Supreme Magus Chapitre 196

Bonnes et mauvaises nouvelles

Traducteur: TheCounterspell
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Après la performance de Lith, la fille aux cheveux rouges a fait de son mieux, se surpassant dans ses efforts, mais a échoué néanmoins. Lith est restée derrière, tandis que les autres sont sortis de la classe en silence.

D’après leurs expressions sombres, on aurait pu penser qu’ils allaient à un service commémoratif.

Après que le professeur Wanemyre ait demandé aux employés de l’académie de nettoyer le laboratoire de Forge et de réparer les équipements cassés, elle a finalement remarqué sa présence.

“Que puis-je faire pour toi ?” Elle était de nouveau tout sourire et gentille. Lith ne savait pas si c’était parce que le cours était terminé ou parce qu’elle était encore ravie de son succès.

Quelle que soit la raison, il la trouvait effrayante.

“J’ai quelques questions à vous poser.”

“Vas-y.”

“Aujourd’hui, le professeur Nalear nous a montré votre dernière création. Je me demandais combien d’enchantements elle possède et quelle est sa valeur marchande.” Lith était en fait seulement intéressé à vérifier si elle possédait un enchantement de réduction de poids, mais il ne pouvait pas le demander directement.

Si Nalear était un Éveillé, en l’exposant, il était susceptible de s’exposer lui aussi.

“Tu es vraiment du genre avide.” Wanemyre a fait claquer sa langue en signe de désapprobation.

“Ce que nous faisons est un mélange parfait d’art et de science magique. L’important n’est pas de savoir combien on gagne, c’est le voyage qui compte. L’argent n’est qu’un agréable effet secondaire de notre travail.”

– “Comment peut-elle dire ça avec un visage impassible après avoir gardé les fleurs pour elle ? Elle est effrontée.” pensait Lith.

“C’est l’hôpital qui se fout de la charité ?” Solus a ricané. –

“Quant à tes questions, tiens. Tu peux le garder.” Elle lui donna un petit livret, contenant des dessins et des descriptions de tous les objets magiques que Wanemyre avait à vendre. Le prix de la plupart d’entre eux était suffisant pour lui faire pleurer du sang.

– “J’aurais aimé l’avoir plus tôt. Je peux peut-être encore demander à la Couronne de me donner quelques-unes de ces choses. La récompense que j’ai demandée couvrirait à peine les objets les moins chers.”

Quand il a trouvé la description de l’épée, le sort de réduction de poids était listé parmi beaucoup d’autres. Lith a eu l’impression qu’un poids avait été enlevé de sa poitrine, mais un autre s’est ajouté lorsqu’il a vérifié le prix.

– Peut-être que si je révèle à la Couronne combien j’ai contribué à trouver un remède à la peste, ils me donneront la moitié d’une épée. J’ai besoin d’au moins deux autres pestes pour pouvoir m’offrir cette chose.” –

“Autre chose, comment fonctionne la dague ? Vous n’avez jamais expliqué cette partie.”

Wanemyre s’est tapé le front avec sa paume, réalisant son erreur.

“Désolé, je n’aurai jamais pensé que quelqu’un réussirait. Je ne voulais pas te donner de faux espoirs pour que tu sois déçu comme cela est arrivé à tes camarades de classe. C’est en fait très simple. Une fois que tu l’as imprimé, l’activation de l’enchantement rendra la lame assez chaude pour faire fondre la pierre.

Elle peut facilement couper la plupart des protections et des armes conventionnelles. Elle ne provoque pas d’hémorragie, mais rend la blessure insupportablement douloureuse et difficile à soigner. L’effet dure quelques minutes par activation. Avec la rosée de givre que je t’ai donnée, je doute qu’elle puisse être activée plus de trois fois par jour. Désolé.”

Ses excuses sonnaient faux comme un billet de trente euros, mais Lith a dû les laisser passer.

“La dernière question est personnelle, alors je m’excuse par avance d’être indiscret. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que vous avez beaucoup changé depuis le dernier trimestre.”

“Changé comment ?” Elle a incliné la tête, semblant plus flattée qu’agacée par sa curiosité.

“Vous êtes encore plus jolie qu’avant, vous vous maquillez et vous portez des bijoux.” Lith désigna le collier en or avec plusieurs pierres précieuses incrustées qu’elle portait autour de son cou et le petit bracelet en argent autour de son poignet. “Vous souriez aussi beaucoup plus.”

“Eh bien, merci de l’avoir remarqué.” Elle a gloussé comme une petite fille.

“J’admets que j’étais un peu trop sévère avant, mais vous savez, l’amour change tout. Je suis fiancée maintenant.”

“Fiancée ?” Lith était stupéfait.

“Oui, je sais que cela peut paraître précipité pour un enfant de douze ans qui a toute la vie devant lui, mais pour une femme de mon âge, il n’y a pas de temps à perdre. Nous voulons avoir des enfants, alors nous nous marierons après la fin du trimestre.”

– “Je te l’avais dit. Encore !” Solus rit à gorge déployée, se moquant de sa paranoïa.

“Ne crois pas que j’ai oublié notre pari.”-

Lith ignora sa remarque, remarquant plutôt le contraste entre les deux accessoires.

“C’est un merveilleux cadeau de fiançailles.” Dit-il en montrant le collier. Dans le nouveau monde, les bagues de fiançailles n’existaient pas. La personne qui faisait sa demande pouvait offrir n’importe quel bijou ou marchandise en signe de bonne foi.

“C’est mon collier de protection, page vingt-trois du catalogue.” Wanemyre renifla, assez offensé par sa remarque.

“Je le porte uniquement à cause de la paranoïa de Linjos. Il veut que nous soyons prêts au cas où un autre sabotage se produirait. C’est trop flashy à mon goût, mais c’était le plus utile si quelque chose tournait mal pendant la leçon d’aujourd’hui.

Ça c’est son cadeau de fiançailles.”

Elle a tendu son poignet fin, lui montrant le bracelet en argent.

– “Et tu dis que c’est moi qui suis pingre, Solus. Sur Terre, cette babiole est à peine meilleure que celles que l’on trouve dans un œuf de Pâques. A en juger par les nombreuses runes et cristaux magiques, il devrait au moins être puissamment enchanté.

“Même moi, j’aurais acheté quelque chose de mieux.” –

Solus était tentée de dire “C’est l’intention qui compte”, mais elle avait trop peur que Lith l’utilise contre elle la prochaine fois qu’il devrait acheter des cadeaux.

“C’est tout simplement charmant.” Lith a menti entre ses dents.

“Désolé pour mon impolitesse d’avant. C’est juste que votre chef-d’œuvre a attiré toute mon attention.” Il a ajouté de la flatterie pour s’assurer qu’elle ne lui en voudrait pas pour sa gaffe.

“Je te pardonne. Maintenant, va dans ta chambre et prépare-toi pour les leçons de demain.”

Lith ne le lui fit pas dire deux fois, il avait déjà perdu trop de temps à céder à sa paranoïa, maintenant il devait se dépêcher.

Si seulement il avait passé quelques minutes de plus avec le professeur, il aurait vu que malgré son sourire et la joie sur son visage, son œil droit tressaillait de manière incontrôlée, versant une seule larme avant de revenir à la normale.

***

Désert de sang, la veille.

En attendant le retour de Salaark, Leegaain et Tyris continuaient de chanter, rajeunissant le ciel et la terre des dommages causés par les expériences prolongées des Abominations.

La terre stérile se transforma en une oasis florissante. Les deux Gardiens pouvaient déjà percevoir de nombreux animaux migrant vers le havre nouveau-né, guidés par leur sens inné du mana.

Salaark sortit des cavernes, ses mains au bout des serres couvertes de morceaux d’une matière noire qui se transformait rapidement en fumée.

“Comment ça s’est passé ?” demanda Tyris, inquiet par le froncement de sourcils du phénix. Elle n’était pas du genre à ruminer une victoire, plutôt à plaisanter et à exiger un festin de célébration.

“Pendant que vous, les tourtereaux, chantiez sur la paix et l’amour, j’ai risqué mes plumes. Ce salaud…” Elle sortit la tête de Pazul, la tendant à Leegaain avant qu’elle ne puisse disparaître.

“…était très bien préparé à notre arrivée. Sans le fait que je ne sous-estime jamais aucun adversaire et que je vous ai emmené comme plan de secours, le continent de Garlen ne compterait plus que deux Gardiens.”

“Si c’est une blague, ce n’est pas drôle Salaark. Nous avons tué des Eldritchs pendant des millénaires et chacun d’entre eux avait moins de pouvoir qu’une seule de tes plumes.” Tyris se moqua de l’idée qu’un Gardien puisse mourir aux mains d’une tique trop grande.

“Un seul Eldritch n’est en effet pas pertinent,” dit Leegaain après avoir stabilisé les restes de Pazul et les avoir étudiés un peu.

“…mais cette chose est tellement plus. Les autres Abominations artificielles que nous avons rencontrées plus tôt étaient inoffensives malgré leur énorme puissance parce qu’elles étaient complètement folles. Tant d’esprits ne pouvaient pas coexister, donc le tout était moins que la somme de ses parties.

“Cette fois, ils ont utilisé un Eldritch comme base, le fusionnant avec d’innombrables Abominations artificielles. Un Eldritch a assez de puissance et d’expérience pour soumettre les autres esprits.

C’est pourquoi il a été capable de conserver sa personnalité et d’exploiter tous leurs pouvoirs en même temps.”

“C’est mauvais à quel point ?”

“Assez mauvais, si vous voulez mon avis. C’est encore un produit brut. Il a dû dépenser la plupart de ses énergies juste pour garder tous les autres esprits en échec, mais c’est un énorme pas en avant. Ils ont déjà résolu le problème de la folie.

“Même comme ça, s’ils mettent en place une escouade de ces choses, même un Gardien pourrait ne pas être suffisant. Qu’est-ce qu’il t’a dit avant de mourir ?”

“Pas grand-chose.” Salaark haussa les épaules.

“Je ne savais pas que son esprit était si fragile. J’étais assez énervé, alors les choses ont vite tourné au vinaigre. En torturant son âme, son esprit s’est effondré et a fondu dans le maelström psychique. Il y a un laboratoire complet en bas, et il est toujours en parfait état.”

“Faites place, s’il vous plaît.” Leegaain a demandé avec une expression sévère, ce qui a rendu Tyris encore plus inquiet.

De tout le temps qu’ils avaient passé ensemble, elle n’avait jamais vu le dragon compléter autant de phrases sans faire la moindre blague.

***

Il a fallu quelques heures à Leegaain pour tout vérifier et cataloguer. Quand il eu terminé, le dragon était satisfait de ses résultats.

“Excellent travail de préservation du laboratoire Salaark. Maintenant nous savons tout sauf l’identité de nos ennemis.”

“On sait ?” Tyris et Salaark demandèrent à l’unisson. Comme ils ne comprenaient rien à l’équipement, ils avaient passé leur temps à jouer au jeu de Lith. Les échecs étaient devenus célèbres comme la “reine des jeux” et “le jeu des reines”.

“Oui. Tu veux la bonne ou la mauvaise nouvelle ?”

“Peu importe. Je suis sûr que peu importe ce que je choisis, tu nous le diras à tous les deux de toute façon.” Salaark grogne d’exaspération.

“Tu as raison ma belle dame, mais cette fois je le ferai parce qu’il est vital pour vous de comprendre la gravité de notre crise, plutôt que pour le simple plaisir de vous ennuyer.” Son ton moqueur racontait une autre histoire, cependant.

“La première chose que j’ai constatée en examinant le laboratoire, c’est que peu importe qui est derrière tout ça, ce ne sont pas des Eveillés. Leur méthode pour produire en masse des Abominations est brillante mais trop rudimentaire.

Un Eveillé n’aurait pas besoin de tout cet équipement ni de sacrifier autant de vies pour si peu de résultats.” Leegaain désigna les montagnes de cadavres.

“Ils utiliseraient simplement Invigoration pour faire appel à l’énergie du monde et la donneraient de force à leurs sujets d’expérience. Notre coupable sape la force vitale d’innombrables êtres vivants pour produire une seule Abomination, au lieu de cela.

Il est clair qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’est un noyau de mana ou de comment sentir l’énergie du monde.”

“Comment peux-tu en être aussi sûr ?” demanda Tyris. ” La plupart des Abominations étaient autrefois des Eveillés, ne peuvent-ils pas avoir enseigné aux autres le secret derrière l’éveil ? “.

Leegaain ricana en réponse.

“Même s’ils le voulaient, ils ne le peuvent pas. Les abominations perdent toutes leurs connexions avec l’énergie du monde après la transformation. Serais-tu capable d’éveiller quelqu’un en utilisant de simples mots ? La réponse est non.” Il ne leur laissa pas le temps de répondre.

“Bien sûr, les Abominations peuvent expliquer ce qu’est un noyau de mana ou comment l’énergie du monde affecte la magie, mais savoir et faire sont deux choses différentes. De plus, je suis certain de mes hypothèses car je connais très bien les plans de ces chars…”

“Puisque tu les as fabriqués toi-même ?” Salaark l’a interrompu, choqué par son intuition.

“Pourquoi aurais-je fait cela ? Tout comme toi, je peux créer des Éveillés artificiels ainsi que de vrais Éveillés. Je suis le père de tous les dragons, si je voulais prendre le contrôle du monde, il me suffirait d’appeler toute ma progéniture et d’abattre un Gardien à la fois.

Non, je les connais parce qu’ils appartiennent au Royaume des Griffons. Ils sont la version améliorée du projet d’immortalité d’Arthan Griffon.”

Tyris avait fait de son mieux pour oublier ce nom. Le Roi Arthan Griffon, le tueur de famille. Le mangeur d’âmes. La plus grosse erreur qu’elle ait jamais faite.

Contrairement aux Eveillés naturels, ceux que Salaark et Tyris avaient fabriqués étaient incapables d’utiliser des techniques comme Invigoration ou Accumulation, leur sensibilité à l’énergie du monde ayant été scellée à dessein pendant le processus.

Avoir un noyau de mana plus fort que celui avec lequel ils sont nés les faisait vieillir plus lentement, mais ils vieillissaient quand même. Arthan était un mage de génie qui, durant ses dernières années, s’était concentré sur l’étude des limites du don qu’il avait reçu et sur la manière de les surmonter.

Ses expériences ont sacrifié d’innombrables vies et ont presque conduit à la destruction du Royaume du Griffon.


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