Traducteur : Ych
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Aalejah expliqua ensuite à Lith qu’avant de mourir, un Arbre faisait écrire par les elfes toutes les connaissances qu’il considérait comme non pertinentes et les stockait dans des dispositifs fonctionnant à la manière de Soluspedia.
Après la mort de l’ancien Arbre, les elfes remettaient les documents au nouvel Arbre qui, à son tour, les acceptait et devenait leur nouveau foyer.
« Peu importe la taille et la puissance d’une créature, son esprit ne peut stocker qu’une quantité limitée d’informations ». dit Aalejah. « De cette façon, la génération passée de l’Arbre-Monde peut transmettre à la suivante uniquement ce qu’elle ne peut pas nous confier.
« Une fois que l’Élu Aubier se transforme en nouvel Yggdrasill, la charge sur leur esprit est minimale et ce processus leur permet de ne pas être contaminés par les préjugés et les traumatismes de leur prédécesseur. »
« En plus de la connexion de l’ancien Arbre avec le reste de la végétation de Mogar, le nouvel Arbre n’hérite que des connaissances, pas des souvenirs, afin que le cycle puisse recommencer.
« Les chroniqueurs peuvent continuer leurs voyages, agissant comme les yeux, les oreilles et les bras de l’Yggdrasill pendant que les elfes normaux préservent les connaissances non pertinentes que les vieux Arbres leur ont confiées dans les âges passés.
« L’Arbre actuel est très vieux et ils sont devenus presque fous. C’est pourquoi je t’ai dit que je n’aurais pas dû suivre ces ordres. À ce stade de leur cycle de vie, un Yggdrasill se soucie à peine de ses propres Chroniqueurs, tous les autres ne sont qu’un sujet de test. »
« Ne t’inquiète pas, je m’en étais douté. L’Arbre m’a exploité autant que je les ai exploités. » Lith répondit, assez honteux d’admettre que, s’il était dans les racines de l’Arbre, il ferait de telles choses dès le premier jour car il considérait qu’une telle approche donnait les meilleurs résultats.
Aalejah s’apprêtait à lui demander comment il pouvait être aussi distant après avoir frôlé la mort lorsqu’elle remarqua que, quelle que soit la forme prise par Lith, la Vision de l’Âme le montrait toujours comme une créature grimaçante qui s’emparait avidement des choses qu’il voulait.
« Tu n’as pas agi différemment de l’Arbre dans le passé, n’est-ce pas ? » Dit-elle.
« Coupable comme accusé. » Il haussa les épaules. « Laisse-moi te demander une chose. Si tu n’aimes pas ton patron, pourquoi continues-tu à suivre ses ordres ? »
” Je sais que cela peut paraître fou, mais je le fais parce que travailler sous les ordres d’un Arbre-Monde un peu fou me permet d’expérimenter le meilleur et le pire de la vie d’un Chroniqueur. De comprendre à quel point il est effrayant de lier sa vie à celle d’un autre. »
Les paroles d’Aalejah firent réfléchir Lith à sa relation avec Solus, mais aussi au destin qui attendait Friya si jamais elle devenait Harbinger de Faluel.
« D’une part, mon peuple considère qu’être choisi comme Chroniqueur est le plus grand honneur qu’un elfe puisse atteindre. Non seulement nous devenons Éveillés, atteignant un pouvoir qui serait autrement inaccessible, mais nous faisons également partie de quelque chose de bien plus grand.
« Cela nous redonne notre rôle dans l’ordre naturel des choses et la raison d’être que nous avons perdue pendant la guerre des races.
« Je rêvais de devenir Chroniqueur depuis que j’étais enfant. Cela me permettrait de parcourir Mogar sans entrave, d’être témoin des événements les plus importants de ma génération, tout en étant capable de rentrer chez moi en un clin d’œil grâce à l’aide de l’Arbre.
« D’un autre côté, cependant, même si j’atteignais le noyau blanc par moi-même, je ne ferais que devenir un esclave immortel au service d’un maître immortel. Même si je survivais au nouvel Arbre, je serais simplement transmis au suivant en même temps que son savoir.
« Une fois établi, seule la mort peut briser le lien entre un Yggdrasill et ses Chroniqueurs. Pour ne rien arranger, abandonner à ce stade signifierait tourner le dos à ma famille, à mon héritage et à mon peuple, si ce n’est même être banni. »
Un silence gênant s’installa entre eux après qu’Aalejah eut fini de déverser sa frustration.
« Mon Dieu, je ne sais même pas pourquoi je te dis toutes ces choses. Je te connais à peine et je viens de mettre ta vie en danger. » dit-elle au bout d’un moment.
« Je sais très bien ce que l’on ressent quand on est esclave ». Lith repensa à sa petite enfance sur Terre, où ses souhaits, ses rêves et même son bien-être n’avaient aucune importance pour ses parents.
Ils avaient été ses maîtres, abusant de l’autorité que la loi leur accordait sur lui et faisant de sa vie un enfer jusqu’à ce qu’il brise ses chaînes. Dans le même temps, le Conseil se demandait ce que ses paroles signifiaient et avait fait ouvrir une enquête.
« Je ne connais ni toi ni ta famille, Aalejah, mais j’ai parcouru un kilomètre à ta place. Je te conseille de faire ce qui est le mieux pour toi et de t’en foutre des conséquences. Si ta famille considère que quelque chose d’aussi peu valable que l’honneur passe avant ta liberté, c’est qu’elle ne t’aime pas autant que tu le penses.
« Ma mère n’hésiterait pas à tuer le roi si cela me permettait, à moi ou à l’un de mes frères et sœurs, de vivre une seconde de plus. Mon père mourrait plutôt que d’être transformé en outil pour me réduire en esclavage.
« Je ne peux pas te dire comment vivre ta vie, mais je te conseille de bien réfléchir à ce qui compte vraiment pour toi et à la façon dont tu veux passer le temps qui te reste. » dit Lith tout en pensant à ce que dirait Jirni si elle était au courant de la décision de Friya.
‘Oublie ça. Jirni est un monstre de manipulation.’ dit Solus. ‘As-tu déjà oublié ce qu’elle a fait à Quylla?’
‘Tu as raison. Que dirait Orion ? ‘
‘A part jurer et déclarer la guerre à Faluel ? Je n’en sais rien.’ Elle répondit.
« Au fait, notre expérience ratée m’a permis de mieux comprendre ce qu’est un Tiamat. » Aalejah regrettait profondément de s’être ouverte à ce point à un parfait inconnu, aussi tenta-t-elle de le dissimuler en parlant affaires.
” J’avais raison quand j’ai dit que tes autres formes étaient des Tiamats inférieurs. Ce que je n’avais pas compris avant, c’est qu’elles appartiennent aussi à des races inférieures, ce qui les rend inutiles par elles-mêmes. »
« Attends, quoi ? » Lith a cessé de penser à Friya et s’inquiète pour lui-même tandis que le Conseil se réjouit de n’avoir jamais coupé le lien avec Urgamakka.
« Réfléchis. Ta forme de dragon n’a pas d’yeux de dragon. Ta forme d’abomination est composée de ténèbres au lieu de Chaos. Ta forme humaine est, eh bien, humaine. Ce que j’essaie de dire, c’est que les entraîner ne serait qu’une perte de temps.
« Si j’ai raison, les capacités de ta lignée dérivent d’une combinaison de celles qui appartiennent aux parties individuelles, ce qui rend leur somme bien plus importante et pourtant impossible à utiliser l’une sans l’autre en raison de leur équilibre unique. » Aalejah dit.
« Prends tes démons des ténèbres, par exemple. Ta capacité à te lier aux ombres et à manipuler ton essence vitale vient de ton côté Phénix, tandis que celle de conjurer les âmes vient de l’Abomination.
« Pris individuellement, ils ne sont pas grand-chose. Pourtant, combinées ensemble, elles te permettent de canaliser en toute sécurité les esprits errants à l’intérieur des ombres après les avoir transformés en un vaisseau approprié en partageant une étincelle de ta force vitale.
« Si tu y réfléchis, ce n’est pas très différent de ce que tu fais déjà pour les flammes d’origine. »
” Si mon côté Bête est à la fois un dragon et un phénix inférieurs, comment puis-je conjurer les Flammes d’Origine alors ? N’est-ce pas une compétence de lignée majeure ? » Il demanda, n’aimant pas beaucoup l’idée d’être composé de pièces défectueuses.
Merci pour le chapitre