient est tout simplement incomparable. Je n’y aurais jamais pensé tout seul.

Ce n’est que maintenant que je comprends enfin pourquoi elle a réuni dans la même section la lumière et l’obscurité. Ces éléments ne peuvent pas être séparés, mais sont plutot comme les deux faces d’une même pièce. L’obscurité est d’une importance capitale pour la guérison des maladies et des affections congénitales.

Une fois que j’aurai assimilé toutes ces nouvelles connaissances, je pourrai peut-être guérir Tista pour de bon. Si j’y parviens vraiment, je changerai d’avis sur le métier de guerisseur. »

Lith lu et relu cette section jusqu’à ce qu’il soit certain de n’avoir rien oublié. Son pouvoir magique n’avait pas beaucoup augmenté, mais sa compréhension des six éléments était maintenant à un autre niveau.

Il était sûr qu’il serait capable d’obtenir des bases encore plus solides, améliorant également son esprit et sa magie de fusion. Mais avec sa confiance, de nouveaux doutes sont apparus.

« Plus j’apprends, moins ça a de sens. Comment est-il possible qu’avec toutes ces connaissances entre les mains, Nana n’ait pas réussi à guérir Tista au fil des ans ?

Pourquoi a-t-elle eu besoin de signes de la main et d’un mot magique pour tuer le baronnet Trahan et son fils ? Un simple claquement de doigts aurait suffi. » se demandait Lith.

Il décida cepandant de reporter ces questions jusqu’à ce qu’il ait parfaitement compris le livre de Lochra. Peut-être lui manquait-il des éléments clés, ou peut-être n’était-ce pas aussi facile qu’il y paraissait.

Nana fut ravie d’apprendre qu’il avait terminé tout le livre en une semaine seulement, et lui donna immédiatement son premier livre de sorts magiques de niveau 1.

« Voyons si tu es aussi doué pour la pratique de la magie que pour la théorie. »

Lith lui prit le livre des mains, le traitant comme une pierre précieuse qui pourrait facilement se briser. Il se dirigea solennellement vers son bureau et ouvrit le livre avec impatience.

Il n’aurait jamais imaginé être déçu à ce point.

« Qu’est-ce que c’est que ça, au nom de Heisenberg ? C’est à ça qu’un livre de sorts est censé ressembler ? »

« Par mon cœur, c’est quoi cette merde ? » Solus a maudit pour la première fois de sa vie.

Ils étaient tous deux trop sidérés pour faire d’autres commentaires. Ils ont donc fermé le livre et l’ont rouvert, découvrant qu’il était inchangé.

Ils s’attendaient à ce qu’il soit rempli d’instructions sur la façon dont un mage devait manipuler le flux de mana dans son corps, comment mieux se connecter à l’énergie du monde pour obtenir des sorts dont la puissance était incomparable à ceux qu’ils connaissaient déjà.

Au lieu de cela, tout ce qu’ils ont trouvé était un mélange étrange d’un livre d’orthographe et d’un manuel d’instruction de signes de la main. Sans compter qu’ils connaissaient déjà tous ces sorts de niveau 1, juste avec des noms différents que Lith avait inventés au fil du temps.

« Sphère d’explosion est juste une boule de feu, Glace perçante est identique à ma Lance de givre, si ce n’est pire. »

Lith retourna à l’avant-propos, remarquant que ce livre n’avait pas été écrit par un mage, et n’était qu’un recueil des sorts les plus courants.

En lisant les instructions pour la Sphère d’Explosion, Lith remarqua comment l’auteur soulignait l’importance d’exécuter les signes de la main dans le bon ordre avec des mouvements précis.

Même le mot magique était divisé en syllabes, pour aider l’étudiant à apprendre la prononciation et l’accent corrects. Après avoir parcouru l’ensemble du livre, Lith ne trouva aucune mention de la façon de les exécuter avec la magie silencieuse.

De plus en plus confus, il demanda conseil à Nana.

« Je suis désolée Lith, j’avais oublié combien il est frustrant et douloureux de passer de la simple et facile magie de corvée silencieuse à la magie réelle beaucoup plus complexe. Seule la magie de niveau zéro peut être lancée silencieusement. Tous les niveaux supérieurs de magie nécessitent des signes de la main et une orthographe correcte du mot magique. »

La tête de Lith tournait si vite qu’il a dû s’asseoir un moment.

« Cela n’a aucun sens. » Pensait-il. « J’utilise la magie silencieuse avec mes lances de glace et mes boules de feu tout le temps. Je ne serais pas en vie sinon. »

Puis une pensée soudaine a fait irruption dans son esprit.

« Peut-être que je suis spécial, après tout. Peut-être que j’utilise un type de magie différent parce que je viens de la Terre. Peut-être que je suis une sorte d’élu ! Lith était à la fois effrayé et flatté par cette idée. »

« Aucunes de ces réponses. » Les mots de Solus ont brusquement calmé son enthousiasme.

« Merci pour le vote de confiance. J’apprécie beaucoup. Quelle est ton explication alors ? »
Lith pouvait sentir l’esprit de Solus tourner si vite qu’il lui était difficile de suivre son raisonnement.

« Si mon hypothèse est correcte, alors toi, comme Lochra Silverwing et tous les autres Mages passés et présents, est l’une des rares personnes dans ce monde à utiliser la vraie magie. »


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