Traducteur : Ych
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« Si le Conseil avait cartographié cet endroit, nous n’aurions pas besoin de votre présence. Nous n’attendons pas de vous que vous réussissiez, seulement que vous fassiez de votre mieux. Cet endroit est immense. »
Lotho désigna les murs extérieurs d’Urgamakka qui auraient fait paraître même la forme de Tiamat de Lith minuscule en comparaison. L’air et le sol étaient remplis de runes de pouvoir encore visibles même à l’œil nu, mais le mur et les réseaux avaient été percés.
Depuis le trou géant, une ville de la taille de Valeron était visible. Une rivière souterraine coupait la ville en deux, formant plusieurs étangs et cours d’eau qui conservaient encore une partie de leur beauté malgré le manque d’entretien.
À en juger par les dommages limités que le passage des siècles avait infligés aux hauts bâtiments de pierre et par le fait qu’Urgamakka était aussi lumineux que le jour, il était clair qu’au moins certains de ses réseaux étaient encore partiellement opérationnels.
« Mon conseil est d’ignorer les champs cultivés et les entrepôts. Concentrez-vous uniquement sur les quartiers d’habitation de ceux qui peuvent être considérés comme des Éveillés compétents pour leur époque. Je vous souhaite à tous bonne chance. » Lotho s’éloigna en Warpant, laissant le groupe stupéfait encore dans l’expectative.
Les morts-vivants éveillés furent les premiers à réagir. Contrairement aux autres, ils avaient à la fois le problème du soleil et celui de l’alimentation.
Leur première priorité était de s’assurer un lieu de repos sûr pour la journée et de s’arranger pour avoir une source de force vitale en cas de besoin.
Les bêtes, elles, se contentaient de passer par le trou et commençaient à explorer la ville souterraine par petits groupes. Après tout, le principe du « premier arrivé, premier servi » n’est qu’une autre façon de dire : « celui qui trouve, celui qui garde ». Attendre aurait signifié manquer le meilleur butin.
Le peuple des plantes suivit l’exemple des bêtes, mais il utilisa les compétences de sa lignée pour plonger sous le sol et la roche, dans l’espoir de trouver des réserves secrètes ou des passages cachés que même les moyens magiques de détection ne pourraient révéler.
« Eh bien, c’est de mauvais augure ! » dit Athung. « Si c’est ainsi que l’armée des Éveillés va se comporter, autant donner à Thrud les clés de nos maisons. Tu connais ma rune de contact. Appelle-moi si vous avez besoin d’aide.”
Avant de commencer à fouiller les lieux, Athung partagea sa rune avec autant de personnes que possible pendant que Lith réfléchissait encore à leur situation.
« Tout va bien ? » Il a demandé après avoir remarqué à quel point Phloria était devenue pâle.
« Entrer dans une ville souterraine alimentée par un geyser de mana et remplie d’ennemis indicibles me rappelle trop de souvenirs de Kulah. » Elle a répondu. « Cet endroit m’a coûté ma carrière et presque ma vie ».
‘Oui, mais cette fois-ci, il n’y a que nous trois, nous sommes tous éveillés et aucun réseau ne peut arrêter notre magie spirituelle.’ Solus a dit via un lien mental pour leur remonter le moral.
‘C’est vrai, mais je n’aime toujours pas ça.’ répond Phloria.
Tout le monde activa ses sens mystiques, remarquant à quel point les runes des anciens réseaux étaient vieilles mais puissantes. Une fois qu’ils eurent passé le trou dans le mur, Urgamakka brilla à leurs yeux comme un sapin de Noël.
La ville avait été construite selon un plan étrange. Les maisons situées à la périphérie de la ville n’avaient qu’un étage, mais plus on se rapprochait du centre, plus elles devenaient hautes, jusqu’à former une immense flèche composée de bâtiments adossés les uns aux autres pour des raisons inconnues.
Tout avait été enchanté et la puissance provenant du geyser de mana en contrebas avait préservé la plupart des réseaux malgré le fait que la ville ait été clairement désertée depuis des siècles.
« Qui pourrait bien vivre dans un tel endroit ? Pas étonnant que la cohabitation de tant d’Éveillés ait échoué. » dit Phloria avec une moquerie. « Quel est l’intérêt d’avoir autant d’espace si c’est pour entasser tout le monde ? »
Elle pointa du doigt l’immense flèche, amenant Lith à se demander si l’esprit derrière la ville était simplement dérangé ou s’il y avait un dessein caché qu’il n’avait pas remarqué.
Avant de commencer leur exploration, ils suivirent l’exemple d’Athung et offrirent leur rune de communication à d’autres Éveillés. Phloria proposa même aux morts-vivants de partager avec eux sa force vitale s’ils en avaient besoin, les surprenant agréablement.
Lith aurait volontiers fait de même, mais maintenant que ses forces vitales avaient fusionné, entre l’influence du côté de l’Abomination et son appartenance à une nouvelle espèce, cela rendait son essence de vie indésirable pour la plupart des morts-vivants et même toxique pour certains.
Il l’a quand même fait parce qu’il était sûr que parmi eux, il devait y avoir des gens qui étaient réellement inspecteurs pour le Conseil. Comme Athung le lui avait rappelé, la mission en cours ne consistait pas seulement à piller les ruines, mais aussi à tisser des liens entre les Éveillés.
En plus de cela, il a exploité la présence des morts-vivants pour évaluer le niveau de menace que représentait Urgamakka. Ils ne pouvaient pas mourir de vieillesse, d’empoisonnement ou d’armes ordinaires, alors une fois qu’il les aurait observés avec la Vision de Mort, il obtiendrait deux informations.
Quel était leur point faible et de quelle manière ils étaient susceptibles de mourir dans l’immédiat.
‘Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?’ pensa Lith en regardant le groupe de morts-vivants se transformer en un tas de cendres apparemment sans raison.
Ils étaient censés s’effriter en partant de leur point faible respectif et lui montrer ce qui avait causé sa destruction, pourtant ils ne faisaient que tomber en poussière d’un seul coup à une fréquence alarmante.
Ce n’est qu’après avoir regardé autour de lui que Lith comprit quel était le problème. Non seulement les morts-vivants, mais toutes les personnes sur lesquelles il posait les yeux, à l’exception de Phloria, se transformaient soudain en cendres sous le regard de la Vision de la Mort.
« Ça ne présage rien de bon. » Phloria a dit après que Lith lui a fait part de l’information.
« Ne lui porte pas la poisse. C’est peut-être juste l’effet d’un mécanisme d’autodestruction ou quelque chose comme ça. » Lith a répondu. « Et puis, nous n’allons pas participer à cette chasse à l’oie sauvage ».
Il sortit de sa poche de poitrine une petite paire de lunettes en pierre qui représentait en fait Solus sous sa forme de Yeux.
” Je vais scanner et ignorer toutes les signatures énergétiques appartenant à des réseaux inoffensifs ou à la maintenance des bâtiments. Une fois que nous aurons éliminé les interférences, la seule signature énergétique restante sera celle des systèmes de sécurité qui protègent les bonnes choses.
« De cette façon, nous pourrons éviter de fouiller les bâtiments un par un et viser directement le filon. » Lith avait l’air confiant dans ses paroles, mais sa grimace de douleur ruinait l’effet général.
Le faible noyau de puissance de Solus filtrait très peu et même en partageant le fardeau, la charge sensorielle sur leurs esprits était énorme.
” Lith, arrête de retenir la vision de mort et reprends ta forme de Tiamat. Être humain n’est plus qu’une gêne pour toi. » dit Phloria après avoir vu ses écailles et ses autres yeux entrer et sortir de sa peau sous l’effet de la tension.
« Merci. » Il soupire tout en se métamorphosant. « J’ai encore du mal à accepter que je ne suis plus vraiment humain ».
« N’en parle pas. » Phloria secoue la tête. « Solus, ta famille et même moi n’avons aucun problème avec ça, alors tu ne devrais pas avoir honte de ton apparence. »
Ses paroles l’ont débarrassé d’un énorme fardeau, accélérant le processus de numérisation.
« De plus, si je me souviens bien, tes lunettes sont censées être un outil pédagogique. Si elles fonctionnent comme l’original, tant que j’ai ta permission, je peux les utiliser aussi. Quand tu sentiras que tu n’en peux plus, je pourrai continuer à scanner pendant que tu te reposeras. »
Merci pour le chapitre