Supreme Magus chapitre 1480

Traducteur : Ych
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Quylla avait été la première personne à le traiter comme le connard agaçant qu’il était, même après avoir été témoin de ses compétences.

La première personne à lui tenir tête bien qu’elle soit chétive et faible. La première personne qui non seulement l’avait traité de la même façon après avoir découvert qu’il était un Tyran, mais qui avait aussi accepté de sortir avec lui.

Quylla avait été la première humaine à traiter le Tyran comme un humain, ce que même sa propre mère n’avait pas voulu faire. Bien sûr, les bêtes se montraient toujours amicales avec lui, mais elles étaient trop détachées, incapables de donner à Morok la chaleur à laquelle il aspirait si désespérément.

Et maintenant, elle était partie, le laissant à nouveau seul.

« Espèce de stupide fils de p*te ! » dit Ajatar alors qu’un pilier d’or descendait du ciel, engloutissant le Tyran pour alléger le fardeau que l’Éveil infligeait à quelqu’un au noyau bleu.

Morok s’était entraîné toute sa vie et son corps était plus fort que celui de n’importe quel humain. Pourtant, les impuretés accumulées en lui au fil des ans obstruaient désormais son flux de mana, provoquant le gonflement puis l’éclatement de ses membres, juste pour être réassemblés par sa nouvelle technique de respiration.

La densité de l’énergie du monde à l’intérieur du pilier était si grande que le Drake avait besoin de toute sa force pour avancer lentement à contre-courant et atteindre son disciple.

Le sixième œil de Morok était déjà ouvert et, avec les cinq autres, il lançait des faisceaux d’énergie mondiale sans arrêt pour réduire la tension sur son corps. Sans cette capacité de lignée, il serait déjà mort, mais ce n’était pas suffisant.

Le corps blessé, l’esprit tordu et l’âme en deuil ne permettaient pas au tyran d’avoir la concentration nécessaire pour gérer le processus correctement. Son corps s’est soudain gonflé de la tête aux pieds, prêt à exploser au-delà de toute récupération.

Ajatar prit alors le petit tyran entre ses mains et activa Prévoyance. Il détruisit les plus grosses impuretés, les réduisant à une taille que Morok pouvait supporter tout en réparant et en renforçant son corps.

« Eh bien, c’est nouveau. » dit le Drake une fois que l’Éveil fut terminé et que le pilier eut disparu.

Le corps de Morok n’était plus blanc. Sous la lumière de la grotte, il brillait maintenant comme une pierre précieuse grâce aux écailles scintillantes aux couleurs de l’arc-en-ciel qui le recouvraient.

« Aussi, c’est quelque chose que tu n’étais pas censé voir, petit ». Une voix se fit entendre, obligeant Ajatar à se retourner.

Glemos le Tyran ressemblait à un homme d’une vingtaine d’années, mesurant environ 1,83 mètre, avec d’épais cheveux dorés et des yeux bleus glacés. Il avait une carrure maigre, presque efféminée, qui le faisait paraître encore plus grand, et de beaux traits.

« Merci d’avoir pris soin de mon fils jusqu’à présent. Je m’occupe du reste à partir d’ici. »

” Tiens tes Dragons ! ” Ajatar se plaça devant le tyran, lui barrant la route. « Tu l’as abandonné alors qu’il n’était qu’un enfant. Tu as ignoré Morok toute sa vie et maintenant, dans son heure la plus sombre, je devrais te le confier ? »

« Il était petit, faible et laid. » La lèvre supérieure de Glemos se retroussa de dégoût tout en pointant son doigt fin vers son fils qui avait repris son apparence humaine. « Il n’aurait été qu’un fardeau pour moi. »

Ajatar s’étouffa dans sa réponse alors qu’une fureur qui éclipsait celle de Morok s’accumulait dans ses tripes.

« Je n’avais pas le temps de gâter un morveux et il devait devenir fort pour être utile ». dit Glemos.

« Utile ? » Ajatar fit écho avec des yeux grands ouverts qui débordaient de mana violet.

« Maintenant, reste à l’écart. Tu ne l’as pas éveillé, tu n’es donc pas son maître légitime. Selon les lois du Conseil, tu n’as aucune autorité sur lui. Pour toi, mon fils n’est qu’un clébard égaré que tu as recueilli par pitié alors que je suis son père. »

« Un clébard ? » Le Drake grogne.

« Mon sang coule dans ses veines. J’ai donné la vie à Morok et il est temps que je lui donne aussi un but. Il ne peut pas gâcher ses talents juste pour se venger d’une gonzesse qui… »

Un puissant rugissement et un double poing de masse coupèrent court à Glemos, l’écrasant comme un insecte. Le sol sous ses pieds s’était transformé en un cratère de trois mètres de profondeur malgré les réseaux qui protégeaient la grotte.

« Je passerai outre ta bêtise car tu tiens visiblement à ce garçon ». Glemos essuya les coups de poing d’un revers de la main, révélant que l’attaque n’avait même pas réussi à froisser ses vêtements de marque.

« Maintenant, écarte-toi avant que je ne te fasse, Ajatar. » Une aura violette éclatante jaillit de son corps tandis que deux yeux apparaissaient sur ses paumes, deux sur ses épaules, et les deux restants prenaient la place de ses yeux humains.

Le drake fut sidéré et se dressa sur ses pattes arrière, surpris.

Puis, il se mit à glousser comme une petite fille, avant de transformer son rire en un caquetage maniaque.

« As-tu la moindre idée de qui je suis, vieil homme ? » Le corps d’Ajatar passa du bleu au blanc tandis que l’énergie du monde l’inondait, donnant à sa corne une lueur inquiétante. « Comment oses-tu venir chez moi, me donner des ordres et parler ainsi de mon apprenti ? ».

« Je sais qui tu es. Tu es un dragon inférieur. Un échec pour ta propre espèce alors que je peux plier les lois de la magie à ma volonté. » Les yeux de Glemos brûlaient de la puissance des éléments, mais le rire d’Ajatar ne fit que s’amplifier.

« Je suis peut-être plus un érudit qu’un combattant, mais j’ai aussi écrit plus de livres que tu n’en liras jamais.

« Je connais plus de moyens de te détruire que tu ne peux l’imaginer. Maintenant, serre les dents et utilise la fusion des ténèbres, car je ne veux pas que tu t’évanouisses de douleur alors que je suis à mi-chemin avec toi. » dit le Drake.

« Qu’est-ce que tu… » L’apparition de tous les réseaux restés inactifs jusque-là coupa court à Glemos.

Il était plus âgé et plus fort qu’Ajatar. Le Tyran pouvait utiliser la Domination pour retourner les propres sorts du Drake contre lui. Pourtant, il se trouvait à l’intérieur de la maison d’Ajatar, entouré de l’œuvre de sa vie.

De plus, les dragons sont de nature calme et ne sont pas enclins à la colère. Pourtant, lorsque cela se produisait, lorsqu’ils perdaient complètement les pédales, leur fureur faisait que même les Phénix y réfléchissaient à deux fois avant de les combattre.

Ajatar fit ‘silence’ sur Morok pour ne pas troubler son sommeil avant de réduire Glemos le Tyran en bouillie pendant si longtemps que le soleil se coucha et se leva avant qu’il n’en ait fini avec son invité indésirable.

***

La ville de Valeron, les funérailles de Quylla, juste après l’évasion de Morok.

« C’est ce que je voulais dire. » dit Kamila en désignant d’un signe de tête le Tyran en sang qui s’enfuit. « La vengeance naît du feu de la rage, mais elle doit être servie froide pour être parfaite. Sinon, ce n’est qu’une crise de colère d’enfant. »

« Tu as raison. Merci de m’avoir arrêté. Merci d’être là. » Lith répond.

« Tu n’as pas à me remercier. » Elle lui serra plus fort la main en guise de réponse. « Nous ne sommes peut-être plus ensemble, mais je sais à quel point Quylla comptait pour toi et Jirni. Elle comptait beaucoup pour moi aussi. Nous sommes même partis en vacances ensemble, une fois. »

« Oui, dommage que ça n’ait duré qu’une journée avant qu’on soit tous entraînés à Laruel ». Lith gloussa à ce souvenir et Kamila fit de même, les surprenant toutes les deux.

Elles avaient reniflé jusqu’à une seconde en arrière, pourtant maintenant la douleur dans leurs cœurs semblait s’être allégée.

À la fin de l’enterrement, Kamila se rendit compte que sa main était toujours collée à celle de Lith et elle essaya de la lâcher.