Traducteur : Ych
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Nalrond tendit la main vers la barrière argentée qui séparait l’espace dimensionnel du reste de Mogar, sentant le courant de conscience familier à l’intérieur de la barrière l’inonder.
D’innombrables voix, expériences et sentiments qui ne lui appartenaient pas traversèrent son esprit. Le Rezar utilisa son propre nom comme ancre contre le flux et comme forteresse contre l’assaut psychique, mais cette fois-ci, ce n’était pas suffisant.
Non pas parce que le fait d’apprendre l’existence possible de son autre moitié avait fait vaciller son sens du moi. Au contraire, l’idée d’avoir enfin trouvé la pièce manquante de sa vie que ses aïeux recherchaient depuis des générations, avait donné un but à Nalrond.
Pourtant, il avait sous-estimé le fardeau que la rencontre avec un être aussi puissant que Mogar à l’intérieur du paysage mental avait fait peser sur son corps et sa concentration. Même avec la protection des cercles magiques, le lien mental avait fait circuler tant d’énergie du monde dans son corps qu’il avait ressenti les effets de l’abus de mana.
Nalrond eut l’impression que sa forme humaine était sur le point de se briser, ce qui l’obligea à couper le contact avec la barrière.
“Bon sang, il va falloir que je me repose un peu avant de faire une nouvelle tentative”. Nalrond dit une seconde avant que tant de flèches courtes ne lui transpercent le dos qu’il semblait s’être transformé en porc-épic.
“Partir sans même dire au revoir ? Après tout ce que nous avons fait pour toi, il est temps que tu nous rendes notre gentillesse, cher Nalrond.” La voix de Kimo émergea d’une marche Warp en même temps que plusieurs Dewans armés jusqu’aux dents.
“Nous t’avons offert un foyer. Nous t’avons proposé d’épouser l’une de nos femmes. Nous t’avons même offert le savoir sacré que nos ancêtres nous ont légué sur la Frange, et pourtant, à chaque fois, tu nous as renvoyé notre générosité à la figure.”
Friya remercia sa paranoïa de lui avoir permis de garder de nombreux sorts à portée de main. Pourtant, si elle n’a pas fermé la bouche de Kimo avec une boule de feu bien placée, c’est parce qu’elle savait que quelque chose clochait.
Ce n’est que lorsque de plus en plus de gens ont commencé à sortir des marches Warp et de la barrière qu’elle a compris pourquoi Kimo avait perdu du temps à parler. Les flèches n’étaient pas destinées à tuer, mais plutôt à handicaper Nalrond et à l’empêcher de survivre au passage de la barrière.
Pour ne rien arranger, seul un petit nombre de ceux qui venaient des marches appartenaient à la tribu des Dewans. Les autres avaient tous un corps svelte et de longues oreilles pointues comme elle n’en avait jamais vu auparavant.
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Continent Jiera, ville de Reghia.
Lith passa le temps dont son corps avait besoin pour guérir en étudiant les livres Odi qu’il avait collectés à Kulah et dans le laboratoire de Aube, en essayant de remplacer l’ancienne technologie par la forge des runes.
C’était un travail fastidieux qu’il ne pouvait effectuer que lorsqu’il était seul, car l’utilisation de la magie interdite était désapprouvée par tous les mages que Lith connaissait, Solus compris. Heureusement, Tista et Phloria passaient la majeure partie de la journée à l’extérieur, accomplissant leurs tâches respectives et lui laissant tout le temps dont il avait besoin.
D’un autre côté, le fait de ne même pas pouvoir utiliser la magie de corvée le rendait complètement dépendant de Solus. Il essaya d’écrire ses découvertes, mais sa calligraphie était si horrible que lorsqu’il comparait ses notes avec des livres, il avait plus de facilité à déchiffrer la langue odi que la sienne.
“Je suppose que j’ai été trop gâté en utilisant tout le temps la magie de l’eau”. Il soupira tandis que Solus manipulait l’encre pour transformer ce qui ressemblait aux gribouillis d’un fou en langage humain.
“Écoute, je ne dis pas que nous ne devrions pas envisager l’échange de corps. Pas après tout ce qui t’est arrivé en combattant ce marionnettiste.” Solus se toucha la joue pour utiliser l’Invigoration pour la dixième fois en autant de minutes et s’assurer qu’il n’y avait rien d’anormal.
“Il y a plein de gens horribles dans ce monde sur lesquels je ne me sentirais pas mal de faire des expériences, mais après ce que nous avons appris sur les Gardiens et les noyaux blancs, ne vaudrait-il pas mieux se concentrer sur des méthodes plus sûres pour prolonger ta vie ?
“Je veux dire que pour s’assurer que la machine fonctionne, il faudra à la fois beaucoup d’essais et d’erreurs et apprendre à connaître suffisamment nos victimes pour déterminer si l’échange de corps a réussi. Nous pouvons vérifier l’état des noyaux de mana et des forces vitales, mais nous n’avons aucun moyen de nous assurer que l’esprit est également intact.”
Solus soupira de soulagement en voyant que le côté Abomination de la force vitale de Lith était presque revenu à la normale. “Mon Dieu, j’ai hâte que tu puisses à nouveau te métamorphoser. Ton visage et ta voix me manquent.”
“Bienvenue au club.” Lith dit avec sa voix hybride qui donne toujours l’impression qu’une bourrasque de vent hurlant dans un abîme prononce en quelque sorte des mots humains. “Maman pleure presque à chaque fois qu’elle me voit et Rena se fait un sang d’encre.
“Pour ce qui est de la machine, je sais que c’est risqué, mais je préfère avoir un plan d’urgence solide plutôt que de me fier aveuglément à des hypothèses. Le statut de gardien est plus une condamnation à mort qu’un chemin vers l’immortalité, sinon il n’y aurait pas si peu de gardiens.”
“Les noyaux blancs sont plus prometteurs puisqu’après les avoir rencontrés en personne, nous savons grâce à ton sens du mana que Baba Yaga et Silverwing y sont tous deux parvenus. Pourtant, le fait que même le Conseil considère cela comme un mythe en dit long sur la difficulté d’évoluer au-delà du noyau violet.
“Je ne me soucierais pas de l’échange de corps seulement si Silverwing m’offrait son aide au lieu d’essayer de me tuer. C’est une mage de génie bénie par tous les éléments alors que je ne suis pas un génie et que je ne vivrai pas aussi longtemps qu’un Éveillé normal.” dit Lith.
Ce n’était pas la réponse que Solus avait espérée mais il n’y avait rien qu’elle puisse dire pour réfuter ses paroles alors elle se remit au travail.
“Merci pour ton aide et ta compréhension.” Lith regarda la mer de pages qu’ils avaient écrites, se demandant si l’une de ses idées fonctionnerait une fois mise en pratique.
“Barbe d’Heisenberg, j’aimerais pouvoir utiliser ce temps pour pratiquer la maîtrise de la Forge ou la maîtrise de la lumière au lieu de dormir, d’étudier et de cuisiner toute la journée. Cela me rend fou.”
Après avoir employé le bâton consistant à priver de leurs droits de citoyens les humains qui refusaient d’apprendre la langue universelle, Phloria avait utilisé une carotte savoureuse pour que cela en vaille la peine.
Tous ceux qui participeraient activement aux leçons recevraient un repas complet préparé par un certain chef Wyrmling. Au début, seuls ceux qui avaient été émus par le discours de Phloria s’étaient joints aux cours, mais tout cela avait changé après la première pause déjeuner.
Vivre à Reghia avait habitué les humains à une nourriture simple, préparée uniquement avec des ingrédients de base, et même ceux qui avaient les compétences magiques pour cuisiner n’avaient pas accès au sel, au sucre ou aux épices.
Manger des plats chauds correctement assaisonnés, du pain savoureux et des sucreries pour la première fois depuis plus d’un an a fait pleurer la plupart des élèves de Phloria. Entre l’odeur délicieuse et les visages heureux de leurs voisins, de plus en plus de personnes se joignaient aux cours au fil des jours.
Lith avait été obligée de transformer tout le laboratoire d’alchimie en une immense cuisine pour préparer suffisamment de nourriture pour tout le monde, et même cela n’aurait pas été possible sans l’aide de Solus.
Les outils alchimiques étaient conçus pour produire en masse des potions et des outils, pas de la nourriture, alors les réaffecter demandait pas mal de travail de sa part.
